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Joe Biden annonce le retour d’une Amérique «prête à guider le monde»

 Joe Biden annonce le retour d’une Amérique «prête à guider le monde»
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Par AlAhed avec AFP

Le président élu Joe Biden a annoncé mardi 24 novembre le «retour» d'une Amérique prête à mener sur la scène mondiale après les années Trump, en présentant l'équipe chevronnée qu'il a choisie pour piloter la diplomatie et la sécurité dans son futur gouvernement.

Sur une grande scène dans son fief de Wilmington, le démocrate de 78 ans a eu des mots pour chacun des six premiers grands noms désignés pour l'accompagner à son arrivée à la Maison Blanche, le 20 janvier. Avec en message clé le retour du multilatéralisme, contre-pied de «l'Amérique d'abord» (America First) prônée par Donald Trump. Et sa «détermination» à lutter contre le changement climatique. «C'est une équipe qui reflète le fait que l'Amérique est de retour, prête à guider le monde», a déclaré Joe Biden, accompagné de sa future vice-présidente Kamala Harris.

Cette première salve de nominations comprend plusieurs personnalités chevronnées ayant servi sous Barack Obama, comme Antony Blinken, futur chef de la diplomatie. «Nous ne pouvons pas résoudre seuls les problèmes du monde», a affirmé cet ex-numéro deux du département d'État. «Le multilatéralisme est de retour, la diplomatie est de retour», a renchéri la future ambassadrice américaine à l'Onu, Linda Thomas-Greenfield.

Signalant son engagement à lutter contre la «crise climatique», une «menace existentielle», le futur 46e président des États-Unis a créé un rôle d'émissaire spécial pour John Kerry. Cet ex-chef de la diplomatie avait lui-même signé, au nom des États-Unis, l'accord sur le climat négocié en 2015. Le président élu a promis de revenir dès le premier jour de son mandat dans l'accord de Paris et de parvenir à la neutralité carbone en 2050 aux États-Unis.

Disant vouloir donner une plus grande place aux femmes et aux minorités, l'ancien vice-président de Barack Obama a désigné le premier Hispanique à la tête de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, et la première femme à la tête des services de renseignement, Avril Haines. Le démocrate prévoit aussi, selon une source dans son entourage, de nommer au Trésor l'ancienne présidente de la Banque centrale Janet Yellen.

En choisissant ces personnalités qualifiées et habituées du pouvoir, Joe Biden signale un retour à une politique plus traditionnelle que celle de son prédécesseur Donald Trump, arrivé à Washington sur la promesse de rompre avec l'establishment. Le démocrate a pour autant rejeté l'idée qu'il ne faisait, avec son équipe, que rejouer un nouveau mandat Obama. «Nous faisons face à un monde totalement différent», a-t-il déclaré sur NBC, lors de sa première interview depuis l'élection. «Le président Trump a changé la donne. C'est devenu l'Amérique d'abord, ça a été l'Amérique seule.»

Après deux semaines d'un déni sans précédent dans l'histoire américaine, le président sortant a finalement donné lundi soir son feu vert à l'ouverture du processus de transition vers une administration Biden. Sans pour autant concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre. Le milliardaire républicain enchaîne pourtant les revers judiciaires et les camouflets dans les Etats-clés dont il mettait en doute les résultats. Après le Michigan lundi, la Pennsylvanie et le Nevada ont à leur tour certifié mardi la victoire de Joe Biden. Concrètement, ce feu vert débloque des fonds pour l'équipe Biden et lui ouvre la porte de l'administration Trump afin de se coordonner sur les sujets brûlants, comme la campagne de vaccination contre le Covid-19 à venir.

Joe Biden aura aussi enfin accès aux informations classées secret-défense, peut-être dès mercredi, a-t-il confié lors de sa première interview de président élu, accordée à NBC. Dans son entretien, le président élu a indiqué que la transition avait «déjà commencé». «Il n'y a pas eu de ressentiment jusqu'ici. Et je ne m'attends pas à ce qu'il y en ait», a-t-il ajouté. Le vieux routier de la politique a repris son image de rassembleur: «Je veux que ce pays soit uni». Et il a rappelé qu'il chercherait dès ses cent premiers jours à faire adopter une réforme de l'immigration pour régulariser quelque 11 millions de sans-papiers vivant aux États-Unis. Une tâche ardue si le Congrès reste en janvier divisé entre démocrates et républicains.

Au Pentagone, département d'État ou encore au ministère de la Santé, les responsables de l'administration Trump ont affiché mardi leur coopération. Non sans décocher, parfois, quelques flèches. «Plus de multilatéralisme juste pour pouvoir passer du temps avec leurs amis à des soirées cocktail? Cela n'est pas dans le meilleur intérêt des États-Unis», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, en affirmant que l'administration Trump s'était attachée à obtenir de «vrais résultats».

Apparaissant de plus en plus isolé dans sa tentative de nier la défaite, Donald Trump n'a pas eu un mot mardi pour l'élection lors de deux interventions publiques. Le 45e président américain s'est félicité du nouveau record de la Bourse de New York et des avancées vers un vaccin contre le Covid-19. Et il a, dans les jardins de la Maison Blanche comme sur Twitter, martelé son mot d'ordre: «L'Amérique d'abord!».

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