Venezuela: Maduro invite UE et ONU à envoyer des observateurs aux législatives
Par AlAhed avec AFP
Le gouvernement vénézuélien a annoncé mercredi avoir invité les Nations unies et l'Union européenne (UE) à envoyer des observateurs pour les élections législatives du 6 décembre.
«Je vous informe qu'hier (mardi) nous avons envoyé à Antonio Guterres et Josep Borrell une lettre concernant les garanties électorales générales convenues pour les prochaines élections législatives, (...) réitérant l'invitation des Nations unies et de l'Union européenne à participer en tant qu'observateurs», a déclaré le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, sur Twitter.
Antonio Guterres est le secrétaire général de l'ONU et Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE.
Cette invitation a eu lieu au lendemain de la grâce accordée par le chef de l'Etat Nicolas Maduro à une centaine d'opposants, dont des députés et des collaborateurs du chef de file de l'opposition Juan Guaido, pour «promouvoir la réconciliation nationale», à trois mois de ces législatives que l'opposition appelle à boycotter.
Le scrutin doit assurer le renouvellement du Parlement, seule institution aux mains de l'opposition.
Cette dernière juge que son organisation par le pouvoir chaviste est «frauduleuse».
Josep Borrell avait appelé début août à un report des élections législatives, considérant à l'époque que «les conditions d'un processus électoral transparent, inclusif, libre et équitable» n'existaient pas. Il estimait les garanties insuffisantes «pour que l'Union européenne puisse déployer une mission d'observation électorale».
Toutefois, Josep Borrell a déclaré mardi sur Twitter que «la libération d'un nombre important de prisonniers politiques et de députés persécutés au Venezuela est une bonne nouvelle et une condition sine qua non pour continuer à progresser dans l'organisation d'élections libres, inclusives et transparentes».
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, avait exprimé mardi sa satisfaction après la libération des 110 opposants, dont 50 sont considérés comme des «prisonniers politiques» par l'ONG locale Foro Penal.
Cependant, les Etats-Unis, parmi la soixantaine de pays qui reconnaissent à Juan Guaido le statut de «président intérimaire», estiment que les grâces intervenues lundi ne sont qu'un geste «purement symbolique».