Les détenus administratifs palestiniens entament un boycott des tribunaux israéliens
Par AlAhed avec AA
Le Club des Prisonniers Palestiniens a annoncé que les prisonniers détenus administrativement dans les prisons israéliennes entament, dès samedi, un boycott des tribunaux israéliens, dans un geste collectif inédit.
Le Club (non-gouvernemental) a précisé dans un communiqué, rendu public vendredi, que cette démarche s'inscrit dans le cadre de leur lutte (les détenus) contre la politique de détention administrative.
Selon le Club des prisonniers, les détenus administratifs ont publié un communiqué déclarant : «nous avons pris une position nationale et collective, annonçant un boycott général, définitif et inédit de toutes les procédures judiciaires liées à la détention administrative, y compris le contrôle judiciaire, l'appel ou le recours à la Cour suprême».
Les détenus palestiniens ont ajouté : «nous ne ferons pas partie de cette comédie, dont le bénéficiaire en est l'occupation et ses services de sécurité, en particulier le service de renseignement du Shin Bet, à qui revient réellement la décision de maintenir l’état de détention».
Pour sa part, la directrice des médias du Club des prisonniers, Amani Sarahneh, a déclaré à l'AA que cette décision n'était pas la première du genre, mais qu'il y avait déjà eu des démarches de lutte de la part des détenus administratifs auprès des tribunaux israéliens.
La porte-parole du Club a souligné l'importance de cette démarche, en raison de ses répercussions au niveau national palestinien en ne reconnaissant pas les tribunaux fictifs israéliens, qui émergent dans la question de la détention administrative.
Et d’ajouter que l'étape s'inscrit dans le cadre de l'abandon de l'idée de reconnaître et de traiter avec des tribunaux fictifs, dans le cadre de la détention administrative. «Il n'est pas possible de décrire l'étendue du racisme et de l'injustice infligés au détenu palestinien, par les tribunaux israéliens», a-t-elle ajouté.
La détention administrative, une décision d'emprisonnement, sans jugement ni chef d’inculpation, sur ordre militaire israélien, pour une durée pouvant aller jusqu'à 6 mois, sous réserve de prolongation, pour le motif d’une menace à la sécurité.
«Israël» détient administrativement environ 500 détenus palestiniens, dont quatre mineurs et une femme, sur un total d’environ 4 600 prisonniers, selon le Club des prisonniers palestiniens.