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Discours du secrétaire général du Hezbollah pour le meeting électoral à Tyr et Nabatiyé

Discours du secrétaire général du Hezbollah pour le meeting électoral à Tyr et Nabatiyé
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Au nom de Dieu

Pour commencer, je voudrais vous souhaiter à tous la bienvenue, mes chers frères de Nabatiyé, la ville de l’imam Hussein et de Tyr, la ville de l’imam sayed Abdel Hussein Charafeddine et de l’imam sayed Moussa Sadr.

Je vous souhaite aussi la bienvenue à vous tous qui êtes venus de tous les coins du Sud, de Jabal Amel et des cazas des mohafazats du Sud et de Nabatiyé, de toutes les villes et localités de ces régions, vous qui avez toujours été, tout au long des dernières décennies, loyaux et fidèles, patients, déterminés et convaincus auprès de votre résistance, fiers de vos victoires.

Avant d’entrer dans les sujets prévus, je voudrais présenter mes condoléances à la famille et aux habitants de la localité de Abba et à tous nos frères au Sud et à tous les Libanais, pour la mort du grand uléma sayed Mohammed Tarhini. Je présente aussi mes condoléances à nos chers ulémas et aux étudiants des écoles religieuses et à toutes ces écoles pour la perte de ce grand uléma moujahed, qui a toujours appuyé la résistance à travers ses écrits, ses enseignements, ses positions et ses prières.

Chers frères et sœurs, nous sommes aujourd’hui dans un meeting électoral. Le hasard a voulu que les élections se tiennent après le Ramadan et à quelques jours du début du silence électoral imposé par la loi. Le temps presse. C’est pourquoi nous avons été contraints de rassembler les circonscriptions et les régions dans un nombre limité de meetings. Mais en réalité chaque région en mérite un. Aujourd’hui au Sud, demain à Beyrouth et au Mont-Liban et vendredi dans la Békaa.

En vous voyant si nombreux je ne peux que vous dire combien j’aurais être à vos côtés, parmi vous, pour m’adresser directement à vous. Mais les exigences de la bataille me dictent de vous parler de loin. Ce que je vais dire aujourd’hui concerne tout le Liban, même s’il y a une particularité pour le Sud. De même, nous voulons essayer dans ces meetings de parler des vrais problèmes des gens et de leurs soucis directs. Des centres d’études et de statistiques ont fait des sondages en janvier, février, mars et avril dans les 15 circonscriptions du pays pour demander aux gens quelles sont leurs priorités. La grande majorité des sondés a répondu que les problèmes économiques, financiers, ceux de la vie quotidienne et les dépôts dans les banques, l’électricité, l’eau, le chômage, les emplois, les prix, les monopoles et la corruption constituent leurs priorités. J’ai lu tous les sondages et bien peu de sondés, dans toutes les circonscriptions ont parlé des armes de la résistance, comme d’un problème urgent et une source de souffrances actuelles  à traiter immédiatement dans le cadre du nouveau Parlement et du nouveau gouvernement. Hélas, certaines parties politiques se sont empressées d’inverser les priorités énoncées par les gens pour mettre les armes de la résistance   comme principal titre de la bataille électorale actuelle.  Depuis quelques mois, nous entendons ainsi un discours  continu, des cris et des incitations permanentes contre les armes de la résistance. C’est pourquoi je vais commencer par là. Je voulais en réalité commencer par la construction d’un Etat juste et capable, par les fonds des déposants et par d’autres dossiers, mais j’ai décidé de commencer par les armes de la résistance et si j’ai encore le temps, j’aborderai d’autres questions. En tout cas, demain et vendredi j’aborderai certainement les autres dossiers. Je vais donc discuter avec logique et rationalité et en donnant des faits et des exemples précis à partir de ma connaissance du terrain et de mes responsabilités le sujet qui nous a été imposé pour cette bataille électorale.

1-Je voudrais d’abord que tous les Libanais sachent que ceux qui veulent aujourd’hui le désarmement de la résistance et même qui ont eu un discours extrémiste ces derniers jours en appelant à voter pour se débarrasser du Hezbollah et de ses alliés, ce qui dépasse le sujet des armes de la résistance, ceux-là donc ignorent ou font semblant d’ignorer ce qu’ont vécu les habitants du Sud à cause des agressions multiples israéliennes depuis 1948 jusqu’à la libération. Ce n’est pas de la diffamation. Lorsqu’en 2006, le président de la Chambre nous a conviés à une conférence du dialogue, et nous y avions participé, au moment de discuter de la stratégie de défense, un des leaders politiques, qui élève aujourd’hui beaucoup la voix et même un peu trop, a déclaré ce jour-là : Israël n’a pas agressé le Liban. Les enregistrements existent au Parlement. Ceux-là qui réclament le désarmement de la résistance ne veulent pas reconnaître qu’Israël entre 1948 et 1968, au début de l’action des fédayins, a agressé le Liban. Pour eux, Israël ne représente pas non plus une menace pour le Liban et ne provoquer aucun problème avec lui. Celui qui dit cela est soit un ignorant ou bien il fait semblant de l’être. Le plus étrange chers frères et sœurs, c’est que le Liban est un petit pays. Les gens du Nord savent ce qui se passe au Sud. Le Liban n’est pas un pays de 100 ou 200 000 km2. De plus, nous parlons d’un passé récent, moins de 80 ans. Et malgré, cela, ils nous sortent ce genre de déclaration. Je me souviens que lors de cette conférence de dialogue, il y a eu un débat. Le président de la Chambre lui a répondu, moi aussi. Puis un des présents est sorti avant de revenir avec un livre de documents publiés par le quotidien As Safir et il l’a montré aux présents pour leur dire ce qu’a fait Israël contre le Liban. Chers habitants du Sud et chers Libanais, l’entité sioniste  a été annoncée le 15 mai 1948. A ce moment, il n’y avait pas encore d’action fédaïe, ni de résistance palestinienne, ni de résistance libanaise au Sud du pays. Les Israéliens ont pourtant attaqué les villages frontaliers et ont poussé à l’exode de nombreux habitants qui sont partis avec leurs biens et tout ce qu’ils ont pu emmener avec eux. Les Israéliens sont entrés à Houla et ils y ont exécuté un massacre terrible qui a fait des dizaines de martyrs dont des femmes et des enfants. C’est Israël en 1948, en 1949 et en 1950. L’imam sayed Abdel Hussein Charafeddine a envoyé à l’époque des messages à ce sujet au président de la République et il lui a demandé que l’Etat et l’armée viennent protéger les frontières et les habitants des villages frontaliers. Mais il n’a obtenu aucune réponse. L’imam a insisté : s’il ne peut y avoir de protection au moins qu’il y ait une aide pour les gens, comme la construction d’abris, pour que les habitants puissent rester dans leurs villages et sur leurs terres et pour que le Sud du Liban ne se transforme pas rapidement en une seconde Palestine. Mais nul ne l’a écouté ! L’armée ennemie entrait dans les villages frontaliers, enlevait qui elle voulait, détruisait les maisons et les fermes et même entrait dans les rares commissariat présents dans la région.

Dans les années 60, l’ennemi israélien a bombardé les installations de Wazzani. Il s(agissait d’un projet qui devait profiter les habitants du Sud, appuyé par la Ligue arabe. Mais personne n’a bougé le petit doigt et la situation a continué ainsi dans les années 60 et 70.

Les malheurs des habitants du Sud ont donc commencé dès les débuts de l’entité qui a violé la Palestine. Ceux qui disent que les Israéliens n’ont commencé à attaquer le Sud qu’en réponse aux agressions palestiniennes mentent et font de la diffamation. Entre 1948 et 1968, il n’y avait pas d’opérations de la part des Fedayins ni d’actions de la résistance.

Ceux qui disent cela sont donc soit ignorants sont font semblant de l’être. En tout cas, cela montre qu’ils ne considèrent pas Israël comme un ennemi ou une menace ou que cette entité a des ambitions au Litani et au Wazzani, dans les eaux, les terres et maintenant les ressources en gaz et pétrole du Liban.

Dans le cadre de cette bataille, ils ont eu, ces derniers jours, recours à la désinformation et à la falsification pour nuire à la résistance. Ils se sont cachés derrière de grands turbans et contre des commandements respectables de la communauté chiite et même au niveau national, en essayant de faire une distinction entre la résistance actuelle et celle, selon leurs propres termes, de l’imam Moussa Sadr, sayed Mohammed Hussein Fadlallah et celle de cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine. Permettez-moi dans ce contexte de revenir aux discours de ces grands ulémas, notamment ceux de l’imam Sadr qui avaient un plafond si haut que ni le Hezbollah, ni le mouvement Amal, ni aucune résistance nationale ou islamique n’a atteint.  

Je me contenterai  de quelques textes et faits dans le parcours de l’imam Sadr, qui est réellement le fondateur et le chef de la résistance jusqu’à son enlèvement en 1978. Depuis son arrivée au Liban, l’imam Sadr a poursuivi le discours qui avait été tenu par l’imam Charafeddine. Ce dernier avait vu les attaques israéliennes et il a réclamé une action de l’Etat libanais, le renforcement de l’armée libanaise et l’envoi de troupes suffisantes aux frontières. Il n’y avait pas encore d’occupation. Je parle des années 60.

Plus tard, en 1967, l’occupation des fermes de Chebaa a eu lieu, mais les agressions étaient continues. L’imam Sard a dit à l’Etat libanais : si les effectifs de l’armée sont insuffisants qu’ils viennent entraîner nos jeunes. Il a dit aussi : moi, le cheikh ( il se référait à son turban, il était jeune), je suis prêt à m’entraîner au maniement des armes et à combattre aux côtés de nos jeunes. Entraînez-les , armez-les et combattez à travers nos jeunes pour protéger le Sud. Nul ne l’a écouté. Savez-vous pourquoi ?  parce que depuis le début, depuis 1948, le Sud et les villages frontaliers n’ont jamais fait partie des priorités et des préoccupations de l’Etat. C’est aussi le cas de la Békaa, du Akkar et du Nord en général, de toutes les régions éloignées qui ont été rattachées au Liban en 1920. Cela fait partie de la politique de négligence et de désintérêt de l’Etat à l’égard de toutes ces régions. C’est pourquoi, ils n’ont pas voulu entendre ce que disait l’imam Sadr.

L’imam Sadr s’est déplacé d’une capitale arabe à l’autre, de Damas au Caire, à Riyad, à Amman, au Koweit etc. Il faisait d’ailleurs mal au cœur, toujours en déplacement pour demander aux dirigeants arabes, présidents et monarques d’assumer leurs responsabilités dans la défense du Sud. Lorsque les forces de dissuasion arabes sont venues au Liban, l’imam Sadr a essayé de les pousser à se déployer au Sud, pour que les Arabes protègent  cette région, mais il n’a pas réussi. Il dit d’ailleurs lui-même qu’en 1974 et 1975, j’ai passé mon temps à demander à l’Etat d’envoyer ses forces pour défendre le Sud, mais on ne m’a jamais écouté.

C’est pour cette raison que l’imam Sadr a eu recours à l’autre option, celle de la résistance. Tous les Libanais doivent savoir pourquoi le Sud et ses habitants ont eu recours à la résistance armée dans sa forme actuelle. Ils se sont même appuyés dans cette résistance à leurs frères dans les autres régions libanaises, dans la Békaa, à Beyrouth, dans la montagne et au Nord. Il ne s’agissait pad d’une envie ou d’un amour des armes. Ils ont été contraints à faire ce choix, en raison du lâchage des pays arabes et de la Ligue arabe  d’abord, ainsi que celui de l’Etat libanais et des gouvernements successifs. C’est donc la raison pour laquelle l’imam Sadr a été dès les années 70 vers l’option de la résistance armée.

Je peux vous lire quelques textes de ceux qui sont publiés dans dix recueils, pour que ceux qui réclament le désarmement de cette résistance sachent de quoi ils parlent. Je ne parle pas de n’importe quelle résistance, mais de celle-ci en particulier et je dis : ils ne pourront pas la désarmer.

Le 21-1-1971, l’imam Sadr dit à l’occasion de la commémoration de Achoura à l’école al Amiliyé : que le pouvoir le veuille ou non, le devoir de tout individu est de s’entraîner et de s’armer comme l’avaient fait Ali Ben Abi Taleb et Hussein ben Ali. S’il ne le fait pas, il serait en tin de s’écarter de la voie tracée par Hussein. Chaque jeune doit s’entraîner et porter les armes pour  former une résistance libanaise qui donnera une bonne leçon à l’ennemi. L’imam Sadr a donc tranché la question et il est allé vers cette option sans plus se soucier de l’Etat ni attendre sa décision. Pour lui, attendre l’armée, l’Etat, les forces de dissuasion arabes et la communauté internationale n’était plus une option. A partir de sa connaissance des réalités et de son expérience sur le terrain, il a choisi cette option.

Le 26-31- 1975,  au club de l’imam Sadeq et à l’occasion de la naissance du Prophète, l’imam Sadr a déclaré que l’entraînement sur le port des armes est un devoir au même titre que d’apprendre les prières. L’imam Sadr  nous pousse ainsi à acheter des armes, même s’il faut, pour cela, vendre ses meubles et son lit. C’est aussi important que d’avoir le Coran et il a dit cela à l’occasion de la naissance du Prophète au bâtiment de l’imam Sadeq où il a témoigné avoir appris le maniement des armes et s’en être procuré. Avec ses cheveux blancs, l’imam s’est entraîné au maniement des armes, en a acheté et les a mises dans sa maison pour pouvoir se battre.

Dans un troisième extrait, le 20-1-1975, l’imam a rendu visite aux déplacés de Kfarchouba qui s’étaient réfugiés dans une école à Marjeyoun. Il leur a dit : le début d’une occupation se précise te le danger menace le pays. Nous n’étions pas encore en 1978 et l’imam Parlait déjà d’occupation et craignait que l’Etat perde son temps à discuter d’un plan de défense. C’était quand ? En 1975 ! Le pouvoir continue aujourd’hui encore à discuter d’un plan de défense. De 1975 à 2022, les autorités n’ont pas fini d’en discuter. Bien que l’imam dise que la légitime défense et la dignité font partie de l’existence-même de l’être humain. Il n’est donc pas besoin de prendre une décision à ce sujet. Il n’est donc pas besoin d’attendre une décision de l’Etat pour décider de se défendre. Plus même, l’imam a parlé très tôt de l’élimination d’Israël ou sa disparition. Ceux qui s’étonnent aujourd’hui de nos discours, que disent-ils de cela ? L’imam Sadr tenait ces propos avant même la naissance de la République islamique en Iran, avant sa victoire et avant que le commandement de cette république ne soumette une stratégie pour éliminer l’existence d’Israël. Ecoutez donc ce que disait l’imam Sadr le 6-10-1974 à l’UNESCO : Il faut éliminer l’existence d’Israël, car dans sa forme actuelle, c’est un facteur agressif et son existence est en contradiction avec le parcours de l’humanité et avec le sens de la civilisation. C’est pourquoi cette entité n’a pas de place parmi nous.

C’est ce que dit l’imam Sadr et je répète ce que j’ai dit : nous autres, nous n’avons pas atteint le plafond de ses propos. Nous n’avons pas osé dire ce qu’il dit, même si les circonstances régionales sont plus favorables aujourd’hui, ainsi que celles de la résistance et de son environnement populaire.

Je vais citer deux indices. Je demande à ceux qui, quelque part au Liban, se cachent aujourd’hui derrière le turban de l’imam Moussa Sadr, acceptent-ils sa logique ? La voilà. Ecoutez donc ce qu’il disait en 1974, dans la grande mosquée Al Omari à Saïda. Cela se passait lors d’un grand meeting ; Il a dit : nous sommes au cœur du Sud, à Saïda et nous voulons qu’il soit un rocher sur lequel les rêves d’Israël se fracasseront et qui sera le noyau de la libération de la Palestine et l’avant-garde des combattants contre Israël. Le Sud doit être le fer de lance  contre Israël et la base pour la libération de la Terre sainte. Nous ne voulons pas un Sud faible et fragile ( comme il l’était à l’époque). Nous ne voulons pas un Sud divisé en mini-Etats, mais un Sud attaché au Liban, attaché à la oumma ( à ceux qui prônent la neutralité), uni avec les Arabes, un barrage solide… En dépit de l’amélioration des circonstances, pouvons-nous aujourd’hui tenir le même langage ? Peut-on supporter que mou ou le président de la Chambre Nabih Berry, ou tous ceux qui croient dans la résistance, tiennent un tel langage ? Nous sommes donc sous le plafond qu’il a fixé. Tout ce que j’ai dit lors de la Journée Al Qods, il y a quelques jours, c’est que Jérusalem fait partie de notre idéologie, de notre religion, de notre honneur et de notre dignité. Nous sommes une oumma qui ne renonce pas à son idéologie, à sa religion, à notre dignité et à notre terre. Voyez par contre comment l’imam était plus courageux. Dans un discours prononcé le 17-8-1974 à Hay el Sellom, il a déclaré : lorsqu’ils ont occupé Jérusalem, ils ont essayé de briser l’islam et de détruire la réalité chrétienne. Notre vie sans Jérusalem signifie mort et humiliation. Lorsqu’un homme, musulman ou chrétien, renonce à Jérusalem, il renonce à sa religion. Qui ose dire cela ? L’imam a dit que si l’on renonce à Jérusalem, cela signifie qu’on quitte l’islam et le christianisme.

L’imam Moussa Sadr a donc prix ce choix, après toute son expérience. Le second élément dans ce contexte c’est que depuis 1948, tous nos ulémas, nos chefs, nos leaders ont choisi l’Etat  et ses institutions, l’armée, pour qu’ils protègent le Sud. Ils voulaient se battre à leurs côtés et sous leurs bannières. Hélas, l’Etat tournait toujours le dos au Sud et à ses habitants.

Ceux qui réclament aujourd’hui l’élimination de la résistance et son désarmement, occultent toutes ses réalisations nationales. Nous ne parlons pas ici de réalisations secondaires que l’on peut ignorer, dépasser ou marginaliser. Il s’agit d’une résistance qui a accompli les réalisations sans doute les plus glorieuses dans l’histoire du Liban, la plus importante réalisation depuis 1948 à nos jours, c’est la libération du Sud et de la Békaa Ouest le 25 mai 2000, que nous célèbrerons dans quelques jours.

Ils font semblant d’ignorer les grandes réalisations de cette résistance qui a libéré la quasi-totalité du territoire libanais occupé, alors que l’ennemi israélien avait atteint Beyrouth, le Mont-Liban, la Békaa Ouest, le littoral et tout le Sud. Cette résistance a réalisé tout cela et quand je dis résistance, je parle de toutes les factions de tous ceux qui ont pris les armes pour défendre le Liban contre l’occupant et qui tous les groupes qui y ont laissé des martyrs. Nous n’avons jamais monopolisé la résistance, nous reconnaissons à chacun son dû. La résistance a donc libéré le territoire et il ne reste plus que les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise de la localité de Ghajar.

La résistance a aussi libéré les détenus dans les prisons israéliennes qui en sont sortis avec dignité et la tête haute. Il reste encore quelques dossiers, comme celui de Yehya Skaff, celui de Mohammed Adel Farran et celui de Abdallah Alyane. Les deux derniers frères sont portés disparus. Nous poursuivons les efforts. Il y a aussi d’autres disparus et des dépouilles de martyrs.

La résistance au Liban a porté le dernier coup au projet du «Grand Israël». En 1973, les deux armées syrienne et égyptienne ont stoppé le projet provisoirement. «Israël» a voulu en 1982, avaler le Liban comme une partie du projet du «Grand Israël». Sa défaite au Liban est donc le coup fatal porté à ce projet. Pourquoi ? Parce qu’Israël qui n’a pas maintenir son occupation du Liban, comment pourrait-elle occuper par exemple la Syrie ou l’Egypte ? A cette époque, le Liban était considéré comme le maillon faible des Etats entourant l’entité. C’est fini, les Israéliens ne peuvent plus occuper le Liban et avec ce fait, c’en était fini du projet du «Grand Israël». C’est donc une grande réalisation pour la résistance au Liban et pour la résistance en Palestine.

En 2006, cette même résistance a brisé le projet d’«Israël toute puissante», qui menace, agresse et fait ce qu’elle veut dans la région.

Les Palestiniens ont fait la même chose, à travers des guerres successives, après avoir libéré Gaza. La dernière en date c’est celle de «Seif al Qods», l’an dernier. Chaque jour, les Palestiniens sont en train de porter des coups à l’image d’ «Israël Tout-Puissant».

Une autre réalisation de la résistance au Liban, c’est l’annulation des mines de la discorde confessionnelle, après le retrait de l’ennemi de Jezzine et de la bande frontalière, contrairement à ce qui s’était passé dans d’autres régions, lorsque les soldats israéliens s’en sont retirés laissant derrière eux le feu d’une discorde confessionnelle.

La résistance a redonné au Liban et aux populations de la région, la confiance en eux et la foi en leurs propres capacités, la confiance dans leur aptitude à remporter des victoires. Elle a renforcé aussi ce sentiment de fierté, de liberté, d’indépendance et de dignité nationale. Il ne s’agit pas là de propos en l’air.  Cela a été réalisé grâce au sang, à la souffrance, à la sueur et aux sacrifices, malgré la perte d’êtres chers, l’exode, les pressions… Certains viennent aujourd’hui : c’est vrai, vous avez résisté, vous avez libéré, bravo et merci beaucoup. Mais ceux-là ignorent qu’il y a encore des choses plus importantes à faire. Il faut protéger, préserver et défendre les villages du Sud et leurs habitants, protéger les eaux du Wazzani et celles du Litani des ambitions israéliennes, la protection du Liban contre toute agression israélienne. Qui protège le Liban ? En toute honnêteté et sans la moindre complaisance je peux dire que c’est la résistance, en tant que partie importante de l’équation en or : « armée-peuple-résistance ». Mais celui qui réalise aujourd’hui l’équation de la dissuasion et l’équilibre de la terreur avec l’ennemi, c’est la résistance.

La sécurité qui règne actuellement au Sud et dont bénéficient les habitants du Sud, notamment ceux des villages frontaliers, est dûe à qui ? Cette question s’adresse à tous les Libanais. Qu’ils nous répondent, surtout ceux qui entendent les discours sur le désarmement de la résistance, au minimum depuis le 14 août 2006 à aujourd’hui. Depuis combien de temps, les villages et localités du Sud vivent en sécurité loin de la menace d’une agression israélienne ? Je parle de toutes les localités, quelle que soit la confession de leurs habitants, chrétiens ou musulmans, sunnites, chiites ou druzes… Tous les habitants des villages frontaliers ont un sentiment de sécurité. Ils se sentent dignes et fiers, construisent des maisons tout près de barbelés de la frontière et cultivent leurs champs sans craindre l’ennemi.

Si, aujourd’hui, les gens renoncent à la résistance et si celle-ci renonce à ses armes et à ses responsabilités, comme certains le lui demandent, qui protègera le Sud et le Liban ?

C’est la plus importante réalisation qui se poursuit aujourd’hui encore.

Ceux qui réclament le désarmement et la fin de la résistance qu’ont-ils comme solution de rechange ? Qu’ils nous la donnent, à moins qu’ils ne croient réellement qu’Israël est un agneau, qui ne constitue aucune menace pour le Liban et n’a aucune ambition sur ses ressources.  

Dans le contexte des discussions depuis 2006 à nos jours, nous avons proposé une stratégie de défense , des options et des solutions de rechange. Par contre, ceux qui veulent le désarmement de la résistance n’ont que ce mot à la bouche. Ils ne proposent rien en échange. Ils disent : « Il ne peut pas y avoir d’armes en dehors de l’Etat ». Ok, mais comment protègera-t-on alors le pays ? Il n’y a pas de réponse. Je me souviens des discours de l’imam Hussein le jour d’Achoura, lorsqu’il s’adressait aux gens de Koufa : Ai-je agressé qui que ce soit ? Ai-je tué quelqu’un ? Et la seule réponse qui lui est parvenue était qu’il devait se mettre sous la coupe de Yazid, de son pouvoir et de celui de son fils Ziad.

Sincèrement, j’ai l’impression que depuis 2006, lorsque le débat sur la stratégie de défense a commencé » au Liban, c’est la même attitude que celle des gens de Koufa à l’égard de l’imam Hussein qui revient. « Remettez les armes et cela ira ! ». Mais je le répète, si nous le faisons, qui protègera le pays ? Qui protègera le Sud ? Qui protègera les villages frontaliers ? Pas de réponse !

C’est pourquoi j’avais proposé une stratégie de défense dans le cadre de cette conférence de dialogue. Ils ne m’ont pas répondu. Le président de la Chambre leur avait dit : Alors ? Qu’en pensez-vous ? Que répondez-vous ? Ils ont réclamé la levée de la séance alors que celle-ci n’avait commencé que depuis une heure. Ils ont dit : cela a besoin d’être étudié. Il faut réfléchir et consulter des experts. Depuis 2006 à nos jours, ils n’ont jamais présenté leurs remarques sur la stratégie de défense que j’avais proposée…

Il y a un mois, lorsque le président de la République a convoqué à une réunion de dialogue avec la stratégie de défense comme principal sujet, ils ont choisi de la boycotter. Pourquoi ? Parce qu’ils ne veulent pas discuter !

Je vous le dis en toute sincérité, certains frères me disent : sayed, svp, dites que c’est fini, nous ne sommes plus prêts à discuter de la stratégie de défense. Mais moi, je refuse, je le dis aujourd’hui et je le dirai demain et tout le temps : Comme nous l’étions en 2006, nous sommes prêts à discuter de la stratégie nationale de défense. Pourquoi ? Parce nous avons de la logique et des arguments. Nous avons aussi l’expérience, le passé et les réalités. Ceux qui fuient le débat ce sont ceux qui sont faibles, qui n’ont ni arguments, ni logique et encore moins une solution de rechange.

Certains viennent dire : l’armée. Bien sûr, l’armée force le respect. Aujourd’hui et depuis longtemps, l’armée a une idéologie nationale excellente. Elle a des chefs, des officiers et des soldats compétents, courageux et loyaux. La question qui se pose est la suivante : l’armée, dans sa situation actuelle, est-elle en mesure d’assumer cette responsabilité ? Avec ses effectifs actuels et son armement actuel, l’armée est-elle en mesure de faire face à l’armée israélienne » la plus puissante de la région » ? Surtout avec ses défenses aériennes et ses missiles ? Nous disons : donnez-lui des armes ! DE plus, l’armée  avec son déploiement classique, ses casernes et ses positions est-elle en mesure de protéger le Liban ? Non. L’armée, le peuple et la résistance sont ensemble à peine en mesure de le faire.

Donc, ils ne proposent aucune solution de rechange. Ils poussent l’armée en avant. Mais l’autre problème est la question de la décision politique. Qui, au Liban prendra une décision politique si Israël bombarde nos villages ? Qui décidera de bombarder les colonies de peuplement en contrepartie ?

L’imam Sadr protestait constamment contre eux à ce sujet. Il disait : C’est une armée courageuse, mais c’est vous qui n’avez pas le courage de prendre une décision !

Ceux qui réclament le désarmement de la résistance veulent, sciemment ou non ( Je dis cela pour ne pas qu’on proteste sur le fait que je traite certains de traîtres. Je veux donc miser sur la bonne foi), que le Liban soit à découvert face à l’ennemi israélien, sur le plan terrestre. Je reviens ici aux années 40, 50, 60 et 70, aux invasions, aux occupations… Sur les plans aérien et maritime aussi. Aucun lieu au Liban ne sera à l’abri des agressions israéliennes. Que l’armée israélienne de l’air bombarde un lieu au Liban , n’importe quel lieu. Qui osera donner l’ordre aux avions libanais de bombarder en riposte ? Qui ? Personne. Pourquoi ?  A cause des résolutions internationales ? De la communauté internationale ? De la Ligue arabe ?  La réponse est claire comme le lever du jour ! Ils veulent que le Liban renonce- et je veux développer ce point- à son principal élément de force  dans le cadre de l’exploitation du gaz et du pétrole dans ses eaux territoriales. Chers frères au Sud et dans tout le Liban, notre pays traverse actuellement une crise économique, financière et sur tous les plans de la vie quotidienne. Tantôt, ils veulent lever les subvention, tantôt augmenter les impôts et la TVA. Tantôt encore, ils veulent alléger le corps administratif ou encore relever les prix. Ils veulent mendier du Fonds Monétaire International, obtenir des aides ou des crédits. Pourtant, nous possédons un trésor qui, selon les estimations, s’élève à des centaines de milliards de dollars. Je ne suis pas un expert, mais c’est ce que disent les responsables.  Nous avons des ressources très importantes en gaz et pétrole dans nos eaux territoriales. Nous pourrons certainement payer nos dettes et améliorer notre situation économique et financière. Nous pourrions même réaliser un grand essor sans être soumis aux conditions de qui que ce soit. Pourquoi ne cherchons-nous pas à exploiter ces ressources ? Israël ne le permet pas ! Nous sommes en conflit sur le tracé des frontières. Nous nous trouvons devant une occasion en or. Le Liban a aujourd’hui plus que jamais besoin de ces ressources. Il est en bien plus mauvais état que lorsque l’imam Moussa Sadr a parlé des déshérités. Ceux-ci sont partout, au Sud, dans la Békaa, au Akkar, dans toutes les régions, et dans toutes les communautés et confessions.  La pauvreté, les privations, le chômage guettent tout le monde.  Si nous n’exploitons pas nos ressources dans de telles circonstances, quand le ferons-nous ? Quand nous mourrons ?  Quand nous serons encore plus humiliés ? Quand le Liban sera confisqué ?  Quand il n’y aura plus aucune indépendance et souveraineté ? Et avec cela, on nous promet à peine 3 ou 4 milliards de dollars ! Qu’est-ce qu’ils nous feront ? Que feront quelques crédits dans le cadre de la conférence de CEDRE ? Nous sommes un pays sinistré, en pleine catastrophe, affamé, pauvre et abandonné.  Nous avons besoin de centaines de milliards de dollars. Qui est prêt à nous les donner ? Même les Etats arabes ne veulent pas. Au plus fort d’un hiver particulièrement rude, aucun d’eux ne nous a envoyé un bateau de mazout ! Pourtant, nous avons d’immenses ressources dans nos eaux territoriales. Je dis donc à l’Etat : nous avons une occasion en or, surtout avec la guerre en Ukraine, d’exploiter le gaz et le pétrole dans nos eaux territoriales. C’est une chance historique. Allez-y. J’ai déjà dit que je ne voulais pas mêler des négociations sur le tracé des frontières maritimes. Le Liban a dessiné des blocs. Commencez donc à les confier à des sociétés pour la prospection et l’exploitation. Je vous assure que certaines compagnies sont prêtes. Qu’on ne nous dise pas qu’Israël les empêchera. Je m’adresse ici aux habitants du Sud présents à Nabatiyé et à Tyr, Je m’adresse à l’Etat libanais et au peuple : Vous avez une résistance courageuse, forte et capable, en mesure de dire à l’ennemi qui travaille jour et nuit pour l’extraction du gaz et du pétrole dans les zones controversées, si vous empêchez le Liban de profiter de ses ressources, nous en ferons de même avec vous. A ce moment-là, aucune compagnie dans le monde n'osera alors venir ni à Karish ni dans aucun autre lieu des zones controversées. Personne ne doit douter de la capacité de la résistance à faire cela.  Personne ne doit non plus douter du fait que l’ennemi prendra alors peur  et ne fera rien qui puisse menacer ce qu’il est en train de prendre, car il est passé maître dans l’aptitude à saisir els opportunités. Il reculera et fera semblant de ne pas avoir entendu. Ce qui est normal.

En tout cas, sur quoi le Liban peut-il compter pour exploiter ses ressources en gaz et pétrole ? Certains diront sur le droit ! Mais vous savez tous que le droit qui n’est pas appuyé par la force, n’est pas respecté. La meilleure preuve est ce qui s’est passé en Palestine à partir de 1948 ! Il y a eu de nombreuses résolutions internationales  qui donnent des droits au peuple palestinien, qui reconnaissent son droit au retour, quand ont-elles été respectées ?

Aujourd’hui si les Américains vont et viennent et négocient avec le Liban, notamment Trump et son gendre Kuschner qui était personnellement intéressé par le dossier du tracé des frontières avec le Liban, c’est pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’au Liban, il y a une résistance qui fera payer à l’ennemi le prix fort s’il cherche à empêcher le pays de profiter de ses ressources ! Ils ont peur de notre réaction. Ils vont et viennent, discutent, font des pressions et cherchent à arracher au Liban des concessions dans l’intérêt d’Israël. Je dis à l’Etat libanais : vous voulez poursuivre les négociations, cela vous concerne. Mais ni à Naqoura, ni avec Hoschtein, ni avec Frankenstein, ni avec Einstein, il n’y aura de résultat avec ce médiateur américain qui n’est pas honnête et qui complote pour le compte des Israéliens. Pour que le Liban sorte de la crise dans laquelle il est plongé, de la pauvreté, des dettes, de la faim et de la négligence, il faut une décision courageuse et importante. Ce n’est pas un rêve. C’est possible. Nous sommes en mesure de la prendre si nous sommes solidaires. Nous pouvons alors imposer au monde et non seulement à l’ennemi, l’arrivée de compagnies étrangères, dont certaines sont régionales, pour commencer à extraire le pétrole et le gaz de nos eaux territoriales.

Ceux qui réclament le désarmement de la résistance veulent vendre cette position aux Américains, en contrepartie de l’obtention d’une protection politique et financière. Ils veulent leur dire : nous avons protégé votre projet et vos amis, bien que ce ne soit pas des positions populaires, tous les sondages le montrent, aidez-nous. A supposer que ce soit possible, croyez-vous que les Américains se contenteront de cela ?  Regardez  les expériences de tous les Etats arabes qui nous entourent. Après la résistance, ils vous diront : il faut que le Liban reconnaisse l’Etat d’Israël. Les Américains envoient des délégations en Indonésie dans ce but. Où est l’Indonésie et où est la Palestine ? Ils veulent que l’Indonésie reconnaisse l’Etat d’Israël ! S’ils font tout cela pour l’Indonésie, que serait-ce pour le Liban ? Ils demanderont donc aux Libanais que leur Etat, gouvernement et Parlement reconnaisse officiellement l’Etat d’Israël. Ils demanderont ensuite une normalisation des relations entre le Liban et Israël. Ils demanderont l’implantation des Palestiniens au Liban. Vous qui réclamez le désarmement de la résistance, voulez-vous que les Palestiniens soient implantés au Liban ? Nous, nous voulons que les Palestiniens rentrent chez eux, dans leur patrie et sur leur terre. Nous voulons qu’ils retrouvent leurs champs et leurs biens dans la dignité. Les Américains ont une liste de demandes sans fin. Lorsque vous acceptez la première condition, ils passeront à la second et ainsi de suite. Supposons que nous acceptions de déposer les armes de la résistance, que nous reconnaissions Israël, que nous normalisions nos relations avec  Israël, que nous acceptions d’implanter les réfugiés palestiniens chez nous puis les déplacés syriens, et après ? Notre crise économique et financière sera-t-elle réglée ? Sans vouloir trop argumenter, prenez l’exemple de l’Egypte qui se débat dans une crise financière et économique grave et qui travaille jour et nuit pour sortir de cette tragédie.  Regardez la Jordanie, regardez l’Autorité palestinienne, le Soudan… Donnez-moi un seul exemple d’un Etat qui était en guerre et en conflit avec l’ennemi et qui, après l’avoir reconnu et avoir normalisé ses relations avec lui vit aujourd’hui dans la prospérité. Ne ,e dites pas les Emirats, car il s’agit d’un Etat riche au départ, qui lui donne des fonds aux Israéliens.

Chers frères et sœurs, ce que nous avons vu pendant les campagnes électorales, médiatiques et politiques, au cours des dernières semaines, notamment les incitations confessionnelles, politiques et médiatiques contre la résistance ressemblent comme le dit un frère, à une guerre de juillet politique. Certains au Liban se sont opposés à cette qualification. Mais elle est vraie. Pourquoi ? Parce que la guerre de juillet 2006, dont les instruments étaient militaires, bombardements aériens et lancements de missiles, feu, mort et destruction, avait un objectif : éliminer la résistance, s’en débarrasser et la désarmer. N’est-ce pas ? Aujourd’hui, ce que proposent ceux qui incitent contre la résistance c’est une guerre politique. L’objectif qu’ils proclament, c’est que l’on vote pour que le Parlement puisse former un gouvernement qui réclamera le désarmement de la résistance. N’est-ce pas ? C’est ce qu’ils disent. Donc, il s’agit bien d’une guerre de juillet politique, avec des instruments politiques au lieu des instruments militaires, avec les discours, l’incitation, les médias, le mensonge, les diffamations, les accusations et les promesses mensongères…

Chers frères et sœurs, au Sud et dans tout le Liban, vous avez remporté une victoire en juillet 2006. La résistance et ses armes sont restées. Vous avez remporté cette victoire grâce à votre résistance et votre endurance, grâce à votre courage, à votre loyauté, à votre sang et à votre dévouement. Aujourd’hui, vous devez remporter une victoire politique en donnant vos voix dans toutes les circonscriptions. Pendant la guerre de juillet, vous avez donné votre sang et vos maisons, aujourd’hui, dans cette guerre de juillet politique, il vous est demandé de sortir de vos maisons que vous avez construites à la sueur de votre front, le dimanche 15 mai, tôt dans la journée, la tête haute et dignes pour faire une résistance politique afin de préserver la résistance militaire. C’est ce qui vous est demandé le 15 mai. Je dis aux Libanais, surtout à ceux qui hésitent encore et qui disent : nous respectons la résistance, mais nous ne voulons pas voter car nous vivons une grave crise économique, si vous ne votez pas, la crise sera-t-elle résolue ? D’ailleurs, s’il y a un espoir pour sortir de cette crise, c’est la résistance qui le porte parce qu’elle permettra au Liban d’extraire son pétrole et son gaz de ses eaux territoriales.

Chers frères et sœurs, tout le monde au Liban doit comprendre que cette résistance n’est pas un phénomène provisoire et passager.  Certains peuvent le croire et penser qu’ils peuvent facilement se débarrasser de la résistance et de ses armes. Mais celle-ci est un héritage humain et civilisationnel, moral, spirituel et même matériel pour nos proches et notre peuple au Sud, depuis 1948. Donc depuis 74 ans. Cette résistance est un héritage, elle est le condensé et le résumé de 74 ans de souffrances, de larmes, de sang, de peur et d’exode, de martyrs et de combats, de blessés, de tragédies. Elle est le fruit des sacrifices de nos chers chefs, de l’imam Moussa  Sadr à tous les autres ulémas et leaders. Je vous appelle donc à vous tenir aux côtés de cette résistance et aux côtés de ses alliés, car ils sont aussi visés. Il ne s’agit pas de la résistance d’untel ou de tel autre. C’est la résistance de l’imam Charafeddine, de l’imam Moussa Sadr, de l’ayatollah Mohammed Hussein Fadlallah, de l’imam cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine. Pour se développer et remporter des victoires, cette résistance  a consenti de nombreux sacrifices, elle a donné des martyrs, comme cheikh Ragheb Harb, le sayed des martyrs Abbas Moussawi, les meilleurs de nos jeunes, de Mohammed Saad à Khalil Jaradi, à Imad Moghnié, à Moustafa Badreddine, sur le chemin de sa défense. Si elle a pu remporter des victoires et arriver là où elle est aujourd’hui, c’est grâce à des milliers de femmes et d’homes qui ont été emprisonnés dans les geôles de l’ennemi, à Khiam, à Atalit, à Ansar et ailleurs où ils ont passé des années très dures. C’est aussi grâce aux milliers de blessés qui, aujourd’hui encore portent dans leur chair les marques de cette résistance. Il ne s’agit pas d’une résistance passagère et son peuple ne l’abandonnera pas.  Car c’est lui la résistance. Certes un des facteurs du développement et de la force de la résistance c’est la victoire de la révolution islamique en Iran et l’appui sous toutes ses formes qu’elle lui apporte. C’est aussi le soutien de la Syrie de toutes les façons possibles. Mais en définitive, cette résistance est celle du peuple, des habitants de tous ces villages et localités, ces familles, ces ulémas, ces écoles, c’est la résistance du peuple libanais, musulmans et chrétiens, chiites, sunnites et druzes et c’est pourquoi nul ne s’attend à ce que le peuple lâche cette résistance.

Aujourd’hui,  celui qui veut préserver le Liban doit voter pour la résistance et pour ses alliés. Celui qui veut protéger le Liban et qu’il puisse exploiter ses ressources pétrolières et gazières doit voter pour la résistance et pour ses alliés. Celui qui veut préserver l’eau du Liban, doit voter pour la résistance et ses alliés. Ceux qui veulent que le Liban reste au cœur de l’équation régionale, respecté par le reste du monde doivent voter pour la résistance et pour ses alliés.

C’est l’appel que je vous adresse. En conclusion, je rappelle que les Israéliens ont annoncé qu’ils comptent exécuter une grande manœuvre en Palestine occupée. Mais comme je l’ai dit dans le discours à l’occasion de la Journée Internationale d’Al Qods, nous suivrons attentivement ce qui se passe, en plus de nos préoccupations électorales. Depuis ce matin, les généraux commencent à s’activer et depuis 7 heures, nous avons demandé aux unités de la résistance islamique d’être en état d’alerte  qui pourrait augmenter selon les développements. Les Libanais seront occupés par les élections. Certains attaquent la résistance et d’autres la défendent. Mais elle reste en état d’alerte et en pleine vigilance disant à l’ennemi que n’importe quelle faute en direction du Liban, entraînera une riposte. Nous ne craignons pas vos manœuvres, ni votre armée, ni votre présence. Depuis plus de 20 ans nous sommes convaincus que vous êtes plus fragiles qu’une toile d’araignée.

Chers frères et sœurs, habitants du Sud, vous qui êtes les plus nobles, les plus sincères, les plus généreux et les plus dévoués des êtres humains, nous vous donnons rendez-vous le 15 mai, avec la résistance de l’imam Moussa Sadr, de sayed Abbas, de cheikh Ragheb et de tous les martyrs…

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