Aux États-Unis, le programme des «Dreamers» gelé par une décision judiciaire
Par AlAhed avec AFP
Une cour d'appel a jugé mercredi 5 octobre illégal un programme phare des années Obama protégeant les «Dreamers», arrivés clandestinement aux États-Unis lorsqu'ils étaient mineurs, une décision qui ne retire pas les droits des bénéficiaires actuels.
Les juges ont confirmé une décision de première instance limitant la portée de ce programme, bloquant ainsi toute nouvelle demande, mais ont maintenu le statut des quelque 600.000 jeunes qui en bénéficient déjà.
La cour d'appel renvoie le jugement en première instance, et notamment le soin d'étudier la nouvelle version, forgée par l'administration Biden en août, de ce programme, baptisé DACA.
Le président Joe Biden s'est dit déçu par cette décision, qui, selon lui, signifie que «la vie des «Dreamers» reste dans les limbes».
«La décision d'aujourd'hui est le résultat des efforts continus des représentants des États républicains pour priver les bénéficiaires du DACA des protections et de l'autorisation de travail que beaucoup détiennent maintenant depuis plus d'une décennie», a-t-il déclaré dans un communiqué.
«Il est grand temps que le Congrès adopte des protections permanentes pour les Dreamers, y compris une voie vers la citoyenneté», a-t-il ajouté.
Mis en œuvre en 2012 sous le président démocrate Barack Obama, il est destiné à protéger de l'expulsion ces «Dreamers» («rêveurs»), entrés clandestinement pendant leur enfance aux États-Unis, où ils vivent depuis.
Mais Donald Trump l'avait annulé dès 2017, ouvrant une période de grande incertitude pour ces jeunes adultes de moins de 30 ans.
En juin 2020, la Cour suprême des États-Unis lui avait infligé un camouflet en validant ce programme.
«Profondément déçu»
Mais, basant sa décision sur des questions de procédure, la Cour suprême n'avait pas complètement clos la bataille judiciaire.
En juillet 2021, un juge avait partiellement invalidé le programme, estimant que l'ancien président démocrate avait outrepassé ses pouvoirs en agissant par décret, après avoir échoué à faire adopter cette réforme au Congrès.
C'est cette décision, contestée par l'administration Biden, qui a été confirmée mercredi.
Ce programme empêche les bénéficiaires de se faire expulser et leur donne un numéro de sécurité sociale, sésame indispensable pour travailler, conduire ou étudier aux États-Unis.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, s'est dit mercredi soir «profondément déçu» par cette décision et appelle à nouveau le Congrès à légiférer pour ancrer ce programme dans la loi.
La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a déjà passé un texte, mais les républicains, qui disposent d'une minorité de blocage au Congrès, s'opposent à des dispositions de la réforme, ce qui rend son adoption, en l'état, peu probable.