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Discours consacré en grande partie à la lutte contre le Coronavirus

Discours consacré en grande partie à la lutte contre le Coronavirus
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Au nom de Dieu

Je souhaite évoquer ce soir plusieurs sujets autant que le temps le permet.

En tête des priorités qui occupent actuellement tout le monde, il y a le coronavirus. Elle inquiète tout le monde, pas seulement au Liban, ou dans notre région. Aujourd’hui, cette pandémie, c’est ainsi qu’elle a été qualifiée récemment occupe le monde entier, de la Chine où elle a commencé, à l’Europe, aux Etats-Unis et à nos pays ainsi que tous ceux d’Asie de l’Ouest. Le coronavirus est devenu le principal souci. Je voudrais donc en parler. Certes, je ne compte pas en évoquer les aspects scientifiques et médicaux. Je laisse cela aux spécialistes dans ces domaines, le ministère de la Santé, les médecins, l’OMS etc. Je ne vais donc pas reprendre ce que vous entendez depuis des semaines. Je vais seulement évoquer ce processus, ce développement majeur pour lui mettre un cadre et définir les responsabilités et les assumer. Nous devons considérer que nous sommes au cœur de la bataille. Il ne s’agit plus d’une bataille dans un pays ou une région. En réalité, il s’agit d’une guerre mondiale, une bataille mondiale, menée par tous les Etats du monde et leurs populations. C’est devenu la priorité de l’action des gouvernements et le principal intérêt des peuples du monde.

D’abord, nous devons donc sentir que nous sommes au cœur d’une bataille. C’est très important dans la compréhension du sujet, son approche et la façon de le traiter. Dans cette bataille, il y a un ennemi et des parties ciblées. Celles-ci doivent affronter l’ennemi. Dans chaque bataille, et là nous profitons de l’expérience de la résistance et des mouvements de résistance dans le monde, ainsi que de toutes les expériences de guerres dans le monde, il est important que l’ennemi soit bien identifié et clair. Le problème, dans cette bataille, c’est que l’ennemi qui s’appelle le Coronavirus est encore un élément inconnu dans plusieurs de ses aspects. Jusqu’à présent, les experts multiplient les analyses et essaient d’en dévoiler les secrets pour parvenir à lui trouver un remède ou même un vaccin. Cet ennemi est donc encore inconnu, mais ses dangers sont devenus pratiquement clairs au cours des dernières semaines. Son plus grand danger, c’est que sa menace est très large. Elle porte sur la vie des gens. Certains ennemis détruisent votre maison, brûlent vos champs agricoles, provoquent des tensions, dérangent, mènent une guerre psychologique et peuvent vous atteindre moralement ou émotionnellement. Mais là, il y a un ennemi qui veut tuer vous et les gens et sa menace ne s’arrête pas à un village, une ville, un Etat et même à un continent. Il ne vise pas des milliers de gens ou des centaines de milliers de gens. Il va au-delà de centaines de millions. Selon certaines études, rapportées par des médias américains, il pourrait toucher entre 160 et 225 millions de personnes et peut-être ce chiffre seulement aux Etats-Unis.

Nous sommes donc devant un ennemi dont la menace est grande et claire. Nous disons cela parce qu’il faut connaître son ennemi dans sa réalité et dans ses menaces pour pouvoir assumer les responsabilités, pour pouvoir faire face et ne pas céder à la peur, à la panique. Il y a eu un conflit sur cela au Liban. Il est vrai qu’au Liban, ils aiment être en conflit sur tout.

En tout état de cause, le plus dangereux dans cette menace, c’est qu’elle ne vise pas seulement l’économie, ou le sabotage de l’année scolaire ou encore certains aspects de la vie. Elle vise la vie tout simplement. Et c’est ce qui est le plus important. Ce qui compte pour nous, c’est justement que les gens restent en vie et en bonne santé. Cela devrait être notre priorité, car on peut rattraper une année scolaire, la récession économique peut être traitée, tout peut être compensé, sauf la vie de ceux que nous aimons et qui quittent ce monde. Ceux qui partent de ce monde ne peuvent pas être ramenés.

C’est donc cela l’ennemi et la menace qu’il constitue pour nous.

Face à un tel ennemi et à sa menace, quelle doit être la décision ? Bien sûr, il faut faire face, c’est élémentaire. Certains peuvent dire que le sayed est en train de dire des choses basiques. Mais chez nous et dans plusieurs endroits du monde, il y a un débat même sur les questions de base. Par exemple, lorsque l’ennemi israélien a envahi le Liban, il a occupé la terre, la mer et l’espace aérien. Il a violé la souveraineté et il avait des ambitions claires. Malgré cela,  il y a eu un débat et même un conflit sur la résistance qui est pourtant élémentaire dans de telles circonstances. Aujourd’hui, le choix élémentaire doit être la résistance face à cet ennemi qui nous menace et qui est devenu une pandémie. Le choix ne peut en aucun cas être de celui de la renonciation, du désespoir et du sentiment de défaite ou d’impuissance. Cela ne peut pas être non plus le fait de minimiser la menace ou de la prendre à la légère. La décision doit donc être de faire face, de résister, de mener cette bataille et d’assumer les responsabilités avec l’état d’esprit de celui qui va vers la victoire.

Lorsque nous parlons de la confrontation et de la responsabilité, il faut se dire que celles-ci doivent être globales et totales. Si nous prenons l’exemple du Liban aujourd’hui, la responsabilité repose d’abord sur l’Etat, tout l’Etat, les présidents, le gouvernement, tous les ministères et pas seulement celui de la Santé. Ce dernier est concerné par une partie de la bataille, mais les autres ministères sont aussi concernés, ainsi que le Corps judiciaire, le Parlement, l’armée, les forces de sécurité, les municipalités et tous les secteurs liés à l’Etat. Les institutions et l’ensemble du peuple libanais sont aussi responsables. Tout le monde doit assumer les responsabilités, les petits et les grands, dans toutes les régions, tous ceux qui sont présents sur le sol libanais, même les non-Libanais, les réfugiés, les résidents arabes ou non Arabes. Naturellement chacun est responsable dans la mesure de ses moyens et de sa position et à travers ce qui lui est demandé. Dans cette confrontation, chacun a un rôle à remplir, une responsabilité à assumer. C’est sans doute différent des batailles politiques ou militaires. Dans la bataille militaire, certains la mènent, les autres sont en retrait. Même chose dans la bataille politique. Mais dans cette bataille, tout le monde est responsable, chacun doit accomplir sa mission.

Naturellement, dans cette bataille, on trouve en première ligne, il y a le ministère de la Santé, alors que dans les batailles militaires, les soldats ou les combattants de la résistance sont en première ligne et dans les batailles politiques, les hommes politiques occupent les premières places. Donc, dans ce cas précis, le ministère de la Santé est en première ligne, les ministères qui tournent dans son orbite, les hôpitaux gouvernementaux, les hôpitaux privés, les médecins, les infirmiers, l’ensemble du personnel médical et soignant, les secouristes, les volontaires du domaine de la santé et les ambulanciers, tous ceux-là sont en première ligne. Ils sont les soldats et les moujahidins dans cette bataille. Nous devons les traiter comme tels et apprécier à leur juste valeur leurs efforts. Je reviendrai sur cela plus tard.

Donc, tout le monde doit assumer les responsabilités dans cette bataille.

Quel doit être l’objectif de cette bataille ? Si nous disons que nous sommes aujourd’hui au cœur de la bataille, quel est le but de celle-ci ? C’est important de le définir pour mettre au point les plans adéquats, les programmes, les modes de coopération et pour pouvoir évaluer les pas accomplis, les mesures prises, positivement ou non, c’est-à-dire préciser si nous nous approchons ou non de notre objectif.

Quel doit être cet objectif ? Jusqu’à ce que le monde découvre le traitement ou le vaccin – si les spécialistes libanais peuvent contribuer dans ce domaine, ce serait excellent- contre ce virus, notre objectif doit être de l’empêcher de s’étendre et de limiter autant que possible, le nombre de ses victimes. C’est-à-dire au lieu de perdre cent personnes, essayons de n’en perdre que 20. Chacune est certes chère, mais il vaut mieux perdre 20 que cent personnes. En premier lieu, il s’agit donc de limiter les pertes en vies humaines. C’est le plus important, car tout le reste peut être rattrapé, l’année scolaire, l’économie, le commerce, l’industrie- même si au Liban, elle n’est pas actuellement florissante. Tout cela n’a aucune valeur sans la vie humaine, car c’est la seule qui ne peut pas être compensée. Notre priorité est donc de protéger les gens, les maintenir en vie et en bonne santé. C’est cela notre objectif.

Divisons-le en deux volets. Le premier est de limiter autant que possible l’expansion du virus. Le second volet est de traiter les personnes atteintes du virus. C’est vraiment qu’il n’y a pas encore de traitement, mais on peut quand même soigner les personnes atteintes du virus. Cet objectif est-il possible de l’atteindre ? Oui. Nous ne nous fixons pas des objectifs impossibles à atteindre.

Concernant le premier volet, limiter l’expansion du virus, c’est possible. C’est ce que disent les experts, les médecins, les spécialistes. Je n’en suis pas un et je ne répèterai donc pas tout ce qu’ils disent depuis des semaines. Mais il est clair que c’est possible, les mesures que prennent les individus, les familles, les gouvernements et les populations peuvent limiter l’expansion du virus. C’est donc possible de le faire. L’expérience chinoise (puisqu’il y en a une aujourd’hui) le montre. J’espère que les résultats continueront à être positifs. L’expérience étrangère montre que c’est donc possible et tous les spécialistes le disent.

Dans le second volet, les experts de l’OMS et tous les autres disent aussi qu’il est possible, dans de grandes proportions, de guérir de ce virus. Il y a des rapports en ce sens sur des dizaines de milliers de personnes dans le monde qui ont été guéries de ce virus. en Chine, en Iran et dans d’autres coins du monde. Se rétablir après avoir été atteint de ce virus est donc possible médicalement et en réalité ; de même que le fait de limiter son expansion.

Donc l’objectif que nous nous sommes fixés dans cette bataille nationale est réaliste et peut être atteint. Mais il faut travailler pour l’atteindre. Il faut une décision, de la volonté, de la patience, de l’endurance. Il faut aussi appliquer la décision et suivre cela de près tout en assumant les responsabilités.

Nous avons maintenant défini le cadre et l’objectif. Il s’agit d’une bataille, mais elle fait partie d’une guerre mondiale. Nous ne sommes pas seuls dans cette guerre, en tant que Libanais, en tant que résidents au Liban. Nous avons aussi défini l’ennemi, sa nature, ses dangers, la menace qu’il porte et les responsabilités qu’il faut assumer, les mesures qu’il faut prendre qui sont décidées par les parties concernées. Dans le cadre de cette bataille, je dois encore faire quelques recommandations et confirmer certains points.

Premièrement, dans cette bataille, chers frères et sœurs, nous avons besoin de coopération et d’entraide. Cette bataille, nous devons la mener dans un esprit humain, moral et national rassembleur. Ce n’est pas propre au Liban, mais dans tous les pays, il faut une coopération entre les citoyens, l’Etat, le gouvernement, les forces de sécurité, le peuple, les médias, les réseaux sociaux, les institutions, tout le monde sans exception. Tous doivent coopérer et l’esprit qui prévaut doit être positif. Cette bataille n’est pas l’occasion de régler des comptes, ni de marquer des points politiques, ni encore de se venger. Je ne veux pas me lancer dans des polémiques. Depuis le début, il y a eu des polémiques dans le pays sur certains choix. Il n’y a aucun problème à ce qu’il y ait des divergences sur certains choix ou même des conflits. Mais le langage utilisé ne convient pas à la situation et il est indécent. Je le répète, je ne veux pas faire des polémiques avec qui que ce soit et je vais dépasser ce fait. Mais je tiens à dire à ceux qui veulent continuer à utiliser ce langage n’atteindront pas leur objectif politique s’ils en ont. Ce procédé n’aboutira qu’à plus de haine et de rancœur et à plus d’éparpillement psychologique chez les gens dans ce pays.

Il faut donc agir dans un esprit positif. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas critiquer. Au contraire il faut le faire. Il faut aussi donner des conseils et exprimer son avis dans les médias et le faire parvenir aux ministères concernés, à la commission ministérielle et aux responsables en charge du dossier, à tous les niveaux. C’est normal. Nul ne parle de faire taire les voix. Mais ce problème exige une approche morale et humaine. L’ironie et la dérision ne devraient pas avoir de place dans cette situation et l’approche négative n’aboutira qu’à de plus grandes pertes et elle exprime une déchéance morale et nationale.

Ce qu’il faut, c’est donc un esprit de coopération et une action totalement responsable. Si nous voulons au contraire entrer dans des polémiques du genre : vous avez dit et je dis et il a dit etc., cela ne fera qu’envenimer la situation. Moi, en tout cas, je ne veux pas me lancer dans des polémiques car j’estime que ce serait une perte de temps. Ensuite, j’estime que cela n’a aucune utilité. Nous savions dès 1982 qu’il y avait une polémique au sujet de la résistance et elle continue encore aujourd’hui, alors que nous sommes en 2020.

Il y a quelques jours, lorsque nous avons eu des martyrs dans la bataille, l’ancienne question est revenue sur le tapis : que faites-vous en Syrie ? Depuis 2011, des quantités d’articles, de discours, de dialogues ont eu lieu sur ce sujet. Ils n’ont abouti nulle part.

Je ne veux donc pas entrer dans des polémiques. Je répète qu’il n’y a aucun problème à critiquer, à exprimer des approches différentes, mais ce qui compte, c’est de s’éloigner de tout langage qui pourrait alimenter les rancœurs et les haines et susciter des émotions négatives, de l’animosité, des divisions. Je souhaite aussi que ce virus Corona ne soit pas considéré sous l’angle de l’ethnie, de la région, de la confession, de la politique ou de la religion. C’est une épidémie qui nous menace tous et qui ne s’arrête ni devant une frontière, ni devant un continent, ni aux frontières des patries, des régions. Nous sommes face à une bataille totalement humaine et nous devons la mener sur cette base.    

Deuxièmement, je voudrais confirmer la responsabilité humaine, morale, nationale et légale dans cette bataille et dans cette confrontation. Mais je voudrais aussi ajouter, étant moi-même un étudiant en matière de sciences religieuses, par conséquent ma position est différente de celle des responsables gouvernementaux, qu’il y a aussi une responsabilité religieuse dans cette bataille.

Au Liban, nous sommes tous soit chrétiens et musulmans, même ceux qui ne sont pas croyants. Et par conséquent, nous croyons tous en Dieu et dans le Jour du Jugement dernier. Nous croyons donc qu’un jour, des comptes nous serons demandés. Selon leur religion, les chrétiens et les musulmans croient que Dieu Tout Puissant préconise avant tout de préserver l’âme humaine. Il considère cela comme le sommet des valeurs religieuses. Le summum des valeurs, c’est de préserver l’âme, la vie humaine, la vie et la sécurité des êtres humains. C’est sans conteste en tête des obligations.

Si nous croyons dans le Jour du Jugement dernier, nous devons avoir en tête cela dans cette bataille. La concrétisation de cette conviction consiste dans la protection de la vie, la nôtre, celle de notre famille et celle de ceux qui nous entourent. C’est un devoir religieux, divin, pour l’homme et la femme, pour tous. Et le Jour du Jugement dernier, on nous demandera si nous avons rempli ce devoir qui est l’un des plus importants que nous devons accomplir.

Il ne s’agit plus d’une action souhaitée ou recommandée. C’est un devoir absolu.

De plus, toutes les autorités religieuses ont publié des communiqués ou lancé des appels au sujet de l’obligation de respecter les recommandations mises par les autorités responsables de la santé qui dirigent cette bataille. Nous devons exécuter les directives. Il ne s’agit plus simplement de la loi ou du fait que ceux qui ne se conformeront pas aux directives, seront contraints à le faire le lendemain par l’armée et les forces de l’ordre ou seront par la suite déférés devant le tribunal. Il s’agit là du jugement terrestre. Mais moi je voudrais attirer votre attention sur le Jugement dernier. Ces propos ne concernent pas seulement les croyants, mais tous les humains. Nous aurons tous à répondre de nos actes devant Dieu, au jour du Jugement dernier. On nous demandera si nous avons protégé nos vies et celles des membres de nos familles et celles des gens qui nous entourent. Ceux qui n’ont pas pris au sérieux cela ou qui n’ont pas fait le nécessaire se trouveront dans une position difficile.

Si notre approche de la bataille se fait sous l’angle de la responsabilité religieuse et du Jugement dernier, ce sera un facteur déterminant en direction de la victoire. Car on peut échapper à la justice terrestre, aux forces de sécurité et aux poursuites, mais on ne peut pas échapper au Jugement dernier. Ce sera donc un facteur déterminant pour la victoire, comme ce fut le cas pour la résistance.

Le miracle réalisé par la résistance ne réside pas dans ses effectifs, ses équipements et son expérience, même si ces éléments sont importants. Mais le facteur déterminant c’est son esprit pur, sa dévotion responsable et passionnée, qui dépassent les limites de ce monde et qui font qu’elle est toujours hantée par le Jour du Jugement dernier, lorsqu’on lui demandera des comptes au sujet de notre terre occupée, nos symboles sacrés, notre dignité, nos choix, nos ressources, notre eau, notre honneur, notre souveraineté… C’était cela la force cachée de la résistance et il faut mener cette bataille avec le même esprit.

Certains croyants vont sans doute faire de la surenchère, mais il faut faire une distinction entre ce qui est important et ce qui l’est plus. Lorsque les autorités religieuses disent qu’il faut cesser les prières collectives  du vendredi, il faut comprendre qu’elles ont une bonne raison de le demander. C’est donc justement la distinction à faire entre l’important et le plus important. Il n’y a pas de surenchère possible sur ce sujet.

C’est donc à partir de ce point précis que les autorités religieuses chrétiennes ont suspendu les prières collectives dans les églises et cela, dans un objectif humain qui figure dans les religions célestes.

Troisièmement, et là, je vais entrer un peu dans les détails, dans cette confrontation, nous avons besoin de transparence et de sincérité. Je le dis pour le Liban, mais cela peut être valable pour d’autres pays. Toute personne qui a les symptômes du virus ou qui croit en être atteinte, doit s’adresser aux autorités concernées et être franche avec elles. Elle doit se rendre à l’hôpital et faire le test pour voir si elle a attrapé le virus ou non. Elle doit aussi obéir aux instructions d’isolation à la maison. Il ne s’agit pas là d’une recommandation, mais d’un devoir, d’une obligation humaine et religieuse. Toute personne qui a des symptômes ou se croit atteinte ne doit pas cacher cela par honte ou timidité, ou parce qu’elle ne veut pas l’admettre par fierté, ou par égard pour sa position politique. C’est quoi ce genre de propos ? En omettant de le dire, la personne accomplit une grande faute, aux yeux de la religion, et elle met en danger la vie des autres. Une autorité religieuse à Qom, qui a été confrontée à des cas pareils a été jusqu’à dire que toute personne qui transmet le virus à d’autres et cause ainsi leur mort, doit verser les indemnités obligatoires pour les victimes d’un crime. Voilà l’ampleur de cet acte. Il faut donc être à la hauteur de la responsabilité religieuse.

Il faut donc être sincère et transparent. Si la personne concernée a honte de le dire, ses proches doivent le faire à sa place. Ceux qui savent ne peuvent pas non plus le cacher. Au contraire, ils doivent pousser la personne en question à se rendre à l’hôpital pour faire le test. On ne peut pas faire la sourde oreille. C’est une responsabilité religieuse.

Le ministère de la Santé a été transparent depuis le premier jour. Je peux le dire parce que j’ai suivi jour après jour les développements sur ce sujet. Tout ce qui a été dit sur la dissimulation de certains cas par le ministère de la Santé ou par le Hezbollah – c’est surtout cela qui intéresse certains- est faux et s’inscrit dans le cadre de la diffamation.

Le premier cas a été dévoilé par le ministère de la Santé et il a été annoncé immédiatement. D’ailleurs certains médias ont été très loin dans la couverture de cette annonce, parlant en détails de la situation de la personne atteinte. Il s’agit en réalité, d’une sœur qui nous est chère. La transparence était donc très grande. Ensuite, chaque fois qu’un nouveau cas était avéré, il était annoncé. Ceux qui ont tardé à l’être, c’est qu’il a fallu du temps pour les déceler puis pour confirmer l’atteinte. Le ministère de la Santé continue à agir avec la plus grande transparence. Il doit continuer à le faire. Je leur dis aujourd’hui, vous devez continuer à agir de la même façon, quelles que soient les difficultés. Toute la vérité doit être dite aux gens, car elle permet d’augmenter la mobilisation populaire et le sérieux dans l’approche de ce danger. Les gens ont le droit de savoir. Il faut donc continuer dans la même franchise et dans la même transparence pour que le ministère ne fasse pas l’objet d’accusations.

Certes, la transparence et la sincérité constituent actuellement un grand problème dans le monde. Parlons un peu des grands pays qui sont de grandes démocraties, avec de grands médias et beaucoup de liberté, notamment en ce qui concerne l’expression. La Grande Bretagne n’a-t-elle pas caché à ses citoyens la réalité, leur parlant chaque jour de 5, 10, 15 ou 20 cas de virus, pour dire maintenant qu’il y a entre 7000 et 10000 cas ? Elle n’était pas transparente, alors que le Liban, lui, l’était.

Trump lui-même disait, dans un tweet il y a quelques jours  que l’an dernier, 37000 personnes sont mortes de l’influenza. Pourquoi alors les Américains se soulèvent-ils lorsqu’on leur parle du virus, alors que les cas sont des centaines et les décès des dizaines. Il a simplifié le problème à ce point, en disant aux Américains de ne pas amplifier leurs craintes parce que malgré les 37000 morts de la grippe, la vie s’est poursuivie l’an dernier.

Aujourd’hui, Trump a un gros problème. Il a prononcé un premier discours qui a eu un impact négatif et il a été contraint d’en prononcer un autre. Le gouverneur de l’Ohio et la responsable de la Santé dans cet Etat ont dit (je l’ai vu moi-même à la télévision, Ils ont dit cela sur CNN, vous savez, ces jours-ci tout se dit et se retrouve sur les réseaux sociaux) que dans cet Etat qui compte disons 11 millions et demi de personnes, 100 000 personnes atteintes du virus. Et dans quelque temps, ils n’auront plus la possibilité de faire subir des tests à tous ceux qui croient l’avoir parce que l’Etat n’est pas équipé pour cela…

Qui est donc le grand menteur ? Trump l’était déjà, mais même dans le dossier du Coronavirus, il est le plus grand menteur de la planète, lui, son vice-président, son administration et l’équipe en charge de ce dossier. Malgré cela, le secrétaire d’Etat américain, avec son aspect antipathique et lourd, s’adresse aux dirigeants iraniens et les accuse de mentir à leur peuple. Alors que depuis le début, les responsables iraniens ont donné les vrais chiffres de personnes atteintes et de décès en toute transparence. C’est d’ailleurs un sujet de fierté pour les responsables iraniens.

Hélas, il y a des gens dans les médias du Golfe, qui ont recours aux insultes. C’est honteux. Lorsque le vice-ministre de la Santé ou même le frère Ali Akbar Welayati sont atteints, ces médias tournent cela en dérision. Welayati n’a pas été atteint parce qu’il est le conseiller de l’ayatollah Khaménéi, mais parce qu’il est le président d’un hôpital à Téhéran. Ils affrontent tous les deux la maladie, ainsi que d’autres responsables qui n’ont pas voulu fuir vers des lieux sûrs (comme d’autres l’ont fait avec leurs familles), assumant les responsabilités, aux côtés de leurs concitoyens. C’est d’ailleurs un sujet de fierté et un point positif.

Pompéo dit donc que les responsables iraniens mentent. Dans le même sillage, les hommes de Pompéo au Liban accusent le ministère de la Santé de mentir, ainsi que le Hezbollah, de cacher les réalités. C’est faux. C’est Pompéo le menteur, quant à ses hommes au Liban, je ne vais pas en parler. J’ai déjà dit que je ne voulais pas faire de polémique avec qui que ce soit.

En tout cas, le plus grand menteur qui est aussi le plus grand Satan, dit qu’il est prêt à aider l’Iran. D’abord, qu’il aille s’aider lui-même, qu’il aille résoudre ses propres problèmes et notamment la catastrophe qui l’attend à cause de son arrogance, de son entêtement et de son refus de voir les réalités, à cause du manque de cas qu’il fait des gens et de l’humanité. Seuls l’intéressent le dollar, le pétrole et le gaz.

Ensuite, s’il veut vraiment aider l’Iran qu’il lève les sanctions. L’Iran n’a pas besoin de son aide. Juste qu’il lève les sanctions, notamment pour permettre à l’Iran d’importer des médicaments et des équipements médicaux. C’est en tout cas un des aspects du mensonge américain.

Quatrièmement, il faut respecte à la lettre et strictement les instructions et les mesures décidées par le gouvernement et pas seulement par le ministère de la Santé. Il y a aussi les décisions du ministère de l’Education, notamment lorsqu’il dit qu’il faut fermer les écoles. Cela veut dire que si quelqu’un a une école privée, il va l’ouvrir. Même chose pour les universités. Bref, il faut respecter toutes les décisions prises par les ministères et par le gouvernement dans son ensemble. Lorsqu’il décide la fermeture des restaurants dans certaines conditions, il faut appliquer cette décision. Il faut appliquer strictement toutes les mesures.

Cinquièmement, un des éléments majeurs de la lutte contre l’expansion du virus, c’est l’interdiction des rassemblements. Il faut arrêter les rencontres et se conformer au confinement. Cela signifie que chacun doit rester chez lui, avec les membres de sa famille. Il faut prier chez soi et ne plus se rendre dans les mosquées et les autres lieux de culte. Je m’adresse aux musulmans et aux chrétiens. Seuls ceux qui ne peuvent pas faire autrement doivent sortir de chez eux, même pour travailler ou prier. Il faut appliquer rigoureusement les directives du gouvernement. C’est une question de vie ou de mort. En fait, il est vrai que cette maladie est dangereuse, mais il est facile d’y faire face. En toute simplicité, voilà ce qu’il faut faire : se laver, stériliser, rester chez soi, cesser les rassemblements et s’isoler. Qu’est-ce qu’il faut pour cela ? Une décision. Que dit-on ? Nous en avons assez et nous nous ennuyons. Ah Bon ? Mais c’est une guerre. Considérez donc que vous êtes en guerre. Quand on est en guerre, on prend certaines mesures. SVP, considérez donc que ces mesures sont celles que l’on prend en période de guerre. Il faut arrêter les rassemblements. J’ai déjà parlé des réunions pour prier. Il y a aussi les rassemblements culturels, politiques etc, tout doit être arrêté. Quand on est en guerre allez-vous au ski ou faire du tourisme ? Il faut arrêter les rassemblements. Concernant les familles des martyrs, il y aura forcément des commémorations, mais il faut arrêter les rassemblements, même dans les husseyniyés. Même chose pour les décès. J’espère qu’il n’y aura pas de nouveaux martyrs. Mais de toute façon, il faut limiter les enterrements aux plus proches, ainsi que les condoléances. Il faut en finir avec cette habitude que lorsqu’il y a un décès dans un village, tous les habitants doivent se rendre aux funérailles. Ce sont certes de belles coutumes, mais il faut les arrêter actuellement. Dans cette bataille, elles ne seront plus de belles habitudes. Ce qui est beau dans ces circonstances, c’est qu’il y ait le moins possible de personnes aux obsèques et aux condoléances. Je souhaite donc avec insistance que vous limitiez au minimum les obligations sociales dans cette période. Ce qui serait bien c’est que la famille du défunt prenne les devants et décide de limiter les funérailles et les condoléances ou les cérémonies pour le souvenir d’une semaine, d’un an etc. Il faut arrêter tout cela et cesser de penser aux coutumes sociales et à la bienséance. Il faut donc limiter les sorties au strict nécessaire. Certains ont quitté la ville pour se rendre dans leurs villages. C’est bien, mais cela ne signifie pas qu’au village, on se rassemble, on passe des soirées ensemble. Pas du tout. Le danger existe dans les villages comme dans les villes. Les cités sont plus dangereuses parce qu’elles abritent plus de monde et la promiscuité y est plus grande. Mais dans les villages, la menace existe aussi.

Sixièmement, notre devoir est de remercier tous ceux qui ont assumé les responsabilités en première ligne dans cette période délicate. Nous avons déjà parlé du personnel médical et des secouristes. Il faut aussi remercier les responsables, notamment le ministre de la Santé, l’équipe du ministère de la Santé, les hôpitaux gouvernementaux et en particulier, l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth, l’administration comme le personnel, les médecins, les infirmiers et infirmières, tous, nous devons les remercier et les saluer bien bas car ils sont en première ligne. Nous devons les soutenir moralement et prier pour leur bonne santé et faire tout ce que nous pouvons pour les aider.

Il faut ajouter à ceux-là tous ceux qui travaillent dans les secours, dans toutes les institutions en tête la Croix Rouge et les autres institutions de secours, les institutions de santé. Nous devons les remercier. Je souhaite que le gouvernement décide de les aider de façon exceptionnelle. Il y a quelques jours il y a eu un problème au sujet de leurs salaires. A mon avis, c’est aujourd’hui prioritaire. Toutes les autres dépenses peuvent attendre, mais pas celle-là. Il faut donc leur donner leurs droits au plus vite et même songer à un bonus, en raison de l’immense travail qu’ils font et des risques qu’ils prennent, eux et leurs familles. A tous ceux-là, les plus fervents remerciements. Il faut donc s’occuper d’eux, les soutenir moralement, psychologiquement, matériellement et financièrement.   Tout le monde doit les respecter et mesurer l’ampleur des sacrifices qu’ils consentent. Je souhaite aussi que l’on fasse comme l’a fait l’Iran. Je sais que certains s’irritent dès qu’on prononce le nom de l’Iran. Mais dans ce pays, il a été décidé par l’ayatollah Khaménéi, sur une initiative du ministère de la Santé, que le médecin, infirmier ou travailleur médical, qui meurt à cause du virus qu’il a contracté dans le cadre de son travail  soit considéré comme un martyr, le martyr de la fonction. Ce qui suppose des conditions morales et matérielles différentes pour sa famille. Je souhaite que l’on fasse de même au Liban, surtout si nous considérons que la confrontation du virus est une bataille. CE personnel médical se bat en première ligne, tout comme le soldat dans une bataille militaire. Ce qui suppose des avantages moraux et matériels à lui et sa famille.

Septièmement : il s’agit de préparer dès maintenant les pires éventualités.  Nous devons tous coopérer pour empêcher l’expansion du virus. Mais à supposer qu’il se répande, nous devons tous être prêts à toutes les éventualités, le ministère de la Santé, les autres ministères, les institutions, nous devons tous être prêts pour faire face à toutes les éventualités et préparer des lieux adéquats pour accueillir d’éventuels malades. Il faut aussi préparer les équipements nécessaires et le staff médical. Certes, nous espérons ne pas en arriver là, mais il faut quand même être prêt. Des pays évolués ont pris de telles mesures. Il faut donc songer à trouver les lieux, certains pays ont réquisitionné des hôtels, transformé des écoles et des universités. Sur le plan du staff, il faut préparer les étudiants dans le domaine de la santé de toutes les universités. Au passage, il faut remercier les étudiants de l’Université libanaise et d’autres universités qui se sont portés volontaires  pour aider le personnel médical. Il faut donc préparer tous les éléments nécessaires pour pouvoir faire face au pire scénario. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre. Je suis sûr qu’un tel travail a déjà commencé, mais j’ai quand même voulu mettre l’accent sur ce point. Je dois dire qu’à ce sujet, le Hezbollah a mis tous ses moyens (je l’annonce d’ailleurs maintenant) met tous ses moyens, matériels et ses institutions au service du gouvernement et du ministère de la Santé, dans cette bataille. Tous nos cadres médicaux et autres, nos résistants, nos hommes, nos femmes, tous nos moyens humains sont au service du gouvernement qui dirige cette bataille. Nous ne cherchons pas à nous donner le beau rôle ni à rouler des épaules, nous voulons juste mettre tous nos moyens à la disposition du gouvernement, car il s’agit d’une bataille d’un autre genre, dont les moyens ne sont pas tous entre nos mains. Ils sont entre les mains de l’Etat. Nous, et d’autres, pouvons être des facteurs qui aident.

Huitièmement : il faut profiter des expériences des autres Etats.

La Chine, l’Italie, la Corée, le Japon, l’Iran, la France, l’Allemagne, la Belgique  et même les Etats-Unis ont un problème à ce sujet. Nous devons donc profiter de leurs expériences pour ne pas refaire les mêmes erreurs et pour gagner du temps. Car, le temps est précieux dans cette bataille. Chaque jour, chaque heure comptent.

Neuvièmement : il faut donner la priorité absolue à cette bataille. De la part de l’Etat, du gouvernement, du peuple libanais et de ceux qui résident sur notre territoire. Dans les médias aussi, ainsi que de la part de tous ceux qui ont de l’influence. Il faut donner la priorité à cette bataille.

Dixièmement : la solidarité sociale. (Je passe rapidement sur ces points car ils sont clairs).

Lorsque le gouvernement déclare qu’il faut fermer les restaurants, les clubs de sport, les lieux touristiques etc, cela signifie que beaucoup de travailleurs vont être au chômage ou rester sans salaires. Cela signifie aussi que nous nous dirigeons vers un autre problème, nous fuyons le Corona et nous nous dirigeons vers la famine. Ce qui pourrait entraîner des troubles sécuritaires. Certes, l’armée et les forces de sécurité prendront rapidement en charge le traitement de ces troubles éventuels. Mais il faudrait traiter le problème avant qu’il n’arrive aux forces sécuritaires et militaires. Les moyens de l’Etat sont connus. Je voudrais donc insister sur le rôle de la population dans la solidarité sociale. Dans chaque localité, ville ou village, il y a des gens plus aisés que d’autres. Ils ont des obligations religieuses, qui ont leurs propres mécanismes. Mais indépendamment de ces obligations, nous devons nous aider les uns et les autres. Je ne peux certes rien imposer. Mais je voudrais attirer l’attention sur ce point pour que les cadres du Hezbollah, les ulémas cherchent dans leurs quartiers et leurs villages, les familles qui risquent dans un peu de temps ne plus avoir le prix d’un pain ou des produits de première nécessité. Il faut donc trouver le moyen de es aider, dans un esprit de solidarité. Cela fait partie des responsabilités. Le gouvernement doit mettre ce point sur son agenda de travail. Il ne suffit donc pas de dire : il faut fermer. Aujourd’hui, certains sont impatients de déclarer l’état d’urgence. Moi, je le dis aujourd’hui, lorsque le gouvernement verra qu’il faut décréter cela qu’il le fasse. Que personne ne jette la balle dans le camp du Hezbollah. Le gouvernement est libre de prendre la décision qu’il juge bonne. C’est lui qui dirige cette bataille, sous la supervision du président de la République et sous le regard du président de la Chambre et toutes les autres institutions. Lorsque vous trouverez que c’est le moment de décréter l’état d’urgence, faites-le, sans regarder vers qui que ce soit. C’est votre responsabilité. Mais il faut penser à tous ceux qui se retrouvent sans travail et sans moyens de subsistance. Cela fait partie de la bataille. Celle-ci ne se limite pas seulement à l’hôpital et aux soins médicaux. Si nous traitons ce volet et nous négligeons l’autres, nous perdrons notre stabilité sociale et nous perdrons aussi dans le premier volet, sur le plan d’empêcher le virus de s’étendre.

Dans ce sillage, j’ai vu, dans beaucoup de pays, que des banques ont décidé d’aider les gouvernements, car elles ont beaucoup de moyens. Cela pourrait être une idée pour nos banques, au lieu de donner des prêts à des taux élevés. Les banques pourraient aider le gouvernement et le secteur de la santé pour qu’ils puissent faire face à ce virus qui se répand à une vitesse impressionnante. J’appelle les banques à se comporter avec un sens des responsabilités. Nous savons tous que le budget de l’Etat est en difficulté. Les banques, elles, ont de grands moyens et elles ont accumulé d’importants bénéfices depuis 1993, qui s’élèvent à des milliards de dollars. Je formule un souhait. Le fait d’obliger les banques à agir relève du gouvernement et du Parlement. Moi, en tant que citoyen libanais, je dis aux banques que vous êtes les premières à devoir aider le gouvernement libanais, les finances de l’Etat libanais et le secteur de la santé. Vous pouvez aider aussi au niveau de la solidarité sociale, pour que les gens puissent résister et pour que le Liban puisse remporter cette bataille.

Le dernier point que je voudrais évoquer au sujet du Corona,  et c’est à mon avis le plus important, nous devons aborder cette bataille, chers amis, en ayant confiance en Dieu, en ayant la foi. Cette foi doit être présente en force dans nos esprits et dans nos cœurs, lorsque nous menons cette bataille. Nous devons toujours avoir en tête que Dieu peut tout faire. Nous devons croire en lui et ne pas nous laisser aller au désespoir. Nous devons être forts, déterminés, patients et faire preuve d’endurance. Certes, les scientifiques ont leur mot à dire dans cette bataille, les centres de recherches et les laboratoires, mais la foi reste l’arme la plus puissante. C’est Dieu qui ouvre devant nous les portes du savoir. Cela peut prendre du temps, un mois ou deux, un an ou deux, mais c’est Dieu qui donnera aux chercheurs la clé. La foi est très importante. Je peux le dire par expérience, le plus grave dans une bataille, c’est lorsque l’une des parties est gagnée par la peur, lorsqu’elle se sent impuissante et faible, lorsqu’elle est étreinte par un sentiment de défaite et par le désespoir. Même s’il s’agit d’une armée puissante, qui peut même posséder l’arme nucléaire, lorsqu’elle est gagnée par le doute, la peur, elle se dirige vers la défaite. Car la véritable force est à l’intérieur. Répandre des mensonges, faire peur aux gens, semer chez eux la panique, répandre en eux le sentiment de défaite, cela signifie que nous nous dirigeons vers la défaite. Si une personne est atteinte du virus, si elle est isolée et traitée, cela ne signifie pas que tout le monde va mourir.

C’est vrai qu’au final, nous allons tous mourir, mais là nous parlons de l’épidémie. Nous devons faire notre devoir, prendre les précautions nécessaires, mais cela ne signifie pas que nous devons céder à la peur et au défaitisme. Nous faisons notre devoir et le reste nous le laissons à Dieu. Dans une bataille militaire, il y a des pertes, des maisons détruites, des biens saccagés, des morts, des blessés, des personnes contraintes à l’exode, mais si nous nous laissons aller, nous allons droit vers la défaite. Nous devons avoir la foi. Nous devons parler à Dieu, chacun dans la langue et de la manière qu’il préfère. Il nous écoute et Il sait ce qui traverse nos esprits et nos cœurs. La foi donne de la force. Nous ne devons pas avoir peur et faire face aux réalités, sans que celles-ci puissent ébranler notre détermination. C’est aujourd’hui une situation identique. C’est bien pour cela que j’ai dit que c’est une bataille, que nous devons mener avec force et détermination, avec la volonté de celui qui sait qu’il va vers la victoire. Je demande à Dieu de donner à tous la santé et la victoire dans cette bataille.

Avant de passer au dernier sujet, je viens de recevoir l’information suivante :  Trump a annoncé officiellement l’état d’urgence. Il a demandé à tous les secteurs de déployer de plus grands efforts et il va essayer de débloquer 50 milliards de dollars pour affronter le virus Corona. Deux remarques. D’abord, il faut se rappeler ce qu’il disait il y a quelques jours et ce qu’il dit aujourd’hui. Ensuite, regardez comment il parle toujours d’argent.

Donc, le dernier point porte sur la situation financière et économique. Le gouvernement Diab a accepté d’assumer les responsabilités. Il faut l’en remercier. Il tient des réunions intensives  pour établir un plan de sauvetage financier et économique. Le gouvernement a annoncé que le dossier économique et financier est sa priorité et il travaille en ce sens. Mais le problème du coron a pris une place importante et le gouvernement a encore besoin de temps pour achever le plan qu’il élabore. Car il s’agit d’un sujet difficile et complexe.

Je vais dire deux mots de la position du Hezbollah, avant de conclure.

D’abord, nous n’avons pas soumis un plan au gouvernement. Je dis cela parce que j’ai entendu et lu certains commentaires de médias et de politiciens selon lesquels le gouvernement serait en train d’appliquer le plan du Hezbollah. Nous avons un plan, une vision et des idées que nous discutons depuis des années et en particulier au  cours des derniers mois, mais nous n’avons pas soumis ce plan au gouvernement. Celui qui élabore le plan c’est donc le gouvernement. Il a des idées, il les propose, nous discutons nous, comme les autres parties  politiques présentes dans ce pays, comme tous les blocs parlementaires. Nous faisons des remarques, des commentaires, sans plus. Nous ne sommes pas responsables. Je ne dis pas cela pour échapper aux responsabilités. Mais la nôtre est limitée. Nous sommes devant un plan qui doit être le fruit d’une participation de tous ; Ceux qui ont des idées, des suggestions, des propositions doivent les présenter. Les portes du président du Conseil sont ouvertes, celles de la commission ministérielle chargée d’élaborer le plan aussi. Les portes du palais présidentiel sont de même ouvertes, le président de la Chambre suit tout cela de près. Ce qui compte pour nous, c’est que le gouvernement fasse des réformes qui bénéficient d’une unanimité nationale, ou d’un large appui national autant que possible, parce que cela augmentera les chances de réussite du plan et donc du gouvernement.

Le second point, dans cette partie, porte sur le recours aux institutions internationales, le Fonds Monétaire International, ou toute autre structure internationale, l’Union européenne, l’OCI, la Ligue arabe, même si ces dernières institutions ne s’occupent de rien actuellement. Donc, le recours à ces instances pour faire des consultations, nous n’y voyons aucun inconvénient. Je le précise, parce que malheureusement, certains ont dit que nous y étions opposés. Demander des consultations ou des conseils, il n’y a aucun mal à cela.

De même, nous n’avons rien contre une aide inconditionnelle au Liban, comme un crédit bonifié ou toute autre forme d’aide- certes dans les limites politiques que fixe l’Etat. Il faut aussi le préciser car beaucoup de mensonges ont circulé à ce sujet disant que le Hezbollah refuse les aides étrangères. C’est une partie des mensonges et de la désinformation lancés contre nous. Nous ne sommes pas opposés à toute aide qui respecte les clauses juridiques et qui est sans condition.

Je dois aussi préciser qu’il faut préciser quelles sont les conditions. Nous ne sommes pas opposés dans l’absolu à toute condition, mais nous voulons savoir de quoi il s’agit. C’est-à-dire que les conditions ne soient pas en contradiction avec la Constitution libanaise. Je donne un exemple au hasard et je ne vise pas une partie étrangère en particulier. Supposons par exemple qu’on vienne nous dire : nous sommes prêts à vous donner un prêt bonifié de 50 milliards de dollars à condition d’implanter les réfugiés palestiniens au Liban. Ce qui est contraire à la Constitution. Qui, au Liban, peut dire : je suis d’accord ? Si quelqu’un a « ce courage » qu’il vienne le dire. Je le répète c’est une supposition. Donc, si la condition demandée n’est pas contraire à la Constitution et ne porte pas atteinte à la souveraineté du Liban, tout en étant dans son intérêt, ou sur un plan minimal, si elle n’est pas en contradiction avec l’intérêt national, où est le problème ? Nous n’avons aucun problème à cela, même si l’aide en question provient du FMI ou de toute autre institution internationale ou encore de toute autre partie. Tout ce qui compte pour nous c’est qu’il n’y ait pas en contrepartie des conditions imposées au Liban qui seraient en contradiction avec notre Constitution, ou contraires à l’intérêt national ou au plan de réforme du gouvernement.

Je vais donner un exemple plus précis, parce qu’on peut me dire que l’exemple précédent n’est même envisagé : si par exemple on nous propose de l’aide, mais en contrepartie, nous devons relever la TVA sur tous les produits et la fixer à 15 ou 20%. Je le dis dès maintenant, le Hezbollah y sera opposé. D’ailleurs qui au Liban pourrait prendre une telle décision ? Quels partis, ou parties politiques, quelles autorités religieuses ou autres ?  Le gouvernement précédent a proposé de mettre une taxe de quelques cents sur le watts app et il a déclenché une tempête. Il était pourtant couvert par les partis politiques les plus importants et par les communautés, puisqu’il s’agissait d’un gouvernement d’unité nationale. D’ailleurs, une telle décision serait-elle dans l’intérêt du Liban et de son peuple ?  Il y a de nombreuses autres options que nous n’avons pas encore envisagées. Il faut juste une décision. Donc, ni le FMI ni n’importe quelle autre partie ne peut imposer au Liban de fixer de nouvelles taxes sur les classes défavorisées et à revenus limités. Nous sommes contre tout cela. Que celui qui souhaite prendre de telles décisions, comme le fait de fixer la TVA à 20%, parce qu’il estime cela dans l’intérêt du Liban, ait le courage de le dire ouvertement. Nous autres, nous sommes contre.

Donc, c’est une question de conditions. S’il y a des conditions, nous devons savoir lesquelles. Par exemple, si on nous dit : vous avez des institutions qui ne fonctionnent pas et qui ne sont pas productives, vous devez les éliminer ou trouver des solutions, nous n’y voyons aucun problème.  C’est même une demande. Il faut préparer des lois pour la lutte contre la corruption. C’est une revendication nationale. C’est aussi la nôtre au Hezbollah. Vous devez rédiger des lois sur la transparence, le gaspillage financier et la nécessité de demander des comptes. Nous ne voulons pas des contrats de gré à gré mais des appels d’offres. Si ce sont là donc leurs conditions, nous les accueillons avec effusion. Nous voulons aussi une justice indépendante et réelle et si c’est aussi leur cas, nous les en remercions. Il ne s’agit donc pas d’une position de rejet dans l’absolu. Notre position dépend de la nature des conditions posées. On nous a beaucoup accusés de refuser de placer le Liban sous la tutelle du FMI. Mais qui, au Liban, serait prêt à accepter cela ? Qui accepterait que le pays soit placé sous n’importe quelle tutelle ? C’est refusé de placer le Liban sous une tutelle de qui que ce soit. Il est interdit de donner à qui que ce soit la gestion financière et économique du Liban à qui que ce soit qui vient nous donner des ordres. La gestion doit être entre les mains du gouvernement  et de l’Etat libanais. C’est à eux que doit revenir la décision. Ce sont eux qui acceptent ce qu’ils jugent et rejettent ce qui ne leur paraît pas convenir au pays. A partir de là, si le FMI veut nous donner des aides  et même s’il pose des conditions qui ne sont toutefois pas en contradiction avec la Constitution et avec nos intérêts nationaux, nous n’avons aucun problème à cela.  Hier, les frères en Iran ont demandé l’aide du FMI pour un montant de 5 milliards de dollars, afin de faire face au coronavirus. Immédiatement la plupart des bulletins télévisés au Liban ont commenté cette information en disant que le Hezbollah a perdu ses arguments pour rejeter l’aide du FMI. Mais je le répète, nous n’avons jamais interdit quoi que ce soit. Nous ne sommes pas opposés au recours au FMI dans l’absolu. Oui, nous refusons une tutelle quelle qu’elle soit. Mais, qui au Liban l’accepterait ? Qui accepterait qu’on impose des conditions au pays ? Mais si quelqu’un veut nous aider pourquoi pas ? Lors de la Conférence de CEDRE, un grand projet nous a été proposés, portant dans la plus grande partie sur des crédits de plusieurs milliards de dollars. Des réformes ont été réclamées en contrepartie. Nous étions au gouvernement et nous ne nous sommes pas opposés. Ce sont des conditions normales et nous sommes d’accord sur certaines et d’autres méritent un débat. Mais si CEDRE ou d’autres veulent imposer des conditions au Liban, cela pourrait faire exploser le pays. Rappelez-vous de ce qui s’est passé avec le précédent gouvernement, il y a quelques mois, lorsqu’il a voulu imposer une taxe sur le watts app, dans quelle situation nous sommes-nous retrouvés ? Pouvons-nous accepter des conditions de ce genre ? Non.  Mais toute aide, dans le cadre des conditions raisonnables, possibles, logiques, n’est pas rejetée. Il n’y a même aucun problème avec elle. J’ai tenu à préciser ce point pour mettre un terme à la polémique.

Parmi les options, concernant la solidarité sociale, en suivant les informations, j’ai vu que dans certains pays occidentaux, les banques ont proposé d’aider les gouvernements financièrement, pour sauver des entreprises commerciales, agricoles et industrielles et éviter ainsi un effondrement de la situation économique.

Les banques au Liban font donc partie des options pour une entraide sociale. Elles bénéficient certes d’une protection au Liban. Malgré tout, cela reste une option.  Je ne vais pas donner de chiffres pour ne pas ouvrir une discussion sur le sujet. Mais je me suis informé, les banques ont gagné des dizaines de milliards de dollars grâce à l’opération d’endettement, aux bons du Trésor et aux ingénieries financières et je ne sais trop quoi encore. Elles ont augmenté leurs capitaux de dizaines de milliards de dollars et les fonds ont été envoyé à l’étranger et elles ont aidé d’autres personnes à envoyer leurs fonds à l’étranger. Tous ces fonds proviennent des poches des Libanais.

Les banques ont donc pris tout cela. Indépendamment du fait de savoir si ces opérations étaient légales ou non, elles n’en sont pas moins réelles. Je leur conseille, je ne leur impose pas, de consentir des sacrifices pour le Liban, dans cette crise difficile. Il y a quelques mois, j’avais évoqué cette question et immédiatement  certains médias appuyés par les banques ont dit : le sayed menace les banques. Ce n’est pas vrai. Je me suis contenté de dire, alors, que lorsque le Liban était sous occupation, des Libanais, des familles libanaises ont envoyé leurs enfants pour se battre contre l’occupant. Certains sont tombés en martyrs. D’autres ont été blessés, d’autres encore sont devenus des handicapés. Des maisons ont été détruites et des gens ont consenti de grands sacrifices pour que le Liban puisse retrouver sa liberté, sa souveraineté, sa dignité et sa sécurité.

Aujourd’hui, le défi n’est pas dans l’occupation. Il est dans l’effondrement économique. Vous ( les banques) vous possédez des milliards de dollars, faites comme ces failles qui ont consenti de grands sacrifices , ce qu’elles ont de plus cher, pour aider ce pays. Vous seriez en train de sacrifier de l’argent, mais qu’est-ce que l’argent face à la vie de ceux qu’on aime, le fils, le père, le frère, la famille ?

Donc, aujourd’hui, la véritable menace est celle de l’effondrement économique et financier. Et si le Liban parvient à préserver sa souveraineté, sa dignité et sa sécurité, en préservant aussi ses ressources pétrolières et gazières, vous seriez des bénéficiaires, à l’instar de tous les Libanais.

Que dit Trump ? Il dit : vous devez payer. Nous autres, nous disons à l’association des banques que c’est à elle de prendre l’initiative.  Les banques doivent être responsables. Mais avant tout, vous devez faire preuve de compassion humaine et de responsabilité nationale. Vous devez donc prendre l’initiative et non discuter. Vous devez vous rendre chez le Premier ministre et lui dire ce que disent les banques dans d’autres pays. Nous voulons donner une aide à l’Etat libanais, pour éviter l’effondrement financier ou pour faire face au coronavirus.

Vous devez agir ainsi. C’est votre responsabilité humaine, morale, nationale et religieuse, si vous êtes croyants. C’est aussi une responsabilité logique, si vous croyez dans la raison. Vous devez donc assumer cette responsabilité.

Je voudrais conclure en deux mots sur la situation régionale, car le dossier du coronavirus a pris beaucoup de temps.  Je n’ai plus beaucoup de temps, mais en une phrase, je dis qu’il faut condamner l’agression américaine d’hier en Irak, sur des camps et des installations civiles de l’armée irakienne, la police et le hachd al Chaabi, qui est une institution officielle. Les Américains ont aussi attaqué des installations civiles comme l’aéroport qui est en train d’être construit à Karbala, qui n’ont rien à voir avec les positions militaires.  Les Américains ont donc violé hier la souveraineté irakienne, en dehors de tous les accords. Même s’ils se basent sur des accords, ceux-ci ne leur donnent pas le droit de bombarder et de détruire, ni même de violer l’espace aérien irakien. Il faut pour cela une autorisation de la part du gouvernement irakien. Ils sont passé outre tout cela, avec l’arrogance qui les caractérise, avec l’animosité aveugle et la bêtise qui mènent vers le gouffre.

Le crime commis par les forces d’occupation américaine, hier, en Irak a commencé à recevoir les réponses adéquates, de la part du gouvernement irakien, du Parlement et du peuple en général. Les partis politiques et les résistants en Irak répondent aussi. Ce peuple cher et digne qui refuse de vivre dans l’humiliation et sous l’occupation saura répondre aux arrogants tyrans diaboliques.

Nous demandons à Dieu de le couvrir de sa miséricorde. Inchallah le peuple irakien saura surmonter cette échéance dangereuse, avec sa foi, sa détermination et sa résistance.

J’espère que vous vous porterez tous bien et que nous sortirons de cette épreuve sains et solidaires. Nous devons faire preuve de patience, de détermination, de vigilance, de sincérité et d’entraide.

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