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Discours du secrétaire général à l’occasion de la clôture des célébrations du 40ième anniversaire de la création du Hezbollah

Discours du secrétaire général à l’occasion de la clôture des célébrations du 40ième anniversaire de la création du Hezbollah
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Au nom de Dieu

Je vous souhaite à tous la bienvenue, dans cette grande cérémonie et je m’excuse en mon nom et en celui de mes frères pour le retard survenu à cause de raisons techniques. Vous savez que nous nous sommes trouvez devant une action complexe et nous avions tous le cœur sur la main par crainte d’un incident technique. Je vous remercie pour votre patience et je sais que nous avons près d’une heure de retard, je vais essayer d’être concis mais il s’agit d’une occasion importante.

Au début, je voudrais préciser que ce spectacle est une initiative nouvelle et un pas inédit que je voudrais encourager.

Ce soir, nous clôturons les célébrations des «40 printemps» que nous avons inaugurées il y a deux mois. Pendant ces deux mois, les frères ont multiplié les documentaires, les apparitions télévisées et les témoignages pour expliquer les différentes étapes de ce parcours, dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’éducation, de la culture, de la santé, des services, de l’agriculture, de l’industrie, des médias, de l’action syndicale, de l’action municipale, parlementaire et gouvernementale, sportif et dans le domaine des scouts, bref à tous les niveaux et sur toutes les scènes.

Certes, le plus évident, et c’est ce que nous avons essayé de montrer dans ce spectacle appelé «l’alphabet de la victoire», c’est certainement l’action djihadiste et la résistance. Au cours des deux derniers mois, les frères ont tenté de donner une image lumineuse et réaliste des sacrifices, des souffrances, des réalisations et de l’engagement de tous ceux et celles qui ont participé à ce parcours béni. En même temps, nous avons voulu que cette cérémonie de clôture soit aussi celle de la victoire de la résistance, du Liban, de son peuple, de son armée, de l’Etat et de tous les Libanais dans la guerre de juillet 2006, face à la barbarie sioniste. C’est aussi l’occasion de célébrer la seconde libération, celle de nos jurds et de nos montagnes à l’est du pays, dans la Békaa, après leur prise de contrôle par les groupes takfiristes. Ces groupes ont été amenés de tous les coins du monde, et installés ici dans le cadre de la guerre planétaire contre la Syrie et contre la résistance dans la région.

J’entre directement dans ce point ; Mais je voudrais préciser que lorsque nous fixons nos 40 printemps à 1982, cela ne signifie pas que nous renions ce qui s’est passé avant. Le combat, la lutte, le militantisme avaient commencé avant et il y avait des partis et des groupes de résistance. Nous rendons hommage à tous ceux qui ont agi et milité je parle ici des années 60 et 70 et au début des années 80. Il y avait des penseurs, des chefs jihadistes, des écoles, des institutions, de grandes figures, comme l’imam sayyed Hussein Charafeddine, l’imam sayyed Mohsen al Amine et beaucoup d’autres de nos grands imams et des grandes personnalités qui ont assumé des responsabilités au cours de longues décennies. Nous rendons aussi hommage à tous les grands ulémas sur la scène islamique croyante qui ont répandu la connaissance et l’éveil en s’exprimant sur leurs tribunes. Je cite en particulier l’imam Moussa Sadr, sayyed Mohammed Hussein Fadllalah, l’ayatollah cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, parce qu’ils étaient parmi les ulémas les plus présents dans le domaine éducatif, religieux et croyant et dans celui de l’orientation. Il faut aussi rendre hommage à de nombreux ulémas présents dans les villes, les localités et les villages, parmi eux, les élèves qui ont porté le message de l’imam martyr Mohammed Baker al Sadr. Parmi eux, il y avait le sayyed martyr Abbas Moussawi, ainsi que le martyr cheikh Ragheb Harb et bien d’autres comme cheikh Hussein Kourani, cheikh Hussein Obeid. Mais bien sûr, l’imam Moussa Sadr vient en tête, que Dieu le ramène sain et sauf. Il a été un pionnier dans la volonté de soulever les opprimés, de tracer les lignes directrices et jeter les fondements de la résistance. Nous sommes à quelques jours du crime du siècle, accompli par le régime de Kadhafi, qui l’a enlevé avec ses deux chers compagnons. Nous voulons confirmer aujourd’hui que notre parcours est un des résultats des efforts de ce grand chef. Amal et le Hezbollah sont ses fils, ses disciples et continuent ensemble sur la voie qu’il a tracée. Inchallah il restera notre grande source d’inspiration et il continuera à insuffler l’esprit de la révolution dans cette oumma . Nous ne pouvons pas non plus parler de notre expérience sans évoquer l’ayatollah Rouhallah Khomeiny... Je vais donc développer quelques titres de notre parcours et évoquer en même temps l’étape à venir, en essayant d’éviter les répétitions.

Le premier titre : la résistance et le conflit avec l’ennemi israélien. Je ne vais pas revenir sur la création du Hezbollah car on en a déjà beaucoup parlé. Mais je voudrais revenir sur ce qui a été accompli dans le cadre de ce parcours. Je vais parler ici du Hezbollah spécifiquement, mais cela ne signifie pas que j’occulte les sacrifices, les efforts et la lutte de nos amis et alliés et de nos chers partenaires face à l’occupation israélienne, notamment ceux de nos frères à Amal (les Unités de la résistance libanaise), des forces nationales et islamiques, des organisations palestiniennes, de l’armée syrienne. A cette époque, nous étions en pleine confrontation et je l’ai déjà dit, le Hezbollah n’a pas été créé dans le cadre d’un congrès, mais sur le terrain, à travers le lancement d’opérations de résistance, dans la création d’un nouveau cadre, celui de la résistance islamique aux côtés des autres formations. Ensemble, ces formations ont abouti à la libération du territoire en 2000, exception faite des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie nord de la localité de Ghajar.

Nous n’allons pas entrer dans les pourcentages, mais nous disons que la contribution du Hezbollah dans la libération était essentielle, sans toutefois dire qu’il est le seul à l’avoir réalisée. Toutes les forces de la résistance y ont contribué.

Il faut rappeler l’importance stratégique de la victoire de 2000 dans la lutte avec l’ennemi et pour la cause palestinienne. Cette victoire a mis fin au projet du «Grand Israël» et elle a réveillé les espoirs palestiniens dans la résistance. L’intifada d’Al AlQsa a eu lieu et la libération  a mis fin au mythe  de l’armée invincible.

La résistance a donné un modèle d’action propre, humaine et morale. Ce modèle n’a pas été seulement donné par le Hezbollah mais par toutes les factions de la résistance en 2000.

Lors de la libération de 2000, il n’y a pas eu une seule gifle ou acte de vengeance ou de représailles, contrairement à ce qui s’est passé dans plusieurs cas de libération dans le monde.

La résistance a contribué à libérer les prisonniers libanais. Le dernier en date c’était Samir al Kantar. Les dossiers étaient en suspens et les Israéliens les classaient parmi les disparus et nul ne reconnaissait le fait qu’ils étaient prisonniers et qu’il fallait suivre leurs dossiers.

La résistance a établi une structure militaire et sécuritaire capable de faire de la dissuasion avec l’ennemi et de stabiliser les équations.

La résistance contribue à inculquer et à consolider la culture et l’esprit de la résistance chez les gens et dans toutes les générations.

La résistance contribue à assurer une assise populaire et politique à cette formation et à ce choix. Ce n’est pas seulement le Hezbollah qui le fait, mais un groupe de forces qui croient dans la résistance et l’appuient.

La résistance a tenu bon de façon historique pendant la guerre de juillet dont nous célébrons aujourd’hui aussi la victoire et qui constitue une des réalisations pendant ces décennies.

La résistance a aussi tenu bon militairement, politiquement et populairement, elle a mené une gestion commune sur le terrain et en politique de la bataille en 200-. Je voudrais ici rappeler le rôle du président Emile Lahoud à travers les réunions du Conseil des ministres à l’époque et la solidité de sa position aux côtés de ministres qui appuyaient la résistance. Il faut aussi évoquer le rôle du président de la Chambre Nabih Berry qui fait face et a mené la bataille politique, aux côtés du commandement sur le terrain. Il faut encore citer la solidarité des amis et des alliés ainsi que celle de tous les Libanais.

Cette résistance légendaire a eu entre autres résultats de faire chuter le projet du Nouveau Moyen Orient américano-sioniste dont Condoleeza Rice avait parlé et vous avez vu sa photo dans ce film documentaire.

Il y a donc la fin du projet du «Grand Israël» en 2000 car «Israël» ne pouvait plus rester au Liban, ni dans «la bande frontalière». Il ne pouvait plus établir un Etat du Nil à l’Euphrate. En 2006, «Israël» ne pouvait plus se considérer comme une puissance régionale, ni même devenir une puissance régionale.

Les équations de la dissuasion ont été confirmées dans le cadre de la guerre de juillet et elles ont protégé le Liban des agressions, des bombardements et des menaces israéliennes. C’est pourquoi notre pays et en particulier le Sud, jouissent du calme et de la sécurité depuis 16 ans. Un des résultats de la guerre de juillet 2006, c’est donc d’avoir mis en échec le projet de détruire la résistance et celle-ci en est sortie plus forte, plus solide et plus performante qu’avant. De même, une des réalisations de la résistance au cours des 40 dernières années, c’est de contribuer à dévoiler et à faire face aux réseaux israéliens aux côtés des services de sécurité de l’Etat libanais, qui font d’ailleurs l’essentiel du travail à ce sujet. Nous nous contentons de les aider.

La résistance a contribué à mobiliser les gens au Liban et au sein de la oumma, à travers ses réalisations et ses victoires. Elle a réveillé l’espoir dans la victoire et dans la possibilité d’infliger une défaite à l’ennemi. L’expérience du Liban a dit au peuple palestinien, au peuple libanais et à tous les peuples de la région que l’armée dite invincible peut être défaite et vaincue. Il a fallu travailler pendant des années pour consolider cette conviction auprès des peuples de la région.

Récemment, on peut souligner le rôle de la résistance dans la récupération des droits du Liban en gaz et en pétrole. Ce sont donc les grands titres des réalisations de la résistance au cours des 40 dernières années. Je ne dis pas que le Hezbollah est le seul à avoir fait tout cela, c’est un effort collectif auquel le Hezbollah a contribué, avec la résistance du peuple et des politiques. On peut même parler à plusieurs étapes de la résistance officielle, sans oublier les sacrifices des martyrs et de leurs familles, celles des prisonniers, des habitants des villages frontaliers et de toutes les régions qui ont été la cible d’agressions.

Cela c’est le passé. Maintenant, comment allons-nous continuer ?

1- La prochaine étape qui commence maintenant consiste à préserver la résistance, sa présence et son état d’alerte. Nul ne doit s’imaginer que les campagnes de publicité ou médiatiques, que les armées électroniques et les chaînes de télévision, les insultes et les campagnes de dénigrement, les mensonges et les rumeurs peuvent affaiblir la détermination de la résistance, ni la pousser à la fatigue ou à la lassitude.

En définitive, il s’agit d’une responsabilité humaine, religieuse, chériée et nationale à laquelle nous ne pouvons pas renoncer, cela ne changera pas malgré les milliards de dollars dépensés pour cela, selon leur propre aveu.

Donc, il faut préserver la résistance, sa présence et ses capacités.

2- Il faut faire évoluer sa structure et ses capacités. Nous ne sommes pas convaincus du stade qu’elle a atteint et nous voulons améliorer les capacités humaines ainsi que les moyens militaires et autres. Car il y a une grande évolution sur le plan de la technologie militaire. Nous devons suivre tout cela, d’autant que les Américains offrent aux «Israéliens» toutes les armes technologiques nouvelles, sans plafond.

Un dernier point porte sur les drones. Il faut rappeler que les «Israéliens» ont utilisé, il y a quelques semaines,  les avions F35 qu’ils ont reçu des Etats-Unis pour faire chuter les drones que nous avions envoyés.

3- Nous voulons aussi confirmer l’équation : armée-peuple-résistance. Qu’elle figure dans la déclaration ministérielle ou non, c’est devenu un détail. Cette équation est devenue stable et elle a confirmé son existence lors de la libération et plus tard lors de la guerre de juillet et ensuite lors de la seconde libération dont je vais parler dans quelques instants. Nous autres quand nous parlons de cette équation, nous considérons qu’en 40 ans elle a fait ses preuves, alors que ceux qui veulent avancer de nouvelles équations, celles-ci restent théoriques et peu claires.

4-Oeuvrer à libérer la portion de territoire libanais encore occupée. Il s’agit d’une responsabilité nationale. Elle est celle de tous les Libanais. Il s’agit des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie libanaise de la localité de Ghajar.

On nous disait dans le passé : qui vous a chargés de cette mission ? Mais il s’agit d’une terre libanaise qui continue d’être occupée, 22 ans après la libération et des dizaines d’années avant cela. Pendant tout ce temps, personne n’a rien fait. Nous avons effectué quelques opérations, que nous avions appelées des opérations de rappel. Nous devons revoir cette approche. A plusieurs reprises, nous avons appelé l’Etat, le peuple, les forces politiques, à adopter une stratégie  nationale pour libérer les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise de Ghajar. Mais personne n’a bougé, personne, ou en tout cas la plupart, ne se soucie de cela.

C’est un modèle que nous offrons à la nouvelle génération née en 2000 ou après. C’est comme cela que nous nous sommes comportés avec la «bande frontalière». Si les forces de la résistance n’avaient pas décidé de libérer cette bande, celle-ci serait encore occupée. Oui, je le dis Dieu nous a chargés de cette mission, que cela soit pris avec de bonnes intentions ou non.

Nous avons tous été chargés par Dieu, nous l’adorons et Il nous a chargés d’être sincères, dévoués, de ne pas mentir, de ne pas voler, de ne pas faire des reproches, de ne pas corrompre, de ne pas être lâches, de ne pas coopérer avec l’ennemi, de ne pas vendre notre terre et de ne pas renoncer à nos symboles sacrés. C’est une mission divine confiée à chacun d’entre nous et à tous les gens.

En tout cas, nous avons exécuté la mission qui nous a été confiée, même si d’autres ont un point de vue différent.

Il faut reparler du sujet des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie libanaise de Ghajar.

5-Toujours au cours de la prochaine étape, notre responsabilité à tous est de consolider les équations de dissuasion pour protéger le Liban, son peuple, sa terre, sa souveraineté, sa dignité et ses ressources.

6- Dans l’ancienne et dans la prochaine étape, nous continuons à être prêts  à discuter de toute stratégie de défense nationale et nous souhaitons parvenir à un accord sur ce sujet. Nous sommes prêts.

7- Le dernier point porte sur ce qui nous attend au cours des prochains jours au sujet du pétrole, du gaz et du tracé des frontières maritimes.

Je ne vais rien dire de nouveau maintenant. Nous attendons tous. Les Israéliens en parlent beaucoup ces temps-ci  positivement et négativement. Nous devons attendre. Celui qui a attendu plus de dix ans peut encore attendre quelques jours. Pas de problème. Soyons calmes. Nous entendons beaucoup de menaces, les dernières en date sont celles de Gantz, mais pour nous, elles n’ont aucune valeur.

Notre décision, notre orientation et notre discours sont clairs. Nous attendons les prochains jours.

Cela sur le sujet du conflit avec l’ennemi israélien, la résistance au Liban dans toutes ses composantes, dont la résistance islamique, la nôtre.

Je passe maintenant au second sujet qui est plus proche de la situation en Syrie. Il s’inscrit dans le même sillage, militaire, jihadiste et résistant. Mais sur un autre front. Je parle de la seconde libération qui a eu lieu comme en cette période de l’année, lorsque la résistance, aidée par les habitants de la Békaa, en particulier ceux de Baalbeck-Hermel, et dans la dernière partie, avec une participation directe offensive de l’armée libanaise, a libéré ces montagnes et les jurds de la chaîne orientale. Ce qui a abouti à cette victoire, pour laquelle de grands sacrifices ont été consentis et des martyrs sont tombés.

Je me contenterai de cela car il s’agit toujours du sujet de la résistance.

Je voudrais maintenant parler de la cause palestinienne. Au cours de ces 40 ans, nous n’avons cessé de croire en cette cause et nous continuons à le faire. Nous continuons à être engagés à la défendre à travers les moyens médiatiques, financiers et culturels. Nous avons toujours exprimé notre position aux côtés du peuple palestinien, aux côtés des symboles sacrés musulmans et chrétiens. Et nous continuerons à préserver cet engagement sans hésiter.

Nous considérons que la cause de la Palestine fait partie de cette oumma. Elle est partie intégrante de sa religion, de sa culture et de sa civilisation. Elle fait partie aussi de son engagement en faveur de sa dignité et de son honneur. Par conséquent, il n’est pas possible de renoncer à cette cause, d’être neutre à son égard, de s’en éloigner ou de reculer.

Au cours des 40 dernières années, nous avons établi des relations fortes et larges avec les différentes factions de la résistance palestinienne. Des relations de coopération et de coordination. Nous avons apporté l’aide que nous pouvions fournir, nous avons transmis notre expérience, nous avons entraîné, donné des moyens logistiques. Il y a eu des échanges d’informations pour qu’elles puissent agir. Et nous continuerons plus que jamais à le faire dans la prochaine étape.

L’essentiel dans notre stratégie est de miser sur la révolution et la résistance du peuple palestinien. Tout le monde devrait lui donner son soutien et son aide, tout le monde sans exception.

De même, au cours des 40 dernières années, nous avons adopté les questions des réfugiés palestiniens dans les camps. Nous avons suivi et aidé à préserver leurs droits  autant que possible, sur le plan juridique et directement à travers nos institutions. Nous continuerons à nous tenir aux côtés de nos frères les réfugiés palestiniens dans les camps du Liban. Nous resterons à leurs côtés dans leur refus clair de l’implantation et dans leur insistance à retourner sur leur terre dans leur patrie, la chère Palestine.

Toujours sur le plan de la cause palestinienne, nous suivons toutes les formes de normalisation  au niveau libanais, arabe et musulman. Nous avons appelé tous les peuples arabes et musulmans et tous les nobles et libres de la terre à rejeter toute normalisation avec cette entité barbare et raciste, criminelle, qui occupe la terre des autres, commet des massacres quotidiens contre l’humanité. C’est la nature de cet ennemi et nous refusons de le reconnaître et de normaliser les relations avec lui.

Aujourd’hui, la bataille contre la normalisation est réelle. Ils misent sur le fait que nous sommes devenus vieux et ils croient que la nouvelle génération sera différente, lassée par cette bataille, surtout avec les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, par conséquent, elle serait prête à aller vers une normalisation rapide.

Aujourd’hui, une jeune Libanaise a rejoint le jeune Libanais Charbel Abou Daher, qui, il y a quelques jours s’est retiré d’un championnat international pour ne pas avoir à jouer contre un Israélien. Les frères me disent que Abou daher est présent sur place et je voudrais donc lui souhaiter la bienvenue ainsi qu’à sa famille.  Donc, Nadia Kassem Fawaz de la localité de Chehim s’est retirée du championnat d’échec qui se déroulait dans le cadre du festival international d’Abou Dhabi, parce qu’elle a été sélectionnée pour affronter un joueur israélien. Ces deux jeunes, de 15 et 12 ans nous rendent fiers et nous misons sur eux. Comme nous l’avons toujours dit, la résistance n’est pas seulement armée. Cette position est une partie essentielle de la résistance. D’ailleurs, le grand titre de cheikh Ragheb Harb n’était pas les armes. Cheikh Ragheb n’a pas porté les armes, il avait dit que la position est une arme. Donc, le salut est une reconnaissance. Ces deux jeunes, en refusant d’affronter des joueurs israéliens, alors qu’à cet âge, on a déjà fait de multiples efforts pour arriver aux compétitions internationales et on a des rêves et des ambitions d’obtenir des médailles ou des prix internationaux, ont renoncé à tout cela pour préserver leurs principes et leurs convictions. Ce n’était pas évident et tout le peuple libanais qui considère «Israël» comme un ennemi doit être fier d’eux. Aujourd’hui, nous sommes fiers de Nadia et de Charbel comme nous sommes fiers de nos grands noms au sein de la résistance, de nos martyrs et de nos chefs.

Au sujet des questions régionales, nous nous sommes toujours tenus aux côtés de la Syrie. Tout au long de nos 40 ans, nous nous sommes tenus aux côtés de la Syrie. Nous disions toujours qu’il y a une communauté de destin entre nous et nous continuerons à le dire. Car la Syrie est essentielle dans l’axe de la résistance, dans le front de la résistance et dans le refus de céder aux conditions israéliennes. Dans la guerre planétaire menée contre la Syrie et parce que nous étions conscients des grands dangers qui se cachaient derrière cette guerre, nous n’avons pas été pris par les titres et les slogans lancés pendant cette guerre et dont certains avaient des contenus confessionnels et d’autres civils et démocratiques. C’est parce que nous étions conscients des enjeux cachés, nous avons donc participé à cette grande et historique confrontation, aux côtés du commandement syrien, de l’armée syrienne et du peuple syrien, ainsi qu’aux côtés des autres amis et alliés. Nous avons contribué dans la mesure de nos moyens à aboutir à la victoire et nous avons eu des martyrs et des blessés là-bas.

Jour après jour, la justesse de nos choix se confirme. Je le dis parce que certains nous demandent : alors vous revoyez la justesse de vos décisions ? Je leur dis donc aujourd’hui que jour après jour, nous sommes encore plus convaincus de la justesse de notre décision de participer à la guerre en Syrie. Désormais, les preuves sont nombreuses, des documents, des aveux, des interviews de présidents, ministres, anciens responsables, anciens généraux et ambassadeurs dévoilent les enjeux véritables de la guerre lancée contre la Syrie. Je dis donc aujourd’hui et je le répèterai demain, si la Syrie résistance est de nouveau attaquée de cette façon ou de façon similaire, nous n’hésiterons pas à être présents sur les champs de bataille.

Toujours au sujet de la Syrie, nous insistions au cours de l’étape précédente à rétablir les relations normales avec la Syrie, et cela, dans l’intérêt des deux pays. En réalité, le retour à la normale des relations entre le Liban et la Syrie sont plus profitables au Liban qu’à la Syrie. Dans le dossier des déplacés syriens, nous devons tous en tant que Libanais, coopérer avec le gouvernement et le commandement syriens pour assurer un retour sûr et digne aux déplacés syriens au Liban, parce que la plus grande partie des régions syriennes sont actuellement calmes et les gens peuvent y revenir et y mener des vies normales. Le retour des déplacés, la sécurité, le contrôle des frontières, les bienfaits économiques, le transit, les douanes, autant de dossiers que le Liban a intérêt à régler. Mais jusqu’à présent, les pressions américaines et le besoin de ménager certains Etats régionaux, le nom de l’un d’eux commence par Arabie, ces dossiers n’avancent pas. Nous travaillons et nous continuerons à le faire pour traiter ce sujet.

Nous nous sommes toujours tenus aux côtés des peuples de la région, les peuples opprimés notamment, en tête le Yémen et l’Irak, mais aussi à Bahreïn et en Afghanistan. Nous prenions des positions médiatiques et politiques et nous continuerons à le faire pour exprimer notre solidarité avec eux, en dépit des pressions et des conséquences que ces positions pourraient avoir sur nous. Nous sommes prêts à les subir. Il fallait le dire, car il faut dire  le droit et exprimer la solidarité.

Nous avons contribué, dans la mesure de nos moyens, à combattre «Daech» en Irak, de la façon requise. Si l’Irak doit de nouveau faire face à un tel danger, nous serons à ses côtés, aux côtés du peuple et de l’armée, des factions de la résistance palestiniennes en Irak. Comme cela a été le cas au cours des années précédentes, nous n’hésiterons pas à envoyer nos cadres et nos frères se battre aux côtés des Irakiens nobles contre le projet noir que dirigent dans les coulisses les Etats-Unis.

Nous avons établi des relations fortes et solides avec la République islamique d’Iran au cours de ces 40 ans. C’est elle qui a appuyé le Liban, la Palestine, la Syrie et tous les résistants. Elle ne les a pas abandonnés en dépit de 8 ans de guerre contre elle, du blocus et des sanctions... Elle se tient à nos côtés et nous nous tenons à ses côtés, car il s’agit d’une force régionale importante sur laquelle s’appuient les résistants et les opprimés dans notre région.

Toujours dans la région, nous avons contribué à la formation de l’axe de la résistance. La résistance du Hezbollah a joué un rôle important dans la constitution de cet axe. Nous avons aussi contribué à trouver de nouvelles structures et nous en avons fait partie, comme le Congrès nationaliste arabe, le congrès nationaliste islamique, le congrès des partis arabes, l’Institution Internationale Al Qods. Nous continuerons à vouloir entrer en contact avec le plus grand nombre possible de forces dans le monde arabe et islamique avec lesquelles nous avons en commun des causes en tête la cause palestinienne. Nous continuerons sur cette voie. Il y a certes eu quelques problèmes au cours des 10 dernières années, en raison des événements en Syrie et dans la région, en raison aussi des malentendus et de la discorde, mais grâce à Dieu, les choses sont en train de retrouver leur cours normal.

Nous n’avions pas de problème dans les relations du Liban avec les Etats arabes et notamment les Etats du Golfe. Nous n’avions aucun problème à les développer. Mais certains de ces Etats veulent à travers ces relations avec le Liban, confisquer les libertés dans ce pays, fermer les bouches et faire du Liban un pays satellite. Plus même, ils voulaient transformer le Liban en pays qui vante et loue leurs projets et leurs agressions. Cela, nous n’acceptons pas et nous ne le supportons pas. Nous considérons cela comme contraire à l’identité du Liban, à sa nature, à son existence et à sa particularité. En dépit de cette remarque, nous ne sommes pas opposés, nous n’entravons pas et nous n’avons aucun problème dans le développement des relations libano-arabes.

Sur le plan libanais, tout ce que nous avons fait au cours des 40 dernières années, comme c’est aussi le cas sur la scène régionale, est le fruit d’efforts, de fatigue, de sang, de sacrifices, de blessures, de souffrances et de veille. Tout ce que nous avons fait n’est donc pas venu facilement.

Sur le plan libanais, nous avons évité de nous laisser entraîner dans une guerre civile ou dans une discorde confessionnelle. C’est ce qui se préparait pour le Liban en 2005, après l’assassinat du premier ministre martyr Rafic Hariri et de ses compagnons. Nous avons coopéré avec les forces politiques, en tête le Courant du Futur, le Mouvement Amal, le PSP et d’autres forces politiques pour empêcher que le Liban plonge dans la guerre civile et dans la discorde confessionnelle, car c’est ce qui se préparait. C’était donc cela les considérations qui ont poussé à la création de l’accord quadripartite (que certains critiquent). Il y avait donc une considération morale et nationale. En tout cas je le répète aujourd’hui, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile, ni dans une discorde confessionnelle. Même si cela exige beaucoup de patience, de sagesse et de perspicacité et de capacité à supporter chez les gens. Le dernier incident qui fait très mal, dans ce contexte, c’est celui de Tayyouné, l’image des martyrs tombés là-bas qui a failli entraîner le Liban vers une guerre civile. Les familles des martyrs, les partis auxquels appartiennent ces martyrs (Amal et le Hezbollah) et tous ceux qui se tiennent derrière eux comme proches et tribus, ont fait preuve de sagesse, de retenue et de perspicacité. Sans cela, le Liban aurait basculé vers la guerre civile. Au cours de nos 40 ans, nous avons donc donné la priorité à la paix civile, à la sécurité et à la stabilité du Liban et nous avons toujours affirmé que la sécurité et la stabilité internes relèvent de la responsabilité de l’Etat et reposent sur la coopération de toutes les composantes et forces politiques. Nous autres, nous sommes toujours prêts à coopérer.

Nous avons aussi toujours déjoué les tentatives visant à nous entraîner dans une confrontation avec l’armée libanaise et les forces de sécurité. Certains peuvent dire, ce sont là des supputations, il n’y a rien de tel. Je leur dis : non, beaucoup d’indices et de preuves montrent cela. Il y a des chambres noires qui ont travaillé pour entraîner la résistance dans une confrontation avec l’armée et les forces de sécurité.  Je vous le dis franchement : c’est un projet américain permanent déclaré. Je n’ai donc pas besoin d’apporter pour confirmer mes dires, des documents secrets. Vous n’avez qu’à lire les procès-verbaux de réunions du Congres et certaines déclarations de sénateurs américains et vous verrez qu’ils parlent ouvertement de cela. C’est leur souhait et leur projet. Mais bien entendu, l’armée et son commandement le refusent, tout comme la résistance et son commandement.

Nous avons fait face à de grands défis à ce sujet. Notamment dans le cadre de l’opération de Règlements de comptes, selon l’appellation israélienne, alors que nous autres nous l’avons appelée la bataille de juillet 1993. A ce moment, certains ont voulu envoyer l’armée libanaise à la bande frontalière, non aux frontières internationalement reconnues pour qu’elle se déploie aux côtés de l’armée qui occupait cette terre. La décision prévoyait de frapper la résistance si elle s’opposait à ce déploiement. Qui devait donc frapper la résistance ? L’armée. Mais ce jour-là, le commandement de l’armée  a refusé cette mission et cela est à mettre à l’actif du président Emile Lahoud. Quand on parle de faits historiques, il faut être juste.  Après cela, cette question a été réglée en Syrie et au Liban, des amis et alliés sont intervenus. Mais en 1993, certains poussaient donc vers un affrontement  entre l’armée et la résistance.  Ce qui n’a pas réussi en juillet 1993 a été réédité en septembre de la même année.  Une manifestation de protestation contre les accords d’Oslo a été organisée et sur le pont de l’aéroport, elle a essuyé des tirs de la part de l’armée et des FSI, en dépit des mesures prises. Nous ne pouvons pas occulter ces événements. Nous n’accusons évidemment pas l’armée et son commandant qui était le général Emile Lahoud lequel avait refusé quelques mois auparavant de frapper la résistance. Mais nous pensons qu’il y avait une infiltration importante au sein des forces déployées sur le terrain, qui a agi sans respecter les ordres du commandement. Dix martyrs sont tombés ce jour-là et près de 40 blessés, dont certains graves,  atteints à la tête, à la poitrine et à l’épaule. Le but était de pousser la banlieue sud dans une bataille contre l’armée. Mais là aussi, la banlieue sud a fait preuve de perspicacité, de patience et de capacité à supporter, avec ses habitants, ses partis et ses tribus. Elle a fait preuve de retenue. Après cela, il y a eu aussi  des tirs à Hay el Sellom puis près de l’Eglise Mar Mikhaël. Il y a eu ensuite les décisions maudites prises par le gouvernement le 5 mai 2008 qui devaient entraîner une confrontation entre la résistance, l’armée et les forces de l’ordre.  Nous avons donc surmonté tout cela. Comment ? Nous avons payé du sang qui nous est cher, certains blessés souffrent toujours, des mères continuent à pleurer leurs enfants, des veuves leurs conjoints, des enfants leurs pères. Mais le Liban continue à jouir de la stabilité et de la sécurité, même si certains continuent à porter leurs blessures. Le complot préparé par les ennemis du Liban pour pousser le pays dans la guerre civile n’a pas passé.

Sur cette question précise, je voudrais affirmer que nous ne nous laisserons pas entraîner vers la guerre civile. Mais il faut en même temps que ces sujets soient réglés de façon décisive, notamment l’affaire de Tayyouné. Nous continuerons à suivre cette question au cours de la prochaine étape. Le dossier est entre les mains de la justice, nous attendons, mais ce dossier est lié à la paix civile et à la stabilité du pays.

Nous sommes toujours engagés dans le principe du partenariat national sur la base de la justice, comme nous l’avons déclaré pendant les veillées de Achoura. La relation est entre les chrétiens et les musulmans et toutes les composantes du peuple libanais qui souhaitent vivre en paix  sur la base de la justice et des bonnes relations. C’est ce que nous demande le Coran. Nous devons donc tous déployer des efforts dans ce but, surtout que le pays se dirige de nouveau vers les sensibilités confessionnelles, communautaires et régionales.

Pendant 40 ans, nous avons noué des relations d’amitié et d’alliance avec de nombreuses forces nationales et islamiques, des partis, des courants, des personnalités et des personnalités religieuses et politiques ; nous avons toujours été soucieux de préserver nos relations et nos amitiés et nous continuerons à le faire. Nous sommes fidèles et loyaux dans nos relations, nos alliances et nos amitiés. Nous ne les rompons pas et nous ne les abandonnons tant que l’autre partie y reste attachée. On nous a fait des reproches au cours des dernières élections. Pourtant nous étions très clairs dans nos engagements. Nous n’avions rien promis et nous avons tenu notre engagement. D’ailleurs, toute notre expérience montre que nous respectons nos engagements et que nous sommes loyaux et fidèles.

Parmi les réalisations de la prochaine étape, nous avons décidé de passer à un autre niveau dans notre relation avec Amal. Nous voulons passer d’un stade négatif à un autre positif, qui porte sur la coopération et la coordination jusqu’au stade de la complémentarité. Nous poursuivrons cette relation, même si certaines parties souhaitent qu’elle soit rompue. Moi je parle en toute franchise et sincérité,  je crois qu’elle est dans l’intérêt du Liban, de la résistance, du peuple et pas seulement dans celui des chiites au Liban. Il faut donc que la relation entre Amal et le Hezbollah soit toujours basée sur la complémentarité, la coopération, l’unité, notamment dans les grands dossiers essentiels.

Parmi les réalisations au cours de l’étape précédente, il y a l’entente avec le CPL, le président Michel Aoun était encore à l’époque le chef de ce courant, le 6 février 2005 à l’église Mar Mikhaël. Cette entente a tenu bon jusqu’à aujourd’hui, alors que beaucoup avaient misé sur sa fin et beaucoup aussi avaient travaillé jour et nuit  pour qu’il s’effondre et tombe. Il a tenu bon jusqu’aux élections et bien après et il tient bon jusqu’à aujourd’hui et ses bienfaits ont été palpables sur la coexistence islamo-chrétienne, sur la paix interne et au cours de la prochaine étape, nous continuerons  à être soucieux de cette entente en cherchant sans nul doute à la faire évoluer.

Depuis 1992, nous avons participé aux élections législatives. Nous avons formé un bloc parlementaire qui a contribué au Parlement et en dehors à la vie politique. Nous continuerons dans la prochaine étape à participer aux élections législatives et nous essayerons de dynamiser notre présence au Parlement. D’ailleurs, les frères du bloc parlementaire ont expliqué au cours des derniers jours et dans les discours lors de la période électorale les réalisations du bloc de la Fidélité à la résistance.

Nous avons participé aux élections municipales, lorsqu’elles ont été organisées pour la première fois dans les années 90 et au cours des années passées, nous avons participé à la vie  municipale, en collaboration avec nos frères à Amal et en coopération avec d’autres forces. De grandes réalisations ont été accomplies et exposées dans des reportages. Ceux qui se rendent dans ces localités peuvent voir concrètement les changements accomplis. Nous comptons participer aux prochaines élections municipales et nous voulons inchallah assumer ces responsabilités.

Jusqu’en 2005, nous ne participions pas aux gouvernements successifs. Donc jusqu’à cette date, nous n’avons rien à voir avec les gouvernements. Nous adoptions des positions connues  au sujet des politiques économiques et financières. En général, nous ne donnions pas notre confiance aux gouvernements, mais nous étions toujours prêts à coopérer  dans l’intérêt du Liban et des Libanais, même avec les gouvernements auxquels nous ne participions pas. En 2005, il y a eu des développements que vous connaissez qui nous ont contraints à participer aux gouvernements. J’en ai déjà parlé lors des élections législatives.  Nous continuons donc à être présents dans les gouvernements et nous continuerons à le faire  pour les mêmes raisons déjà expliquées, et en même temps, pour servir les gens, défendre leurs intérêts et  en même temps, et c’est nouveau, parce que nous avons réussi à dégager une vision de la situation interne que nous voulons servir.

Nous avons lancé le projet de lutte contre la corruption. Nous avons dit depuis le début qu’il s’agit d’une longue bataille qu’il faut poursuivre. La base de cette bataille c’est d’arriver à avoir une justice intègre, courageuse, indépendante et juste. Car quoiqu’on fasse, s’il n’y a pas une justice dotée de ces caractéristiques, on ne peut pas combattre la corruption dans ce pays. Nous poursuivrons donc notre action dans cette voie.

Chers frères et sœurs, depuis plusieurs années, dans le cadre du document politique que nous avons adopté en 2009, nous avons défini notre vision et nos choix. Pour nous, le Liban est une patrie définitive pour tous ses fils. Nous suivons ainsi la voie tracée par l’imam Moussa Sadr et nous voulons construire un Etat juste et capable. Avant nous cohabitions avec l’Etat qui existait, en étant soucieux de ne pas entrer en confrontation avec lui, notre priorité étant la résistance. Nous servons les gens autant que nous le pouvons, nous défendons leurs intérêts comme nous le pouvons, au Parlement, au gouvernement, dans la rue, dans les syndicats, les professions et les institutions. Mais le développement nouveau qui s’est passé c’est notre conviction désormais qu’il faut édifier un Etat capable et juste. Nous en avons parlé pendant les élections, notamment lors des meetings dans la banlieue sud,  dans la montagne et à Beyrouth. Il ne s’agit pas d’enlever l’Etat actuel et de le remplacer par un autre, mais de travailler tous ensemble, nous Libanais,  pour faire évoluer l’Etat actuel, dans le cadre de la Constitution et des lois. De même, lorsque nous parlons de notre projet interne, nous disons qu’il consiste principalement, dans la période à venir, de discuter ensemble et de travailler en vue d’édifier un Etat capable et juste. Cela a besoin d’une discussion et d’un débat. Car aucune partie, même nos mis, ne peut venir dire : ça c’est mon opinion et c’est comme cela que vous devez construire un Etat. Il faut donc qu’il y ait un dialogue et un plan et un accord sur les éléments principaux. Cela devrait se traduire au Parlement par des lois et éventuellement par des amendements constitutionnels. Nous devons donc nous entendre tous sur un plan et aller ensemble vers son application selon les procédures en vigueur. Nous croyons fortement dans le principe du partenariat national entre les différentes composantes libanaises, loin de toute exclusion, de toute élimination  et de tout monopole. Le Liban ne peut qu’être basé sur le partenariat. Nous aspirons à un Etat souverain, véritablement indépendant, qui n’est pas soumis, dans ses décisions à telle ou telle autre ambassade, ni américaine ni autre, ni soumis à la moindre hégémonie étrangère. Je ne vais pas en parler maintenant, mais je le ferai ultérieurement, mais il semble que le niveau d’intervention de l’ambassade américaine dans les détails des activités des ministères libanais  est plus important que par le passé... De grands dossiers sont ainsi soumis à la volonté de l’ambassade américaine. Nous voulons un Etat doté d’une véritable souveraineté, qui prend des décisions en ne tenant compte que de l’intérêt national, qui ménage ses amitiés et ses relations, tout en n’étant soumis à aucune hégémonie et en n’étant pas le suiveur  d’une force quelconque. Notre priorité au cours de la prochaine période est de contribuer à construire un Etat capable et juste.

L’autre échéance qui nous a occupés  et qui continue de le faire, c’est la situation économique et celle de la vie quotidienne au Liban. Au cours de la prochaine étape, nous devons coopérer tous ensemble et contribuer à sauver cette situation, en proposant des solutions dans le cadre de discussions objectives, loin de tout populisme. Il faut proposer des solutions de rechange. La dernière en date est la position que nous avons adoptée d’appuyer l’Etat libanais pour sauver le trésor libanais caché dans la mer, le gaz et le pétrole qui constituent notre dernier espoir de sortir de la crise économique actuelle. Nous étions même prêts à prendre des risques, à être au cœur du danger, ce que nous sommes actuellement, dans le cadre de la position que nous avons adoptée. Cela montre notre engagement dans cette tentative qui vise à sauver la situation économique et sociale du pays.

Au cours de ces 40 années, nous étions toujours au service des gens, dans le cadre des structures populaires qui se sont développées et sont devenues des institutions, dans tous les domaines, culturels, éducatifs, médiatiques, sanitaires, sur le plan des services sociaux, des activités scoutistes et syndicales. Parmi nos principales réalisations, nous avons contribué à absorber les conséquences de la guerre de juillet 2006, notamment au niveau de la reconstruction, ainsi que dans le cadre de grands projets sociaux auxquels nous avons contribué. Nous continuerons à travailler au service des gens, dans tous les cadres et à tous les niveaux, dans toutes les régions, aussi, en dépit du blocus, les sanctions, les menaces et les pressions. C’est ce que nous ferons au cours de la prochaine étape.   Tous ceux qui nous aideront et nous donneront de l’argent, il sera utilisé à renforcer nos institutions, à donner plus de services aux gens, car cette mission est pour nous sacrée et nous considérons que le fait de servir les gens nous rapproche de Dieu.

J’en arrive à la conclusion. J’ai voulu donner une idée du passé et de l’étape à venir. Pour nous, nous nous dirigeons vers un parcours clair, sur le plan de la résistance et de la lutte contre l’ennemi israélien. C’est clair aussi au niveau des ressources du Liban et au niveau de la région. C’est même clair sur le plan interne. Et pour être précis, nous sommes optimistes pour l‘étape prochaine. En tout cas, notre lecture  de la situation internationale, des développements régionaux et internationaux, des rapports des forces, nous considérons que la situation se développe en faveur de nos peuples et de l’axe de la résistance, en faveur de la dignité, de l’honneur, de la liberté, de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance réelle. C’est avec cet esprit optimiste que nous regardons vers l’avenir.

Il est de mon devoir, à la fin de ce discours, de remercier Dieu Tout-Puissant d’abord et tout le temps. Il faut aussi remercier les frères en Syrie, qui,  au cours de ces 40 années, se sont tenus à nos côtés et maintenant, c’est nous qui nous tenons à leurs côtés. Pendant 40 ans, ils nous ont aidés, nous ont ouverts leurs portes, nous ont fourni une protection politique, diplomatique, régionale et sécuritaire. Nous devons remercier la Syrie pour cela que ce soit pendant la période du président Hafez Assad ou pendant la période du président Bachar Assad. Nous devons aussi remercier la République islamique d’Iran, en particulier le Guide ainsi que tous les responsables de cette république, les gouvernements successifs pendant 40 ans et en particulier les chers frères des Gardiens de la Révolution, qui sont venus au Liban dès les premiers jours  et ils étaient avec nous dans les camps d’entraînement. Ils nous ont transmis leur expérience, leur savoir-faire, l’esprit de combat, l’amour du martyre ; Ils sont restés avec nous jusqu’à aujourd’hui et le principal témoin de leurs sacrifices, de leurs efforts, de leurs combats c’est le martyr le grand chef hajj Kassem Soulaymani.

Nous devons remercier dans le monde arabe, toutes les forces, les partis, les personnalités, les cadres, les courants, les mouvements, les structures, les médias, les élites et les peuples qui nous ont aidés et appuyés pendant 40 ans. Ils ont brandi nos drapeaux, ont lancé nos slogans et nous continuons à miser sur leur soutien, sur leur position car en fin de compte, il s’agit du combat de la oumma.

Nous devons aussi remercier nos autorités religieuses, nos grands ulémas qui, pendant 40 ans se sont toujours tenus derrière cette résistance, dans toutes ses orientations. Ils nous ont soutenus avec leurs fatwas, leurs instructions, leurs conseils, leurs couvertures et leurs appels à Dieu. Car vous savez qu’en définitive, nous sommes un groupe qui tenons d’abord compte du jour du Jugement dernier et c’est pourquoi ces autorités religieuses nous ont toujours entourés, soutenus et appuyés dans notre résistance et ils continuent de le faire.

Nous devons aussi remercier tous ceux  qui, au Liban, ont soutenu, préservé, aidé, par un mot, une position, une action, tous ceux-là appartiennent à toutes les communautés libanaises, à de nombreux partis et courants, qu’il s’agisse de personnalités, d’autorités religieuses, d’ulémas ou de simples citoyens, tous ceux qui résident au Liban aussi, à tous ceux-là, nous adressons nos remerciements.

A nos martyrs, les chefs martyrs, sayyed Abbas, cheikh Ragheb, hajj Imad, sayed Moustafa, hajj Hassan, tous nos frères et la liste est longue, à tous nos martyrs, chefs et cadres et résistants en général, à leurs familles, aux blessés, aux prisonniers qui ont souffert dans les geôles israéliennes ou dans celles de leurs agents, aux moudjahidines, aux générations de moudjahidines et de résistants qui ne quittent pas les scènes , ni les fronts qui continuent à se mobiliser, tous ceux-là, nous leur adressons du fond du cœur des remerciements sincères et nous leur disons que nous comptons, que nous misons sur eux pour l’avenir. Notre génération est en train de prendre de l’âge c’est à vous donc de prendre la relève et de poursuivre le parcours. Ils veulent que vous soyez distraits par les plaisirs factices de la vie, par les choses superficielles et par la perte de temps, dans ce monde irresponsable, mais nous vous appelons à la morale, à l’engagement, à la piété, à la crainte de Dieu, au respect des parents et des liens de sang et d’amitié. Nous vous appelons à rechercher le savoir, la compétence, l’excellence, car tout cela protège les réalisations. Vous devez prendre la relève et préserver les acquis, édifier la patrie et permettre aux gens de mener une vie digne et serine. C’est notre message pour les 40 printemps et il s’adresse à cette jeune génération... En vous voyant, en tout cas, nous devenons optimistes, pleins d’espoirs et de fierté.

Pour finir, je voudrais, en votre nom à tous, adresser mes remerciements et mes prières au parrain de notre parcours, depuis le premier jour, l’imam Khomeiny. Depuis le premier jour, il était la Voie, le protecteur et l’inspirateur, le père affectueux et le guide, le grand chef courageux et il ne nous a jamais abandonnés. A certains moments, ce qu’il a fait pour la résistance au Liban et pour l’axe de la résistance dans la région ne peut pas être exprimé en mots. Un jour tous les secrets seront dévoilés et les gens sauront ce qu’il a fait pour le peuple libanais et pour tous les peuples de la région, dans le monde arabe et musulman. Il faut aussi remercier l’imam Khamenei qui lui aussi n’a jamais abandonné la résistance et lui a fourni une aide immense que seules les générations à venir pourront mesurer l’ampleur. Nous lui souhaitons longue vie et nous lui promettons ainsi qu’à tous ceux qui croient en nous et nous soutiennent de continuer sur la même voie. A nos ennemis, nous disons que nous ne craignons pas la mort. Au contraire, le martyre est un honneur et un objectif. Notre dignité vient de Dieu  et c’est lui qui nous a donné ces 40 ans de lutte qui nous ont menés de l’ère des défaites à celle des victoires. Ces propos devraient être entendus par l’ennemi qui multiplie les menaces et attend  les développements au cours des prochaines semaines... Nos imams ont tous déclaré qu’il ne fallait pas craindre mais espérer le martyre qui vient de Dieu et qui est notre dignité.

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