La partie politique du discours de sayed Hassan Nasrallah au cinquième jour de Achoura
Il y a actuellement une guerre politique et médiatique. L’ennemi veut à travers elle faire plier tout résistant au Liban, pour qu’il renonce à l’option de la résistance, en lui montrant que celle-ci est derrière tous les problèmes qu’il traverse actuellement et notamment la faim. C’est pourquoi, il devrait rester neutre.
Toute cette patience et cette capacité à résister dans cette période particulièrement difficile que nous vivons vous et nous est un jihad pour Dieu Tout-Puissant. C’est une partie de la réalité du mouvement jihadiste, du jihad husseiniste et zeinabite. Car le pari de l’ennemi est que le résistant s’effondre, cède, faiblisse et renonce à sa position, à sa souveraineté et à sa dignité, et même à ses intérêts dans ce monde, à son eau, et à son gaz en sa faveur. Mais lorsque le résistant tient bon et essaie de s’adapter à toutes les conditions difficiles qui lui sont imposées, cela constitue un des titres du jihad requis. Lorsqu’il y a tant de gens qui refusent la reddition et continuent à tenir bon malgré les circonstances particulièrement difficiles, c’est très nuisible pour l’ennemi.
Regardez par exemple comment les résultats des élections le sont pris de court. Ils ont été choqués parce qu’ils avaient fait d‘autres calculs. La réponse des gens à travers les élections était grandiose, après 3 ans de blocus, de sanctions, de gel des avoirs dans les banques etc. malgré cela, les gens ont répondu clairement. Les fronts commencent à se compléter. L’ennemi pèse et exerce des pressions économiques, médiatiques et quotidiennes. Il empêche les aides d’arriver au Liban. Dans quelques jours, nous serons devant le premier anniversaire des promesses fallacieuses faites par l’ambassadrice Shea aux Libanais. Vous vous souvenez ? En général, je ne retiens pas les dates, mais les faits. Je sais que tel événement s’est produit à ce moment précis, avant ceci ou après cela. Je me souviens ainsi que l’an dernier, au dixième jour mouharram, j’ai parlé des bateaux de mazout. Le même jour ou peut-être le lendemain, Shea a déclaré qu’elle comptait amener le gaz d’Egypte et l’électricité de Jordanie grâce à un crédit de la Banque Mondiale. En même temps, ceux-là disaient que l’Iran et le Hezbollah ne feront rien pour vous. Dans quelques jours, ce sera donc le premier anniversaire de cette promesse mensongère. Lors de la dernière visite de l’émissaire américain, l’ambassadrice était présente et les responsables libanais ont fait remarquer que la promesse a été faite il y a un an et le Liban n’a encore rien reçu. Il y a eu donc une nouvelle promesse qui dit que les problèmes sont en train d’être réglés avec l’Egypte, la Jordanie et la Banque Mondiale. Donc, ils vous privent d’électricité, d’aides et de crédits et avec tout cela, ils viennent vous dire qu’il faut encore faire telle ou telle réforme. Certes, nous appuyons le fait de faire les réformes. Mais il y a quand même une urgence qui ne peut pas attendre les réformes, les médicaments pour les maladies chroniques et d’autres questions du même genre. Le pays vit dans l’obscurité depuis des mois. La situation peut-elle donc attendre que les réformes soient faites, un, deux ou 3 mois ? Certes, les réformes sont requises, mais tout cela, ce sont des pressions ! Avec cela, le front politique et médiatique intervient pour aider le front économique et faire assumer à la résistance la responsabilité des crises que traverse le pays. C’est du mensonge et de la désinformation que de dire que tout cela cessera lorsque nous abandonnerons la résistance. La solution est dans le fait de rester à l’écart, ils ne disent pas la reddition, non, le fait de se tenir à l’écart, de déposer les armes de la résistance et par conséquent, celle-ci se termine. En même temps, le front politique et médiatique poursuit son œuvre en déformant et dénigrant ceux qui brandissent le fanion de la résistance. En essayant aussi de les démoraliser, de leur faire perdre confiance en eux et de leur faire perdre la confiance de leurs gens en eux. Ce sont deux fronts complémentaires. En face, il nous est demandé de tenir bon, de mettre en ordre nos problèmes et nos vies et même sur le plan politique et médiatique, il nous est demandé de tenir bon et de ne pas céder aux pressions politiques et de ne pas écouter les accusations médiatiques.
Il nous est donc demandé de ne pas croire beaucoup de ce qui se dit et ensuite de chercher des solutions. Au cours des années précédentes, nous avons cherché en permanence des solutions. Il y a actuellement deux méthodes au Liban, en plus de, ceux qui se tiennent de côté et attendent de voir comment le vent va tourner pour prendre la même direction et obtenir une partie des profits. Mais il y a deux méthodes, la première est négative. Il s’agit d’inciter, de profiter des événements et de faire des pressions économiques pour aboutir à l’effondrement qu’ils appellent de tous leurs vœux, pour que la scène cède et plie. Ceux-là agissent ainsi sciemment, avec préméditation. Ils sont partenaires dans ce complot et dans ce projet. Il n’y a pas d’intérêt pour que je les nomme, mais vous les connaissez. Ils sont clairs et ils ne comprennent rien. Par exemple, leurs relations sont excellentes avec les Etats-Unis, avec l’Occident, avec l’Arabie et les Etats du Golfe. Ont-ils pour autant essayé d’amener du mazout au Liban ? De l’essence, du pain, des aides ou des crédits ? Pas pour nous ! J’ai entendu l’un d’eux dire une fois qu’il faudrait amener des aides mais pas dans les régions qui appuient la résistance !
Nous acceptons cela. Amenez donc des aides au peuple libanais et privez en les régions qui soutiennent la résistance. Nous n’avons aucun problème avec cela. Mais même cela, ils ne le font pas. Ils ne font rien. Les Etats-Unis sont vos amis et vos chéris, pourtant ils n’ont rien fait ! Ils ont promis il y a un an ! Que leur faut –il ? Pour exclure le Liban des effets de la Loi César ? Qu’est-ce que cela coûterait aux Américains ? Un trait de stylo ? Ce sont pourtant vos amis et vos alliés ! Qu’avez-vous fait vous-mêmes ? Avez-vous le courage de demander à vos amis les Américains cette exception ? Osez-vous manifester devant l’ambassade des Etats-Unis pour réclamer le gaz égyptien et l’électricité jordanienne ? Pour pouvoir obtenir quelques heures d’approvisionnement en courant électrique ? Vous n’avez rien fait et vous n’osez pas le faire car votre attitude est négative.
Il y en a une autre, qui consiste à tenir bon, tout en cherchant à trouver des solutions. Que celles-ci existent ou non, il faut créer et trouver des solutions. Nous faisons partie de cette catégorie. Nous voulons chercher des solutions et si elles n’existent pas, nous voulons les inventer. Lorsque j’ai évoqué la dernière fois la recherche de gaz et de pétrole, les risques étaient calculés. Nous cherchions des solutions, alors que les partisans de l’approche négative n’ont que des critiques, des accusations et des propos creux à lancer. S’ils ont quelque chose d’autres à proposer dites-le moi ; Il n’y a rien ! Ils disent vouloir se tenir aux côtés de l’Etat et en même temps, ils menacent la région tout entière. Si on leur dit qu’ils ont des calculs régionaux, ils se fâchent et disent qu’ils veulent l’Etat... Nous en avons déjà parlé. En tout cas, nous autres, nous continuons dans la même voie. Nous cherchons des solutions pour pouvoir tenir bon, pour que notre peuple et notre patrie puissent surmonter l’étape actuelle. . ils veulent entraîner le pays vers l’effondrement et vers une guerre civile ? Nous ne permettrons pas qu’elle ait lieu. Jusqu’à présent, nous avons bloqué le déclenchement d’une guerre civile... Parmi les solutions liées à la situation économique, il y a l’ouverture de la porte vers le gaz et le pétrole. Très bien. L’homme est venu et il a rencontré les responsables libanais. Il a entendu ce qu’il fallait qu’il entende. De là, il a dit qu’il se rendait chez l’entité provisoire. Il a rencontré les responsables israéliens puis il est rentré aux Etats-Unis. Il doit revenir avec des réponses. Ici, les Américains doivent faire attention au facteur du temps. J’ai appris que les responsables libanais ont attiré son attention sur ce point, pour lui faire comprendre que le temps presse. Sur ce point, la position de l’Etat et de la résistance est la même. Personne ne doit nous induire en erreur, faire des montages et croire qu’il peut perdre du temps. Au contraire, le temps presse et la réponse devrait en principe arriver dans les prochains jours. A ce moment, il y aura une réaction libanaise, comme je l’ai dit la dernière fois. J’ai dit cela parce que la question n’est pas tranchée. Il y a un climat positif, mais on ne peut pas être sûr avant d’avoir les éléments concrets. Lorsqu’il reviendra au Liban et transmettra aux responsables libanais la réponse claire et attendue, ils iront à Naqoura, car telle est l’idée de départ. Ils iront donc à Naqoura tiendront des réunions et se mettront d’accord et les engagements apparaîtront sérieux, à ce moment-là, on pourra dire que les choses sont en train d’arriver à une fin satisfaisante. Sinon, nous suivrons ensemble les développements.
Il y a un autre dossier que je voudrais évoquer, c’est celui du fuel. L’ambassadeur de la République islamique est présent avec nous. Si on regarde le peuple et les régions libanaises dans leur ensemble, certes, il y a des exceptions (certaines régions ont du courant électrique pendant de longues heures), mais en général, la grande majorité du peuple libanais et des régions sont sans courant électrique. Or, nous sommes en plein été, les chaleurs sont grandes et la situation économique, notamment au niveau des hôpitaux, des supermarchés et de bien d’autres secteurs est terrible. En voyant les souffrances de ce peuple, la question élémentaire est de voir si on peut faire quelque chose pour les alléger... Il y a quelque temps, nous avons proposé une offre en disant : nous pouvons aller chez les responsables iraniens et leur demander s’ils acceptent de vendre au Liban du pétrole, du gaz et du fuel en livres libanaises, et de nous faire un prix ? Les frères en Iran ont accepté l’idée. Avant de lancer cette proposition, j’en avais parlé avec les frères en Iran et ils avaient répondu qu’ils n’avaient aucun problème et qu’il fallait que je soumette cette idée aux responsables libanais et que j’en parle publiquement. C’est ce que nous avons fait. Mais en pratique, rien ne s’est passé. Tout le pays connaît le véto américain. Les Américains ont informé les responsables libanais qu’il leur était interdit d’acheter du pétrole, du gaz et du fuel d’Iran, même en livres libanaises. Car des sanctions sont imposées à l’Iran et il est interdit de faire la moindre transaction avec elle. Au moins, avons-nous essayé de faire quelque chose et nous sommes revenus avec une proposition iranienne. Que les autres aillent en faire de même avec l’Arabie ou les Emirats. Ils en ont à volonté mais personne n’a bougé. Pourquoi ? Qu’ils nous répondent ! Pourquoi leurs partisans ne leur posent-ils pas la question ? Pourquoi ne pas profiter de cette amitié, de cette alliance stratégique et historique ? Nous autres, à la veille de la saison d ‘hiver, nous avons amené du mazout et nous en avons fait des dons importants dans des montants s’élevant à des dizaines de millions de dollars. Certains n’accordent aucune importance à cet aspect. Mais moi je leur dis, amenez pour un million de dollars, nous l’accepterons. Mais rien ne se passe.
Aujourd’hui, dans la nouvelle situation qui règne au Liban, il y a deux problèmes. Le premier c’est le véto américain qui arrivera immanquablement dès que nous dirons que nous voulons acheter du fuel d’Iran et le second est l’argent. D’abord, on nous dit qu’il n’y a pas de devises étrangères. La Livre libanaise alors ? Oui, mais il faut d’abord verser les salaires du secteur public, la question des subventions s’il faut les enlever ou pas... C’est pourquoi nous avons dit que peut-être nous pourrions faire directement quelque chose. A ce stade, je voudrais révéler pour la première fois que je n’ai pas soumis cette idée aux responsables iraniens au préalable. Dans l’entretien que j’ai accordé à al Mayadeen, et où j’ai lancé l’idée, je n’avais pas parlé avec un responsable iranien. Des chaînes en persan financées par des fonds saoudiens se sont ainsi empressées d’interroger des responsables iraniens sur le sujet et ils ont tous répondu qu’ils n’étaient pas au courant et que nul n’avait évoqué ce sujet avec eux. C’est vrai. Je n’avais pas abordé cette question avec les frères en Iran. La fois précédente, nous l’avions fait et les Libanais avaient rejeté l’offre. Aujourd’hui, nous nous sommes dit que nous devons d’abord voir la réaction des responsables libanais pour ensuite faire nos contacts. Nous avons donc soulevé cette question dans les médias et le sujet est sérieux. Il ne s’agit pas d’une surenchère ou d’une action sous la pression. Non, c’est juste qu’en voyant notre peuple et notre pays souffrir de la sorte, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour aider, du moment que le Hezbollah bénéficie d’un certain respect et d’une grande sympathie en Iran, la République islamique s’est en effet constamment tenue à nos côtés, pendant la guerre de juillet notamment, vous vous en souvenez. Je reviens toujours sur cet événement et il y a dans mon cœur à ce sujet une blessure qui ne cicatrisera pas avant le Jour du Jugement dernier. Lorsque la guerre de juillet s’est terminée, le premier ou le second jour, il fallait des bulldozers pour ouvrir les routes. Il fallait que l’Etat prenne en charge cette mission pour permettre aux déplacés de rentrer chez eux. Des aides assez modestes commençaient à arriver au Liban. Un des grands responsables a dit : «Je ne veux rien faire. Ici, j’hésite à reproduire ses propos, mais je vais finalement le faire : «Il faut que ces chiites puent». ..En fait, ils misaient sur l’idée qu’après la guerre de juillet, nous ne pourrons pas nous tenir debout. Des dizaines de maisons étaient détruites... Ils pensaient que nous ne pourrions pas supporter les résultats de cette guerre, que nous serions affaiblis, démunis et que nous finirions par céder et nous effriter. Ce jour-là, l’Iran s’est tenue à nos côtés et nous a accordé une aide généreuse. Nous l’en remercions et en particulier nous remercions l’ayatollah Khamenei et tous les responsables. Vous savez ensuite ce qui s’est passé. De nouveaux concepts sont apparus notamment, les aides, les asiles et tout cela grâce à l’Iran. Aujourd’hui, l’Iran est la même. Le Hezbollah bénéficie d’un grand respect là-bas et je suis prêt, moi et les frères au sein du Hezbollah à solliciter l’aide de l’Iran. Jusqu’à présent, nous n’avons pas formulé une telle demande, nous attendons la réponse officielle libanaise. Certes, les responsables libanais ont appris par les médias l’existence d’une telle idée. Certains d’entre eux ont déjà dit qu’ils n’avaient aucun problème à accepter cette proposition, mais il faut que le Conseil des ministres prenne la décision ; Réunissez –vous donc et prenez la décision. Dites-nous oui pour que nous allions travailler sur ce dossier. Je voudrais juste attirer l’attention sur l’attitude des partisans de la méthode négative. Ils se sont empressés de refuser et de dire qu’ils ne veulent pas du fuel d’Iran. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que nous sommes sérieux et qu’en raison de notre place en Iran, nous pourrions aboutir à un accord. Car, nous le leur avons toujours dit : Nous sommes respectés en Iran et vous n’êtes que des esclaves chez vos alliés, les Américains et les Saoudiens. J’assume mes propos et je voudrais que vous alliez voir comment ceux qui refusent que nous nous adressions à l’Iran sont ceux-là-même qui ont le courant 24h sur 24 dans leurs maisons. Ils ne souffrent pas et n’ont aucun problème. Ils n’ont pas une épicerie ou une boucherie et au départ, leur argent se trouve dans les banques étrangères depuis plus de 30 ans.
D’autres ont dit : nous acceptons, mais il faut que le gouvernement prenne la décision. La question qui se pose toutefois est la suivante : ceux-là souffrent-ils vraiment avec le peuple ? Est-ce là un sentiment national et moral ? ... Au lieu de mettre nos conflits et nos rivalités de côté et de penser réellement à alléger les souffrances du peuple, de pousser le gouvernement à accepter l’offre et d’aller à ce moment en Iran pour amener du fuel et donner ainsi aux Libanais des heures de courant en plus... vous avez vu le climat général. Mais cela ne change rien pour nous. Nous attendons toujours la réponse. Pourquoi ? Parce que ce sujet est différent de celui du mazout. Cette fois, les bateaux ne peuvent pas aller à Banias, ils doivent accoster dans les ports libanais. Les cargaisons ne peuvent pas être distribuées aux citoyens. C’est à l’Etat de les prendre, le ministère de l’Energie et l’EDL. Le fuel va donc à l’Etat, à ses institutions, à ses centrales et il doit correspondre à certains critères etc. Tout cela doit être discuté entre les responsables iraniens et libanais. Il faut un suivi. Mais tout commence par une décision officielle. Je conclus cette partie en disant que c’est là une partie de ce que nous essayons de faire, des solutions que nous envisageons. Nous réussirons ou non, c’est une autre affaire, ils accepteront ou non, aussi. Ils peuvent aussi dire oui mais soulever des conditions inacceptables... Tout cela devrait se clarifier au cours des prochains jours. Mais en ce qui nous concerne, c’est un aspect de notre approche positive avec laquelle je voudrais conclure. Le sujet du pétrole et du gaz ainsi que la délimitation des frontières semble avancer. Nous suivons et souhaitons que cela aboutisse. Nous accorderons du temps à ce dossier et nous faisons le suivi sérieusement pour voir jusqu’où nous pourrons arriver. C’est en cela que nous sommes une fois de plus un phénomène croyant et jihadiste.