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Virus: optimisme avec le plan franco-allemand et l’espoir d’un vaccin, Trump prend de l’hydroxychloroquine

Virus: optimisme avec le plan franco-allemand et l’espoir d’un vaccin, Trump prend de l’hydroxychloroquine
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Par AlAhed avec AFP

Des signes d'optimisme ont émergé lundi dans la crise du Covid-19, avec la proposition commune entre Paris et Berlin d'un plan inédit de 500 milliards d'euros pour soutenir l'économie de l'Union européenne, et des résultats très préliminaires mais encourageants pour un vaccin expérimental.

Donald Trump a de son côté créé la surprise en révélant qu'il prenait, à titre préventif, de l'hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme dont l'efficacité contre le coronavirus n'a pas été démontrée.

La pandémie a déjà fait plus de 316.000 morts dans le monde et mis les grandes économies mondiales à genoux.

«Europe de la santé»

Après des semaines de tergiversations sur un sujet qui menaçait de fracturer l'Europe, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemand Angela Merkel ont ouvert la voie à une mutualisation des dettes en Europe pour faire face à la récession d'ampleur historique.

Ils ont proposé que la Commission européenne finance ce soutien à la relance en empruntant sur les marchés «au nom de l'UE», avant de reverser cet argent aux pays européens et «aux secteurs et régions les plus touchés».

La création d'une «Europe de la santé doit devenir notre priorité», a également souligné Emmanuel Macron, en évoquant notamment «des stocks communs de masques et de tests» et des «capacités d'achats communes et coordonnées pour les traitements et les vaccins».

Les marchés européens ont salué ces annonces avec des hausses spectaculaires: 5,6% à Francfort, 5,1% à Paris, 4,7% à Madrid, 4,29% à Londres, 3,26 à Milan.

«Les propositions franco-allemandes sont ambitieuses, ciblées et bienvenues», a réagi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.

Reste désormais au couple franco-allemand à convaincre l'ensemble des Etats membres de l'UE. L'Autriche a déjà demandé lundi soir que les aides de l'UE soient accordées sous forme de prêts, et non de subventions.

Espoirs d’un vaccin

Aux Etats-Unis, la société biotechnologique Moderna, l'une des plus avancées dans la course pour trouver un vaccin, a annoncé des résultats très préliminaires mais encourageants pour son vaccin expérimental chez huit volontaires, avant des essais à grande échelle prévus en juillet.

Donald Trump s'est réjoui des avancées de la jeune société, dans laquelle le gouvernement américain a investi près de 500 millions de dollars.

Pays le plus endeuillé selon les bilans officiels, les Etats-Unis ont franchi lundi la barre des 90.000 décès et des 1,5 million de cas recensés de Covid-19.

Hydroxychloroquine pour Trump

A la surprise générale, le président américain a d'autre part révélé qu'il prenait depuis une semaine et demie de l'hydroxychloroquine, un médicament dont certains experts mettent en garde contre les effets secondaires.

«Vous connaissez l'expression: qu'est-ce que vous avez à perdre?», a-t-il déclaré à des journalistes, tout en soulignant n'avoir «aucun symptôme» du Covid-19 et que tous ses tests étaient jusqu'ici négatifs.

En pleine rivalité américano-européenne sur un futur vaccin, le président chinois Xi Jinping a de son côté assuré qu'un éventuel vaccin chinois contre le coronavirus serait un «bien public mondial», au premier jour de l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé.

Stratégies divergentes

Le monde paye au «prix fort» les stratégies divergentes face à la pandémie, a jugé à Genève le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, en ouverture de cette réunion, à laquelle prennent part, jusqu'à mardi, 194 pays par visioconférence.

Malgré l'escalade des tensions entre Washington et Pékin, les participants espèrent adopter par consensus une résolution portée par l'UE et demandant un «processus d'évaluation» des mesures prises par l'organisation face à la pandémie.

Mais le ton est encore monté, Donald Trump accusant l'OMS d'être «une marionnette de la Chine» et son ministre de la Santé, Alex Azar, affirmant que son «échec» face à la pandémie de Covid-19 avait «coûté de nombreuses vies».

Enquête «indépendante»

Se disant mécontent, le président américain est toutefois resté évasif sur l'avenir de la contribution américaine à cette organisation, dont il avait annoncé la suspension mi-avril,.

Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, très critiqué par certains pays, a promis de lancer une enquête «indépendante» sur la réponse de l'agence et de ses Etats membres, «le plus tôt possible au moment approprié».

Dans l'attente d'un traitement, le monde s'efforce de relancer des économies asphyxiées, même si le coronavirus progresse, notamment au Brésil, en Inde ou en Afrique du Sud, et que rôde le spectre d'une deuxième vague.

Retour à l'usine

Si les autorités russes assurent avoir réussi à «arrêter la croissance» des nouvelles infections dans le deuxième pays dans le monde en nombre de cas détectés, la situation y reste très variable. Au Daguestan, république pauvre du Caucase, les autorités ont ainsi admis des centaines de morts probablement des suites du Covid-19.

Troisième économie mondiale, le Japon a confirmé lundi être entré à son tour en récession et annoncé la fermeture de l'emblématique Mont Fuji aux randonneurs.

«Espressos» de retour en terrasse en Italie, réouverture de l'Acropole à Athènes: En Europe, où les pays les plus touchés -- Italie et Espagne -- ont vu leur bilan quotidien passer sous le seuil des 100 morts pour la première fois en deux mois, la nouvelle étape de son déconfinement se poursuit.

A Rome, dans le premier pays à avoir adopté un confinement total de sa population, les habitants ne boudaient pas leur plaisir de voir rouvrir commerces, cafés et terrasses.

Raimondo Ricci, le patron du San Eustachio Il Caffe, houspillait en plaisantant son serveur, après plus de deux mois d'inactivité: «Il ne sait plus ce qu'il fait!».

Autre ambiance aux Etats-Unis près de Detroit, berceau de l'automobile. Masques et lunettes de sécurité, contrôle des températures et nouvelles distances de sécurité sur les lignes de montage: des ouvriers ont repris lundi le chemin des usines.

«Imaginez, perdre trois enfants»

Partout, des mesures de distanciation sociale sont en vigueur pour tenter d'éviter un rebond de la maladie.

L'Inde a elle prolongé jusqu'à fin mai les mesures de confinement. Le pays de 1,3 milliard d'habitants enregistre sa plus forte augmentation du nombre de cas quotidiens depuis le début de la crise mais les autorités ont évoqué des assouplissements pour «faciliter les activités économiques».

Le Brésil est lui devenu le troisième pays en terme de contaminations (254.220) et 16.792 morts, sixième bilan mondial, vraisemblablement très en dessous de la réalité, selon des experts.

«Je n'aurais jamais imaginé que ça pourrait arriver à ma famille: imaginez, perdre trois enfants», a déclaré à l'AFP la Brésilienne Maria Nunes Sinimbu, 76 ans, qui a vu mourir au total cinq membres de sa famille.

Du Portugal à l'Azerbaïdjan en passant par le Danemark ou l'Allemagne, plusieurs autres pays ont avancé dans le déconfinement.

En revanche, le confinement va rester en vigueur en Turquie pour toute la durée de l'Aïd el-Fitr, la fête qui marquera la fin du ramadan.

Des mesures semblables ont été prises en Syrie, qui n'organisera pas de prières collectives, et dans d'autres pays à majorité musulmane comme l'Egypte ou l'Algérie.

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