Bahreïn exporte sa répression : le Liban, un modèle
Par AlAhed
Commentant la décision du ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Bassam Nawlaoui, d’expulser les membres de l’Association nationale islamique bahreïnie (Al-Wifak), l’activiste bahreïni Ali Al-Fayez, a indiqué à Al-Ahed, que cette décision est de nature politique, non basée sur des données légales.
«Il s'agit d'une tentative de chantage et d'exportation de la politique de répression et de persécution adoptée par les autorités bahreïnies», a-t-il dit.
Al-Fayez a rappelé que l’opposition bahreïnie avait organisé dans le passé des centaines de conférences, de mouvements de protestation et des conférences de presse, dans les pays occidentaux, ou dans des pays arabes et islamiques.
«La plupart des activités de l’opposition ont été tenus dans la capitale britannique, mais le gouvernement bahreïni n’a point osé adresser un message de condamnation au gouvernement de Londres», a-t-il expliqué.
Il a ajouté que l’opposition bahreïnie organisera une conférence de presse en face de l’ambassade de Bahreïn à Londres, en présence de députés britanniques et d’une élite de militants bahreïnis, en une démarche de défi aux pratiques des autorités, d’exercer le chantage contre le Liban.
Al-Fayez a souligné que la conférence de presse tenue la semaine dernière à Beyrouth par Al-Wefaq, est une activité normale, pacifique, en vertu des lois et des conventions internationales qui préservent la liberté d’opinion et d’expression.
Selon ses dires, les secrétariats d’État, américain et britannique, ainsi que le Conseil des droits de l’Homme et le rapport «Bassiouni», avaient évoqué les violations à Bahreïn et assené une forte frappe aux autorités bahreïnies.
«La démarche des autorités est une tentative lâche d’exercer le chantage, selon des ordres saoudiens, visant à exporter la politique de répression et de persécution», a-t-il martelé, notant que la décision du ministre libanais de l’Intérieur revêt une dimension politique, sans aucun fond légal.
«La conférence de presse organisée à Beyrouth est une activité normale, qui a exposé un rapport sur des abus, évoqués par des pays, des ministères des Affaires étrangères et des organisations», a-t-il expliqué, rappelant que ces activités se déroulent en occident, plus que dans les pays arabes.
Il a rappelé que la capitale libanaise avait toujours accueilli de telles activités politiques ou relatives au droit, notant que la démarche du ministre libanais n’est point en harmonie avec l’identité, l’histoire et le legs culturel du Liban, ce pays étant un giron pour la diversité, la liberté de l’expression et des mouvements de l’opposition.
«Cette décision ne représente pas le peuple libanais, qui y a réagi et l’a condamnée sur les médias sociaux», a-t-il affirmé.
«Ce chantage n'est dans l'intérêt de quiconque et sert les régimes de tyrannie et de dictature dans les mondes arabe et islamique», a conclu Al-Fayez.