La stratégie de Soleimani, le «cauchemar des États-Unis»
Par AlAhed
L'histoire n'est pas un être assez généreux qui accorde à la nation plus d'un seul Soleimani, à la fois.
Comme si cette histoire est économe, non avare, dans la mesure où la défaite de l’hégémonie américaine et la disparition d’ «Israël», ne nécessitent qu’un seul Soleimani.
Il est significatif, sur le plan historique, que la figure la plus mystérieuse devienne la plus célèbre et la plus connue. La vie dans l’ombre était sa seule cellule d'opération depuis l'an 2000, jusqu'en 2006, arrivant à la guerre cosmique contre la Syrie et celles qui ont suivi en Irak, au Yémen et à Gaza.
En Syrie, il a commencé à émerger à la lumière. Progressivement. Son nom est devenu le synonyme de la terreur sur les fronts. Ce fait à pousser les États-Unis à le considérer comme l’ennemi qui excelle dans sa mission : déchirer les cartes militaires du «Pentagone». Ces cartes visant à fusionner une géographie et à érafler une autre.
Cette impuissance sur le terrain a obligé les chambres noires américaines à diaboliser le général Qassem Soleimani, sur la scène arabe et islamique. Ainsi, la machine médiatique, alimentée par le pétrole et le gaz, s’est employée à défigurer cette stature, la considérant comme première responsable de la destruction et du meurtre, pour que certaines personnes jugent que le général est spécialisé dans le meurtre d'enfants et de femmes, qu’il ne pratique que la destruction des maisons, des marchés et d'hôpitaux comme si les États-Unis trouvaient du réconfort à altérer l’image du vainqueur et à l'assassiner moralement, après avoir échoué à suivre son rythme sur le terrain et en matière de stratégie.
Il semble que les États-Unis se sont rendu compte, trop tard, que l'assassinat moral n'a aucun effet, et que la stratégie de cet homme progresse, non entravée par les efforts visant à la diaboliser. La décision a été prise de se débarrasser de lui et de l'assassiner physiquement, peut-être qu'ils pourraient arrêter le saignement de leur projet, ou serait-ce une étape sur la voie du raccommodage des cartes, érodées par les démarches de Soleimani.
Les États-Unis ont alors commis leur crime, sur le sol irakien, en début de 2020.
Cependant, cet assassinat est survenu trop tard. Les premiers signes en furent l'insolence de Trump avant d'entrer dans la réunion du Conseil de sécurité nationale, proférant des menaces, lors du pilonnage iranien de la base américaine Ain-Al-Assad, et puis sa sortie au terme de la réunion, brisé, pour annoncer la fin des opérations, «sauf si l’Iran reprend le bombardement». Ce fait indiquait que les militaires s’étant entretenu avec Trump, lui ont fait état de la nature du pilonnage, de sa précision et de son intensité destructrice, lui expliquant que la riposte à l’intérieur de l’Iran sera un risque qui pourrait conduire à une perte américaine et à une sortie définitive de toute la région.
Quant à la large scène du conflit, les manifestations du retard étaient plus sévères, puisque «Israël» est désormais au milieu d'un champ de missiles. Cette entité, en tant que base américaine, n’est plus différente du reste des bases américaines dans toute la région. L’entité sioniste est dorénavant entourée de la mort de tous les côtés, alors que la présence américaine est soumise à une décision appropriée, au bon moment, et que les têtes des soldats américains sont prêtes à la cueillette. Les États-Unis ne sont plus en mesure de protéger leurs bases et n’ont que le choix de gagner du temps.
Dans la première nuit du nouvel an, Gaza était au rendez-vous avec un nouveau témoignage sur le grand retard dans la décision d'assassiner Soleimani : «Israël», doté des types d'armes les plus modernes et les plus destructrices, marqué de toutes les tendances agressives et de toute l’arrogance, a hésité pendant 14 heures, pour échapper à la riposte à deux missiles tirés à partir de Gaza sur les côtes de «Tel Aviv». L’entité sioniste s’est tenue partagée entre l’incapacité et les appréhensions.
14 heures et «Israël» suppliait le médiateur pour une riposte sans reparties, une riposte qui ne l'oblige pas à goûter la stratégie de Soleimani.
Et quand «Israël» a rassemblé tout son courage, il a bombardé des dunes de sable, ce qui a suscité la raillerie sur les réseaux sociaux. Une parodie de l'armée pour laquelle ils ont créé un «État», de l'armée qu'ils considéraient comme invincible, devancée par une Gaza assiégée, une plaine plate, surveillée 24 heures sur 24, depuis l’air, la terre et la mer, alors que les chefs de l'armée ennemie craignaient de prendre des risques : ils savent que Soleimani est toujours là.
Avant la stratégie de Soleimani, le souhait de Rabin était de se réveiller le matin sur la nouvelle selon laquelle la mer aurait engloutit Gaza. Après la stratégie de Soleimani, le souhait des dirigeants ennemis semble plus modeste. Ils désirent seulement qu'ils ne soient pas engloutis par la mer et sable de Gaza.
Comme si la commémoration du martyre du général Qassem Soleimani refusait de passer sans rappeler à l'ennemi que l'homme qu'ils ont tué pour réorganiser leurs cartes, les éparpille et les surveille toujours.
Ils attendent que l'histoire soit plus clémente envers eux ; que le général Qassem Soleimani et que sa ténacité envers eux dans sa vie, soit adoucie dans son martyre.