Bolton: Trump a donné son feu vert à Netanyahu pour qu’«Israël» attaque l’Iran
Par AlAhed avec Times of Israel
Dans une fuite du manuscrit de son prochain livre, l’ancien conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton a déclaré que le président américain Donald Trump avait donné au Premier ministre Benjamin Netanyahu le feu vert pour attaquer l’Iran.
Trump a déclaré à Bolton en juin 2017 qu’il avait déjà promis son soutien à une telle action israélienne lors de discussions directes avec Netanyahou, mais a demandé à Bolton de rappeler au Premier ministre israélien sa position, selon les extraits des mémoires de Bolton à la Maison Blanche, The Room Where it Happened.
Bolton écrit : «J’ai mis en garde Trump contre le gaspillage de capital politique dans une recherche insaisissable de solution au conflit israélo-arabe et j’ai fermement soutenu le déplacement de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem, la reconnaissant ainsi comme capitale d’Israël. Concernant l’Iran, j’ai insisté sur le fait qu’il devait continuer à se retirer de l’accord nucléaire et j’ai expliqué pourquoi l’utilisation de la force contre le programme nucléaire iranien pourrait être la seule solution durable.
«Dites à Bibi [Netanyahu] que s’il utilise la force, je le soutiendrai. Je lui ai déjà dit cela, mais dites-lui à nouveau », a dit Trump, sans que je ne l’y incite», poursuit Bolton.
L’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, un faucon concernant l’Iran, a également décrit les événements du G7 en août 2019, lorsque le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s’est rendu inopinément à Biarritz pour s’entretenir avec le président français Emmanuel Macron, et que des rumeurs ont circulé selon lesquelles Trump et le ministre iranien des Affaires étrangères allaient se rencontrer.
C’est une mesure à laquelle Bolton et «Israël» se sont fortement opposés. Mais non, selon Bolton, par le beau-fils du président américain Jared Kushner, qui, selon Bolton, a bloqué les appels téléphoniques de Netanyahou à Trump l’été dernier lorsque le Premier ministre israélien a voulu le persuader de ne pas participer à un sommet avec Zarif.
«Trump a demandé à [Mick] Mulvaney et Kushner ce qu’ils en pensaient. Mulvaney était d’accord avec moi, mais Kushner a dit qu’il voulait cette réunion parce qu’il n’y avait rien à perdre», a-t-il écrit.
Selon le récit de Bolton, Kushner a ensuite activement empêché Netanyahou de joindre Trump pour discuter de la question.
«Trump se plaignait souvent que les gens du monde entier voulaient lui parler, mais d’une manière ou d’une autre, ils n’y arrivaient pas. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait fini par réfléchir à l’ouverture de discussions avec l’Iran. Le ministre des Affaires étrangères de ce pays, Javad Zarif, a donné une série d’interviews à New York en disant que Trump voulait discuter».
«Au-delà de cela, le président iranien Hassan Rohani voulait dialoguer, Poutine voulait dialoguer, tout le monde voulait parler à Trump, mais quelqu’un l’en empêchait. Bien sûr, ni Poutine ni Rohani n’avaient fait d’effort pour nous contacter, et dans la mesure où Zarif et d’autres ont parlé aux médias, ils ont joué sur la vanité de Trump».
«Israël» ne peut pas mener une action militaire contre l’Iran seul
Bien que Washington ait donné à «Israël» le feu vert pour attaquer les installations nucléaires iraniennes, selon M. Bolton, le président russe Vladimir Poutine – qui est allié à l’Iran en Syrie, mais qui maintient également une coordination militaire avec «Israël» lors de ses frappes dans le pays contre les combattants soutenus par l’Iran – aurait été sceptique quant à la possibilité qu’«Israël» prenne des mesures contre Téhéran.
«Sur l’Iran, il s’est moqué de notre retrait de l’accord nucléaire, se demandant, maintenant que les Etats-Unis se sont retirés, ce qui se passerait si l’Iran se retirait ? Israël, a-t-il dit, ne peut pas mener une action militaire contre l’Iran seul car il n’a pas les ressources ou les capacités nécessaires, surtout si les Arabes s’unissent derrière l’Iran, ce qui serait absurde. J’ai répondu que l’Iran ne respectait pas l’accord, j’ai noté la connexion entre l’Iran et la Corée du Nord sur le réacteur en Syrie que les Israéliens avaient détruit en 2007, et j’ai dit que nous surveillions attentivement les preuves que les deux proliférateurs coopéraient en ce moment même », a écrit M. Bolton.
Netanyahou avait insisté auprès de Poutine pour obtenir une frontière permanente entre le Golan israélien et la Syrie, a écrit Bolton, se référant aux discussions du leader israélien lors de ses fréquents voyages à Moscou.
Poutine a clairement indiqué qu’il ne parlait que de « renforcer l’application des lignes de désengagement, et non de véritables ‘frontières », a-t-il rappelé.
Bolton a également évoqué les retombées de l’annonce surprise de M. Trump, de retirer les troupes américaines de Syrie en octobre 2019, ce à quoi «Israël» était fortement opposé. «L’ambassadeur d’Israël Ron Dermer m’a dit que c’était la pire journée qu’il avait connue jusqu’à présent dans l’administration Trump», a-t-il écrit.