noscript

Please Wait...

Deux députés aounistes qualifient "d’erreur" l’entente entre le Hezbollah et le CPL

Deux députés aounistes qualifient
folder_openWikileaks access_time depuis 13 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Wikileaks” la guerre de juillet ….. Journal Al-Akhbar 17 mars : deux députés du courant aouniste qualifient "d'erreur" l’entente actuelle entre le Hezbollah et le CPL, et Bassil supporte la résistance.
Après la guerre de Juillet 2006, la relation entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre s’est renforcée. Le parti estime que la position prise par le député Michel Aoun pendant la guerre est « une dette que nous  prendrons en considération jusqu’au Jour de la Résurrection».
Les télégrammes envoyés par l’ambassade américaine à Beyrouth durant le mois de juillet de la même année montrent qu’une partie des Aounistes n’étaient pas comme Aoun, leurs avis sur la guerre et la résistance étaient plus proches du bloc du 14 mars.
Avant le premier du mois d'août 2006, l’ambassadeur américain Jeffrey Feltman s’attendait à ce que le député Michel Aoun déclare la rupture avec le Hezbollah.
L’ambassadeur qui, à travers ses télégrammes, apparait comme un expert juré dans les affaires libanaises ne comptait pas seulement sur les souhaits.
Depuis le début de la guerre, la plupart de ceux qui s’ouvraient à  Feltman lui disaient que la popularité de Michel Aoun chez les Chrétiens est en baisse. La  plupart d'entre eux appartenaient aux forces du 14 Mars. Mais l'homme ne s’est pas basé sur une seule source politique, il a entendu des paroles similaires chez quelques Aounistes. Ceux-là  étaient des figures au sein du courant patriotique et sont proches d’Aoun. Ils ne se plaignaient pas devant l'ambassade américaine de la baisse de la popularité, mais leurs positions politiques étaient similaires et même identiques à celles  de la majorité des forces du 14 Mars pendant la guerre.
Ces Aounistes n’ont pas été accusés par l’ancienne opposition libanaise comme les forces du 14 mars. Ces accusations qui sont allées même jusqu’à la trahison. Leurs avis sont restés cachés derrière la position d’Aoun  partisan de la résistance. C’est la position qui a déçu Feltman lors de sa rencontre avec le président du Courant Patriotique Libre le 1er août 2006.
Ce qui suit est une présentation pour des documents délivrés par l’ambassade américaine à Beyrouth, dans lesquels nous trouvons les procès-verbaux des réunions tenues pendant la guerre de Juillet / Août 2006 entre des diplomates américains et trois leaders du Mouvement Patriotique Libre, ceux-ci sont les députés Ibrahim Kanaan et Farid el-Khazen, et le ministre Gebran Bassil.

Ibrahim Kanaan: Il faut contrer les tentatives du Hezbollah de contrôler le pays
Le deuxième jour de la guerre (document  06Beyrouth 2390 datant du 14 juillet 2006), un des diplomates politiques de l’ambassade américaine a rencontré le député Ibrahim Kanaan. Ce dernier a estimé que le partenariat entre le Courant Patriotique Libre et le Hezbollah était "une erreur". Il qualifie "d'insouciante" la capture des deux soldats israéliens le 12 juillet, estimant qu'elle menace de détruire la démocratie au Liban et à le faire retourner aux bras de la Syrie.  Selon Kanaan,  "un changement radical" peut sauver la situation. Ce député qui vient de la région du Metn dit qu’Aoun réalise "la délicatesse de la période", et il se peut qu’il devienne plus apte à conclure un "partenariat" avec le premier ministre Fouad Siniora.
Lors de sa discussion avec le diplomate américain, Kanaan confirme qu'il  pourra réussir à convaincre Aoun sur les avantages d'un tel  accord, ajoutant que le gouvernement d'union entre les 14 Mars et le Courant patriotique libre  empêchera le Hezbollah de contrôler l’autorité. Il est vrai qu’à l’intérieur des forces du 14 mars, et en particulier parmi ceux qui aspirent accéder à la présidence de la République,  il y a quelques-uns qui s'opposeraient à un accord similaire, mais Kanaan confirme «l'absence de tout autre moyen permettant de repousser les tentatives  du Hezbollah et l’empêcher de contrôler le Liban,  et par conséquent offrir le support aux plans régionaux de la Syrie et de l’Iran ».
Cinq jours après la première réunion (18 Juillet, 2006), un diplomate américain a rencontré de nouveau le député Kanaan (06BEIRUT2417). Ce dernier «justifiait» le discours  de Michel Aoun tenu la journée précédente durant lequel il avait déclaré qu' «Israël détruit le pays... brûle la terre... et détruit des zones vitales». Il dit que c'était  une question de «nécessité politique», appelant Washington à se concentrer sur les aspects liés à la souveraineté de l'Etat sur tout le territoire» dans le discours d'Aoun.
Lors de cette même réunion, Kanaan n'a plus parlé de son désir d'établir un «partenariat entre Aoun et Siniora». Il a remplacé ce désir en disant que la stratégie qui peut le mieux  fonctionner, c'est est le travail conjoint entre Aoun et le gouvernement Siniora pour parvenir à un cessez-le-feu. Selon l'écrivain de ce document américain, signé par M. Feltman, Kanaan «a fait allusion à l'influence de Gebran Bassile quand il a dit qu'Aoun écoute certains de ses conseillers plus que d'autres», mais  il a souligné que le général est ouvert sur tous les points de vue au sein du Courant Patriotique Libre, et qu'il «est conscient de la nécessité de faire un changement dans le chemin». Kanaan a déclaré qu'il était toujours prêt à faciliter ce changement.

Farid Khazen: J'ai conseillé une rupture totale des relations entre le Courant Patriotique Libre et le Hezbollah
Le collègue de Kanaan au sein du bloc du changement et de la réforme le député Farid Elias Khazen était lors de ses rencontres avec les diplomates américains plus critiques envers le Hezbollah de ses collègues. Le 13 Juillet 2006 (un document qui sera publié par le journal «Al-Akhbar» sur son site électronique plus tard), il a exprimé sa colère face aux «mensonges de Nasrallah, qui avait promis lors des séances du dialogue national garder la situation tranquille tout au long de la Ligne bleue». Selon Khazen, l'accord entre Aoun et le Hezbollah est devenu difficile à défendre. Dans un autre télégramme (06BEIRUT2390), Khazen, était plus prudent, il a contacté un diplomate américain (le 13 Juillet, 2006), disant que le Hezbollah s'est débarrassé de ses responsabilités envers le Liban, et a provoqué une «crise inutile» ayant des complications et des répercussions régionales. De plus, ce parti  «a utilisé des pouvoirs qui doivent être limités à l'Etat, et a exposé la sécurité du Liban à un grand risque». Dans le même appel, Khazen a critiqué «la majorité dirigée par Hariri», soulignant la nécessité d'arrêter le cycle de la tension avant d'endommager le pays.
Quatre jours après le contact téléphonique, Khazen a rencontré un diplomate de l'ambassade américaine à Beyrouth (06BEIRUT2417).  Lors de la réunion, Khazen a paru plus critique envers le Hezbollah, déclarant que les actes de ce dernier sont irresponsables et hypocrites. Ce député Aouniste a déclaré qu'il «a conseillé une rupture totale des relations entre le Courant Patriotique Libre et le Hezbollah». Comme son collègue Kanaan,  Khazen a souligné la nécessité d'établir un gouvernement d'unité nationale pour faire face aux défis, soulignant qu'Aoun est prêt à travailler avec le Premier ministre, Fouad Siniora."Ils conversent quotidiennement", affirme Khazen,  soulignant que même s'il n'existe pas encore une relation sérieuse entre eux, mais le cadre général de cette relation existe.
Selon ce député de la région de Keserwan, tout cessez-le-feu serait sans valeur, et conduira à l'instabilité et la reprise des hostilités, s'il n'inclut pas une feuille de route qui prévoit ce qui suit: l'échange immédiat des prisonniers, le déploiement de l'armée libanaise au sud jusqu' à la Ligne bleue, l'arrachement des armes lourdes du Hezbollah,(en particulier les missiles), et le «retour» des hameaux de Chebaa.
Sans la libération de Chebaa et des «deux ou trois soldats libanais», le Hezbollah pourra jouer «la feuille de la résistance». Sans cette feuille, ce parti va se transformer en une organisation politique normale, ou «s'annoncera comme un agent syro-iranien».
Mais l'écrivain de ce télégramme américain ne s'attendait pas à ce que "cet honorable  député" parle de la nécessité de «réduire» la capacité militaire du Hezbollah afin d'amener  ce parti à se diriger vers ceux qui lui paient en Iran pour leur dire qu'il a fait ce qu'il peut faire », et qu'il doit accepter les exigences de la «feuille de route». Il a de même demandé aux États-Unis d'exercer des pressions sur Israël a fin qu'elle ne bombarde pas les  groupements sunnites, chrétiens, et même les chiites, et se concentrer sur l'aile armée du Hezbollah.

Gebran Bassil: Ils ne doivent pas s'étonner, car Nasrallah avait affirmé lors des séances de dialogue qu'il "traitera" l'affaire des prisonniers
Les positions à huis clos du ministre Gebran Bassil  étaient absolument contradictoires à celles de ses collègues dans le Courant. Elles étaient peut-être plus solides dans la défense du Hezbollah, que celles qui apparaissaient en public. Le 13 Juillet 2006, il a déclaré devant un diplomate américain que le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, «a clairement averti les participants aux séances du dialogue depuis plus d'un mois du fait qu'il règlera la question des prisonniers libanais dans les prisons israéliennes». Par conséquent, «personne ne devrait être surpris» de ce qui s'est passé le 12 Juillet. Répondant à une question posée par le diplomate américain, Bassil a confirmé que «c'est le gouvernement de Siniora qui empêche le progrès du Liban et non pas le Hezbollah».
Quatre jours après la première réunion, Bassil a rencontré de nouveau un personnel diplomatique de l'ambassade américaine (06BEIRUT2417), et il a répété les mêmes positions. Il a défendu vigoureusement le document d'entente entre le CPL et le Hezbollah, disant que ses déclarations reflètent la position d'Aoun. Basil a souligné que le gouvernement du Siniora assume l'entière responsabilité dans ce conflit, parce qu'ils n'ont pas adopté l'option d'Aoun qui est allé vers une entente avec le Hezbollah.
Il semble que l'ambassadeur Feltman, n'était pas convaincu que Bassil exprimait l'opinion de Michel Aoun. Dans le même document, il a écrit dans son commentaire qu'il maintient un lien avec les conseillers d'Aoun, laissant  le «général seul» pour qu'il prenne son temps à réfléchir à ses anciennes et futures options.

Comments

//