Les Nations-Unies, la face hideuse de l’offensive contre le Yémen
Par AlAhed
Le programme alimentaire mondiale (PAM) entame cette année en offrant 250 mille sacs de farine périmée au Yémen, en une agression onusienne contre ce pays par des organisations qui ne cessent de remâcher leurs positions humanitaires, en harmonie totale avec la coalition de l’agression. De fait, si les Yéménites ne sont pas tués par les armes, ils mourront par la faim ou la maladie, dont une des causes essentielles est la pollution propagée par les cadeaux onusiens avariés.
Nous évoquons dans ce texte un pays contre lequel les forces de l'arrogance mondiale se sont unies. Il comprend actuellement, selon l’ONU, plus de 80% de la population éprouvant le besoin urgent des aides humanitaires et de la protection. Des millions souffrent même de la famine. Environ 2.3 million d’enfants âgés de moins de 5 ans souffrent de malnutrition grave, en plus de 53.2% d’enfants exposés à un retard de croissance dû à la malnutrition, tout comme les femmes allaitantes, les femmes enceintes et les personnes âgées.
A tous ces chiffres, s’ajoute la catastrophe de 4.730 millions de déplacés, menant une vie dure et très compliquée, manquant du minimum des conditions de survie, y compris 1.7 million d’enfants.
Ou en est l’ONU de toutes ces tragédies ?
Le porte-parole officiel du Haut conseil des affaires humanitaires, Talaat Chrabaji, a déploré à Al-Ahed, l’état des Nations-Unies.
Interviewé par AlAhed, il a exprimé son regret pour la chute professionnelle et morale de l’organisation des Nations-Unies, qui renonce à ses missions en vertu des principes de sa mise en place, notamment du principe de protéger les générations des suites des catastrophes et des guerres.
«La chute de l'ONU est apparue clairement dans son action en parfaite harmonie avec l'agression brutale et le siège injuste imposé à notre pays, alors qu’elle continue de parler de ses conséquences et effets humanitaires, sans identifier les causes réelles qui ont produit cette catastrophe, ou prendre des mesures pour l'arrêter et puis faire face à ses conséquences», a-t-il expliqué.
L’ONU prétend adopter des positions humanitaires, alors qu’elle combat l’homme au Yémen
Le porte-parole de l’instance yéménite a ajouté à AlAhed, qu’on constate un antagonisme flagrant dans la position de l’ONU, notant que cette dernière avait annoncé que le Yémen est secoué par la plus grave crise humanitaire de ce siècle, évoquant des millions de personnes au seuil de la mort en raison de la faim et de l’insécurité alimentaire, dont des personnes en pleine famine.
«Cette organisation ne cesse d’exprimer ses craintes et ses avertissements, et fait part de sa préoccupation constante face à cette situation humanitaire catastrophique, qui augmente les besoins et le nombre de victimes et d'affligés. Dans le même temps, elle prend des mesures qui ne cadrent pas avec la nature de ces craintes et avertissements, dont des décisions de réduction des aides, outre sa mauvaise gestion du dossier des secours, et les soupçons de corruption entourant ses transactions suspectes et répétées, liées à la fourniture d'aliments ou de médicaments périmés ou presque périmés, exposant de grandes quantités de produits à un transport ou un stockage médiocres, ou par la distribution d'aliments qui ne répondent pas aux normes minimales des standards. Parfois, cette organisation fournit des produits de faible qualité et de faible valeur nutritionnelle, sans commune mesure avec la nature des besoins des victimes menacées de famine, dont des millions qui souffrent de malnutrition sévère et aiguë», a-t-il expliqué.
Charbaji a évoqué le mauvais rôle de l’ONU partiale à l’égard de la coalition : «Certaines opérations de secours des Nations Unies manquent de normes d'impartialité. Elles sont marquées par la politisation, manquent d'indépendance ce qui a sapé la réputation des organisations et les a empêchées d'accomplir leurs tâches de la manière requise, tout en affaiblissant la confiance de nombreux donateurs. Ces derniers se sont donc abstenus de financer des opérations de secours au Yémen dans la période récente ou Ils ont réduit le volume de leurs dons, ce qui a eu un impact direct sur la réduction du volume des aides, comme fut le cas du Plan de réponse humanitaire pour le Yémen pour l'année 2021. Ce plan a reçu 58 % des besoins de financement, soit 1,6 milliard de dollars», a-t-il ajouté, notant que par conséquence, les agences de secours sont contraintes de réduire les programmes vitaux ou les clôturer».
«31 des 41 programmes majeurs des Nations Unies ont réduit ou complètement cessé la distribution des rations alimentaires, entrainant un déclin des programmes de santé, d'eau, de protection et autres», a-t-il rappelé.
Charbaji a ajouté que le Programme alimentaire mondial a réduit de la moitié les rations alimentaires pour 8,5 millions de personnes, réduisant de 3 millions le nombre de Yéménites recevant une aide mensuelle et privant des millions des cityens de l'obtention de leur droit de cette aide d'urgence.
Un fait qui a provoqué un fossé humanitaire croissant et l'ampleur des besoins parmi les Yéménites. Au lieu de 8 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire la première année de l'agression, on parle parlons aujourd'hui de près de 24 millions de personnes ayant besoin d'aide, soit plus de 80% de la population (18 millions d'entre eux ont besoin d'une aide urgente).
Les aides onusiennes politisées, non humanitaires
«L'aspect humanitaire et de secours au Yémen est devenu une carte de pression utilisée par les pays de la coalition quand ils le souhaitent. Dans ce contexte, le porte-parole officiel du haut Conseil des affaires humanitaires a rappelé avoir mis en garde, durant plusieurs réunions et déclarations médiatiques, des liens entre le dossier des secours et le dossier politique, ainsi que contre la politisation de l'aide humanitaire et de son exploitation pour faire passer des agendas et obtenir des avantages qu'ils n'ont pas pu obtenir par la force militaire. «La famine et le siège sont devenus des moyens de guerre, avec une couverture et un silence onusiens», a-t-il martelé.
Charbaji fait référence à la collaboration internationale avec la coalition d'agression : «La mauvaise attitude de l’ONU aux côtés de la coalition d'agression est apparue lors des avertissements américains et de certains responsables internationaux, qui ont lié le financement des opérations de secours à la cessation des opérations militaires, y compris les opérations de la côte ouest et de la libération de la ville de Maarib. Ces avertissements ont été une fois soulignés lorsqu'ils ont exprimé leurs craintes quant à l'ampleur croissante des besoins et du nombre de nécessiteux. Puis ils ont annoncé ouvertement et pris des mesures pratiques, traduites en décisions de réduction du volume de l'aide, à un moment où le nombre de personnes dans le besoin augmente dans les zones libérées, dans lesquelles nous menons des opérations de secours, qui sont désormais placées sous l'autorité du Conseil politique suprême».
Et d’ajouter : «Malgré ces faits, nous avons souligné la nécessité de séparer le dossier humanitaire du dossier politique, et de neutraliser les dossiers d'aide et de secours, des tentatives américaines et internationales d'exploitation».
L'ONU se nourrit de la crise yéménite... et donne des miettes au Yémen
Au Yémen, la réalité des Nations Unies est scandaleuse. Ses slogans sont brillants dans leur apparence, et ignobles dans leur contenu.
Selon le discours de Charbaji, «toutes ces situations exigent, conformément aux principes internationaux et aux normes humanitaires, de fournir des dons aux victimes et nécessiteux afin de les maintenir en vie, puis de les conduire au stade du rétablissement et de la sécurisation des moyens de subsistance. Cette aide doit répondre à leurs besoins, être de qualité et efficace, proportionnée à la nature des conditions dont ils souffrent. La nourriture fournie doit tenir compte en premier lieu de la valeur nutritionnelle. Les marchandises doivent être familières aux destinataires et doivent être conformes à leurs croyances et traditions culturelles, et d'une qualité appropriée qui correspond aux normes du pays hôte, à d'autres normes de qualité internationalement acceptées et aux exigences techniques et sanitaires».
«Cela ne se produit pas au Yémen, pas seulement dans le montant de l'aide rare et insuffisante qui n'est pas proportionnée à l'ampleur des besoins et à l'écart croissant. Mais aussi la nature de l'aide, et la conception de certains projets qui ne sont pas à la mesure des besoins des sinistrés. «Au vu de ces conditions catastrophiques, et des exigences et principes de conduite des opérations de secours, nous constatons que certaines organisations internationales ne respectent pas les normes et spécifications concernant les achats, les dates de production et de péremption, les modes de transport et de stockage conformes aux normes techniques et sanitaires».
«Nous ne parlons pas d'une petite quantité ou d'un incident accidentel qui s'est produit une fois. Nous parlons plutôt de milliers de tonnes de denrées alimentaires telles que la farine, les huiles, les légumes, les médicaments et les fournitures médicales qui ont été saisis soit périmés à la source ou proches de l'expiration, ou ont été endommagés en raison d'un transport et d'un stockage médiocres, alors que le supposé déséquilibre entre le coût de l'aide humanitaire et les dépenses administratives, ou comme on dit (dépenses de fonctionnement qui atteignent 50 à 70 % de le budget de certains projets), où les dépenses administratives, lorsqu'elles ne sont pas maîtrisées par des contrôles et des normes générales, sont considérées comme une porte d'entrée vers la falsification, le gaspillage et la corruption; Des faits que nous avions refusés».
«Nous avons travaillé avec des organisations et des donateurs pour réduire les dépenses en échange d'une augmentation du taux de prestations pour les nécessiteux, et nous avons amplement réussi. Nous essayons également de passer du stade des interventions d'urgence au stade de la récupération, du rétablissement et de la sécurité des moyens de subsistance, et de la transition vers le soutien et le financement de projets de développement à impact durable».
L'ONU et les organisations internationales agissent comme des services de renseignements, pas des secours, le Yémen en est témoin
Dans le discours de Talaat Charbaji, des faits font saigner le cœur, loin de toute prise de conscience internationale.
Le porte-parole officiel du haut Conseil des affaires humanitaires du gouvernement de salut national a évoqué l'une des pages noires des activités de l'ONU et des organisations internationales en disant : «Malheureusement, les rôles suspects de nombreuses organisations internationales ne sont plus cachés, non seulement au Yémen, mais aussi dans de nombreux pays du monde exposés à des catastrophes ou à des guerres, y compris les forces internationales de maintien de la paix.»
De nombreuses organisations ont été exposées à des scandales qui vont au-delà des tâches humanitaires et de secours, pour tenter d'induire en erreur l'opinion publique mondiale et de diffuser des informations trompeuses sur la réalité de la situation, en plus des rôles suspects en faveur des puissances internationales, comme l'espionnage et le travail de renseignement. Parfois, cela ne se limite pas à la simple collecte d'informations, mais la dépasse pour propager la division et la rivalité entre les Yéménites.
Bien sûr, il existe des organisations occidentales qui respectent leur mission, respectent leur conscience humaine et concentrent leur travail sur l'aide aux personnes sans autre but. Mais la liste de la mafia du secours s'allonge, et le bilan des trafiquants avec les souffrances des affligés est saturé ! Aucune exception n'est faite aux organisations bénévoles, aux organisations internationales ou aux organisations des Nations Unies.
«Au Yémen, nous ne tolérons pas ces transgressions. Des efforts énormes sont déployés par le Conseil représenté par ses organes constituants, y compris l'Intérieur, la Sécurité et le Renseignement, et des mesures fermes sont prises contre de tels abus conformément à la loi, allant jusqu'au retrait de la licence et la cessation des activités.»
Le Yémen, sur la voie de l'autosuffisance
Les Yéménites croyants savent bien en cette septième année d'agression, et le monde leur faisant défaut, qu'il vaut mieux de construire sa patrie sans supplier qui que ce soit. «Nous avons empêché que le dossier humanitaire soit exploité pour obtenir des gains politiques pour les pays de la coalition d'agression. Avec la grâce de Dieu et la sagesse des dirigeants et de Son Eminence, Sayed Abdel-Malak Badreddine Al-Houthi, le leader de la révolution, nous avons réussi dans une certaine mesure à gérer le dossier humanitaire, en dépit des accusations d'ingérence dans le travail des organisations internationales. Mais notre conviction est que ce que nous faisons est conforme aux exigences de l'intérêt national et n'entre pas en conflit avec les lois locales et internationales en matière d'organisation et de conduite des opérations de secours», a-t-il conclu.