Mort de George Floyd : de nouvelles manifestations malgré les menaces de Trump
Par AlAhed avec sites web
Le mouvement de colère contre le racisme et les brutalités policières s'est poursuivi mardi aux Etats-Unis, malgré les pillages, les affrontements avec la police et le ton martial de Donald Trump, déterminé à restaurer l'ordre en recourant si besoin à l'armée.
Après une autre nuit de troubles et d’affrontements avec la police, les manifestations se sont poursuivies, mardi 2 juin, aux Etats-Unis, pour dénoncer le racisme, les violences policières et les inégalités sociales.
A Washington, plusieurs milliers de personnes, dont la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, ont manifesté jusque tard dans la soirée, bravant le couvre-feu décrété par la municipalité à partir de 19H00. Les abords de la Maison Blanche ont été bloqués par des barrières de métal, empêchant toute confrontation directe avec les forces de l'ordre.
Hommage rendu à Houston
Au moins 60 000 personnes ont rendu hommage à George Floyd, l’Afro-Américain mort par asphyxie à Minneapolis (Minnesota), lors d’un rassemblement pacifique à Houston (Texas) où il a grandi et où il doit être enterré la semaine prochaine. «Nous voulons qu’ils sachent que George n’est pas mort en vain», a lancé le maire de la ville, Sylvester Turner.
«Je veux qu’on lui rende justice parce qu’il était bon, peu importe ce que les gens pensent, c’était quelqu’un de bien», a lancé en pleurs sa compagne, Roxie Washington, lors d’une conférence de presse à Minneapolis mardi.
Des manifestations dans le calme
Plusieurs milliers de personnes, dont la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, bravaient toujours pacifiquement le couvre-feu instauré à Washington. Les abords de la Maison Blanche étaient toutefois bloqués par des barrières, empêchant toute confrontation directe.
A Manhattan, plusieurs milliers de manifestants, noirs et blancs, se sont retrouvés pour protester pacifiquement près du siège de la police new-yorkaise, en scandant «George Floyd, George Floyd» ou encore «Black Lives Matter !» (« la vie des Noirs compte »), cri de ralliement contre les violences policières visant les Afro-Américains.
Une fusillade impliquant la police new-yorkaise a eu lieu à Brooklyn, a rapporté une chaîne de télévision locale affiliée à ABC, expliquant qu’au moins cinq personnes, dont deux officiers de police, avaient été blessées, et toutes transportées à l’hôpital.
A Los Angeles, plusieurs milliers de personnes ont sillonné Hollywood Boulevard, tandis que d’autres ont pris place devant le siège de la police de la ville, donnant lieu, en contraste aux tensions nocturnes, à des embrassades et des poignées de mains entre manifestants et policiers.
Le calme régnait également à Minneapolis, point de départ de cette nouvelle flambée de colère. Mais les troubles se sont propagés dans plus d’une centaine de villes des Etats-Unis, avec des milliers d’arrestations et plusieurs blessés dans les rangs des forces de l’ordre comme des manifestants. A Los Angeles, plus de 2 700 personnes ont été arrêtées pour refus d’obtempérer et violation du couvre-feu, a annoncé le chef de la police locale.
Le discours de Trump dénoncé
Le Pentagone a fait savoir dans un communiqué qu’il déplaçait 1 600 soldats dans la région de la capitale fédérale, mais pas dans Washington même, et que ceux-ci se trouvaient en état d’alerte « élevé » après les nuits de violences.
A New York, où plusieurs grands magasins de la célèbre Ve Avenue ont été pillés lundi soir, le couvre-feu a été avancé à 20 heures et prolongé jusqu’à dimanche. Des pillages «inexcusables», selon le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo. Tout en critiquant le maire et la police, il a refusé de mobiliser la garde nationale, comme l’ont fait d’autres villes et comme le réclame Donald Trump.
La maire de Washington, DC, Muriel Bowser, a, elle, protesté contre l’envoi des militaires «dans les rues américaines contre les Américains», une attaque reprise par de nombreux gouverneurs démocrates. Car la crise, dans un pays déjà extrêmement divisé, prend une tournure de plus en plus politique.
Le candidat démocrate de la présidentielle du 3 novembre, Joe Biden, a accusé mardi Donald Trump d’avoir «transformé [le] pays en un champ de bataille miné par de vieilles rancunes et de nouvelles peurs». Lors d’un déplacement à Philadelphie, il a promis de «guérir les blessures raciales qui meurtrissent notre pays depuis si longtemps».
L’ancien président républicain George W. Bush a, lui, déclaré qu’il était «temps pour l’Amérique d’examiner nos échecs tragiques».
«Floyd aux USA, Traoré en France»
Hommages à George Floyd à Paris et Bordeaux
A Paris et Bordeaux, des mobilisations ont eu lieu en solidarité avec George Floyd, Afro-Américain décédé lors de son interpellation. Certains manifestants dressent un parallèle avec la France, comme à Bondy où ils ont réclamé «justice pour Gabriel».
La vague de manifestations et d'émeutes qui parcourt les Etats-Unis depuis la mort de George Floyd le 25 mai a obtenu une résonance mondiale. En France, plusieurs mobilisations ont eu lieu le 1er juin.
A Paris, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade des Etats-Unis en hommage à George Floyd, malgré l'interdiction de tout regroupement de plus de dix individus due à la situation sanitaire. Chacun des manifestants tenait en outre une pancarte sur laquelle étaient écrits divers slogans tels que : «I can't breathe» («Je ne peux pas respirer», en français), en référence aux derniers mots prononcés par George Floyd avant de décéder lors de son interpellation.
«Nous sommes tous des George Floyd», «Floyd aux USA, [Adama] Traoré en France», «Le racisme nous étouffe» et «Justice pour George» étaient également visibles sur certaines pancartes.
Le rassemblement a toutefois été interrompu par les Brigades de répression de l'action violente motorisées (BRAV-M). Les protestataires ont quitté les lieux pacifiquement.
Au cours d'une autre mobilisation organisée à Bordeaux, les manifestants ont réclamé justice pour George Floyd, et dénoncé le racisme et les violences policières.