Quatre mineurs sur le point d’être exécutés en Arabie saoudite, avertit une ONG
Par AlAhed avec sites web
L’Organisation euro-saoudienne des droits de l’homme (ESOHR) a affirmé qu’au moins quatre mineurs risquaient d’être exécutés en Arabie saoudite après l’application cette semaine de la peine de mort à un jeune homme pour des accusations contre lui qui remontent à la période où il avait moins de 18 ans.
«Selon ESOHR, il y a maintenant plus de 40 personnes qui risquent d’être exécutées et l’important maintenant est de sauver la vie de ces personnes. Parmi eux, quatre sont des mineurs», a déclaré le conseiller juridique de l’organisation, Taha Hajji, lors d’une conférence virtuelle tenue jeudi 17 juin.
L’ONG, qui lutte pour les droits humains en Arabie saoudite et basée à Berlin, n’a cité que le nom d’un des mineurs risquant d’être condamné à mort, mais sans mentionner l’identité des trois autres.
Il a assuré que le gouvernement saoudien «trompe» la communauté internationale en disant qu’il a exécuté Moustafa Al Darwich pour des crimes qu’il avait commis «quand il avait 19 ans» alors qu'«il peut être prouvé avec des documents officiels que ce n’est pas vrai.»
Il a en outre affirmé que «les seules preuves utilisées contre lui étaient des aveux (prises sous torture) et qu’il n’y a aucune preuve matérielle».
Moustafa Al Darwich avait été arrêté en 2015 et condamné à mort en 2018 après «un procès entaché de lacunes et basé sur des aveux obtenus sous la torture», selon différentes ONG qui ont dénoncé sa situation.
Cette décision intervient malgré le fait qu’en avril 2020 la fin de l’application de la peine de mort aux mineurs a été décrétée en Arabie Saoudite et que désormais ils seraient condamnés à un maximum de 10 ans de prison dans un centre de détention pour mineurs.
L’Arabie saoudite est en tête des pays qui appliquent davantage de condamnations à mort depuis plusieurs années, bien qu’elle ait réduit le nombre d’exécutions de 85 % en 2020 par rapport à l’année précédente, lorsque la peine de mort avait été appliquée à 184 détenus, selon les données du gouvernement.