Mali: Le nord du pays s’enfonce dans la violence : au moins 20 civils et un Casque bleu tués
Par AlAhed avec AFP
Le Mali, pays pauvre et enclavé, théâtre de deux coups d’État militaires, la crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis le déclenchement d’insurrections extrémistes dans le Nord.
Le nord du Mali de nouveau pris dans la spirale de la violence : des hommes armés ont tué au moins 20 civils près de la ville de Gao et un Casque bleu est mort ce dimanche 19 juin à Kidal, dans le nord de ce pays sahélien où la situation sécuritaire se détériore.
«Des terroristes criminels ont assassiné samedi au moins vingt civils dans plusieurs hameaux de la commune d’Anchawadj», à quelques dizaines de kilomètres au nord de Gao, a assuré par téléphone un responsable de la police de la région sous couvert d’anonymat.
Un autre responsable policier à Bamako, également sous couvert de l’anonymat, a confirmé «l’assassinat samedi d’une vingtaine de civils à Ebak à 35 km au nord de Gao, et dans des localités voisines», évoquant «un acte perpétré par des criminels armés».
«Les djihadistes ont assassiné samedi 24 civils dans la commune de Anchawadj. C’est la panique générale», a pour sa part affirmé une autorité locale.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné «fermement» cette attaque, dans un communiqué. Il «rappelle que les attaques visant les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et que leurs auteurs sont passibles de poursuites». Aucune autre source n’a confirmé que les djihadistes étaient les auteurs des attaques.
Mais dans cette immense région sahélienne, les attaques des terroristes affiliés au groupe «Daech» au grand Sahara (EIGS) sont de plus en plus fréquentes et leur champ d’action s’élargit.
Les maigres informations remontant de cette zone reculée et difficilement accessible font état de centaines de civils tués et de milliers de déplacés ces derniers mois dans les régions de Ménaka, près de la frontière avec le Niger, et de Gao plus à l’ouest.
Mercredi, le mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), un des groupes luttant contre les djihadistes, a assuré que 22 personnes avaient été tuées par «des hommes armés» dans la localité d’Izingaz, dans la région de Ménaka. Aucune autre source n’a confirmé ou infirmé l’information.