Les chiites d’Al-Qatif commémorent l’Achoura dans un climat d’intimidation
Par AlAhed
Avec l'avènement du mois de Mouharram, les autorités saoudiennes renouvellent chaque année leurs agressions contre la célébration de l’Achoura.
Dans chaque saison de malheur, ces autorités saisissent la chance pour porter atteinte à ceux qui commémorent le martyr de l'Imam Hussein, dans toute la région Al-Charqia.
Les abus sont devenus un protocole annuel, un destin auquel doivent se soumettre les opprimés, sans contestation aucune.
Les citoyens de ces régions saoudiennes savent bien ce qui les attend durant les mois saints de Muharram et de Safar. Ils s'y préparent comme s'il n'y a avait point de menaces.
Cette année, ils prônent un slogan, citant l'Imam Hussein comme thème de la célébration de l’Achoura: «Acceptons le destin divin».
Par contre les autorités saoudiennes ont opté pour la multiplication des violations des libertés et des rites religieux.
Ces autorités s'ouvrent aux sionistes sous le prétexte du dialogue des religions, et intimident les adeptes d'Ahl El-Beit (famille du prophète Mohammad).
Les autorités ont ordonné aux ulémas de la cour et aux journalistes mercenaires de diffuser la terreur dans les âmes de ceux qui commémorent le martyr de l'Imam Hussein, menaçant ceux qui contredisent les conditions injustes imposées aux citoyens.
Qatif, un porte-voix de Hussein
Le régime saoudien a chargé plusieurs de ses partisans d'envoyer des texto, qui avertissent les citoyens de la région de renoncer aux directives officielles.
Des sources civiles d'Al-Qatif expliquent à Al-Ahed la nature de ces ordres. Elles affirment que les autorités ont interdit aux responsables de la commémoration de placer des haut-parleurs dans les Husseinias, ou même dans les demeures, limitant le niveau du son, interdisant également l'installation de points de contrôle visant à assurer la protection aux fidèles.
Selon les informations, les autorités n'ont point permis la fermeture des routes par des barrages lors de la récitation du Majles, considérant cette mesure comme une contravention qui nécessite une sanction.
Les autorités saoudiennes ont interdit aux citoyens d'organiser les festins dédiés à Achoura, et les ont contraints à distribuer les repas selon des accords avec des restaurants ou des boulangeries.
Parmi les ordres, des horaires qui limitent les moments de la lecture du récit Husseini, à une demi-heure au maximum, limitant également le nombre des participants à 50 personnes, dans les larges lieux.
Les restrictions imposées aux citoyens de Qatif englobent les noms des orateurs, qui doivent obtenir des permis au préalable du département des Awkafs, relevant du pouvoir, tout en interdisant la participation des jeunes de moins de 15 ans, ou les personnes âgées de plus de 65 ans.
De surcroit, les autorités ont banni les processions religieuses et la levée des drapeaux noirs liés à cette triste commémoration.
Les responsables saoudiens ont menacé tous ceux qui écrivent des expressions politiques ou qui organisent des campagnes de collecte de dons, arrivant même à les considérer comme des actes terroristes, évoquant ainsi les jeunes du mouvement de contestation pacifiques et les opposants.
Les sources affirment à Al-Ahed que les agents des services sécuritaires ont véhiculé dans les villages d'Al-Qatif et de Tarout, pour s'assurer de l'application des ordres, arrivant même à visiter les cimetières de Tarout où ils ont supervisé la levée de tout drapeau noir.
Les sources s'arrêtent sur l'ampleur de l'injustice exercée à l'égard des citoyens, s'interrogeant sur le lien entre les haut-parleurs, la levée des drapeaux noirs et le coronavirus.
Ces pratiques religieuses propagent-elles le coronavirus dans le royaume?, ont elles demandé.
Le régime veut que les chiites d'Al-Qatif effectuent leurs rites religieux dans un climat terroriste et d'intimidations, soutenu notamment par les personnes désignées de «Chiites du régime».
Cependant, les fils d'Al-Qatif réalisent bien que l'oppression ne durera pas. La commémoration de l’Achoura sera poursuivie en dépit des menaces, quelle que soit leur ampleur.
Al-Qatif demeurera toujours un porte-voix de Hussein, en refus de la tyrannie.