Assaut du Capitole: deux hommes reconnus coupables de «sédition», une première
Par AlAhed avec AFP
C'est une première. Le fondateur de la milice d'extrême droite Oath Keepers, Stewart Rhodes, a été reconnu coupable de «sédition», au même titre qu'un autre membre de cette milice.
Tous deux avaient pris à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Une «sédition» est «une révolte concertée contre l'autorité établie» et est passible de 20 ans de prison aux États-Unis. Une peine extrêmement rare.
Cette peine a été prononcée mardi 29 novembre après deux mois de procès et trois jours de délibérations dans un tribunal fédéral à Washington.
Les douze jurés ont écarté ce chef d'inculpation pour trois autres membres des Oath Keepers. Mais les cinq ont été reconnus coupables d'entrave à une procédure officielle.
Leur peine sera prononcée au printemps 2023.
Le 6 janvier 2021, ils avaient attaqué le temple de la démocratie américaine avec un millier d'autres partisans de Donald Trump, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.
Depuis ce coup de force qui a choqué le monde, plus de 870 personnes ont été arrêtées et une centaine ont écopé de peines de prison, notamment les auteurs de violences contre les policiers. Mais, jusqu'ici, personne n'avait été reconnu coupable de «sédition».
Ce chef d'inculpation, qui émane d'une loi adoptée après la guerre de Sécession pour réprimer les derniers rebelles sudistes, implique d'avoir planifié l'usage de la force pour s'opposer au gouvernement.
Il se distingue de l'insurrection, au caractère plus spontané.
Stewart Rhodes dirigeait ses troupes avec une radio
Pendant le procès, les procureurs ont montré que les Oath Keepers avaient acheté des armes et des équipements de combat, et les avaient stockés dans un hôtel près de Washington.
Le jour J, casqués et équipés de tenues de combat, ils étaient entrés dans le Capitole, en formation de combat.
Stewart Rhodes était, lui, resté à l'extérieur, mais selon les procureurs, il avait dirigé ses troupes avec une radio, «comme un général sur le champ de bataille».
À la barre des témoins, ce tribun, reconnaissable à son cache-œil noir, a nié «avoir planifié» cette attaque et a soutenu que la «mission» des Oath Keepers était d'assurer la sécurité de la manifestation convoquée par Donald Trump pour dénoncer des «fraudes électorales» (dont l'existence n'a jamais été établie).