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Joumblatt : Saad est avare, nous avons besoin de l’argent, non pas de la démocratie

Joumblatt : Saad est avare, nous avons besoin de l’argent, non pas de la démocratie
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Al Akhbar : 6 avril/ Joumblatt : Saad est avare, nous avons besoin de l'argent, non pas de la démocratie
Câble numéro : 06BEIRUT2323
Date : 11 juillet 2006, 5:48
Sujet : Joumblatt parle de son voyage en Arabie Saoudite, des problèmes financiers et des menaces syriennes
(...)
2- Lors d'un entretien tenu le 7 juillet avec l'ambassadeur et des employés de l'ambassade, Joumblatt a affirmé que sa dernière visite en Arabie Saoudite était une tentative pour convaincre le roi Abdallah de financer les forces politiques du "14 mars" afin de refréner la vague de "l'expansion chiite" répandue au Liban et dans la région, dans une allusion au Hezbollah, son premier partisan l'Iran, ainsi que son allié alaouite la Syrie.
3- "Le roi n'était pas coopérant lors de l'entretien tenu le 4 juillet à Djeddah. "Il ne m'a pas répondu, il s'est contenté de me regarder", s'est rappelé Joumblatt, affirmant avec regret que "le prédécesseur du roi Abdallah était plus généreux".
4- Joumblatt était franc au sujet de son besoin du financement étranger comme étant un "leader" et un chef confessionnel au sein d'un régime politique où "le favoritisme" est très important, se rappelant du passé, lorsque l'ancien premier ministre Rafic Hariri était vivant, il lui consacrait 3 millions de dollars chaque année. A l'époque, la situation de Joumblatt n'était pas si difficile comme l'est actuellement. Joumblatt a estimé que, dans sa situation actuelle, il a besoin du même montant à peu près ou un peu plus, mais il n'a pas trouvé une autre ressource qui remplace la générosité du Rafic Hariri.

Dans l'attente des "convois" de Hariri (...)
5- Au lieu d'avoir honte de son besoin de mendier, Joumblatt a parlé avec plaisir d'une lettre qu'il avait envoyée à son partenaire dans les forces du 14 mars, Saad Hariri, le second fils et l'héritier politique de Rafic Hariri. Dans cette lettre, Joumblatt a souhaité l'arrivée des convois de Hariri "chargés d'or et d'émeraude" dont Hariri projette de consacrer à Joumblatt "quelques petites pièces de monnaie". Dans un geste qu'il a jugé très drôle, Joumblatt a signé sa lettre au nom du "pauvre esclave".
7- Joumblatt a affirmé qu'il n'affronte pas des problèmes dans la couverture de ses dépenses personnelles. De fait, les ressources de ses revenus comprennent l'usine libanaise de vin "Kefraya", dans laquelle il possède une part importante. Le gain annuel de cette usine atteint environ 200 mille de dollars. Joumblatt possède également une société de distribution de carburant qui lui fournit 100 mille de dollars annuellement.
(...)

Câble numéro: 06BEIRUT2705
Date: 21 août 2006, 4:13
Sujet: Liban: Joumblatt veut que Hariri ouvre son porte-monnaie
Envoyé par : Jeffrey Feltman, ambassadeur
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200 millions de dollars une somme modeste
Assis dans sa chambre d'accueil dont une statue en cuivre énorme de Bouddha occupe une grande partie et ayant un plafond en forme de l'étoile de David, près de son chien chinois sauvage "Oscar" mordant un os au coin, Joumblatt a dit que "le gouvernement libanais doit agir rapidement pour pouvoir surmonter les efforts du Hezbollah dans la reconstruction. Affirmant que Siniora a fait un bon travail lors de la guerre contre Israël, Joumblatt s'est plaint disant que "Siniora doit être courageux" dans son traitement de la reconstruction. Bien que sa vie sera en danger, Joumblatt a conseillé Siniora de marcher de côte à côte avec Nabih Berry dans la banlieue sud détruite. Egalement, Siniora doit inciter le conseil des ministres à adopter un plan pour la reconstruction. Il doit se mettre debout et dire "je suis le premier ministre du Liban".
Prétendant qu'il s'intérresse plus à l'économie de l'argent qu'à la demande des comptes exigée généralement par les gouvernements et les financiers, Joumblatt a conseillé d'économiser l'argent via le Conseil du développement et de la reconstruction dirigé par Berry, et le fonds central pour les déplacés dirigé par les Druzes. (Commentaire: Vu leur comportement durant la période d'après la guerre civile, aucune de ces parties n'est considéré un modèle pour la disposition financière précise. le commentaire est fini). Affirmant que "les maisons sont plus importantes que les ponts", Joumblatt a dit que le gouvernement doit reconstruire, au moins, la moitié des maisons détruites dans la banlieue sud de Beyrouth et au Sud. Cependant, il doit accomplir cette mission durant une année seulement avant que la machine du Hezbollah ne le précède. Toutefois, la problématique réside dans l'obtention des fonds pour atteindre cet objectif. Il semble que les Iraniens se dotent d'énormes sommes d'argent qu'ils peuvent dépenser, comme ils veulent, en l'absence des mesures
gouvernementales et des mécanismes de la demande de comptes. (Remarque: Joumblatt a affirmé que certains chiites émigrés au Chouf durant la guerre de juillet étaient riches et possédaient des voitures à quatre roués motrices remplies d'argent. Ils prétendaient qu'ils les auraient achetées facilement via un compte ouvert à la Banque Saderat Iran. La note est terminée).
Après avoir effectué un calcul complexe, Joumblatt a dit qu'il faut reconstruire 15 mille unités d'habitation avec une moyenne de 12 mille de dollars par unité, c'est à dire, l'opération coûtera au total 180 000 000 $ (D'autresont estimé le coût à 40 000 $ pour chaque unité d'habitation). Ensuite, Joumblatt a calculé la somme approximative et a dit: "c'est à dire environ 200 millions de dollars ! une somme minime ! l'argent de poche de la famille Hariri !".
Joumblatt a ajouté que "Saad Hariri doit emboîter le pas à son père et commencer à dépenser sa fortune énorme. Il a indiqué que le Hezbollah débourse de l'argent pour la reconstruction même dans les régions Sunnites comme la région d'Akkar au nord et que 150 mille sunnites émigrants ont évacué leurs maisons et fui vers la Syrie où ils ont été bien traités. Joumblatt a souligné que Saad Hariri doit augmenter son soutien aux regions sunnites lointaines, avant que ces sunnites ne deviennent loyaux à la cause pro-syrienne. "Nous n'avons pas besoin actuellement de la démocratie, nous avons besoin de l'argent", a dit Joumblatt ajoutant que "Hariri lui a donné récemment un million de dollars. "C'est une petite somme, je peux la dépenser en deux ou trois mois", a-t-il dit. (Note: Joumblatt nous avait notifiés que Rafic Hariri lui fournissait une aide annuelle d'un montant de trois millions de dollars destine au Druzes, ce qui explique l'ingratitude de Joumblatt. la remarque est terminée).
(...)
Loin des craintes financières, il est clair que Joumblatt n'est pas impressionné par les capacités de Saad Hariri, comme un négociateur politique, signalant que "Saad est une personne gentille", une expression qui n'est pas considérée comme un compliment dans le monde de la politique libanaise". Joumblatt a indiqué que le discours de Saad tenu le 17 août "n'est pas très bien", et que son entourage y compris ses suivants royaux au style saoudien rebute Les Libanais. Après avoir mis quelques verres de vin "Kefraya" dont il est le propriétaire, Joumblatt a poursuivi en secouant la tête avec incertitude: "le grand problème est Saad. Que puis-je faire?". Joumblatt espère que Saad jouera un rôle positif plus grand dans la direction. Au lieu de vivre dans le passé et répéter des slogans retentissants anti-syriens, qu'il commence à prendre des décisions et dépenser de l'argent", a-t-il dit.
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Commentaire
14-Il est un vrai leader, quelle que soit l'opinion des autres. Joumblatt l'étranger et le charismatique (non-traditionnel, si l'on peut dire), a joué un jeu politique intelligent pour maintenir la cohésion de sa petite confession druze au Liban. Représentant 7 à 8 % de la population et ayant le pouvoir sur cette base, on croit que les Druzes représentent aujourd'hui 5% de la population libanaise. Cela signifie probablement que la loyauté des Druzes est transférée rapidement d'un groupe à un autre, vu que ces derniers tentent toujours de rester du côté de la partie gagnante pour se protéger. Les craintes de Joumblatt concernant la direction sunnite faible (et son avarice extrême) dirigée par Saad, ainsi que l'absence de l'unité des Maronites, se différencient gravement, selon lui, en comparaison avec la machine chiite bien financée et organisée. Nous ne croyons pas que Joumblatt sautera de nouveau au camp pro-syrien ou que la Syrie souhaite son retour. Cependant, certes, il prend en considération s'il a choisi le vrai groupe pour le soutenir, ou proprement dit, le vrai groupe l'a choisi. Nous n'avons remarqué aucun signal qui montre qu'il manoeuvre, mais il est inquiet d'essayer, non pas pour échapper belle durant cette période puisqu'il commence à percevoir que la Syrie ne le pardonnera point, mais pour garder la valeur de la communauté druze au Liban et le rôle de leadership de la famille de Joumblatt.
Feltman

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