Ziad Nakhalé à AlAhed: Nous résisterons jusqu’à la chute de l’ennemi
Par Mostafa Awada
A la veille de la «Journée de la Terre», et deux mois avant l'anniversaire de la bataille de «l'Epée d’Al-Qods», le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique, Ziad Nakhalé a abordé lors d’une interview avec AlAhed la situation de la résistance palestinienne, le développement de ses capacités, l'escalade des opérations individuelles en Palestine occupée, la coordination avec l'axe de la résistance, la normalisation des relations des régimes arabes avec l’ennemi et la relation solide avec la République islamique d'Iran.
Le responsable palestinien a affirmé que les opérations à l’arme blanche et les autres opérations individuelles sont un des témoignages de la résistance du peuple palestinien et de l’état d’oppression dont souffre la Palestine.
En réponse à une question sur l’évaluation de l’état de la résistance palestinienne à l’heure actuelle, Nakhalé a affirmé que cette résistance est soumise à d’énormes pressions afin de la contenir, notant toutefois qu’elle n’a point cessé.
Il a rappelé que la bataille «Epée d’Al-Qods» a ouvert de nouveaux horizons devant le peuple palestinien et devant son entourage arabe.
Il a déploré dans ce contexte l’attitude de du voisinage arabe qui complote avec l’ennemi dans le but de contenir la résistance par tous les moyens dans le but de la cerner, tout en s’ouvrant davantage à l’ennemi israélien, au lieu de miser sur le peuple palestinien et sa détermination à lutter contre l’occupation israélienne.
Selon ses dires, les opérations palestiniennes aux armes blanches et les autres opérations individuelles, sont un des témoignages de la résistance du peuple palestinien contre l’ennemi sioniste, illustrant l’oppression dont souffre toute la Palestine.
Interrogé sur la possibilité de l’escalade des mouvements de lutte dans le quartier Cheikh Jarrah, il a expliqué que la présence de l’ennemi sur le territoire palestinien est toujours une cause de confrontation, ainsi que la poursuite des Palestiniens et le meurtre des jeunes sur tout le territoire, en plus de la saisie des terrains et de la démolition des demeures. Selon ses dires, ce sont des causes qui poussent les gens à la résistance qui est une obligation dans de tels cas. «Tant que l’occupation est là, la résistance est la réponse normale», a-t-il affirmé, notant qu’aucun peuple libre n’accepte l’occupation.
Concernant le comité national de défense des territoires occupés en 1948, annoncé récemment, il a expliqué que ce comité a été mis en place pour communiquer avec les Palestiniens des territoires occupés en 1948, et exprimer l’unité du peuple palestinien. «Nous sommes un peuple uni en face d’un seul ennemi», a-t-il affirmé.
Commentant les relations avec les autres factions palestiniennes, il a déploré un état de faiblesse qui affecte la performance politique et militaire. «L’attitude partisane prévaut toujours, en dépit des efforts pour sortir vers une vision plus large», a-t-il estimé.
«L’ambiguïté dans les programmes politiques palestiniens plonge les relations palestiniennes dans un état de confusion constante. Nous sommes toujours à la recherche d'un dénominateur commun, mais nos relations en tant que forces palestiniennes sont toujours régies par nos programmes de parti et nos petits intérêts», a-t-il expliqué.
S’exprimant sur la guerre en Ukraine, Nakhalé a indiqué que c’est une guerre mondiale dans tous le sens du terme, même si les Etats-Unis et les pays de l'OTAN ne participent pas directement militairement à cette guerre. «Ces derniers poussent de toutes leurs forces pour poursuivre cette guerre, et fournissent d'énormes forces militaires et du soutien économique à l'Ukraine face à la Russie. Les Etats-Unis ont provoqué cette guerre, préparant toutes les conditions, dans le but d'épuiser la Russie et de limiter son rôle international, qui a commencé à s'affirmer fortement ces dernières années. Mais je crois que ce qui résultera de la guerre changera le sens des relations internationales, imposera de nouvelles alliances autres que celles qui ont été arrangées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les relations et l'équilibre des forces prendront une forme différente de ce qu'ils étaient auparavant. Cependant, qui inquiète et effraie, c'est la situation du monde arabe et du monde islamique dans ces mutations», a-t-il expliqué.
En réponse à une question sur les capacités militaires du Jihad islamique, il a indiqué que La résistance compte avant tout sur le combattant palestinien et son giron populaire duquel elle tire la volonté de résister à l'occupation. «Vient ensuite le discours sur les capacités militaires, qui sont à l'origine des capacités modestes par rapport à ce que possède l'ennemi, mais on parie sur le combattant qui a un message, et ne craint rien ni personne que Dieu».
Le responsable palestinien a vertement critiqué la vague de la normalisation de certains pays arabes avec l’entité sioniste. Cette vague qui illustre, selon lui, la faiblesse et l’incapacité des arabes à agir.
Selon lui, l’entité sioniste est traité comme un «Etat régional essentiel», dont le Premier ministre, ayant les mains tachées par le sang palestinien, est partenaire dans le tracé des politiques de la région arabe.
D’autre part, il a évoqué les relations avec la République islamique de l’Iran, notant que cette dernière se tient aux côtés du peuple palestinien et le soutient par tous les moyens.
Il a affirmé que l’Iran paye un lourd tribut pour son soutien au peuple palestinien et supporte le blocus, les sanctions et les complots. Il a toutefois ajouté qu’en dépit de ces coûts, la position iranienne s’affermit davantage dans le soutien du peuple palestinien et sa résistance, alors que le régime arabe s’effondre devant l’ennemi sioniste et abandonne la Palestine et Al-Qods.
S’adressant enfin aux Palestiniens en territoire occupée à l’occasion de la Journée de la Terre, il a rappelé que cette journée est historique pour ce peuple et illustre sa volonté dans l’attachement à ses droits, quelles que soient les difficultés.
Il a ajouté que les manifestations palestiniennes en ce jour dans Al-Qods, la Cisjordanie, les territoires de 1948, dans la bande de Gaza et à l’étranger, prouvent la détermination du peuple palestinien à poursuivre la lutte.