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Etats-Unis: un procureur spécial nommé pour enquêter sur Trump

Etats-Unis: un procureur spécial nommé pour enquêter sur Trump
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Par AlAhed avec AFP

Le ministre américain de la Justice a annoncé vendredi 18 novembre la nomination d'un procureur indépendant pour superviser les enquêtes concernant Donald Trump, trois jours après sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2024.

«Étant donné les développements récents, notamment l'annonce de la candidature à la prochaine élection présidentielle de l'ex-président et l'intention de candidature de l'actuel président, j'ai décidé qu'il était de l'intérêt du public de nommer un procureur spécial», a affirmé Merrick Garland lors d'une conférence de presse.

Il a chargé de cette mission Jack Smith, ex-procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo.

«Je compte exercer un jugement indépendant et ferai avancer les enquêtes de façon rapide et minutieuse quelles que soient les conclusions qui découleront des faits et de la loi», a assuré Jack Smith dans un communiqué.

«Politisation de la justice»

Donald Trump a dénoncé dans la foulée «la pire politisation de la justice» de l'histoire américaine ajoutant qu'il ne participerait pas aux investigations.

«C'est honteux, ils font ça juste parce que je suis en tête des sondages», a poursuivi l'ancien président qui a annoncé il y a trois jours sa candidature à la présidentielle de 2024.

Le procureur spécial «ne va pas enquêter de façon impartiale», a accusé Donald Trump vendredi.

«Ce terrible abus de pouvoir est le dernier en date dans une longue série de chasses aux sorcières qui ont débuté il y a longtemps», a poursuivi l'ancien président lors d'une allocution dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

«Je subis ces enquêtes, cette comédie et ces arnaques depuis le jour où je suis descendu de l'escalator de la Trump Tower», a fustigé Donald Trump.

«Nous ne pouvons pas laisser ces abus atroces perdurer», a-t-il ajouté.

Le président américain Joe Biden, a lui assuré, ne pas avoir été averti «à l'avance» de la décision du ministre de la Justice de nommer un procureur indépendant.

«Nous n'avons pas été avertis à l'avance», a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, ajoutant que le président n'a pas été «impliqué» dans la décision.

Le milliardaire est actuellement visé par deux enquêtes distinctes de la justice fédérale.

La première porte sur l'assaut mené par ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021 au moment de la certification de la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

Cette enquête tentaculaire a entraîné l'inculpation de près de 900 personnes ayant directement participé aux violences. Mais les procureurs n'ont jamais exclu de s'intéresser à d'autres acteurs.

«Chaque personne qui est pénalement responsable des efforts pour annuler l'élection devra répondre de ses actes», a déclaré Merrick Garland à plusieurs reprises.

Intense bataille judiciaire

La seconde enquête porte sur les archives de la Maison Blanche.

En quittant la présidence, Donald Trump a emporté des boîtes entières de documents. Or, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l'ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales.

En janvier, il a rendu 15 cartons. Après examen, la police fédérale a estimé qu'il en conservait probablement d'autres dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago, en Floride.

Des agents du FBI y ont mené le 8 août une perquisition spectaculaire sur la base d'un mandat pour «rétention de documents classifiés» et «entrave à une enquête fédérale», et ont saisi une trentaine d'autres boîtes.

Une intense bataille judiciaire s'est alors ouverte pour déterminer la nature des documents saisis (classifiés ? personnels ? déclassifiés ?) ce qui a ralenti la procédure mais, là encore, une inculpation fédérale reste possible.

Dans le passé, Donald Trump a déjà fait l'objet d'une enquête supervisée par un procureur spécial: Robert Mueller avait été chargé en 2017 d'établir s'il y avait eu une collusion entre son équipe de campagne et la Russie.

Après deux ans d'enquête, il avait jugé ne pas avoir assez de preuves d'un complot entre Moscou et l'équipe Trump, mais avait relevé une série de pressions troublantes exercées par le locataire de la Maison Blanche sur son enquête et s'était dit incapable de le blanchir des soupçons d'entrave à la justice.

Le ministre de la Justice de l'époque, le républicain Bill Barr, n'avait toutefois pas jugé nécessaire de le poursuivre.

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