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La santé humaine sous la menace du réchauffement climatique

La santé humaine sous la menace du réchauffement climatique
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Par AlAhed avec AFP

La santé de dizaines de millions de personnes sera fragilisée par la malnutrition, les sécheresses et les maladies liées au changement climatique dans les décennies à venir, alerte un projet de rapport des experts climat de l'Onu.

Beaucoup de ces effets sont déjà inévitables à court terme, préviennent les scientifiques du Giec dans ce rapport sur les impacts du réchauffement, qui doit être publié en 2022.

Alimentation:

Jusqu'à 80 millions de personnes supplémentaires seront menacées par la faim d'ici 2050, conséquence en cascade de mauvaises récoltes, d'une baisse de la valeur nutritive de certains produits et d'une envolée des prix.

«La santé humaine repose sur trois piliers: la nourriture, l'accès à l'eau et le logement. Or ils sont vulnérables et menacent de s'effondrer», analyse Maria Neira, directrice du Département de l'environnement, des changements climatiques et de la santé de l'Organisation mondiale de la Santé.

Le manque d'eau pourrait mettre en péril la riziculture dans 40% des régions productrices, alors que la production mondiale de maïs a déjà chuté de 4% depuis 1981 en raison du changement climatique, le mil et le sorgho de 20% et 15% respectivement.

La fréquence des mauvaises récoltes augmente régulièrement depuis 50 ans et la multiplication d'événements météo extrêmes touchera de plus en plus la production.

L'apport protéinique tiré du riz, du blé, de l'orge ou des pommes de terre devrait chuter entre 6% et 14%, des carences dont seront victimes 150 millions de personnes supplémentaires.

30% de hausse des prix de l'alimentaire

S'ajoutera la pression sur les terres liée à la demande croissante en biocarburants ou à la plantation d'arbres pour séquestrer le carbone.

Tous ces facteurs pousseront les prix à la hausse d'environ 30% d'ici 2050.

Ce qui placera plus de 180 millions d'habitants ayant de faibles revenus au bord de la malnutrition chronique.

Danger très inégalement réparti, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est concentrant 80% des personnes menacées.

Autre conséquence, plus de 10 millions de cas supplémentaires de malnutrition ou de rachitisme infantile sont attendus en Afrique ou en Asie d'ici 2050.

Les régions du monde «où les productions agricoles seront le plus affectées par le climat (...) sont aussi celles où les populations souffrent déjà de forts taux de malnutrition», relève Elizabeth Robinson, professeure d'économie environnementale à l'université britannique de Reading.

Eau:

Côté approvisionnement en eau, un peu plus de la moitié de la population mondiale est en situation d'insécurité.

Et près de 75% des approvisionnements en eaux souterraines - principale source d'eau potable pour 2,5 milliards d'humains - pourraient être impactés par le changement climatique d'ici 2050, alors que la fonte des glaciers a déjà «fortement affecté le cycle de l'eau» (cours d'eau, mers, évaporation, pluie) souligne le résumé exécutif de ce rapport de 4.000 pages.

Des phénomènes qui pourraient entraîner d'ici 2050 le déplacement de 30 à 140 millions de personnes en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique Latine et amputer le PIB mondial d'un demi-point.

Maladies:

Le réchauffement agrandit les territoires propices aux vecteurs de maladies, notamment les moustiques.

D'ici 2050 la moitié des habitants de la planète pourrait être exposée à la dengue, la fièvre jaune ou des virus comme zika.

Les ravages du paludisme ou de la maladie de Lyme vont s'amplifier et les décès liés aux diarrhées infantiles augmenter au moins jusqu'au milieu du siècle, malgré le développement socio-économique.

Les maladies liées à la qualité de l'air, notamment la pollution à l'ozone, typique des vagues de chaleur, vont aussi «substantiellement augmenter».

«Il y aura également des risques accrus de contamination de l'eau ou des aliments» par les toxines maritimes, avertit le rapport.

Systèmes de santé:

Les experts du Giec anticipent aussi des pressions sur les systèmes de santé, comme celles apparues pendant la pandémie du Covid-19, avec leurs «conséquences importantes et négatives pour les plus vulnérables».

«Le Covid a mis en évidence les lignes de fracture dans nos systèmes de santé», souligne Stephanie Tye, chercheure à l'ONG World Resources Institute, qui n'a pas participé à l'élaboration du rapport.

«Les effets du changement climatique mettront encore plus à l'épreuve les systèmes de santé, pour des périodes encore plus longues et de façons que nous n'appréhendons pas encore complètement».

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