Les Brigades du Hezbollah en Irak répondent aux menaces US: leur sortie de l’ouest de l’Asie en sera le prix
Par Zeinab Daher
La crise du coronavirus qui frappe le monde n'a point empêché les Etats-Unis de poursuivre ses offensives. Des rapports font état de l'intention de Washington de cibler les postes du Hached Al-Chaabi en Irak dans plusieurs régions. Ces informations sont accompagnées d'autres sur le déploiement du système Patriot dans le pays, sans la permission du gouvernement irakien.
AlAhed a interviewé le porte-parole du Hezbollah en Irak, Mohammad Mohyi, qui a affirmé que les factions de la résistance sont prêtes à la confrontation.
Voici le texte de l'interview:
*Les rapports sur l'envoi de forces américaines et du système de défense Patriot en Irak, sont-ils un indice sur une frappe américaine imminente? Quelle est votre riposte à ces démarches?
La plupart des mouvements américains aujourd'hui sont liés à des données précédentes, dont la hausse du rythme de la confrontation avec les forces américaines en Irak et l'augmentation du refus populaire de cette présence. Ainsi, ces mouvements sont une tentative pour imposer la volonté américaine par encouragement ou intimidation, par la guerre psychologique, par des mouvements sur le terrain ou par les complots, ou des tentatives de frappes contre les factions de la résistance et leurs chefs et certaines personnalités nationales ou sécuritaires qui s'opposent aux plans américains.
Nous abordons ces mouvements avec sérieux et ne disons pas que les forces se retirent de certains lieux, mais les considérons comme des retraits par tactique, dans le but de protéger les forces américaines si elles entreprennent un nouvel acte criminel.
Dans l'un de nos communiqués, nous avions évoqué l'intention des forces américaines d'effectuer une descente sur les postes des forces sécuritaires, des factions du Hached ou d'une faction de la résistance. Nous sommes l'objectif selon toutes les menaces proférées par les Américains. Nous avons également mis en garde contre la gravité et les répercussions d'une telle opération criminelle.
En effet, les Etats-Unis tentent d'imposer une réalité politique aussi, en imposant le nom d'une personnalité pour gérer le gouvernement irakien. Ceci constitue un renversement politique que les Etats-Unis veulent imposer par la force militaire, tout en essayant d'intimider les factions de la résistance et les forces politiques opposantes.
*L'Irak est-il désormais la scène la plus faible pour que les Etats-Unis la menacent d'un moment à l'autre?
Les Etats-Unis, par leur présence en Irak, imposent leur hégémonie sur la situation sécuritaire et militaire et sur la décision position et plusieurs autres parties. Les Etats-Unis ont effectivement plusieurs bras parmi les forces irakiennes, qui se placent aux cotés de la présence des forces américaines. Plusieurs autres forces dans le système sécuritaire et militaire irakien agissent clairement en faveur du plan américain.
L'Irak souffre de l'instabilité et de circonstances périlleuses, face à la propagation du nouveau coronavirus, en plus de l'instabilité sécuritaire et politique et des manifestations exploitées par les forces américaines en faveur de leurs plans. Tous ces faits fragilisent la scène irakienne et permettent aux Etats-Unis de tenter d'imposer leur volonté par la force. De fait, déployer le système Patriot constitue en soi une violation de l'accord stratégique et une violation flagrante de la souveraineté irakienne.
*Quel est la riposte des factions de la résistance irakienne aux menaces américaines?
Les positions de la résistance sont claires. Nous avions annoncé à plusieurs reprises que la présence des forces américaines en Irak est illégale et ainsi le peuple irakien jouit du droit de lutter contre cette présence par les moyens jugés adéquats. En tant que factions de la résistance, nous sommes prêts à la confrontation et dotés de la volonté pour faire face à tous les développements de la prochaine période, si les Etats-Unis mènent une offensive et défient la décision du Parlement irakien qui a insisté sur leur sortie de l'Irak. Nous sommes prêts à affronter les forces américaines par tous les moyens, comme nous avions déclaré clairement.
Les Etats-Unis peuvent avoir l'illusion que s'ils ciblent les Brigades du Hezbollah, ils peuvent mettre fin à notre présence et ainsi passer à une phase de domination complète de l'Irak.
Peut-être que les Etats-Unis peuvent également supposer qu'après avoir osé assassiner les chefs de la victoire, Hajj Qassem Soleimani et Hajj Abu Mahdi Al-Muhandes, ils ont violé les lignes rouges et, par conséquent, ils peuvent oser de nouveau. Mais ces calculs sont erronés et fondés sur une vision incorrecte de la nature de la situation en Irak et une évaluation inexacte des capacités des factions de la résistance, en particulier des Brigades du Hezbollah.
Nous sommes certains que si les Etats-Unis osent commettre une folie, ils seront surpris par la nature de la réponse et la manière de la mobilisation de toutes les factions de la résistance irakienne, en particulier les Brigades du Hezbollah, et le peuple irakien avec toutes leurs variétés. Beaucoup de leurs bases seront ciblées dans des zones qui peuvent être considérées comme sûres.
*Les brigades du Hezbollah ont toujours été accusées de cibler l'ambassade américaine, et les noms de leurs chefs ont été inscrits à la liste du terrorisme. Ce fait constitue-t-il une entrave à votre travail et lutte?
Les brigades du Hezbollah sont inscrites à la liste américaine du terrorise depuis 2009. Ce fait ne changer point la nature des activités ou les objectifs du Hezbollah. Ces brigades ont contraint les forces de l'occupation à sortir durant la période de l'occupation. Les Etats-Unis réalisent parfaitement que ces brigades ont joué un rôle essentiel contre leurs plans, c'est pourquoi ils créent les alibis pour les prendre pour cible.
Nous ne nous soucions pas des menaces américaines et c'est la nature de notre travail, et nous travaillons dans les circonstances les plus difficiles et les plus compliquées parce que nous sommes confrontés à un pays comme les Etats-Unis. Nous nous rendons compte qu'il a du potentiel et des armes et réalisons qu'il peut avoir recours à des méthodes d'attaques, mais en conséquence cela augmente notre détermination, notre volonté et notre force.
*Comment juger-vous la coïncidence entre les récentes menaces américaines avec la visite du général Qaani en Irak?
Les menaces durent depuis longtemps et nous avons été ciblés avant haj Qassem Soleimani et Haj Abu Mahdi al-Muhandis. Nos sites à la frontière entre l'Irak et la Syrie ont été frappés plus d'une fois. Même l'année dernière, des dizaines de nos martyrs ont été pris pour cible, sans aucune justification, et les Etats-Unis ont alors éludé la responsabilité et déclaré que les avions pourraient être «israéliens».
Nous figurons sur la liste des objectifs américains depuis longtemps et cette équation n'a pas changé et continuera jusqu'à ce que nous imposions aux Etats-Unis la formule de sortie.
*Sommes-nous devant le scenario de la guerre ouverte ou d'une guerre d'usure pour expulser les forces américaines de la région?
Si les Etats-Unis insistent pour rester en Irak, ils imposent l'équation de la résistance. Et la résistance a commencé depuis que nous avons réalisé que les Etats-Unis avaient un plan pour rester. Nous avons appelé le gouvernement irakien, le Parlement et les forces politiques à adopter des cadres diplomatiques et politiques et à faire pression pour la suppression de ces forces selon les règles que le gouvernement juge appropriées.
Cette option a perduré jusqu'à l'approbation de la décision du Parlement iraquien, mais il est clair que les Etats-Unis ont rejeté cette décision et ne l'ont pas reconnue ou respectée, ni respecté la demande du gouvernement irakien aux Nations Unies de mettre fin au rôle de la coalition internationale en Irak.
Le défi était clair, et cela signifie l'insistance américaine à perdurer l'occupation, ce qui mènera à la résistance. Et nous l'avons dit explicitement: si les Etats-Unis ne quittent pas l'Irak, ils feront face à la résistance du peuple irakien et des factions de la résistance, et c'est un droit légitime.
*Que dites-vous de la détermination du Hached Al-Chaabi à en finir avec la présence américaine dans la région?
Les Etats-Unis ont commis de nombreux crimes en Irak et dans la région. Le plus grand est peut-être l'assassinat de dirigeants. Ce crime ne peut certainement pas passer sans que les Etats-Unis paient un prix, et le prix est très clair, et ce n'est pas seulement sortir d'Irak, mais plutôt de toute la région de l'Asie occidentale.
De surcroit, nous faisons partie de l'axe de résistance qui a fixé cet objectif. Notre lieu d'action en Irak est l'arène la plus importante, étant donné la présence militaire directe qui sépare la République islamique, la Syrie et le Hezbollah au Liban. La résistance irakienne reste au milieu, et donc nous avons une grande responsabilité, et cette responsabilité a commencé. Nous avons commencé à mettre en œuvre ce grand objectif, et nous l'atteindrons, si Dieu le veut.
Les Etats-Unis se rendent compte que cette résistance est déterminée sur cet objectif, et par conséquent, ils sont devenus plus féroces aujourd'hui et essaient de mettre fin à la résistance en Irak, sous l'illusion qu'il s'agit du maillon le plus faible ou qu'elle ne peut pas continuer. Les circonstances de l'Irak diffèrent des conditions du Liban, de la Syrie et de la République islamique d'Iran, car il y a des parties qui se tiennent aux côtés des Etats-Unis. Mais avec ces conditions et ces complications, nous continuons à œuvrer en faveur de cet objectif. Quoi que les États-Unis essaient, ils ne pourront pas nous dissuader.