USA: Joe Biden appelle l’Amérique à tourner la page d’une «époque sombre»
Par AlAhed avec AFP
«Trop de colère, trop de peur, trop de divisions»: Joe Biden a appelé jeudi l'Amérique à se mobiliser dans les urnes pour mettre fin à «une époque sombre» en faisant de Donald Trump le président d'un seul mandat.
Couronnement d'une carrière politique entamée il y a près de 50 ans, l'ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a formellement accepté l'investiture du parti démocrate pour l'élection présidentielle du 3 novembre.
Plaidant, dans un discours rythmé et enlevé, pour une «Amérique généreuse et forte», il s'en est pris avec virulence à l'actuel locataire de la Maison Blanche, sans jamais prononcer son nom.
«Je vous le promets aujourd'hui: si vous me faites confiance et me confiez la présidence, je ferai ressortir le meilleur de nous, pas le pire. Je serai un allié de la lumière, pas des ténèbres».
Dans un discours ciselé d'une vingtaine de minutes, il a promis une rupture nette par rapport au milliardaire républicain sur la pandémie du Covid-19.
«Le président continue à nous dire que le virus va disparaître. Il continuer à espérer un miracle», a-t-il tempêté.
«Je vais lui apprendre quelque chose: il n'y aura pas de miracle», a-t-il ajouté, promettant la mise en place de sa stratégie nationale contre la pandémie du Covid-19 «au premier jour» de son mandat.
«Notre économie ne retrouvera jamais sa vigueur tant que nous n'aurons pas affronté ce virus», a-t-il martelé.
«Solidaire de nos alliés»
Promettant d'être «solidaire» des alliés de l'Amérique, il a estimé que «le temps des flirts avec les dictateurs» était révolu.
«Sous une présidence Biden, l'Amérique ne fermera pas les yeux si la Russie propose des primes sur les têtes des soldats américains. Et ne tolérera pas une ingérence étrangère» dans les élections, a-t-il poursuivi en promettant de défendre les «droits humains et la dignité».
Dans son discours, qui devait être suivi par des dizaines de millions d'Américains, ce vieux routier de la vie politique américaine a évoqué les drames personnels qui ont jalonné sa vie.
Suivant le discours à la télévision depuis la Maison Blanche, Donald Trump a réagi sur Twitter en temps réel: «En 47 ans, Joe n'a fait aucune des choses dont il parle. Il ne changera jamais, que des mots!».
A deux mois et demi de l'élection, les Américains interrogés par les sondeurs ont majoritairement perdu confiance en Donald Trump pour sa gestion du pays, en particulier de la pandémie de Covid-19.
Toute la semaine, c'est d'ailleurs l'angle qu'ont choisi les démocrates, qui ont peu parlé de leur programme, pour pilonner le président sortant.
Mercredi soir, le réquisitoire de Barack Obama contre son successeur fut le plus sévère qu'il ait prononcé en quatre ans.
«J'ai espéré, pour le bien de notre pays, que Donald Trump puisse montrer l'envie de prendre son rôle au sérieux, qu'il puisse ressentir le poids de la fonction. Mais il ne l'a jamais fait», a affirmé le premier président noir des Etats-Unis, et troisième ex-président démocrate à soutenir Joe Biden à la convention, après Bill Clinton et Jimmy Carter.
La candidate à la vice-présidence, Kamala Harris, a dénoncé dans son propre discours d'investiture mercredi «le chaos permanent, l'incompétence et la cruauté» du milliardaire.
«Nous méritons beaucoup mieux!», a aussi déclaré la sénatrice de Californie, 55 ans, qui pourrait le 3 novembre écrire un nouveau chapitre de l'histoire américaine en devenant la première femme à accéder à la vice-présidence.
Trump en Pennsylvanie
Sillonnant l'Amérique pour occuper le terrain, Donald Trump, 74 ans, s'est rendu jeudi en Pennsylvanie, à deux pas de la ville natale de Joe Biden, Scranton.
«La survie de notre pays est en jeu (...) Ces gens sont devenus fous», a-t-il lancé, dressant un tableau apocalyptique du pays si ses adversaires l'emportaient le 3 novembre.
«Si vous voulez vous représenter la vie sous une présidence Biden, imaginez les ruines fumantes de Minneapolis, l'anarchie violente de Portland et les trottoirs tachés de sang de Chicago dans toutes les villes d'Amérique», a-t-il ajouté.
Quant aux républicains, leur convention, largement virtuelle, aura lieu la semaine prochaine.
Donald Trump prononcera son discours jeudi soir, depuis la Maison Blanche.
Commentant le dernier jour de la grand-messe démocrate, Trump a été particulièrement virulent à l'issue de l'allocution du milliardaire Michael Bloomberg, qui a subi un échec cuisant lors des primaires démocrates en dépit de son trésor de guerre.
«Mini Mike tente un retour en suppliant les démocrates de lui faire une place. Ils l'ont traité comme un chien, et le feront toujours», a-t-il dit..