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Sayed Nasrallah: «Le Hezbollah possède des alternatives et ne laissera pas le Liban sombrer dans la famine»

Sayed Nasrallah: «Le Hezbollah possède des alternatives et ne laissera pas le Liban sombrer dans la famine»
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Par AlAhed

Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours ce jeudi soir à l’occasion de la journée du blessé du Hezbollah. Voici les idées principales de son discours:

«Le jour de la naissance d’Abil Fadl al-Abbas a été baptisée «journée du blessé du Hezbollah». Lors de la bataille historique de Kerbala, al-Abbas a été amputé de ses mains et il a combattu jusqu’au dernier souffle. Il a refusé d’abandonner l’imam Hussein malgré les appels de ses oncles de ne pas l’accompagner en Irak. Le jour de la bataille de Kerbala il est parti chercher de l’eau de l’Euphrate aux enfants réfugiés dans leurs tentes, il a bravé tous les obstacles et les menaces et il est tombé ensuite en martyre. Dans la voie de la résistance, nos blessés qui sont beaucoup plus nombreux que nos martyrs, se sont identifiés à Aboul Fadl. Une fois blessés, ils prennent le temps nécessaire pour subir les soins et immédiatement lorsqu’ils se rétablissent, ils retournent au champ de la bataille. S’ils ne peuvent plus porter les armes en raison de leurs blessures, ils se dirigent aux fronts de combat pour rester auprès des combattants et remonter leur moral. Les blessés, tout comme les familles des martyrs, deviennent jour après jour plus conscients de la véracité de la voie qu’ils ont empruntée. Ils sont de plus en plus clairvoyants.

Sachez que toutes les guerres que nous avons menées contre les groupes takfiris au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen sont des guerres américaines par excellence. Les Américains déclenchent toutes ces guerres contre notre région pour provoquer l’effondrement de nos pays et faire d’Israël le paradis le plus sûr de la région.

Malgré la situation au Liban, on ne doit pas passer sous silence la dernière révélation faite hier par les médias yéménites. Ceux-ci ont diffusé un enregistrement sur l’intervention du responsable des renseignements américain auprès des autorités yéménites pour réclamer la libération du dirigeant d’al-Qaida au Yémen. C’est un exemple supplémentaire sur le soutien inconditionnel des Américains aux groupes terroristes.

Je consacrerai mon discours à la situation interne libanaise. Ce qui se passe est un problème qui remonte à la date de la genèse du Liban. Alors que les gens doivent faire preuve de retenue, et dompter leur colère, nous devons aussi réfléchir aux solutions et fixer un plafond que nous ne devons jamais atteindre. Notre plafond d’empêcher toute tentative d’entrainer le pays dans la guerre civile. Les ennemis ont déclenché la guerre civile en Irak, et ils ont essayé de faire de même en Iran. Il n’est pas permis à quiconque de déclencher la guerre civile au Liban, sachez que certains y œuvrent tous les jours.

  • Les Libanais possèdent les armes nécessaires à la guerre civile comme les kalachnikovs, les RPG et les mitrailleuses. Ce n’est pas vrai que le Hezbollah possède seul les armes. La guerre civile ne nécessite pas de missiles de longue ou de moyenne portée. Certaines parties étrangères poussent notre pays à une guerre pareille. A ce jour, la sagesse des Libanais a épargné au pays cette guerre.

On nous demande d’imposer nos solutions par la force des armes pour résoudre la crise économique ou former le gouvernement. Toutefois, la lutte contre la corruption ne passe pas par le recours aux armes.

Nous, Libanais, avons besoin de bien diagnostiquer le problème pour réussir à trouver les bonnes solutions. Nous devons traiter les véritables raisons de la crise. Certaines parties libanaises présentent au peuple les véritables raisons de la crise alors que d’autres ne sont pas sérieuses et lancent toute une campagne de règlement de compte politique au moment où la population souffre. Ainsi, elles pointent de doigt le président, une communauté déterminée et ne sont pas du tout préoccupées dans la recherche de la solution convenable. Nous sommes de la première catégorie qui est impliquée dans les efforts visant à trouver une solution efficace.  

  • Parmi les raisons de la crise on cite entre autres : les conflits politiques et confessionnels, le sabotage du secteur agricole et industriel, les guerres sionistes contre le Liban qui ont frappé de plein fouet l’économie, les guerres civiles, l’occupation israélienne des territoires au Sud. Malheureusement, certains essaient d’imputer la responsabilité de l’effondrement économique à la résistance, alors que les projets des guerres américaines dans la région comme en Syrie ont eu des répercussions fatales sur notre pays. Le Liban a été assiégé suite à la guerre en Syrie. Les réfugiés syriens sont toujours dans notre pays, le gel des fonds dans les banques, le blocage du secteur des investissements, les lacunes dans notre système politique comme dans le domaine de la lutte contre la corruption. A titre d’exemple, le bloc parlementaire de la résistance a proposé des projets de loi pour lever l’immunité sur certaines personnalités. La réponse était un rejet catégorique pour des raisons liées à l’équilibre confessionnel.

Certains s’attellent à accuser le Hezbollah d’être derrière la crise économique. Quel est le rapport des armes du Hezbollah avec tous les facteurs précités ? le Hezbollah a-t-il volé l’argent du pays ? est-ce lui qui a saboté le commerce avec la Syrie ? Est-ce lui qui s’est endetté et a accumulé les dettes sur le pays ? c’est de la pure injustice à notre égard.

Tant que le gaspillage et la corruption persistent, on ne trouvera point de solution. Tant que les secteurs agricoles et industriels resteront bloqués, aucune solution ne sera envisageable…

C’est vrai qu’il n’est pas correct de désespérer, ni de semer le désespoir dans les esprits, mais nous ne devons non plus diffuser des aspirations illusoires sur des solutions rapides et imminentes. Sans doute, cette situation est le fruit d’une mauvaise politique datant de dizaines de décennies.

Il ne faut pas non plus simplifier les choses, comme le fait de dire que la solution réside dans la formation du gouvernement. Oui, la solution commence par la formation du gouvernement, mais il existe toute une politique et des efforts qui doivent être faits comme la lutte contre la corruption, le gaspillage des fonds. Nous avons besoin de réformes administratives pour combler les lacunes dans notre système constitutionnel.

  • Au sujet de la formation du gouvernement, l’initiative française consistait à former un gouvernement de spécialistes. Sachez que le Hezbollah a accepté cette proposition. Si le lundi prochain, le premier ministre désigné propose une liste de ministres de spécialité non partisans, nous allons accepter…

La crise actuelle nécessite des projets rapides et rentables. Franchement, les dirigeants libanais craignent de signer des accords avec la chine et avec la Russie, par craintes des sanctions américaines.

Les Iraniens ont dit être prêts à nous vendre du fuel en livres libanaises, mais les Américains refusent et menacent d’imposer des sanctions sur la banque centrale. Les Américains veulent nous faire fléchir. Ils nous interdisent de recevoir des aides et refusent de nous aider. Nous avons donc besoin d’un gouvernement courageux qui puisse se diriger vers la Chine, la Russie, l’Iran et ailleurs, sinon le Liban mourra de faim. Je le dis et le répète : nous ne mourrons pas de faim mais telle est la politique adoptée par les Américains.

Sachez que le Fonds monétaire international ne présentera pas d’aides mais des dettes qui vont alourdir le fardeau de l’économie libanaise. Les prêts du FMI sont conditionnés par la hausse des prix des produits alimentaires, le taux de change et probablement l’expulsion d’un certain nombre de fonctionnaires de l’Etat…

Nous avons besoin d’un gouvernement qui puisse atténuer le poids de cette crise. Est-ce un gouvernement de spécialistes sera capable d’assumer ces responsabilités et de sauver le pays ? Au Premier ministre je lui demande clairement de se mettre d’accord avec les différentes forces politiques responsables de cet effondrement, que chacun de nous assume ses responsabilités. C’est le temps de passer à l’acte. Nous sommes d’accord pour la formation d’un gouvernement de spécialistes, mais il sera fragile et ne pourra pas faire grand-chose. Non, vaut mieux former un gouvernement politique où toutes les forces politiques travailleront de pair pour surmonter cette crise.

Que les responsables et les richissimes viennent aider leur population, ne cachez pas vos argents à l’étranger. Ne donnez pas vos fonds à l’Etat. Aidez vos gens en crise. Nous devons investir nos relations avec les pays et les grands commerçants pour aider notre peuple. J’avais proposé une offre pour demander aux Iraniens de nous approvisionner en fuel. Cette offre demeure valable à ce jour : Le Liban peut se procurer du combustible en livres libanaises, si l’Etat nous donne son accord nous serons prêts à travailler en ce sens. Quiconque a des relations avec des pays arabes ou autres doivent les investir. On ne doit pas rester les bras croisés.

Si le gouvernement n’est pas formé lundi prochain, nous serons face à deux choix :

- Réactiver le gouvernement actuel démissionnaire, on ne peut pas rester dans la situation actuelle. Aucun responsable dans le pays n’assume ses responsabilités. Le Premier ministre Hassan Diab est une personne patriotique et ne doit pas poser de conditions. Ta responsabilité morale et patriotique est de regrouper les ministres pour relancer l’action du gouvernement.

-  Rechercher une issue constitutionnelle dans laquelle nous prenons en compte l’équilibre confessionnel. Nous devons donc trouver une solution patriotique qui protège les droits de chaque communauté.

Au sujet de la hausse du taux de change : nous savons tous les raisons de la hausse du prix du dollar. Je le dis clairement : le gouverneur de la banque du Liban est responsable de cette hausse, et il est capable de fixer le taux de change dollar/livre libanaise. Ta responsabilité est de protéger la livre nationale et d’empêcher la hausse du taux de dollar. Si tu es incapable de le faire, informe l’opinion publique. Je sais que tu peux protéger la livre libanaise, et tu dois le faire. Sinon, quel sera l’intérêt de rester à ton poste ?

  • Le bocage des routes n’est pas une bonne solution pour exprimer la colère. Ce que vous faites pourra entrainer le pays dans une guerre civile. Toi qui coupes les routes, tu compliques les choses encore plus. Tu n’aides pas un pauvre ni un affamé à trouver sa nourriture. Vous devez donc chercher une solution parce qu’il s’agit d’un complot fomenté par certaines ambassades étrangères.

L’armée libanaise est appelée à ouvrir les routes sans tirer sur les gens. Donc, à ceux qui coupent les routes je vous demande de cesser cette mesure, parce que nous en avons marre. Nous sommes en contact avec les parties politiques qui se tiennent derrière cette décision. Si toutes les options citées sont bloquées, nous aurons recours à d’autres alternatives que je ne vais évoquer ultérieurement.

  • Enfin, en réponse à la campagne médiatique lancée contre les salariés du  Hezbollah qui touchent leurs salaires en dollars : sachez que 80% sont des jeunes de la force de la mobilisation qui sont des bénévoles, qui paient de leur argent de poche pour aller combattre aux fronts de combat. Pourquoi vous vous attaquez à nos salariés ? Il y a déjà un an, vous vous moquiez des 400 $ qu’ils touchaient. Maintenant pour des raisons extérieures, le dollar s’est envolé et leurs salaires ont connu une hausse considérable. Donc, ils peuvent payer leurs dettes, améliorer leur situation et aider leurs proches. Face à la crise actuelle, je lance une initiative à nos salariés : je vous propose de prélever une partie de vos salaires au profit d’une caisse qui sera consacrée à aider les familles les plus pauvres. Cet avis sera annoncé en détails à tous les départements du Hezbollah.  

Nous avons des choix et des options multiples, lorsque le pays sera face au véritable effondrement et à la famine, le Hezbollah ne gardera pas les bras croisés, et présentera la solution convenable. Je ne vais pas l’évoquer maintenant pour ne pas provoquer des polémiques non nécessaires.

 

 

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