Cuba: l’ONU demande la libération des prisonniers et appelle au dialogue
Par AlAhed avec AFP
La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet a demandé vendredi 16 juillet la libération urgente de toutes les personnes arrêtées lors de manifestations à Cuba, faisant part de sa préoccupation face «au recours excessif présumé à la force».
Cuba, où la population est confrontée à de graves pénuries aggravées par la crise économique qui frappe le pays, la pire en 30 ans, a été secouée le 11 juillet par des manifestations historiques, d’une ampleur inédite depuis la révolution de 1959.
«J’exhorte le gouvernement à répondre aux demandes des manifestants par le dialogue et à respecter et protéger pleinement les droits de tous les individus à la réunion pacifique et à la liberté d’opinion et d’expression», a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.
«Je regrette profondément la mort d’un manifestant dans le contexte des protestations à La Havane ; il est important qu’une enquête indépendante, transparente et efficace soit menée et que les responsables soient punis», a-t-elle ajouté.
Appel à la levée des sanctions
L’ancienne présidente du Chili a également réitéré «son appel à la levée des sanctions sectorielles unilatérales, compte tenu de leur impact négatif sur les droits humains, y compris le droit à la santé».
La Havane, sous sanctions américaines depuis 1962, a imputé les manifestations de mécontentement à Washington, qui poursuit une «politique d’étranglement économique pour provoquer des troubles sociaux».
Le gouvernement cubain a annoncé mercredi une première salve de mesures pour apaiser la population, en facilitant notamment l’entrée sur l’île d’aliments et médicaments.
Les mobilisations, dont certaines se sont poursuivies lundi, ont fait un mort et plus de 100 détenus, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.
« Je suis très préoccupée par le recours excessif présumé à la force contre des manifestants à Cuba et par l’arrestation d’un grand nombre de personnes, dont plusieurs journalistes », a souligné Michelle Bachelet.
« Il est particulièrement inquiétant que parmi eux se trouvent des personnes qui seraient détenues au secret et des personnes dont on ignore où elles se trouvent. Toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits doivent être libérées de toute urgence », a-t-elle ajouté.