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Première cérémonie d’hommage à George Floyd à Minneapolis, Donald Trump joue la fermeté

Première cérémonie d’hommage à George Floyd à Minneapolis, Donald Trump joue la fermeté
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Par AlAhed

Après une nuit plus calme dans le pays que les précédentes, une cérémonie à la mémoire de George Floyd a lieu jeudi à Minneapolis. Une large foule est attendue en début d’après-midi à l’université chrétienne de North Central pour rendre un premier hommage public à l’Afro-Américain de 46 ans, mort asphyxié le 25 mai lors de son interpellation par la police.

Le révérend Al Sharpton, figure du mouvement de défense des droits civiques, a déclaré : «C’était un être humain. Il avait une famille, il avait des rêves, il avait des espoirs.» Avant le début de la cérémonie, le révérend Jesse Jackson a prié devant le cercueil de George Floyd, suivi par la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar. Les représentantes Ilhan Omar, Sheila Jackson-Lee, Ayana Pressley et Joyce Beatty étaient présentes, ainsi que le gouverneur, Tim Walz et le maire de Minneapolis, Jacob Frey.

Une autre cérémonie à la mémoire de George Floyd est prévue samedi à Raeford, dans son Etat natal de Caroline du Nord, avant ses funérailles lundi à Houston, au Texas, où il a grandi avant de rejoindre Minneapolis, dans le nord du pays. La dernière cérémonie des obsèques, mardi, sera restreinte aux proches de l’ex-vigile.

Accusé par l’opposition démocrate d’avoir jeté de l’huile sur le feu en menaçant d’avoir recours à l’armée pour mater la rue, Donald Trump continue à vouloir se montrer ferme. «L’ORDRE PUBLIC !», a-t-il encore tweeté jeudi au petit matin en lettres capitales, ce qui sera certainement l’un des thèmes de sa campagne de réélection jusqu’à la présidentielle du 3 novembre. Pendant ce temps, les sénateurs démocrates ont marqué une pause de 8 minutes 46 dans l’enceinte du Capitole, en hommage à George Floyd.

Le spectre d’«acteurs étrangers» qui exacerbent «la violence»

Le ministre de la justice américain, Bill Barr, a déclaré jeudi que des «agents étrangers» cherchaient à «exacerber la violence» dans les manifestations organisées après la mort de George Floyd. Il n’a pas donné d’autres précisions. A ce jour, 51 personnes ont été arrêtées par les autorités fédérales en lien avec «des émeutes violentes», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse. Bill Barr a affirmé que des « agitateurs extrémistes » s’étaient « emparés » des manifestations, en ciblant notamment un groupe d’extrême gauche qu’il nomme «Antifa».

A ses côtés, le chef du FBI, Christopher Wray, a également évité d’accuser des pays. «Ces agents étrangers devraient savoir que nous observons tout cela de très près et sommes prêts à agir si nécessaire», a-t-il déclaré.

Dimanche le conseiller de Donald Trump pour la sécurité nationale, Robert O’Brien, avait mis en cause la Chine, l’Iran, dans une moindre mesure, la Russie, mais aussi le Zimbabwe parmi les «adversaires étrangers» qui comptaient utiliser cette «crise pour semer la discorde».

Les quatre policiers qui ont interpellé George Floyd le 25 mai sont dorénavant tous poursuivis par la justice. Et sa mort, lors de cette arrestation, a été requalifiée en meurtre, comme le réclamaient des centaines de milliers d’Américains qui manifestent depuis la semaine dernière, ont annoncé, mercredi 3 juin, les autorités.

Ces poursuites étaient au cœur des demandes des manifestants qui font entendre leur colère partout dans le pays. Pour le gouverneur du Minnesota, l’inculpation des quatre policiers est une occasion de «s’attaquer au problème du racisme institutionnalisé et de l’impunité» qui ont abouti à la mort de George Floyd. «C’est probablement notre dernière chance d’y remédier, en tant qu’Etat et nation», a-t-il dit.

Nouvelles manifestations massives

A Washington, un important dispositif policier a été une nouvelle fois déployé pour boucler l’accès à la Maison Blanche, même si les autorités ont dit s’attendre à des rassemblements pacifiques. Lundi soir, les abords de la Maison Blanche avaient été évacués manu militari pour permettre à Donald Trump de sortir dans la rue et poser avec un exemplaire de la Bible devant la petite église qui fait face au centre du pouvoir exécutif américain.

A New York, des manifestants ont rendu hommage à George Floyd en défilant à travers la ville.

A Los Angeles, le maire, Eric Garcetti, a accédé à une des principales revendications du mouvement Black Live Matters, qui organise la contestation : réduire le budget de la police pour investir dans des programmes sociaux et éducatifs à destination des communautés noires. Le maire démocrate a renoncé à augmenter le budget de la police l’an prochain et décidé d’allouer 250 millions de dollars à de tels programmes et a mis fin au couvre-feu. A San Francisco et San José, les couvre-feux ont été levés.

A Seattle (nord-ouest), les autorités locales avaient décidé de lever purement et simplement le couvre-feu.

Au total, la police a procédé ces derniers jours à près de 10 000 arrestations dans tout le pays, selon une estimation reprise par les médias américains.

Après les scènes de violence qui avaient émaillé la nuit précédente, le président Donald Trump avait menacé lundi de déployer l’armée « pour régler rapidement le problème », des propos immédiatement dénoncés par l’opposition.

En désaccord apparent avec Donald Trump, le secrétaire américain à la défense s’est lui-même dit mercredi opposé à l’idée de déployer les soldats dans les grandes villes. «Je ne suis pas favorable au décret de l’état d’insurrection», qui permettrait au milliardaire républicain de déployer des soldats d’active face à des citoyens américains, et non des réservistes de la garde nationale comme c’est actuellement le cas, a déclaré Mark Esper.

Trump s’en prends à Mattis

Le président américain s’est aussitôt déchaîné sur Twitter, qualifiant son ex-ministre de la défense qui avait démissionné Jim Mattis de «général le plus surestimé du monde» et de «chien fou». «Je suis content qu’il soit parti !», a insisté le locataire de la Maison Blanche.

Le milliardaire, qui vante les vertus viriles de l’ordre et de la «domination» depuis le début de cette crise, a par ailleurs démenti mercredi les informations selon lesquelles il avait été hâtivement mis à l’abri vendredi soir par le Secret Service dans un bunker sécurisé lors d’une manifestation devant sa résidence officielle.

Jim Mattis, est monté au créneau pour accuser le président de « diviser » l’Amérique. «De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n’essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d’essayer», avait écrit l’ancien général des marines.

 

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