Karim Younes, le «Mandela» palestinien, libéré après avoir purgé 40 ans de prison
Par AlAhed avec sites web
Les autorités sionistes ont libéré jeudi 5 janvier Karim Younes, considéré comme le «Mandela» palestinien, après avoir purgé 40 ans d’emprisonnement.
Sans informer ses proches sur la date de sa libération, le «Mandela » palestinien a été libéré dans le mutisme total, le privant d’un accueil triomphal et d’un bain de foule des palestiniens.
Les autorités d’occupation ont délibérément relâché le combattant Younes à l’aube et l’ont laissé seul dans la ville de Raanana près de «Tel-Aviv» sans en informer sa famille dans le but de troubler leur joie et de gâcher sa réception.
Il a été tout simplement déposé devant une station de bus pour pouvoir rejoindre les siens, sachant que certains usagers de bus l’ont reconnu et échangé des mots avec lui, avant que l’information ne se répand sur sa libération.
Membre du Comité central du mouvement Fatah, Younes (66 ans) a été arrêté, le 6 janvier 1983 par les forces d'occupation israélienne alors qu'il étudiait à l’Université «Ben Gourioun».
Karim Younes avait poursuivi son parcours universitaire à l’intérieur des prisons israéliennes où il avait rejoint l’Open University of Abu Dis et avait obtenu sa maîtrise en sciences politiques et relations internationales.
Le 6 janvier 1983, les forces d’occupation ont arrêté Karim alors qu’il avait 26 ans à l’époque. Ils ont fait une descente dans la maison de sa famille dans le village d’Ara pour le rechercher la nuit précédant son arrestation.
Au début, sa famille ne connaissait pas son lieu de détention, et ils l’ont cherché pendant des mois dans les prisons de l’occupation, jusqu’à ce que l’avocat puisse le retrouver à la prison d’«Ashkelon», puis Younes a été transféré dans toutes les prisons israéliennes.
Son arrestation portait sur plusieurs chefs d’accusation. Il a été accusé d’appartenir au mouvement Fatah alors interdit, d’avoir participé à la résistance armée et d’avoir tué un soldat israélien. Il a été condamné à mort par pendaison, puis la peine a été commuée en réclusion à perpétuité et, en 2015, les autorités d’occupation ont fixé la réclusion à perpétuité à 40 ans.
Avec cette décision, Karim Younes sera le plus ancien prisonnier politique de Palestine et du monde. Il n’a pas été inclus dans les accords d’échange de prisonniers, et les autorités d’occupation ont refusé à plusieurs reprises de le libérer, sous prétexte qu’il est «citoyen israélien», que l’occupation considère comme une affaire intérieure israélienne.
Il devait être libéré en vertu d’un accord signé en juillet 2013 entre l’Autorité palestinienne et l’occupation israélienne, qui exige la libération de tous les anciens prisonniers détenus avant l’accord d’Oslo, mais les autorités d’occupation ont fait marche arrière après avoir libéré le quatrième lot, qui comprenait 30 prisonniers, dont 14 prisonniers de l’intérieur de la Palestine.