Sayed Nasrallah: «En ce mois du ramadan, il est primordial de donner aux gens en besoin de la nourriture»

Par AlAhed

A l’occasion du début du mois du jeûne de ramadan, le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a prononcé une allocution télévisée, dont nous vous présentons les idées essentielles :

«Que la paix de Dieu soit sur vous. Je vous félicite avant tout pour le début du mois sacré du ramadan… Nous devons connaitre la valeur et l’importance de ce mois béni. La connaissance est la clé de tout. C’est Dieu et son Messager qui nous révèlent la valeur de ce mois, à travers les versets coraniques et le discours tenu par le prophète Mohammad. Il nous décrit le mois de ramadan comme étant le mois de Dieu qui nous apporte la bénédiction et la miséricorde. C’est la période durant laquelle le Coran a été envoyé au Prophète. Les bonnes actions sont multipliées et les péchés sont pardonnés avec nos efforts. En ce mois, les portes du paradis sont ouvertes alors que celles de l’Enfer sont fermées. La prière et la récitation du Coran sont des actes d’une importance primordiale…

Je voudrais parler ensuite du jeûne qui constitue l’un des actes d’adoration primordiaux. Lorsque Dieu nous a ordonné de jeuner, en fait, Il nous a honorés.

Le jeûne est un acte qui a de nombreux bénéfices sur nous-mêmes. Parmi eux, le plus important est la patience. Pour jeûner, nous avons besoin de la patience. Dans cette vie, tout nécessite de la patience : pour une vie sereine, nous devons patienter. Pour atteindre nos objectifs, pour vaincre dans les champs de bataille, nous devons patienter.

Aujourd’hui, la lutte contre le coronavirus nécessite de la patience. Au Liban, nous avons réussi à contrecarrer l’expansion de la pandémie grâce au respect des mesures de confinement. Ceci demande de la patience. Donc, avec de la patience, nous pouvons vaincre le coronavirus, l’ennemi israélien et nos problèmes personnels. La patience est la clé de toute victoire.

Cette patience peut être renforcée grâce au jeûne, cet exercice annuel qui nous donne de la force mais aussi des récompenses.

Il faut alors respecter cet acte d’adoration et l’exercer en ce mois-ci. Il faut accorder de la priorité au jeûne et soigner notre jeûne.

Ces derniers jours, une série de fatwas ont été décrétées au sujet de la rupture du jeûne en raison du coronavirus. Il faut tenir à appliquer cet acte d’adoration à la lettre, sauf lorsqu’il existe des cas critiques comme quand on parle de maladies. Même ceux qui ne peuvent pas jeûner pour des raisons légitimes, ils ne sont pas autorisés à manger en public. Il faut appliquer cet acte de jeûne pour en tirer les profits nécessaires.

Le troisième titre de mon discours est celui de donner à manger aux autres. Vous connaissez bien les hadiths qui évoquent l’importance d’inviter les gens à manger et les bienfaits d’un acte pareil en termes du pardon de nos péchés. Le Coran révèle aussi l’importance de donner de la nourriture aux gens. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la sécurité alimentaire, l’a déjà évoqué le Messager de Dieu il y a un millier d’années. Donc, présenter aux gens de la nourriture est une échéance cruciale, parce qu’il existe des gens qui cherchent de quoi manger pour survivre. Le spectre de la famine plane dans plusieurs pays du monde. Dans certains cas, il devient obligatoire de présenter aux gens de la nourriture, surtout lorsqu’ils sont en danger de mourir.

En ce mois de ramadan, ceci se traduit par la rupture du jeûne. Il est important donc d’accueillir nos proches, nos voisins et nos connaissances pour rompre le jeûne. Bon, cette année il faut respecter les mesures de confinement. Mais il faut trouver une issue pour pouvoir présenter de quoi manger aux jeuneurs. On peut par exemple contribuer avec les restaurants pour présenter de la nourriture aux gens. Ou bien, on peut donner des aides alimentaires à des familles en besoin. Ceci renferme de nombreux bienfaits et de bonnes actions.

Je voudrais souligner quelques points :

Nous avons besoin de cette culture, non seulement en raison du coronavirus. En général, nos populations ont besoin des aides alimentaires parce que les conditions sociales sont difficiles. Il faut aider nos proches et nos voisins, parce que nous connaissons leur situation financière. Dans les villages, c’est facile pour nous de savoir qui est dans le besoin. Malheureusement dans les villes ce n’est pas le cas, il faut trouver la solution à ce problème.

De toute façon, quand on veut fournir des aides alimentaires à des familles en besoin, il ne faut pas les filmer ni poser avec elles. Pas besoin de garder des photos dans les archives. Il ne faut pas provoquer la honte à ces familles. Ceci s’oppose au principe des aides par amour à Dieu. De plus, une ou deux personnes suffisent pour présenter des aides aux familles pauvres. Sinon, cet acte ne sera pas récompensé dans l’au-delà. Il est important de préserver la dignité des gens.

Enfin, je conclus par rappeler à l’Etat ses responsabilités d’assurer la sécurité alimentaire, mais si l’Etat est absent, il revient aux gens de s’entraider.

Dernier point à ce sujet : malheureusement, ce mois de jeûne, d’adoration, de la prière, du repentir, du rapprochement à Dieu, et du jugement de soi-même, est devenu le mois des feuilletons.

Nous devons donner de la priorité aux actes d’adoration en ce mois. Il semble que les mesures de confinement se poursuivront. Les familles veilleront ainsi les nuits du ramadan dans leurs maisons et non pas dans les mosquées. Nous espérons que la pandémie du coronavirus deviendra une occasion pour améliorer notre mode de vie à tous les plans.

Que la paix de Dieu soit sur vous.