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Discours du secrétaire général du Hezbollah dans le cadre d’un meeting électoral à Baalbeck, Riyak et Machghara

Discours du secrétaire général du Hezbollah dans le cadre d’un meeting électoral à Baalbeck, Riyak et Machghara
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Au nom de Dieu

Indépendamment de l’appellation administrative de la région de la Békaa, nous devons respecter l’appellation historique qui remonte à des milliers d’années. Les habitants de la Békaa ont, au fil des années, appuyé, abrité, lutté, ont émigré et certains sont revenus et ils sont toujours au service de Dieu, dans le passé, le présent et le futur.

Je vous remercie pour votre présence. Elle ne me surprend pas parce que c’est ce que vous êtes. Elle peut surprendre les comploteurs  et tous ceux qui ont misé au cours des dernières années, à travers tout ce qu’ils ont fait contre nous notamment dans les médias, toutes les accusations, les mensonges, les insultes contre des symboles sacrés, sur le plan des fonds des déposants, le blocus, les sanctions, les pressions, l’impossibilité d’obtenir des crédits, la suspension des aides… Tout cela était destiné à retourner l’environnement populaire de la résistance contre elle. Comme je l’ai dit dans mon discours destiné à la banlieue sud.

Permettez-moi de dire aujourd’hui que ceux qui étaient principalement visés par ce plan ce sont les gens de la Békaa. Leurs yeux étaient toujours fixés sur la Békaa et en particulier sur les gens de Baalbeck-Hermel. Depuis octobre 2019, ils ne cessaient de se demander : où sont les manifestations, les sit in, les tentes ? Car, depuis le début, il ne s’agissait pas de revendications quotidiennes et de demandes de réformes, mais d’autre chose.

Je voudrais donc vous remercier pour votre fidélité, votre sincérité et votre attachement à la résistance qui êtes-vous. Vous êtes ses martyrs, ses blessés, les familles de ses martyrs et ses gens. Vous êtes son giron chaleureux, son bras, son poignet, son cerveau, ses yeux, son cœur et ses émotions. Aujourd’hui, votre présence dans ce meeting et dans ces places est une réponse claire et un message inchallah.

L’objectif de ce meeting n dans ses trois places est d’exprimer l’appui moral, politique et populaire aux listes suivantes : La liste de « l’espoir et la fidélité » dans la circonscription de Baalbeck-Hermel, la liste «Zahlé, le message» dans la circonscription de Zahlé et la liste « pour des lendemains meilleurs » dans la circonscription de la Békaa Ouest et de Rachaya. Ces listes sont formées de frères, d’amis et d’alliés chers. Nous souhaitons qu’ils arrivent au Parlement pour être au service de leur patrie et de leur peuple, et surtout au service de ces régions peuplées de gens honnêtes et dignes dans toutes les circonscriptions de la Békaa.

Avant d’entrer dans le vif du sujet et dans la bataille qui se déroulera dans deux jours, permettez-moi d’évoquer en quelques minutes le crime odieux accompli par les soldats de l’occupation sioniste qui a abouti à la mort en martyr de la journaliste Chireen Abou Akleh Chireen Abou Akleh était le témoin des crimes  commis par l’ennemi tout au long des années, elle était aussi le témoin de l’injustice subie par le peuple palestinien, les massacres, les agressions, les violations quotidiennes de ses droits et de ses croyances. Elle est devenue aujourd’hui le témoin martyr de toutes ces injustices.

D’un autre côté, c’est la réalité de l’ennemi. Sa barbarie ne change pas, depuis le massacre de Deir Yassine et à tous les massacres accomplis en Palestine, au Liban, à Qana, à Sohmor et dans d’autres localités, au massacre des soldats égyptiens au Sinaï etc… C’est sa réalité, son essence et même son existence : la barbarie, l’arrogance, le sang… Tout au long de l’Histoire, rien ne change.

Les premiers qui devraient avoir honte, ce sont ceux qui ont normalisé leurs relations avec cet ennemi, les régimes, les gouvernements, les élites et les individus qui ont essayé de convaincre nos peuples qu’ «Israël » est une entité naturelle, un Etat civilisé avec lequel on peut vivre en paix.

La première chose qui m’est venue à l’esprit en voyant sur les écrans de télévision le sang de cette martyr, c’est que ce sang couvre les visages des gouvernants et des élites qui ont normalisé les relations avec cette entité. Ce sang couvre leurs visages et leurs mains. Cet événement est un message fort adressé au peuple palestinien, aux peuples arabes et musulmans et au monde entier.

Hélas, certains ont tenté de déplacer le débat d’un crime odieux commis par les soldats ennemis vers l’appartenance religieuse de Chireen Abou Akleh.

Moi je dis, le message plus fort dans le martyre de cette dame est qu’elle est chrétienne. Ce message dit au monde entier que cette entité injuste et provisoire, «Israël», agresse les musulmans et les chrétiens, au sein du peuple palestinien et de tous les peuples de la région. Elle tue, emprisonne, traite avec sauvagerie et injustice, cherche à détruire les symboles sacrés des chrétiens et des musulmans… Il y a quelques semaines en plein mois de jeûne, nous avons vu les agressions répétées contre les croyants venus priés dans la mosquée AL Aqsa, le Samedi de la Lumière, ils ont fait la même chose à l’Eglise de la Nativité. Le sang de Chireen Abou Akleh nous dit : nous sommes tous en danger. Cette entité raciste, la seule dans le monde qui vient clairement dire qu’elle est un régime d’apartheid, est un régime inhumain, qui se croit supérieur au reste de l’humanité. Cette entité est de par sa nature, barbare et elle ne changera jamais. Car la barbarie, la discrimination et la violation des symboles des autres est sa raison d’être et son essence-même. Quoi que fassent les normalisateurs  et quelle que soit l’ampleur des mensonges, elle ne peut s’empêcher de commettre des erreurs qui rappellent immédiatement sa nature et son visage véritables.

Nous espérons que le sang de Chireen Abou Akleh et celui des jeunes, des femmes, des enfants et de tout le peuple palestinien réveilleront les consciences endormies et relancera tout le bien qui existe dans cette oumma peuplée de musulmans et de chrétiens.

Permettez-moi encore d’adresser mes condoléances à toutes les familles des martyrs à Nouboul et Zahraa, ces martyrs tombés dans le cadre des forces de défense locales rattachées à l’armée arabe syrienne et dont des dizaines sont tombés aujourd’hui, dans le cadre d’une agression claire et arrogante de la part des combattants des groupes terroristes au Nord d’Alep. Que Dieu leur donne l’aide et la patience.

Nous revenons à notre occasion initiale : la Békaa et la résistance. Ce titre est au cœur de la bataille  électorale, comme je l’ai dit dans le meeting au Sud. Lorsque j’évoque l’histoire proche, je ne le fais pas pour remplir le temps. J’ai beaucoup de choses à dire et peu de temps. Je le fais donc parce que ce passé est étroitement lié à notre présent, aux défis actuels, politiques, sécuritaires et stratégiques et c’est lié à notre avenir.  Il y a des générations nées après 1982 qui ignorent ce passé. C’est pourquoi, je vais essayer en quelques minutes rappeler ce passé et le rôle de la Békaa et de ses gens, dans la fondation de la résistance. Après 1982 en particulier, la Békaa a eu un rôle fondamental dans la naissance de la résistance et dans la constitution d’une force d’appui à cette résistance. Je dois aussi rappeler que c’est dans la Békaa qu’il y a eu une confrontation primordiale, lorsque la résistance a arrêté la progression des forces ennemies vers la route de Chtaura-Masnaa. L’ennemi voulait encercler la montagne et Beyrouth et avancer vers la Békaa centrale et peut-être vers Baalbeck-Hermel.

La bataille a eu lieu les 11 et 12 juin 1982, c’est-à-dire quelques jours après le début de l’invasion israélienne, dans la région de Sultan Yaacoub. Tous les habitants de la Békaa savent où cela se trouve. Les blindés, les véhicules et les soldats ennemis avançaient, d’autant qu’ils avaient envahi un grand espace sans rencontrer une opposition réelle. En quelques jours, l’ennemi était donc arrivé à Sultan Yaacoub et là, les blindés syriens  se sont opposés à son avancée. Les forces syriennes étaient appuyées par les factions de la résistance palestinienne présentes sur place. Il y a eu deux jours d’une confrontation violente. Les Israéliens le reconnaissent et reconnaissent avoir perdu dans cette bataille 20  morts entre officiers et soldats, 30 blessés et 3 disparus. Deux de ces derniers sont considérés disparus jusqu’à présent. Un grand nombre de  blindés a été détruit et les forces syriennes ont pu s’emparer de 8 blindés. L’invasion a été stoppée. Il faut le rappeler. L’invasion a été stoppée à ce stade, elle n’a pas pu avancer vers Chtaura et Masnaa. C’est alors que les occupants ont commencé à vouloir dominer de l’intérieur. Certes, il existe plusieurs facteurs qui ont stoppé l’invasion, mais la bataille de Sultan Yaacoub en est l’un d’eux. Une autre bataille a eu lieu à Mdayrej qui a adressé un message ferme aux Israéliens, selon lequel pour les forces syriennes, c’est une ligne rouge. Car elles ne se battent pas seulement pour la Békaa mais pour la capitale syrienne Damas. De même, un autre facteur consiste dans le fait que dès les premiers jours de l’invasion, des opérations de résistance ont commencé dans plusieurs régions libanaises. C‘était un élément de surprise pour l’ennemi qui dans ses calculs croyait qu’il allait envahir le Liban et conclure une paix  avec les Libanais, et normaliser ses relations avec eux. Car des forces politiques importantes à l’époque le lui avaient promis. Il a donc été surpris par la rapidité avec laquelle, quelques jours après le début de l’invasion, la résistance a commencé à apparaître. Un autre facteur est apparu, il s’est traduit par la mobilisation des tribus de la Békaa et de ses habitants qui ont rejoint des camps d’entraînement  et ont annoncé qu’ils comptaient se battre jusqu’à la dernière goutte de sang. De même, un autre facteur a consisté dans l’appel lancé par l’imam Khomeiny qui avait envoyé un peu de forces et une délégation de haut niveau en Syrie pour dire que la République est prête à se battre aux côtés de la Syrie et qu’elle se tient aux côtés du Liban face à l’invasion. Mais celle-ci s’est arrêtée et nous sommes passés à l’étape de la résistance.

Donc la plus importante confrontation pour stopper l’invasion a eu lieu dans la Békaa. Celle-ci s’est transformée depuis cet instant en lieu sûr pour tous les résistants, pour tous les partis et mouvements de la résistance, leurs cadres, leurs commandements, leurs partisans, leurs camps d’entraînement, leurs salles d’opérations, leurs bureaux et leurs dépôts. La Békaa s’est aussi transformée en abri sûr pour tous nos gens qui ont été contraints à l’exode dans la Békaa Ouest et à Rachaya. Les habitants de la Békaa ont ouvert leurs portes à leurs frères venus de la Békaa Ouest, de Rachaya et de toutes les autres régions. La Békaa est restée le pont naturel entre les régions occupées et la Syrie, qui était au cœur de la bataille en adoptant la résistance et les partis de la résistance dès les premiers instants de l’invasion.

En ce qui nous concerne, nous au Hezbollah, tout comme la résistance lancée par l’imam Moussa Sadr a commencé à partir de Aïn el Benié, notre résistance islamique a été lancée de la Békaa, de Baalbeck-Hermel, de l’école religieuse à Janta  et des camps d’entraînement dans cette localité. Elle a été lancée à partir de tous les villages et localités de la Békaa, dirigée par notre chef le martyr sayed Abbas Moussawi, nos ulémas, nos chefs et nos frères au long passé jihadiste croyant.

Notre résistance a donc été lancée à partir des collines de la Békaa, de ses vallées et de sa plaine. Ce sont ces  camps d’entraînements qui ont abrité les résistants et c’est là que la résistance islamique a été fondée, avant de rallier les jeunes qui étaient entourés par les gens qui n’ont cessé de la protéger.

Nous nous rappelons qu’en ces années, je me trouvais à Baalbeck, en 1982, 1983, 1984 et 1985. D’ailleurs à cette période, les attaques se produisaient dans les régions occupées et l’ennemi ripostait dans la Békaa. On se souvient des bombardements israéliens des camps d’entraînement de Janta, Aïn Kawkab et des attaques contre les centres des FSI ou la caserne cheikh Abdallah à Baalbeck, les raids contre la cité de l’imam Sadr et sur les collines où la résistance avait installé des défenses aériennes. Des centaines de résistants et de gens sont tombés en martyrs dans cette région et il y en a eu ensuite dans le cadre des explosions de voitures piégées dans le souk de Baalbeck, sur la route de Ras el Aïn. Comme toujours, depuis le début, les raids israéliens ne visaient pas seulement à se venger des attaques, mais aussi à faire pression sur la population, sur l’environnement populaire de la résistance, pour lui dire ; chassez-là, soulevez-vous contre elle ! Cette attitude a commencé depuis le début et elle s’est poursuivie après le retrait israélien de certaines régions. L’idée était de dire aux gens : vous voulez que les bombardements cessent, chassez la résistance de chez vous. Mais comment ont réagi les habitants de la Békaa ? Ils n’ont pas hésité, ils n’ont pas eu peur, ils n’ont pas reculé. Au contraire, ils se sont accrochés encore plus à la résistance. Aucune voix ne s’est élevée dans la Békaa et au Hermel pour dire à la résistance : nous ne pouvons plus supporter.

Aucune voix ne s’est élevée pour dire à la résistance : enlevez vos dépôts d’ici, ainsi que vos camps d’entraînement. Personne n’a dit au commandement de la résistance et du Hezbollah : éloignez-vous de nos habitations car vous êtes des cibles qui peuvent être bombardées à tout moment. Au contraire, les habitants les ont entourés, abrités et protégés. C’est le summum de la fidélité, de la foi et de la vision.

Chers frères et sœurs, ce qu’on vous demande aujourd’hui, c’est ce que voulaient les Israéliens en bombardant vos villes, vos villages, vos collines. Ils veulent que vous lâchiez la résistance et ses armes. Mais aujourd’hui, les bombardements ne sont pas aériens, ni de l’artillerie. Ce sont des bombardements politiques, médiatiques, financiers et économiques. Le blocus, les pressions, les accusations visant à ternir l’image de la résistance tout cela vise à vous pousser à y renoncer. Malheureusement, c’est le titre qui a été donné à cette bataille électorale. J’y reviendrai à la fin.

De la terre de la Békaa ont aussi été lancées les opérations dans la Békaa Ouest et des frères originaires de cette région les ont menées ; les chefs martyrs Reda al Chaër, Nassar Nassar, Abou Hussein Bhigi, Abou Ali Hussein Merhi, Abou Ali Chahla, sayed Hassan Hachem et bien d’autres. Jusqu’à la libération de la Békaa Ouest et Rachaya en 1985, dans le cadre du retrait partiel des Israéliens de la Békaa Ouest, de Rachaya, de Tyr, de Saïda et de Nabatiyé, jusqu’à ce qu’on a appelé la bande frontalière… jusqu’en 2000. Les jeunes de la Békaa  de l’ouest et de toute la Békaa avaient une présence importante au sein de la résistance, en tant que combattants, puis que blessés, martyrs et même prisonniers. Certains ont été libérés et ont repris les actions de résistance jusqu’en 2000. Les collines de Toumat Niha, Abou Rached, Al Jabbour, Louis, Ahmadiyé, Bir al Dahr, al Chabae ont été le théâtre d’opérations héroïques de la part des résistants. Il y a eu des confrontations héroïques et karbalaiennes à Maydoun. La liste de nos martyrs, chefs et combattants morts sur les routes et dans les collines de la Békaa est longue. Les opérations se sont poursuivies après 1985 et jusqu’à 2000, date de la libération totale. Et pendant toutes ces années, les fils de la Békaa ont été présents en force dans les opérations de la résistance. Beaucoup sont revenus chez eux martyrs ou blessés. Ils sont morts au Sud, parfois sur les routes comme le martyr sayed Abbas Moussawi et la chère Oum Yasser son épouse. Les gens de la Békaa étaient donc présents dans la guerre sur tous els fronts  face à toutes les infiltrations, les agressions, les bombardements, les destructions des maisons, les explosions. Vous avez patienté 40 ans  et vous êtes encore le Hezbollah, car c’est plus précis que de dire : vous êtes avec le Hezbollah ! Cela fait 40 ans que vous n’êtes pas avares de votre sang, ni d’argent, ni d’appui et la résistance est la vôtre. Elle ne vous a pas imposé ses choix, car ces choix sont les vôtres. Elle grandit avec votre amour, vos sacrifices et ses victoires sont les vôtres.

Aujourd’hui, il faut une nouvelle position politique. Je vous demande, à tous, les gens de la Békaa, de la Békaa Ouest, de Rachaya, de Zahlé et des villages et localités avoisinantes, de Baalbeck-Hermel et de toutes les localités de cette région, quelle sera votre réponse à tous ceux qui complotent contre la résistance et contre ses armes ? Gens de la Békaa, vous êtes la résistance et ses armes, vous êtes ses martyrs et ses blessés, vous êtes ses hommes et ses femmes. Ceux qui complotent ne le font pas contre moi et ma famille, ils le font contre vous, contre votre foi, votre cause, le sang de vos martyrs, vos sacrifices, vos victoires. Votre réponse doit être à la hauteur de tout cela.

Nous ne devons pas oublier ceux qui depuis 1982 se sont tenus aux côtés du Liban, de son peuple et de sa résistance, qui les a aidés à chasser l’occupant qui voulait notre terre et nos ressources en eau et autres, qui voulait nous imposer un accord humiliant celui du 17 mai. Ceux-là sont la Syrie et la République islamique d’Iran, ils font partie de la guerre électorale actuelle. Nous devons aussi nous rappeler qui s’est tenu aux côtés des Israéliens, qui les défendus et appuyés en tête les Etats-Unis et certains Etats arabes sous la table. Nous devons nous rappeler qui a résisté et qui a coopéré avec l’ennemi qui était l’ami et qui était aux côtés de l’ennemi, surtout aujourd’hui où nous parlons de souveraineté, de liberté, de libération, de dignité nationale et d’indépendance. Nous ne devons pas oublier cela.

Le second titre porte sur la guerre contre les groupes terroristes. C’était le destin surtout des habitants de Baalbeck-Hermel. Zahlé et la Békaa Ouest-Rachaya étaient un peu éloignées. Le sort a voulu que les habitants de Baalbeck-Hermel soient en première ligne pour la défense de la Békaa et de tout le Liban au cours des dernières années. Je ne parle pas ici d’un événement qui s’est produit il y a 40 ou 50 ans. Non, ceux qui assistent à ce meeting s’en souviennent et l’ont vécu. Les groupes armés ramenés de tous les coins du monde vers la Syrie ont occupé de larges superficies dans la chaîne orientale et le jurd de Ersal, en comptant sur leur présence sur le territoire syrien, à Zabadani, à Qalamoun, à Tadmor, à Qousseyr et dans certaines localités de Homs. Ces groupes armés ont commencé par constituer une menace pour tous les habitants des localités voisines de la chaîne orientale, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Ces groupes ont planifié des attentats dans la région et à Zahlé. Ils ont envoyé des voitures piégées vers la banlieue sud de Beyrouth. Ils ont attaqué l’armée libanaise et les FSI. Ils ont tué des soldats et des officiers en les torturant ouvertement dans les rues. Ils ont enlevé d’autres et ils ont planifié d’envahir les localités de Baalbeck-Hermel, surtout les localités chrétiennes dans cette région. C’est ce qui est apparu plus tard dans les documents. Si leur projet avait réussi en Syrie, ils auraient constitué une menace grave pour tout le Liban et pas seulement pour Baalbeck-Hermel, Zahlé, la Békaa Ouest et Rachaya. Une fois de plus, vous vous êtes dressés contre eux, vous les véritables gardiens qui ne ferment jamais l’œil, vous vous êtes dressés pour protéger la patrie et toute la Békaa, l’honneur, la dignité. La résistance s’est tenue à vos côtés, ils sont venus de toutes les régions pour combattre dans vos montagnes et vos jurds dans lesquels ils s’étaient entraînés. Beaucoup d’entre eux sont tombés en martyrs dans le jurd de Baalbeck-Hermel et finalement, vous avez remporté la victoire. Nous devons nous rappeler de ces positions, de cette bataille et de cette victoire. C’est important de le faire aujourd’hui où on fait de la surenchère sur l’indépendance et la souveraineté. Rappelez-vous, même si je n’aime pas citer de noms, de toute façon, ils sont connus, qui a empêché l’armée libanaise d’affronter ces groupes terroristes.  Ils étaient alors majoritaires au gouvernement et ils ont pris cette décision, alors que l’armée a une idéologie, un courage et une capacité suffisants pour les affronter. La décision politique a donc empêché l’armée de le faire. Ceux-là disent aujourd’hui qu’on veut que seule l’armée défende le Liban. Pourtant, à cette époque, la menace pesait sur toutes les localités de la région. Les combattants terroristes étaient installés dans les collines et planifiaient, envoyaient les explosifs etc. Ils ne menaçaient pas seulement le Hezbollah. Ils ont attaqué les citoyens, l’armée, officiers et soldats, et celle-ci qui était en mesure de réagir a été empêchée de le faire.

Aujourd’hui je dis à tous ceux-là que s’ils ont la majorité dans n’importe quel gouvernement, ils n’auront jamais le courage de demander à l’armée libanaise de faire face à une agression israélienne ou de riposter à une telle agression. Nous en avons fait l’expérience. Même pire que cela. Ils ont appuyé médiatiquement, sur le plan financier et sur celui des armes et de l’approvisionnement les groupes armés, «Daech» et «Al Nosra». Ils ont envoyé des délégations et tenu des conférences de presse. Avez-vous oublié cela ? Cette histoire ne remonte pas à 20 ou 15 ans. Elle a eu lieu il y a quelques années. Nous n’avons pas eu le temps de l’oublier. Ceux-là disent qu’ils aiment la Békaa et ses gens et qu’ils veulent pour eux une vie digne et calme, pour tous ses habitants, chrétiens et musulmans. Pourtant, ils ont laissé ces habitants seuls face aux terroristes, face à leurs morts déchiquetés par les explosions.  Les habitants de la Békaa ont pris les armes, chrétiens et musulmans, et ils se sont s’ils battus côte à côte dans les premières lignes et dans les villages frontaliers.

Permettez-moi d’adresser un mot à nos gens dans ces villages chrétiens. Je leur demande de réfléchir un instant et de revenir à leur conscience. Certains commandements de certains partis chrétiens avaient misé sur al Nosra et sur les groupes armés en Syrie, sur «Daech » et ont empêché l’armée de les combattre, vous les connaissez. Lorsqu’ils agi ainsi ces partis et leurs commandements ont-ils pensé à vous, à votre sang en train d’être versé ? Ont-ils pensé aux habitants des villages frontaliers ? Si ces villages étaiznt tombés, Deir el Ahmar, Chlifa, Seriine al Tahta et d’autres en danger, ainsi que Zahlé. Ont-ils pensé à vous, à votre sang, à vos maisons et à vos vies ? A votre dignité aussi ? Non. ? Si vous revenez à vos consciences vous saurez que c’est la bonne réponse. Pourquoi ? Parce que ces commandements se comportaient comme une partie intégrante de la guerre universelle menée contre la Syrie. Ils voulaient la chute du régime syrien et que la résistance au Liban soit encerclée. Pour eux, les chrétiens à Baalbeck-Hermel font partie des dommages collatéraux. C’est comme cela qu’ils réfléchissent.  Je connais des jeunes de ces partis qui contrairement à la décision de leur commandement étaient prêts à prendre les armes. Et ils l’ont fait. Si ces armes dont vous réclamez aujourd’hui, la fin n’avaient pas été là qu’auraient fait ces jeunes ? Où serait aujourd’hui Zahlé ? La Békaa Ouest, Rachaya ?  Toute la Békaa ?  Le Liban ? Ici, il ne s’agit pas de l’asphaltage d’une route ou du forage d’un puits artésien. Il s’agit de votre présence sur cette terre, de votre sang, du sort des générations futures, vos fils, vos petits-fils… C’était cela la nature de la bataille. Elle ne concerne pas seulement les chrétiens, mais aussi els chiites et les sunnites ainsi que toutes les composantes du Liban et de la ^population de la Békaa. Les groupes armés ont massacré en Syrie les sunnites et tout le monde. Lorsqu’ils se sont retirés de Syrie, ils se sont rendus en Afghanistan. Que font-ils là-bas ? Ils font sauter une mosquée chiite à Mazar al Charif et le lendemain, ils en font sauter une autre sunnite à Kaboul. Pour eux, il n’y a aucune différence, le sang est le bienvenu qu’il soit celui d’un sunnite, d’un chiite, d’un druze ou d’un chrétien. C’est ce qui attendait les Libanais dans cette bataille.

Aujourd’hui, il apparaît clairement qui était réellement soucieux et sincère, qui a réellement protégé s’est sacrifié de tous ceux qui prétendent protéger le Liban et son peuple.

Aujourd’hui, c’est la commémoration de l’assassinat du martyr le chef Moustafa Badreddine. Nous devons évoquer sa mémoire dans ce meeting, car c’est lui qui a mené la confrontation sécuritaire avec toutes les voitures piégées et qui a dirigé une grande partie des opérations militaires dans le jurd et dans les régions frontalières du côté syrien. Car au lieu de se contenter de mesures de protection, nous avons préféré protéger en profondeur en nous rendant dans le fief de l’ennemi, dans sa salle d’opérations, là où il fabrique les voitures piégées et prépare les explosifs et les kamikazes. C’est ce qu’a fait notre martyr le chef Moustafa Badreddine. Si aujourd’hui, nous sommes épargnés par les voitures piégées dans la Békaa, dans la banlieue sud de Beyrouth et dans tout le Liban, c’est grâce à ce chef, à tous les chefs, martyrs et moujahidins de la résistance.

Vous devez donc, chers frères et sœurs, trancher clairement vos options. Ces images pourraient se répéter face à chaque danger qui menacerait la Békaa, dans ses chrétiens et ses musulmans. C’était un des éléments du jeu international. Il y a ceux qui font partie de la machine universelle de guerre du complot et du front pour servir les projets des ennemis et ceux qui vous protègent réellement. C’est à vous de choisir. Serez-vous avec le bras qui a porté le fusil pour vous défendre ou avec le bras qui a aidé les groupes armés à brandir leur fusil contre vous, contre vos femmes et vos enfants ? Ils sont présents sur la liste adverse.

Le troisième titre porte sur le développement, l’édification de l’Etat et tous les problèmes que doivent affronter les habitants de la région et l’ensemble du peuple libanais aujourd’hui. Lorsque nous parlons du problème de l’électricité, il concerne tous les Libanais. Celui de l’écoulement de la production agricole et industrielle cela concerne tout le peuple libanais. De même que le problème des déposants et celui du chômage. Beaucoup de choses ont été faites pour tenter de résoudre ces problèmes. Mes frères ont déjà expliqué cela. Je n’ai pas besoin d’y revenir. Dans tous les dossiers auxquels il faut faire face, nous avons besoin de l’Etat. L’Etat juste et capable signifie la sécurité et le développement équilibré dans toutes les régions du pays. Nous déployons des efforts en ce sens, avec nos moyens à nous. Vous le savez. C’est notre devoir. Certaines choses se sont d’ailleurs amélioré, mais le chemin est encore long. Surtout concernant les problèmes dont souffrent tous les Libanais et pas seulement les habitants de la Békaa. Tout cela doit être réglé. Comment ? A travers une présence forte au sein de l’Etat. Je ne veux pas répéter ce que j’ai dit dans le cadre du discours de la banlieue sud. Nous avions d’ailleurs dit que le discours de la banlieue et celui du Sud vous étaient aussi adressés.   Certains dossiers ne peuvent pas être traités par une seule partie, un mouvement ou un courant quelle que soit son importance. Seul l’Etat peut le faire. Donc, le chemin naturel est celui d’une présence forte au sein de l’Etat. C’est ce que nous essayons de faire depuis quelques années. Dans chaque place où nous avons essayé d’être présents en force, nous avons pu grâce à Dieu,  être au service des gens, à travers certains ministères. Heureusement, ces derniers temps, nous avons pu prendre en charge des ministères de service. Je peux dire que nous faisons partie de ceux qui lorsqu’ils ont en charge un ministère de services, ils ne cherchent pas à en profiter, pour eux, pour leurs familles ou pour leurs partisans. L’expérience a prouvé que lorsque nous prenons en charge un ministère de service nous travaillons pour tout le peuple libanais. Nous ne prenons pas de l’argent du ministère. Nous dépensons. L’expérience le prouve. Par exemple pendant la pandémie du COVID19, lorsque l’un des nôtres était le ministre de la Santé… Par notre présence forte au sein de l’Etat, nous pouvons donc servir  toutes les régions, avec en tête, celles qui sont les plus défavorisées et qui étaient négligées depuis des décennies. Il s’agit bien sûr de la Békaa et du Nord, le Akkar en particulier, même si aujourd’hui, ce problème n’est plus limité à certaines régions ou à certaines communautés.

Nous voulons, au cours des quatre prochaines années, réaliser plusieurs points. Peut-être d’ailleurs qu’il nous faudra plus que 4 ans, mais le délai ne devrait pas être très long. Je voudrais en énumérer 4. Le premier est un projet stratégique pour toute la Békaa, Baalbeck-Hermel, Zahlé, la Békaa Ouest et Rachaya. Il s’agit d’un tunnel reliant Beyrouth à la Békaa. C’est un vieux projet qui avait été soumis au Parlement dans les années 50. Il a été de nouveau proposé en 1963 au gouvernement libanais par le gouvernement japonais qui avait fait une étude gratuite sur le coût de la construction d’un tel tunnel. Mais le gouvernement libanais ne l’a pas exécuté. Pourquoi ? La réponse est claire. En 1993, le sujet a de nouveau été proposé au Parlement. Puis en 2018, ou plutôt en 2019, c’est-à-dire le Parlement actuel, l’a de nouveau évoqué. Il a voté en faveur d’une loi pour la construction de ce tunnel sur la base d’une proposition faite par tous les députés de la Békaa. Le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre Hassan Diab ont appliqué cette loi dans le cadre d’un décret exécutif qui a été publié dans le Journal Officiel. La loi et le décret autorisent le gouvernement à construire ce tunnel sur la base de BOT ou en partenariat avec le secteur privé. Le sujet a donc fait l’objet d’un suivi. Désormais, c’est au ministère des Transports de suivre le dossier. Le gouvernement devra ensuite décider les détails du projet, mettre au point le financement et les contrats d’exécution. Certes, il y a de multiples propositions et plusieurs options, notamment au sujet de la délimitation du tunnel, à partir d’où et jusqu’à où. Je ne veux pas entrer dans les détails, car il y a des débats sur le sujet. Dans un tunnel, il peut y avoir une autoroute avec des voies pour les voitures dans les deux sens et pour les camions… Il y a même un projet plus vaste qui parle de la construction d’un chemin de fer en parallèle à l’autoroute et des conduits pour le transport de l’eau, du pétrole et autres… Il y a beaucoup de détails. L’essentiel c’est d’avoir le tunnel. A ma connaissance, le ministre des Transports a déjà entamé des contacts avec des ambassades, des Etats et des compagnies privées. Jusqu’à maintenant, il a contacté des Italiens, des Français, des Turcs, des Chinois, des Egyptiens et des Iraniens. Laissons les Iraniens en dernier, car on est sûrs d’eux. Mais aussi pour éviter que certains ne parlent pas de la colère des Américains et de la possibilité de sanctions, laissons les Iraniens pour la fin. Le ministre a donc commencé par les autres, leurs amis, les Italiens, les Français, les Turcs et les Egyptiens. Il ne s’est donc pas rendu vers l’Est, mais vers l’Ouest et l’Est. Il fera le suivi avec sérieux. Ce dossier devrait être suivi par tous les députés de la Békaa. Ce dossier n’est pas une question de concurrence entre tel ou tel autre parti, tel ou tel autre groupe. J’appelle tous les députés de la Békaa, dans ces trois circonscriptions, qui vont être élus, à suivre ce dossier. Ils devront aussi demander au ministre des Travaux Publics, qu’il soit des nôtres ou pas, à faire le suivi. Ce projet ne peut pas être réalisé rapidement. Il faut du souffle. Mais il s’agit d’un projet stratégique pour la région et pour le pays. Il permettra de rapprocher les distances entre la Békaa et le reste du Liban. Il permettra aussi à tous de faire des économies, d’alléger les difficultés du transport et des déplacements. Il facilitera aussi le transport des marchandises, des cultures de la Békaa vers Beyrouth et son port. Ce projet devrait donc permettre au port de Beyrouth de reprendre ses activités et son rôle privilégiés et stratégiques au Liban et dans la région. Il ouvre la voie du transit via la Syrie et il renforcera le secteur agricole libanais à travers la dynamisation de l’agriculture dans la Békaa puisqu’il ouvre la voie à l’écoulement des produits libanais. Notre priorité est de relancer l’agriculture et les industries agricoles agro-alimentaires. C’est un effort que doit faire le gouvernement. Jusqu’à présent, cela n’a pas été réellement accompli. Nous comptons donc déployer des efforts sérieux dans ce domaine pour relancer l’agriculture et les coopératives agricoles pour écouler nos produits agricoles. , à travers l’Etat et à travers nos relations et nos efforts. J’espère que nous réussirons, en tout cas ce dossier est très important.

Un autre point consiste à compléter les formalités pour la création de la mohafazat de Baalbeck-Hermel.

Nous comptons travailler sur ce projet  car il allège les formalités pour les habitants de la région, que ce soit sous l’angle administratif ou sous celui de la décentralisation administrative. Tous les Libanais sont d’accord sur la décentralisation administrative. Il faudra discuter ensuite de son élargissement ou non. Mais le principe est acquis et il devrait être réalisé dans le cadre du prochain Parlement.

Le dernier point, avec lequel nous achevons nos meetings électoraux, devrait figurer dans les programmes du nouveau Parlement et du prochain gouvernement. Il s’agit de fermer le dossier des relations libano-syriennes. Nous savons tous que le retour aux relations normales entre le Liban et la Syrie est profitable pour l’économie libanaise, au Liban en général et à la Békaa en particulier. C’est une question vitale pour la Békaa. Nous devons travailler pour cela dans l’intérêt du Liban, de la circulation des gens et des marchandises. C’est un dossier très important pour els habitants de la Békaa.

Pour finir ces trois meetings électoraux, je voudrais vous faire sourire. Dans les campagnes électorales, nous avons entendu beaucoup de choses étranges, ridicules et qui font rire. Cela indique principalement une grande légèreté dans l’abord de questions cruciales, un effondrement moral, culturel et spirituel chez une partie de ceux qui prétendent vouloir  construire un Etat et protéger le pays. Je vais donner des exemples. Un, qui est responsable de la disparition de 11 milliards de dollars et de l’adoption de politiques économiques et financières qui ont permis l’accumulation de dizaines de milliards de dollars de dettes pour le Liban, se présente aujourd’hui comme le sauveur économique et financier du pays, alors qu’il est lui-même le problème.  Il fait assumer au Hezbollah la responsabilité et dit que la voie du salut commence par la libération de l’Etat du Hezbollah. Un autre qui ne veut pas libérer le Liban du Hezbollah veut plutôt libérer les chiites de l’imam Hussein. Vous vous rendez compte qu’il s’agit là d’un slogan électoral ? Cet idiot croit pouvoir arracher l’imam Hussein de nos cœurs et de nos cerveaux ! Nous le pleurons depuis 1400 ans, avec nos larmes, nos cœurs et de toutes nos forces. Certains frères s’opposent à moi lorsque j’utilise certains mots. Mais cette fois, permettez-le moi, je vais bien dire «idiot». Il y en a encore un qui veut libérer les femmes musulmanes du voile et il y en a qui veulent que les Libanais marchent nus. Celui-là mène sa campagne électorale pour que les gens puissent circuler nus, enfin pas totalement aux trois quarts ! Un autre encore se présente comme celui qui veut que les Libanais boivent, dansent et s’amusent. Mais qui les en empêche ? N’est-ce pas ridicule ? N’est-ce pas pitoyable ? Alors que le Liban est riche dans son passé et sa culture, riche de penseurs, de savants, de développement, de créatifs, de culture, voilà à quoi ils réduisent les enjeux ? Le Liban de Gebran Khalil Gebran, de Mikhaël Neaymé , de Hassan Kamel Al Sabbah, de l’imam Moussa Sadr, de l’identité riche en culture et en valeurs morales en est réduit  au pays où on va à la plage et où on boit et danse ?  C’est cela l’identité qu’ils veulent préserver ? Mais qui la menace ? cela peut vous faire rire. Mais savez-vous ce qui a été dit aux électeurs en 20098, dans les circonscriptions de Kesrouan-Jbeil, du Metn, DE Bécharré et de Zghorta, bref dans les circonscriptions à majorité chrétienne ? On leur a dit : si vous votez pour le CPL, le Hezbollah aura la majorité et vous obligera à porter le tchador. Imaginez-vous que certains ont cru un tel mensonge ! Ya ammé, dans la banlieue sud et à Baalbeck-Hermel, nous n’avons pas imposé le port du Tchador, pourquoi le ferions-nous ailleurs ? Si les femmes veulent le mettre, tant mieux pour elles, mais nous n’imposons rien à personne. Vous voyez combien c’est ridicule. Hélas, c’est le niveau actuel du débat politique. Je voudrais à ce stade, réfléchir un peu avec vous. Je voudrais que chacun réfléchisse   et se demande en toute sincérité : les armes de la résistance ont-elles empêché la réalisation du plan pour l’électricité ? Jusqu’à 2005, ils prétendent que la présence syrienne a empêché toute grande réalisation. Mais à partir de 2005 et jusqu’à 2009, vous étiez tous présents, pourquoi n’avez-vous pas exécuté le plan pour l’électricité ?  Les armes de la résistance vous ont-elles empêché d’ouvrir la voie aux compagnies étrangères pour qu’elles investissent au Liban, à l’Est et à l’Ouest ? Les armes de la résistance vous ont-elles empêché de construire des barrages pour mieux profiter de l’eau ? N'est-ce pas vos maîtres, les Etats-Unis qui vous empêchent  de prendre des décisions de ce genre.  Est-ce les armes de la résistance qui ont adopté les politiques économiques et financières dramatiques  pendant 30 ans ? Aujourd’hui, ils s’en plaignent, alors que ce sont eux qui les ont prises. Est-ce les armes de la résistance  qui vous empêché de construire des ponts, des autoroutes, des raffineries, qui étaient proposées depuis des années alors que vous étiez tous au gouvernement ?  Est-ce les armes de la résistance qui ont protégé la fuite des capitaux à l’étranger, piochés dans les fonds des déposants ? Bon nombre d’entre vous dans les listes adverses ont fait fuir des capitaux vers l’étranger, avec l’aide des Américains. Car il est impossible de déposer des fonds au-delà d’un certain montant, dans les banques sans l’approbation des Américains ! Les Américains savent comment est dépensé le moindre dollar. Aujourd’hui, tout le monde parle de la restitution des fonds des déposants. Mais savez-vous qui peut le faire et ne le fait pas? Les Américains et leurs groupes au Liban. Les Américains connaissent les moindres détails. Ils peuvent mettre la main sur les fonds évacués et les ramener à leurs véritables propriétaires. Biden si fier de confisquer les fonds afghans et ceux des riches russes, peut ramener les fonds des déposants libanais. Vous, les alliés des  Américains qu’attendez-vous pour le lui demander ? Il n’y a aucun empêchement idéologique ou religieux à cela. Si vous êtes réellement soucieux du bien être de vos gens, faites-le ! Aujourd’hui, le plus grand drame dans le pays, c’est l’argent des déposants. Vous qui restez jour et nuit à l’ambassade américaine, faites quelque chose ! Vous qui avez formé vos listes à l’ambassade américaine et pris votre financement de là, vous qui servez le projet de l’ambassade américaine au Liban, demandez aux Américains de rendre seulement les fonds des déposants ! Mais les Américains ne le front pas, ni vous non plus ! Car l’objectif de tout cela, c’est d’humilier le peuple libanais. Il s’agit de faire pression sur lui et de l’humilier. Ce sont les Américains qui entravent l’électricité au Liban et les mensonges de l’ambassadrice et de l’ambassade sont apparus au grand jour. Ce sont les Américains qui empêchent les autres pays d’investir au Liban.

Aujourd’hui, votre combat, cher peuple du Liban,  c’est contre ceux qui vous ont affamés, qui vous ont privé de vos économies, qui ont encerclés, contre ceux qui appliquent l’agenda américain et son projet. Vous devez faire votre choix. Le plus étrange dans cette campagne, à part les armes de la résistance, c’est l’occupation iranienne. Montrez-nous où elle se trouve. Où sont les soldats iraniens ? Où sont les soldats des Gardiens de la Révolution ?  Il n’y en a pas.  Pourtant en général, l’occupation se traduit par des soldats sur le sol occupé. Au Liban, il n’y en a pas. Il n’y a même pas des fonctionnaires iraniens civils.  Vous savez qu’en Irak, l’ambassade américaine abrite des milliers. Combien y a-t-il de diplomates iraniens dans l’ambassade iranienne à Beyrouth ? Il y a peu d’Iraniens et le reste, ce sont des fonctionnaires libanais. Malgré cela, on parle d’occupation iranienne.  On accuse le Hezbollah d’être une colonie iranienne, une faction des Gardiens de la Révolution.  Nous avons entendu cela. Mais n’est-ce pas des propos ridicules ? Comme cela chacun peut nier la nationalité libanaise à qui il veut ? En tout cas, nous verrons demain le nombre de voix dans les élections. Nous verrons comment voteront les gens, en dépit de l’argent qui coule à flots. Je voudrais justement attirer l’attention sur le fait que certains proposent 100 ou 200 dollars et parfois 500 pour soit voter pour les listes rivales, soit tout simplement s’abstenir de voter. On lui prend la carte d’identité et on lui donne de l’argent. Il s’agit d’un grand test pour le peuple. Comment peut-on ainsi classer les Libanais. Qui décide qui est Libanais, nationaliste et souverain ?  Quelle est la position à l’égard des Etats qui se sont tenus aux côtés du Liban, comme la Syrie et l’Iran. Je veux parler de l’Iran puisqu’on parle d’occupation iranienne. L’Iran s’est tenu aux côtés du Liban, elle l’a aidé à libérer la terre, elle a contribué à la reconstruction après la guerre de juillet et tous les jours elle présente des offres d’aide. Elle nous demande ce que nous voulons : des centrales électriques, du gaz, du pétrole, des autoroutes, des ponts, elle est prête ! Et ceux qui empêchent qui que ce soit d’investir et de construire au Liban, ce sont les Américains ! Quand on est l’ami des Iraniens, on n’est plus Libanais, on devient une colonie iranienne, mais lorsqu’on est ami avec les Américains, qui pille, affame, complote, on devient nationaliste et souverainiste ? Je ne vais pas utiliser leur propre langage et leur donner les qualificatifs qu’ils utilisent contre nous.

En tout cas, chers frères et sœurs, nous avons entendu beaucoup de propos ridicules pendant cette campagne électorale. Pour vous faire sourire, je vais mentionner quelqu’un qui à Tripoli, qu’il ne faut pas voter pour la liste du Hezbollah parce qu’immédiatement, les quartiers de Kobbé et de Bab Tebbané, dans la ville seront remplis de Husseyniyé ! On a eu beau lui dire qu’il n’y a même pas de liste du Hezbollah à Tripoli, rien n’y fait. Y a-t-il plus ridicule que cela ? Est-ce possible que cela soit un programme électoral??? Mais ce qui est plus grave encore que le discours électoral ridicule, c’est le climat de haine qui est apparu et qui transparaît dans tous leurs discours et dans leurs propos. Ils en sont arrivés au point de faire de ce doigt le titre et l’essence de la bataille électorale. C’est le cas de certaines parties qui ont dit que le 15 mai, nous casserons ce doigt ! Mais quelle est l’histoire de ce doigt ?  Je sais qu’il énerve les Américains, les Israéliens et les takfiristes. Il énerve les ennemis du Liban. Pourquoi les dérange-t-il à ce point ?  J’ai vu des candidats dire en brandissant son doigt pour dire : je déteste ce doigt et il l’a répété à plusieurs reprises. Ce doigt devient une obsession et il crée à certains un problème psychologique. Quel est donc leur problème avec ce doigt ? Quelle est la valeur de ce doigt ? Mes chers amis, j’ai vécu parmi vous et vous me connaissez très bien. Je suis un homme ordinaire, ma famille est modeste. Je ne viens pas d’une famille aisée, ni féodale, ni politique. Tout cela vous le savez. La valeur de ce doigt c’est qu’il exprime vos propres doigts prêts à tirer, il exprime vos options politiques qui refusent l’humiliation, la reddition et la honte. C’est cela la valeur de ce doigt !

Ce doigt, lorsqu’il est levé et s’exprime, lorsqu’il compte sur Dieu Tout-Puissant, sur votre courage, sur votre présence, sur votre détermination, sur vois poignets, sur votre sang, votre honneur, votre appartenance, votre sincérité et votre loyauté, c’est pour cela qu’il les dérange et les énerve ! S’ils sont énervés par ce doigt c’est parce qu’en réalité, c’est vous qui les énervez et les dérangez. Vous les dérangez à cause de votre résistance, par votre engagement clair et définitif, par la clarté de votre vision, par votre patience et votre capacité à tenir. Ce qui les dérange c’est votre présence massive aujourd’hui. Elle a pourtant rempli de joie, soyez-en sûrs, tout le public et les partisans de la résistance et tous ceux qui croient dans la résistance au Liban et dans le monde. En même temps, cette présence a suscité la peur chez les Israéliens et elle a augmenté la haine et la rancœur dans les cœurs de ceux-là, où d’ailleurs il n’y a de place que pour ce genre de sentiments. J’ai même vu un député actuel, candidat dans la circonscription de Jbeil-Kesrouan, qui se considère comme une personne polie et cultivée qui a dit dans le feu de la campagne électoral : nous ne voulons pas seulement casser ce doigt, nous voulons aussi tordre le cou à celui à celui qui le brandit ! Je comprends que l’on veuille mobiliser les foules, surtout dans la circonscription de Jbeil-Kesrouan où ils s’enflamment encore plus qu’ailleurs. Mais que le discours électoral tombe aussi bas ?  Dire qu’ils ont aussi des candidats dans la circonscription de Baalbeck-Hermel, dans celle de Zahlé et dans celle de la Békaa Ouest-Rachaya. Je sais parfaitement qu’ils ne peuvent pas casser le doigt, ni tordre le cou, ni rien faire. Tout cela c’est beaucoup de bruit pour rien… Mais écoutez-moi. Mon nom figure sur les listes électorales à Basouriyé au Sud. Mais hélas, je ne peux pas me rendre au Sud pour voter. Finalement, il y a bel et bien une personne menacée par les Israéliens, qui a un problème avec eux et qui ne peut pas se rendre au Sud pour voter et plonger son doigt dans l’encre. Mes frères et sœurs, ce qui protège ce doigt pour qu’il reste brandi et fasse peur aux Israéliens, ce sont vois doigts trempés dans l’encre le 15 mai. Je sais que vous répondrez à l’appel, car vous n’avez jamais été avares de votre sang, de vos corps, de vos maisons, de votre argent, ni de tous les sacrifices possibles pour protéger la résistance et ses armes. Entre parenthèse, je voudrais dire que pour certains candidats, même chiites, il n’y a pas de problème avec Israël, tout cela a été inventé par le Hezbollah…C’est vous dire le niveau de leurs candidats !

Il ne vous sera donc pas difficile  d’adresser un message fort  à tous ceux qui complotent contre vous, contre votre résistance, contre votre présence , votre sécurité et votre avenir. Vous êtes les disciples de Prophète et de cet Imam qui, lorsqu’ils ont été menacés de mort et d’exode, n’ont jamais changé leur position et n’ont pas craint toutes les menaces possibles pour protéger leurs convictions.

Il vous est donc demandé le 15 mai d’aller voter, de signer et de tremper le doigt dans l’encre, pas dans le sang, car le sang il faut le garder pour protéger la patrie, et ses frontières, au Sud et à l’Est. Vous êtes les gardiens des portes et les gens du choix. Nous plaçons beaucoup d’espoirs en vous, vous tous que nous aimons, dans toutes les circonscriptions du pays. Ne soyez pas avares de vos voix pour la résistance et pour ses alliés, même dans les circonscriptions où elle n’a pas de candidats , votez pour ceux de nos alliés, qui nous sont chers. Ne soyez pas avares de vos voix avec eux. Le rendez-vous, c’est le 15 mai. Nous vous attendons et nous espérons que votre présence sera massive. C’est une nouvelle occasion de témoigner de votre fidélité, de votre sincérité et de votre loyauté. Allez en paix.

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