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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la fête de la libération

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la fête de la libération
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par vous présenter mes vœux  en ce jour béni. Si nous revoyons les dix dernières années et même le passé un peu plus ancien, disons à partir de 1982 et tout ce que nous avons traversé comme crises et épreuves, nous trouvons peu de jours heureux. Mais celui du 25 mai 2000 en est certainement un. Il est même sans doute le plus heureux. C’est ce que les gens ont senti en revenant vers leurs villages et en retrouvant leurs maisons, en étant fiers de la libération. Nous nous souvenons de leurs larmes de joie, de leur bonheur et de leur sentiment de dignité retrouvée.

Cette joie immense a étreint la grande majorité des Libanais. Je ne dis pas tous, car certains fuyaient vers l’entité ennemie. Nous ne disons pas qu’ils ne sont pas Libanais. D’autres aussi n’étaient pas contents. Mais l’écrasante majorité l’était c’est pourquoi nous parlons d’un jour heureux.

Les plus heureux, ce jour-là étaient les habitants de la bande frontalière, tous les habitants des localités frontalières, quelles que soient leurs confessions et leurs religions. Ils étaient tous très heureux, ainsi que les habitants des localités voisines de la bande frontalière, ce qu’on appelait la ceinture de sécurité au Sud, dans la Békaa Ouest et à Rachaya.

En ce jour, je dois commencer par remercier Dieu. Nous avons cru en sa promesse et elle s’est réalisée. C’est pourquoi nous disons que cette journée est celle de Dieu, c’est celle où la promesse de Dieu s’est réalisée pour tous ceux qui croient en Lui, qui refusent l’injustice, qui luttent, qui se battent et se sacrifient. Dieu leur a donné la victoire.

Heureusement que nous avons suivi cette voie, celle de la résistance et que nous n’avons pas attendu un système arabe officiel, l’Onu et le Conseil de sécurité, ni la pitié ou la compassion de qui que ce soit dans ce monde.

Dieu merci, Il nous a donné, à nous et à tous les résistants, la vision, la détermination, la volonté et le courage d’aller dans cette direction. Il leur donné les moyens d’aller dans cette voie. Il leur a donné la patience, malgré les obstacles et les souffrances. Ils ont continué en toute confiance et avec espoir, le chemin pour arriver à la victoire, à l’honneur et à la fierté.

Comme chaque année dans mon discours à cette occasion, je commence par les remerciements, à Dieu et à ses hommes, à ses fidèles par le biais desquels Il a réalisé cette victoire.

Je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont souffert et ont consenti des sacrifices en avançant sur cette voie, toutes les formations, les forces nationales et islamiques, toutes les villes et tous les villages, toutes les régions, toutes les confessions, tous les courants qui ont appuyé la résistance ou y ont contribué d’une façon ou d’une autre.

Parmi ceux-là, il faut commencer par les martyrs. Nous les remercions et leur rendons hommage. Nous remercions leurs familles qui ont vécu et supporté avec courage la douleur de la séparation, les pères, les mères, les épouses, les enfants. Ils ont tous souffert et ils sont restés fidèles à la voie tracée par leurs chers disparus devenus des martyrs. Ils sont restés fidèles à la voie de la résistance, comme nous l’avons vu ces derniers jours.

Je dois aussi, comme chaque année, évoquer par les noms les martyrs de ce jour et de ceux ont précédé le 25 mai, à partir du 18 mai, des martyrs d’Amal et du Hezbollah et des habitants. Je vais me contenter de citer les martyrs du Hezbollah et de la résistance islamique : Hussein Atef Issawi, Ali Ibrahim Zein, Nizar Ali Saleh, Ihab Ahmed Chahine, Khodr Ali Ibrahim, Akram Hassan Hamdoun, Youssef Abdel Hassan Khalil, Mohamed Moustafa Khalil, Selmane Abdel Rassoul Rammal, Hassan Mosbah Selmane et notre cher cheikh Ahmed Yehya, j’ai laissé ce nom pour la fin car on me reproche de citer toujours en premier les cheikhs. Ce cheikh Moujahed est un des symboles de cette résistance.

Ces martyrs ont rejoint la longue caravane des martyrs en des jours comme ceux-là, et leur sang a témoigné des victoires qui ont eu lieu à cette même époque.

Après les martyrs, il faut parler des blessés, qui portent dans leurs corps des blessures diverses et même des handicaps. Ils ont patienté, certains sont devenus des martyrs, et de leurs familles aimantes.

Il faut encore remercier les otages  qui sont entrés dans les prisons de l’ennemi depuis 1982, dans les lieux de détention connus, comme celui d’Ansar, de Khiam, de Aïtanit et dans les geôles israéliennes en Palestine occupée. Ils ont supporté les souffrances pendant de longues années, certains sont morts en détention et leurs familles ont beaucoup souffert avec eux.

Je dois encore remercier les combattants qui ont passé le plus clair de leur vie sur les champs de bataille, dans les confrontations. Ils ont peiné, se sont fatigués, ont veillé, se sont battus et ont supporté la fatigue et le stress.

Enfin, il faut remercier les gens  fidèles et patients qui ont beaucoup supporté et subi que ce soit dans la bande frontalière  occupée  et n’en sont pas partis en dépit des circonstances particulièrement difficiles, ainsi que les gens qui ont tenu bon dans les villages frontaliers et limitrophes. Ils ont supporté le poids des confrontations surtout depuis 1985 à 2000, dans toutes les régions du Liban, mais en particulier au Sud et dans la Békaa qui ont le plus subi les réactions et les agressions sionistes.

Lorsque je parle des martyrs,  des blessés et des otages, je parle de toutes les forces nationales et islamiques, le Hezbollah, le mouvement Amal et toutes les autres formations qui ont participé à la résistance. Cela ne se limite pas à une formation, à une région ou à une confession. Les premières confrontations avaient commencé à Beyrouth. Elles se sont étendues à la montagne, à la banlieue sud, à Khaldé, à Hadeth autour de l’Université libanaise, à Saïda. Des dizaines de martyrs sont tombés dans cette ville. Même chose dans toutes les autres régions, au Sud, au Nord, à Tripoli… Partout il y a eu des martyrs et c’est de tous ceux-là que je parle.

UN remerciement aussi à l’armée libanaise, surtout au cours des dernières années, précédant la libération, c’est-à-dire à partir des années 90, lorsque l’harmonie est devenue totale, à cause d’une décision officielle politique. Même chose pour les services de sécurité libanais et un remerciement à l’armée syrienne qui a aussi laissé des martyrs notamment dans la confrontation historique à Sultan Yaacoub. Merci aussi aux factions palestiniennes qui se sont battues lors de l’invasion et ont participé à certaines opérations dans les années 90 avant 2000.

En ce jour de la résistance et de la libération, nous devons aussi rendre hommage aux présidents résistants à cette époque. Le président Emile Lahoud, le président de la Chambre Nabih Berry et le président du Conseil Sélim Hoss. Ces trois présidents n’appuyaient pas seulement la résistance. Ils étaient des résistants. Ils étaient en tête dans la confrontation avec l’ennemi et leur présence était forte. C’est sans doute une bénédiction divine que la libération se soit déroulée sous le mandat de ces trois personnalités.

Sur le plan régional, nous remercions tous ceux qui se sont tenus aux côtés de la résistance tout au long de ces années. Cette résistance s’est battue à un moment où il y avait un lâchage officiel arabe. Mais les populations arabes appuyaient ce choix. Mais le régime officiel arabe avait lâché la résistance et ne se sentait pas concerné.

Ceux qui se sont tenus à nos côtés, aux côtés de la résistance, c’est la Syrie, qui a aidé, appuyé, facilité, protégé, s’est battue et  a fait tout ce qu’elle pouvait pour aider cette résistance. Il y a aussi la République islamique d'Iran  qui a aidé dès les premiers instants la résistance moralement, diplomatiquement, politiquement, militairement, financièrement et en armement. Ce n'est plus un secret, surtout au cours des années qui ont précédé la libération. Le martyr, le grand chef Kassem Soulaymani a joué un grand rôle dans ce contexte.

A tous ces martyrs, nos plus profonds remerciements. Toutes les factions ont eu des martyrs, nous aussi nous avons perdu en martyrs des chefs qui nous sont chers, très chers, en tête sayed Abbas Moussawi, notre secrétaire général, le cheikh des martyrs, cheikh Ragheb Harb, le martyr et chef jihadiste hajj Imad Moghnié et une longue file de responsables devenus des martyrs. Je voudrais encore remercier tous ceux qui ont contribué, par un mot, une position, un communiqué, un article, un film, un documentaire, un poème, un chant dans le monde arabe et islamique et bien sûr au Liban, à cette journée et à cette résistance. Je dois dans ce cadre mentionner la chaîne Al Manar et la station de radio Al Nour qui ont eu un rôle primordial dans la couverture de ces grands événements et dans le fait de les incruster dans la conscience des Libanais.

J’en ai terminé avec les remerciements. J’ai encore deux parties, une consacrée à la circonstance et à ses résultats actuels et la seconde consacrée à la situation actuelle au Liban avec deux mots sur la Palestine.

Lorsque nous parlons de cette occasion, nous devons confirmer l’importance de la lecture de l’histoire. L’histoire contemporaine, car lorsque nous lisons ce qui s’est passé de 1982 à 2000, nous pouvons aussi lire ce qui s’est passé de 2000 à aujourd’hui. Cela nous permet de tirer les leçons nécessaires et d’accumuler une plus grande expérience pour mieux comprendre la situation actuelle et ce vers quoi nous nous dirigeons. Tout cela doit donc être écrit, noté, documenté, pour que cela puisse servir aux générations futures. C’est un trésor, cette histoire d’un passé jihadiste, militant, croyant, culturel et politique. C’est une expérience riche en sacrifices. Pour comprendre tout cela, nous devons revoir les souffrances des Libanais à la suite de l’invasion israélienne en 1982. Les nouvelles générations ignorent cette souffrance. Je ne parle pas des agressions multiples et de leurs lots de drames avant 1982, les massacres, l’exode, les humiliations. Mais à partir de 1982, les nouvelles générations doivent savoir ce qu’enduraient les Libanais pour entrer dans la bande frontalière, les barrages de la honte et de l’humiliation, les centres de détention où les pires tortures avaient lieu contre les hommes et les femmes, notamment à Khiam. Elles doivent aussi savoir ce qu’enduraient les habitants des localités limitrophes de cette bande, avec les bombardements sauvages qui tuaient les civils, en particulier les enfants dans les écoles, à Saïda et à Nabatiyé. Si on revoir tout cela, on comprend mieux la grande joie de cette libération. Il faut aussi se souvenir de la barbarie de cet ennemi, son agressivité et sa violation continue des plus élémentaires droits de l’homme. C’est important d’avoir tout cela en tête pour ne jamais oublier la nature agressive et raciste de cet ennemi qui cherche pourtant à se présenter comme une entité civilisée et naturelle, car elle est exactement le contraire de tout cela. Il faut aussi se rappeler que cette libération n’a pas été un cadeau ou une gentillesse de la part d’Israël, des Etats-Unis et de l’Occident et encore moins du système arabe officiel et de la communauté internationale. Cette libération a été le fruit des souffrances et du sang versé par les résistants, par les habitants, par les blessés, par les prisonniers et par tous ceux qui y ont contribué.

Il y a eu des combats acharnés, des confrontations rudes, des opérations courageuses, des batailles, en 1993, en 1996 jusqu’en 2000. Sans toutes ces batailles, sans tout ce sang, cet exode, ces souffrances, la perte des maisons et des biens, la tension, l’angoisse il n’y aurait pas eu cette victoire. Celle-ci n’est pas arrivée gratuitement, ni grâce aux vœux, certes, ceux-ci ont aidé, mais c’est le sang et les larmes, les poignets et les bras qui ont réalisé cette victoire, avec les cœurs et les cerveaux.

Nous devons avoir tout cela en tête. Nous devons savoir qui s’est battu comme un lion, avec courage, détermination, sans peur et sans crainte de la mort et des sacrifices, alors que d’autres misaient sur l’ennemi, ont coopéré avec lui et ont appuyé son projet, alors que d’autres encore se sont tenus à l’écart, ne se sentant pas concernés. Je ne dis pas cela pour rouvrir d’anciennes blessures, mais pour remettre les pendules à l’heure et couper la voie aux surenchères. Il faut savoir qui est souverainiste réellement et qui ne l’est pas. Celui qui est souverainiste ne se tait pas face à l’occupation de grandes parties de son territoire ? Le souverainiste se tait-il pendant des années sur l’occupation du territoire nationale, accepte-t-il l’accord du 17 mai ? Revoir tout cela permet de définir qui est réellement souverainiste, qui est concerné par la liberté, l’indépendance et la dignité du Liban et qui ne l’est pas. Le souverainiste est celui qui considère le peuple libanais comme un tout, qui souffre avec les habitants du Sud et avec ceux du Nord, ceux de la Békaa et de toutes les régions. Ce sont ces positions qui montrent la véritable nature des hommes, des personnalités, des autorités religieuses et politiques, des partis et des forces, des élites et des personnalités, des gens aussi. Tout cela doit être présent dans nos esprits.

C’est le premier point. Le second c’est que cette réalisation est l’une des plus importantes de notre histoire contemporaine. Au moins depuis 22ans. Je peux même dire que c’est la réalisation la plus importante depuis 30 ou 40 et même de l’histoire du Liban moderne.  En tout cas, c’est certain que depuis 2000, il n’y a pas eu une réalisation aussi importante. C’est indiscutable. La plupart des Libanais l’ont d’ailleurs accueillie avec bonheur et fierté, même ceux qui s’étaient tenus à l’écart et certains de ceux qui étaient de l’autre côté. La victoire de mai 2000 est libanaise et arabe et elle est à l’échelle du monde islamique. Nous en sommes tous fiers.

Je voudrais rappeler rapidement quelques titres, dans le contexte de cette réalisation, car 22 ans se sont passés depuis. Il y a d’abord eu la libération totale de la terre, exceptées les fermes de Chebaa, les collines de Kafrchouba et la partie libanaise de Ghajar. Il y a eu aussi la libération de tous les détenus à Khiam, dans les positions israéliennes ou celles de l’armée de Lahad. De même, toutes ces positions dans la bande occupée ont été évacuées et vidées. De même, ce qui s’est passé en mai 2000 a confirmé la capacité de la résistance à remporter des victoires. C’est une grande réalisation morale et culturelle qui a brisé l’image de l’armée invincible de l’ennemi. Elle avait été construite au fil des années et à la suite de victoires. La victoire de 2000 a aussi redonné de l’espoir aux Palestiniens et aux peuples de la région, quant à la possibilité d’infliger une défaite à l’ennemi, de libérer la Palestine, de détruire le projet du Grand Israël. Il a même mis les derniers clous au cercueil de ce projet. L’armée israélienne qui ne peut plus rester dans une parcelle de territoire libanais, le Liban étant considéré comme le maillon faible du monde arabe, ne peut plus espérer construire un Etat du Nil à l’Euphrate. Le projet de l’ennemi a été démantelé. On se souvient de ce projet lorsque le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak avait promis de se retirer tout en laissant les blindés, les canons et tout le matériel logistique entre les mains de l’armée de Lahad.

L’armée israélienne s’est bien retirée. Les Israéliens espéraient que la bande frontalière resterait entre les mains des hommes de Lahad et qu’ainsi la guerre deviendrait interne et plus tard confessionnelle, entre les Libanais. Leur projet consistait donc dans le retour à la guerre civile au Liban. Mais la résistance, grâce à sa réaction rapide et à l’effondrement de l’Armée du Liban Sud d’Antoine Lahad a réussi à déjouer ce complot. Une des réalisations de la victoire de 2000 ? C’est la confirmation de l’équation de la dissuasion et de la protection, qui avait commencé en 1996, par les Arrangements d’avril  qui disaient : si vous bombardez nos civils, nous en ferons de même chez vous. Cela a été confirmé en 2000 puis cela a été appliqué en 2006. Nous avons d’ailleurs vu en pratique ce qu’ont vécu les villes limitrophes du Sud à partir de 2000.

La victoire de 2000 était l’un des principaux facteurs qui ont lancé l’intifada palestinienne quelques mois plus tard. Le plus important aussi c’est que la courbe ascendante de la force militaire de c et ennemi arrogant et hautain a commencé à s’inverser et à descendre, à partir de 2000. Nous avons vu comment l’ennemi s’est retiré du sud du Liban sans conditions et sans acquis. Nous l’avons vu par la suite lors de l’intifada palestinienne, puis lors du retrait de Gaza, là aussi sans conditions. Nous avons vu aussi ensuite comment les combats se sont transposés à l’intérieur de la Palestine occupée. L’ennemi s’est retrouvé face à une impasse militaire et sécuritaire. Nous avons vu ce qui s’est passé l’an dernier dans la bataille de Seif al Qods. (Ces jours-ci, c’est aussi l’anniversaire d’un an de cette bataille). Nous voyons aussi les murs en train de se construire le long des frontières avec le Liban, avec Gaza et avec la Cisjordanie. Il y a donc clairement une courbe descendante. Cela grâce à la victoire de 2000. Benyamin Netanyahu qui était le concurrent de Barak pour la présidence du conseil chez l’ennemi ne s’y était pas trompé. Il avait dit que la courbe historique de l’Etat d’Israël a commencé à descendre. Ces propos remontent à 2007. Celui qui les prononce est celui qui a passé la plus longue période à la tête du gouvernement israélien. Cette courbe descendante a commencé à partir du jour où j’ai qualifié l’ennemi de «plus fragile que la toile d’araignée». Cette phrase s’est gravée dans la conscience des Israéliens, de leurs commandements, de leur armée et de leurs élites.

Cette victoire a donc jeté les fondements d’un processus stratégique à l’échelle de la région. Aujourd’hui, les Israéliens vivent dans l’angoisse du 80ième anniversaire : leur entité survivra-t-elle à sa 80ième année ou bien disparaîtra-t-elle ? Aujourd’hui, cette entité a 74 ans. Nous parlons de la réalisation militaire, politique, sécuritaire et stratégique. Mais je voudrais aussi parler de la réalisation morale de cette résistance, qui a ainsi montré son identité, sa réalité et son essence. Elle a exprimé ses véritables valeurs. Il faut se rappeler comment les résistants se sont comportés avec les soldats qui se sont rendus, avec les proches de ceux qui ont fui, alors qu’ils avaient commis des massacres atroces contre leurs familles. Il n’y a pas eu un seul acte de vengeance, aucun coup de feu, aucune porte fermée. C’est l’ennemi qui avait fermé les portes et la résistance les a ouvertes après les années d’humiliations. Cette réalité il faut la garder en tête surtout après l’avoir comparée à d’autres images prises de la guerre civile. Cet aspect moral de la victoire de 2000 s’est aussi manifesté lorsque la résistance ne s’en est pas appropriée le mérite seule. Elle a remercié tout le monde. Je l’avais clairement dit dans mon discours à l’époque et dans tous ceux qui ont suivi et qui parlent de la même occasion. En tant que porte-parole en quelque sorte de l’une des composantes essentielles de la résistance, le Hezbollah, j’ai commencé par remercier tous ceux qui ont contribué, aidé, favorisé et participé à cette résistance. J’ai toujours dit que nous n’avons pas le monopole de la résistance et nous partageons la victoire avec tous. Nous respectons et remercions tous ceux qui ont participé à la résistance et ceux qui l’ont appuyée dans toutes les régions et de toutes les confessions libanaises. D’ailleurs les martyrs dans la résistance appartiennent à toutes les communautés et sont de toutes les régions. Nous respectons ce fait et nous en sommes fiers. Nous ne nous sommes jamais permis de  dire que le Hezbollah ou le mouvement Amal ont vaincu. Certes, ces deux formations ont un rôle primordial pour des raisons géographiques et démographiques et en raison de la nature du front, mais la résistance n’a pas le monopole des réalisations, des victoires, ni celui du sang des martyrs. Il faut aussi que cet aspect moral soit toujours mentionné.

Cette résistance, lorsqu’elle a remporté la victoire, n’a pas pris le pouvoir, en particulier le Hezbollah. Vous vous souvenez tous de mon discours à Bint Jbeil, pour célébrer la victoire. Selon l’histoire et la logique, une résistance victorieuse devrait gouverner. Nous autres, nous n’avons pas dit : voilà nous avons combattu, nous avons souffert, donné des martyrs et nous avons remporté une victoire. Nous voulons être désormais partenaires au sein du pouvoir. Nous aurions pu le faire surtout qu’à l’époque, les présidents, ainsi que la Syrie, étaient avec la résistance. Nous n’avons pas dit : nous voulons changer le système politique et la structure politique ou le régime et encore moins le partage des parts au sein du pouvoir, comme le font beaucoup de parties. A aucun moment, nous avons considéré que nous nous battions pour le pouvoir. Cela aussi doit être pris en considération. Nous nous sommes battus pour défendre et libérer notre pays, pour défendre notre peuple, sa dignité et son bien-être. Nous n’avons jamais brigué le pouvoir et lorsque nous sommes entrés au Parlement, puis au gouvernement, c’était pour protéger la résistance. Je l’ai dit lors des meetings électoraux. En 2005, nous avons été contraints d’entrer au gouvernement pour protéger le dos de la résistance, il n’est pas besoin de revenir sur ce sujet. Une fois que nous sommes entrés dans le circuit du pouvoir, nous avons dû nous intéresser aux problèmes des gens. Je dis cela pour répondre à tous ceux qui accusent la résistance de vouloir imposer son hégémonie sur le pays et sur ses décisions. On nous accuse aussi de vouloir le pouvoir par amour pour lui. Tout cela est faux. Notre participation au Parlement et au gouvernement est destinée à protéger la résistance et à contribuer à régler les problèmes des gens. Mais le pouvoir en tant que tel ne signifie rien pour nous. En 2005, certains Etats européens pensaient qu’une fois que le Hezbollah aura goûté aux délices du pouvoir, il ne pourra plus s’en passer et il renoncera à la résistance. Il estimera alors que les armes de la résistance sont un poids pour lui. Ceux-là ne nous comprennent pas. Pour nous le pouvoir n’est qu’un instrument pour servir els gens. Ce n’est pas un objectif. Notre objectif est bien plus noble. Il fallait le rappeler.

Encore un point que je voudrais évoquer, d’autant que le débat se poursuit aujourd’hui. Depuis 2000 à tout récemment, des gens sortent dans la rue et nous demandent : qui vous a chargés de faire la résistance et de défendre le pays ? Comment quelqu’un qui voit une grande partie de son pays occupée er que l’occupant a l’intention de rester et il a des ambitions sur les ressources de ce pays, il devrait donc attendre un mandat officiel pour réagir ? S’il n’y avait pas eu la résistance, les Israéliens auraient peut-être construit des colonies de peuplement au Sud et les centres de détention qu’ils auraient installés auraient été remplis de jeunes hommes et de jeunes femmes, le peuple libanais serait humilié et avec cela on nous demande qui nous a chargés de cette mission ? Qu’a donc fait l’Etat et qu’a donc fait la communauté internationale ? Elle est étrange cette question ! A mon avis, cette question exprime un retard politique et une déchéance morale. Comment peut-on demander à un peuple dont une grande partie du pays est occupée et un grand nombre de ses fils et filles sont en prison qui l’a chargé de se battre ? Celui qui pose cette question aurait dû lui aussi se battre ou soutenir ceux qui se rebellent contre l’occupation. Au lieu de les défendre, on vient leur créer des problèmes comme s’ils avaient commis un crime ou une faute légale, nationale ou morale ? A tous ceux qui posent cette question, hier et aujourd’hui, je dis : ce qui nous a dicté cette mission, c’est notre conscience humaine et notre devoir national. Toute personne libre, ayant un minimum d’humanité et de sens national, toute personne qui refuse l’injustice, l’oppression, l’humiliation et l’indignité aurait agi comme nous. C’est aussi un devoir religieux. En 2000 et aujourd’hui, c’est la même logique. On nous dit aujourd’hui : qui vous a chargés de protéger le pays ? Le vrai problème, je vais vous dire où il sen situe, car c’est lié à l’avenir. Le vrai problème c’est que ceux qui disent cela ne considèrent pas Israël comme un ennemi. Si vous revoyez les noms des personnes qui nous disent cela, vous découvrez que ces personnes étaient avec le projet israélien qui a été détruit. Il est donc normal qu’elles posent ce genre de question.

Certains ne considèrent donc pas Israël comme un ennemi, ni comme une menace, ni comme une entité ayant des ambitions dans les eaux et les ressources pétrolières et gazières du Liban. Ils ne considèrent pas qu’Israël constitue une menace pour la formule de coexistence au Liban. Israël n’est donc pas une menace, pourquoi dans ce cas, vouloir protéger le pays ? Pourquoi faire une stratégie de défense nationale ? Justement, il faut commencer par le début. Sommes-nous d’accord sur le fait qu’Israël est un ennemi ? Une menace ? Que cette entité a des ambitions au Liban ? En toute franchise, je dirais que nous n’avons jamais été d’accord sur ces points. Je ne sais pas si nous le serons aujourd’hui ou dans l’avenir, mais jusqu’à présent, cela n’a jamais été le cas.  Donc, aujourd’hui, cette résistance protège et défend. Qui l’a chargée de le faire ? Son devoir humain, moral, national et religieux. Cela n’a pas besoin d’une permission de qui que ce soit. Lorsque votre pays, son avenir, ses ressources, ses générations futures sont menacés d’agression, d’occupation et de pillage, votre devoir est de porter le fusil pour le défendre et le protéger.

Je voudrais encore rappeler que cette résistance qui a remporté une grande victoire le 25 mai 2000 n’a jamais fait l’unanimité. Même lorsqu’elle se battait pour la libération. Il n’y a donc jamais eu une unanimité sur le choix de la résistance et sur sa reconnaissance. Je me souviens que certains médias  disaient en parlant des opérations de la résistance au Sud qu’il s’agit de cycles de violences. Le 25 mai, certains médias ne parlaient pas des martyrs de la résistance. Ils disaient des morts. S’il y avait un incident entre Libanais et Israéliens qui faisaient des morts, ces médias parlaient d’un mort libanais et d’un autre israélien, comme s’ils étaient au même plan. Pourquoi je dis cela aujourd’hui ? Pour rappeler que la résistance qui a remporté la victoire en 2000 n’a jamais fait l’objet d’une unanimité interne. Même chose en 2006, lorsque la résistance a aussi remporté la victoire. Certes, elle avait l’appui de forces politiques et de courants appartenant à toutes les confessions. Autrement dit, la division n’était pas confessionnelle. Elle était politique. Nous nous souvenons qu’en 2006, beaucoup de forces politiques  et de grands leaders chrétiens et musulmans appuyaient la résistance. La division politique existait donc, et elle a toujours existé, mais elle n’a jamais été confessionnelle.

Certains disent aujourd’hui que la résistance faisait l’unanimité avant de se rendre en Syrie. Mais depuis qu’elle a participé à la guerre en Syrie et  qu’elle a commencé à intervenir dans els affaires de la région, elle a perdu cette unanimité. C’est faux. Il n’y a jamais eu d’unanimité au sujet de la résistance.  D’ailleurs, nous disons : donnez-nous des garanties qu’il y aura une unanimité au sujet de la résistance si celle-ci n’intervient plus dans les affaires de la région. Cette question pourra alors être discutée.  Moi je pense que même si nous cessons d’intervenir, il n’y aura pas d’unanimité au sujet de la résistance. Voulez-vous qu’on essaye ? En tout cas, la bataille dans la région est sur le point de se terminer. La région n’a plus besoin de nous.  Ce sujet peut être discuté. Mais moi je suis convaincu qu’il n’y aura pas d’unanimité au sujet de la résistance. Voyez comment ils ont bâti toute leur campagne électorale autour d’un seul slogan : la résistance et la nécessité de la désarmer. Tout comme elle a mené la bataille à l’ombre des divisions internes en 2000 et elle a remporté une victoire et tout comme elle a tenu bon en 2006 et remporté une victoire malgré les divisions internes, elle continue aujourd’hui à protéger et défendre malgré les divisions internes. Quelqu’un peut-il nier le fait que le Liban est protégé ? L’ennemi est en train de mener d’importantes manœuvres militaires mais le Premier ministre dit : nous ne voulons pas ouvrir un incident avec qui que ce soit ! C’est grâce à qui ? Aux chants ? A la culture de l’art ? Avec tous les respects que je dois à l’art et aux chansons, c’est grâce à la résistance forte et sérieuse. C’est elle qui contraint l’ennemi à se tenir sur un pied par crainte et à envoyer des messages rassurants sur sa volonté de ne pas provoquer d’incident.  

C’est donc l’ennemi qui envoie désormais des messages rassurants. C’est lui qui est prudent et ne veut pas se lancer dans des aventures. Ce qui signifie que la résistance assure aujourd’hui la protection, dans le cadre de l’équation en or et malgré les divisions internes. La protection est assurée et elle continuera de l’être. Si vous voulez discuter nous sommes prêts. Nous n’avons jamais fui le débat. La protection est assurée, aujourd’hui et depuis 22 ans. C’est la victoire du 35 mai 2000 qui en a jeté les fondements. C’est la bénédiction de ce processus historique. Je voudrais encore dire que le débat, les divergences et même la polémique  au sujet de la résistance existent. Ils sont anciens et ils continueront. Chacun utilise dans ces débats tous les arguments dont il dispose pour tenter de convaincre de son point de vue. Certains peuvent être influences, d’autres non. Ce qui est sûr c’est que l’option de la résistance a des partisans. Il y a aussi ceux qui y sont totalement opposés et ceux qui se tiennent à l’écart. Chaque camp, des partisans et des opposants, cherche à mobiliser l’opinion publique en sa faveur. C’est la réalité ; Je voudrais seulement rappeler que cette résistance a été la cible d’attaques sécuritaires avec les assassinats de nombre de ses chefs, hajj Imad, sayed Zoulfikar, cheikh Ragheb, sayed Abbas  et d’autres. Elle a été la cible d’attaques militaires et de guerres, en juillet 1993, avril 1996, juillet 2006 et tout cela a échoué. La dernière bataille qui s’est déroulée récemment, c’est celle de la déformation, des mensonges afin de faire pression sur l’environnement populaire de la résistance et sur ses alliés. Nous en avons vu les résultats. Aujourd’hui, la résistance se sent plus forte que jamais. Elle se sent entourée par son peuple et son environnement populaire et par tous ceux qui ont subi toutes sortes d’épreuves en 40 ans. Je voudrais donc dire aujourd’hui, vous continuez les polémiques et nous pouvons continuer à ne pas être d’accord, mais toutes ces manœuvres ne donneront aucun résultat. A cet égard, il y a souvent une mauvaise compréhension, volontaire ou non, de l’attitude du Hezbollah. Si nos responsables parlent à voix haute, certains s’empressent de dire : le Hezbollah nous menace. Lorsqu’ils s’expriment à voix basse, ils disent : le Hezbollah commence à s’affaiblir et il a peur. Les deux interprétations sont fausses. Si quelqu’un dit : celui qui croit pouvoir désarmer de force la résistance mène le pays au bord de la guerre civile, ce qui est vrai, ils disent : le Hezbollah menace de la guerre civile. Si quelqu’un comme moi dit : Nous sommes prêts au dialogue mais comme nous pensons qu’il n’aboutira pas dans les circonstances actuelles, il vaut mieux le reporter pour un an ou deux, ils diront : le Hezbollah est coincé et il se sent faible. C’est une erreur d’appréciation dans la compréhension et dans les intentions. Je vais donc le dire clairement : au moment où je vous parle, en ce jour et à cette heure, la résistance n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Je vous le dis pour que vous soyez rassurés et que vous ne fassiez pas des erreurs d’estimation et preniez de mauvaises décisions. La résistance est plus forte que vous ne le pensez, ou que vous ne pouvez l’imaginer. Son moral est élevé. Il ne suffit pas pour l’homme d’être fort. Il faut aussi qu’il le sente. Et vice versa. La résistance a les deux. Elle est forte et elle se sent plus forte que jamais. Je le dis pour que nul ne fasse de faux calculs.   Lorsque nous avons suggéré de reporter le débat d’un ou deux ans, c’est parce que nous avons à cœur les priorités des gens. Ceux-ci pensent avant tout au taux du dollar, à l’électricité, aux médicaments, à la farine, au pain…Pour eux, à ce stade, parler d’autre chose, c’est parler du sexe des anges. Cela exprime un manque de sens des responsabilités.

Les gens disent : y aura-t-il encore un Etat pour qu’on demande à la résistance de lui donner ses armes ? Cet Etat, dans le processus auquel vous pensez, se dirige vers l’effondrement, avec ses institutions. Regardez ce qu’endurent aujourd’hui l’armée libanaise et les forces de sécurité ! Ces salaires peuvent-ils être considérés comme tels ? Le commandement en chef de l’armée et les commandements des services de sécurité se plaignent en permanence. Commencez donc par trouver des solutions à la question de la livre par rapport au dollar, aux salaires, aux droits et au minimum d’une vie décente dans ce pays pour que l’Etat puisse continuer d’exister. Après cela, nous discuterons des armes de la résistance  et de la nécessité ou non de les remettre à l’armée. C’est pourquoi, je le répète, ne comprenez pas mal et ne faites pas une lecture erronée des faits. Malgré cela je réitère mon appel au partenariat et à la coopération. Je ne le fais pas par faiblesse, mais du point de vue du fort, qui n’a d’ailleurs jamais été aussi fort.  Je lance donc un appel à la coopération et voilà les dossiers. Certains vont dire : le Hezbollah lance un appel au dialogue mais en même temps, il veut monopoliser la décision de la guerre et de la paix. Pourtant, nous avons dit à plusieurs reprises que cette question relève de la stratégie de défense et nous sommes prêts à en discuter. Nous sommes prêts à discuter de tout. Nous n’avons aucun problème. Le résultat auquel nous aboutirons nous irons l’appliquer. Ce qui compte c’est que nous nous entendions sur le fait qu’Israël est un ennemi, une menace et a des ambitions sur le Liban. Nous devons avoir une décision de faire front à Israël. Allons donc discuter d’une stratégie de défense qui nous permettra d’affronter Israël.  Dans ce débat et à cause de nos conflits politiques, nous plaçons les Libanais face à deux options : celle du Liban fort et riche et celle du Liban faible et mendiant. Comment ces deux options se traduisent-elles ? Le Liban fort est fort grâce à l’équation en or qui a confirmé son efficacité lors de la libération en 2000 et sa capacité à résister en juillet 2006 ainsi que son aptitude à protéger de 2000 à aujourd’hui. La seconde option est celle de l’Etat faible qui ne peut pas protéger seul le pays. Il a besoin d’autres aides et appuis. Nous sommes prêts à discuter de tout cela loin des slogans et des surenchères. Mais nous disons : le Liban avec sa force et son équation en or est en mesure d’exploiter ses ressources dans ses eaux territoriales. Je continuerai à demander aux responsables de l’Etat de faire quelque chose en ce sens et le peuple doit aussi le faire. Je ne suis pas un expert, mais selon de nombreuses études, les ressources du Liban en pétrole et gaz pourraient être entre 200 et 500 milliards de dollars. Or nous lisons aujourd’hui, dans les médias de l’ennemi que l’Europe cherche des ressources de rechange au gaz et au pétrole russes. Les Européens font d’ailleurs des contrats à ce sujet avec l’ennemi pour lui acheter son gaz et son pétrole et nous, les Libanais, nous assistons à tout cela, sans pouvoir rien faire. Nous avons pourtant des ressources en gaz et pétrole dans nos eaux territoriales qui s’élèvent entre 200 et 500 milliards de dollars. Avec de telles sommes, nous remboursons nos dettes et nous reconstruisons le pays. Nous créons des emplois et nous renforçons la livre. Si le Liban commence à extraire ses ressources gazières et pétrolières et les vend, imaginez quels seront les avantages sur la situation économique et sur la livre ?  Avec ces sommes, nous pourrons construire des ponts, des universités, des hôpitaux et nous deviendrons un Etat riche dans le plein sens du terme. Le Liban peut donc être un Etat riche, grâce au pétrole, au gaz mais aussi à l’agriculture et à l’industrie, ces deux derniers secteurs ayant été détruits par les politiques économiques adoptées. Car elles avaient été basées sur les projets de compromis qui se sont envolés. C’est cela le Liban fort et riche. Par contre, le Liban faible et mendiant, c’est celui qui attend à la porte du FMI, à celle de certaines ambassades occidentales et de certaines ambassades des pays du Golfe, pour voir ce qu’on va lui donner. Même les aides qui vont venir des Etats du Golfe et d’ailleurs, à supposer qu’elles soient  sans conditions, de quel montant seront-elles ? 1, 2, 6 milliards de dollars ? Résoudront-ils les problèmes du Liban ? Ce qui résout les problèmes du Liban, c’est la première option. Elle exige seulement une décision courageuse. Vous voulez une unanimité interne ? Commençons par là. Vous voulez discuter de la stratégie de défense ? Soit ! Il y a du pétrole et du gaz dans nos eaux territoriales.  Voyons comment nous pouvons protéger ce trésor et l’exploiter. Car il ne suffit pas de le protéger dans l’eau. Il faut pouvoir l’extraire et le vendre pour améliorer la situation des Libanais. C’est une option qui existe. Elle est possible, très possible et je ne parle pas ici de rêves impossibles. Il faut seulement un peu de courage, franchir le seuil de la peur et des calculs étroits personnels sur ce que vont faire les Américains et les Israéliens. Il faut franchir ce pas et à ce moment-là le Liban pourra bénéficier d’une fortune d’élevant à des centaines de milliards de dollars. C’est aux Libanais de choisir.

Le dernier paragraphe porte sur le sujet palestinien. Je voudrais tirer ici la sonnette d’alarme, au Liban, qui est le pays le plus concerné par ce qui se passe, mais aussi les Etats de la région, les gouvernements de la région, les peuples de la région et les forces internationales qui se considèrent concernées par ce qui se passe dans cette région. Au cours des prochains jours, des événements peuvent se produire  en Palestine, à Jérusalem qui pourraient provoquer une grande explosion. C’est une vérité. Certains peuvent ne pas en être informés parce qu’ils sont trop occupés par d’autres sujets et d’autres détails. Mais  dans quelques jours, les Israéliens vont organiser ce qu’ils appellent «la marche des drapeaux» ; Les colons et en particulier les groupes extrémistes  porteront les drapeaux israéliens et se regrouperont pour entrer dans les quartiers musulmans de la Vieille Ville. En général, cela constitue une grande provocation et cela peut provoquer des frictions avec les habitants de ces quartiers. Le plus grand danger c’est que les colons cherchent à entrer dans l’enceinte de la mosquée Al Aqsa et à l’endommager. Certains groupes terroristes (ils le sont tous) parlent déjà de détruire la coupole de cette mosquée, cette coupole dorée que vous voyez sur les chaînes de télévision. Le gouvernement israélien a autorité les colons à passer dans les quartiers de la Vieille Ville et la résistance palestinienne, dans toutes ses factions, a annoncé que les provocations ne resteront pas sans réponse. Tout cela signifie que les événements pourraient se détériorer vers une grande explosion. Je voudrais dire au gouvernement de l’ennemi et à ceux qui ont une influence sur lui, ainsi qu’à ceux qui sont concernés par la situation dans la région que toute atteinte à la moquée et à la coupole du rocher provoquera une explosion dans la région. Une telle atteinte va provoquer la colère de tous les peuples arabes et musulmans et de toute personne ayant de la dignité et férue de liberté dans ce monde. Cela provoquera aussi toute personne soutenant la résistance et tous les moujahdins. Ils doivent donc être conscients que toute atteinte à la mosquée Al Aqsa et aux symboles sacrés chrétiens et musulmans dans la ville de Jérusalem pourraient entraîner une grande explosion dans la région, elle pourrait avoir des conséquences incontrôlables. Les sionistes savent qu’ils ne sont pas dans une situation qui leur permette d’aller si loin. Ils ont leurs problèmes et leurs crises. Ils ont le complexe du 80ième anniversaire, comme je l’ai déjà dit. On m’a rapporté  que les médias israéliens ont dit que le Premier ministre israélien a effectué une visite dans des quartiers populaires et il leur a dit que ce qui l’inquiétait le plus, ce sont les divisions internes et les haines au sein du peuple israélien qui sont plus fortes que celles des Israéliens à l’égard des Iraniens ou du Hamas. Israël est donc actuellement en crise, minée de l’intérieur par la corruption. Les divisions internes affaiblissent la capacité à la confrontation avec l’extérieur. Certains Etats sont ainsi paralysés à cause des divisions internes et de la polarisation extrême à l’intérieur. C’est aujourd’hui la situation de l’ennemi et de son armée. Les manœuvres militaires qu’ils accomplissent actuellement, nous avons vu sur la chaîne Al Manar, comment ils grimpent sur les collines et sont dans une situation d’alerte extrême. Ils se sont pourtant trompés de cible, en dépit de tous leurs moyens et de toute leur vigilance. Ils ont attaqué une cible croyant qu’il s’agissait du Hezbollah alors qu’elle était à eux. C’est la réalité de l’ennemi. Je ne dis pas qu’il est trop faible et qu’il ne peut rien faire. Mais, comparé à ce qu’il était depuis 1948, il n’a jamais été aussi fragile, au moins sur le plan interne. C’est pourquoi le gouvernement ennemi ne devrait prendre aucune décision qui pourrait avoir des résultats catastrophiques pour l’entité et sur son existence provisoire.

C’est vrai qu’actuellement chacun est plongé dans ses problèmes et est occupé par ses priorités, mais j’invite tout le monde à être vigilant et à suivre attentivement ce qui se passe autour de nous, car cela pourrait avoir de graves conséquences sur la région. Tout repose sur un comportement irresponsable de l’ennemi ou sur sa renonciation à un tel comportement. Dieu Tout-Puissant parle d’ailleurs d’eux dans Son Livre sacré : Nous avons semé parmi eux l’animosité et la haine jusqu’au Jour de la Renaissance. Chaque fois qu’ils allument un feu, Dieu l’éteindra et ils cherchent à corrompre la terre et Dieu n’aime pas les corrompus…

Encore un mot sur les manœuvres israéliennes qui achèveront demain leur troisième semaine. Il en restera encore une. Nous sommes toujours en état d’alerte. Je m’adresse pour terminer à tous mes frères les moujahidins qui font le guet et qui sont toujours prêts, comblant les lacunes, corrigeant, améliorant, faisant tout leur possible pour défendre ce pays. La fête de la libération, c’est la leur ; je vous salue et vous remercie, je salue votre patience, votre dévouement, votre honneur, votre dignité et votre courage. Vous avez l’honneur de défendre et j’espère que ces manœuvres et ce risque ces quelques jours se termineront et que la situation reviendra à la normale. Je demande à Dieu d’éloigner les malheurs du Liban, de la Palestine, de la région et de tous les symboles sacrés.      

 

 

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