Après Portland, Trump promet d’envoyer des agents fédéraux dans d’autres villes démocrates
Par AFP
Donald Trump a menacé lundi 20 juillet d'envoyer des forces de l'ordre fédérales dans plusieurs grandes villes gouvernées par des démocrates, dont Chicago ou New York, après de premiers déploiements controversés à Portland dans le nord-ouest du pays.
«On va avoir plus de forces de l'ordre fédérales. À Portland, elles ont fait un travail fantastique, a déclaré à la presse le président américain en marge d'une rencontre à la Maison-Blanche avec des élus du Congrès. En trois jours, elles ont mis pleins d'anarchistes en prison».
Des agents fédéraux ont été déployés la semaine dernière dans cette ville de l'Oregon pour mettre un terme à des manifestations contre la violence policière et le racisme, entachées de violences. Les élus locaux - des démocrates - ont toutefois demandé le départ de ces forces fédérales, estimant que leur présence jetait de l'huile sur le feu au lieu de résoudre les problèmes.
Donald Trump, qui mise sur sa posture de fermeté pour décrocher un second mandat lors de la présidentielle du 3 novembre, accuse ces élus de laxisme et promet désormais d'étendre la recette à d'autres villes. «On ne va pas laisser tomber New York, Chicago, Philadelphie, Detroit et Baltimore», a-t-il déclaré, en accusant les élus de ces grandes villes d'être de «gauche radicale».
Évoquant une recrudescence des fusillades depuis le début du mois à Chicago, le milliardaire républicain a estimé que la situation dans la troisième métropole des États-unis était «pire qu'en Afghanistan», pays ravagé par des décennies de guerre. Et si son rival démocrate Joe Biden était élu à la Maison-Blanche, «cela deviendrait vrai pour l'ensemble du pays, a-t-il assené. Le pays irait en enfer !»
La gouverneure du Michigan, où se situe Detroit, a immédiatement dénoncé «une rhétorique haineuse». «Il n'y a aucune raison pour que le président envoie des troupes fédérales dans une ville où les gens demandent des réformes pacifiquement et respectueusement», a estimé Gretchen Whitmer dans un communiqué.
Depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis, les États-unis ont connu une vague de protestations d'une ampleur inédite depuis le mouvement de lutte pour les droits civiques dans les années 1960.
Même si la mobilisation se tasse, des manifestations sporadiques continuent dans plusieurs villes et donnent lieu parfois à des débordements. Depuis plusieurs semaines, Donald Trump met l'accent sur ces violences et délaisse les questions soulevées sur le racisme et les violences policières.