Primaires démocrates: Biden creuse l’écart et tend la main à Sanders
Par AlAhed avec AFP
Joe Biden a pris mardi un avantage déterminant dans les primaires démocrates et a tendu la main à son adversaire Bernie Sanders pour battre «ensemble» Donald Trump lors de la présidentielle de novembre aux Etats-Unis.
Mississippi, Missouri, Idaho, et surtout Michigan, une prise symbolique: l'ancien vice-président de Barack Obama a largement remporté au moins quatre des six Etats en jeu lors de ce «mini-Super Tuesday».
Les résultats ne permettaient pas encore de désigner un vainqueur dans le Dakota du Nord et l'Etat de Washington.
«Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur inlassable énergie et leur passion», a déclaré le champion du camp modéré à l'adresse du sénateur socialiste.
«Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays», a-t-il lancé dans un discours sobre, assurant incarner «le retour de l'âme de la nation».
Silence de «Bernie»
Que va faire Bernie Sanders? La pression de l'establishment démocrate, qui redoute que ses idées très à gauche pour les Etats-Unis n'effraient les électeurs centristes, s'est immédiatement accentuée pour qu'il se retire au nom du rassemblement contre le président républicain.
Dans l'immédiat, le sénateur, rentré dans son fief du Vermont, a décidé de ne pas s'exprimer mardi soir. Un silence qui en dit long sur le dilemme de celui qui prône une «révolution politique» et a électrisé des foules souvent jeunes autour de ses promesses d'assurance-maladie universelle et d'études gratuites.
«Ne nous voilons pas la face, c'est une soirée difficile», a reconnu l'étoile montante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, soutien actif de «Bernie».
Une porte-parole du sénateur a néanmoins donné rendez-vous au prochain débat télévisé, qui sera pour la première fois un face-à-face entre les deux septuagénaires. «Dimanche, l'Amérique va enfin entendre Biden défendre ses idées, ou son absence d'idées», a ironisé Briahna Joy Gray.
Joe Biden, 77 ans, grand favori depuis ses victoires des dix derniers jours et les ralliements en cascade d'ex-candidats modérés, a confirmé sa capacité à s'imposer très largement dans le Sud des Etats-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates. Mais aussi au-delà, dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan, que les démocrates espèrent ravir le 3 novembre à Donald Trump qui y avait remporté une victoire surprise en 2016.
Grâce à ses victoires, il a engrangé de nombreux délégués appelés à désigner, en juillet, le candidat démocrate à la Maison Blanche. Et son avance semble toujours plus difficile à rattraper pour Bernie Sanders, 78 ans.
Le coronavirus s'invite
L'équipe de campagne de Donald Trump a affirmé que les deux candidats étaient «les deux faces d'une même médaille» et qu'ils défendraient un projet «socialiste».
Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l'Ohio en raison du coronavirus, venu pour la première fois perturber la campagne.
Mardi, plusieurs millions d'Américains ont toutefois pu voter sans incident.
Tous les yeux étaient rivés sur le Michigan car cet Etat est un gros pourvoyeur de délégués. Mais aussi car Bernie Sanders y avait créé la surprise lors des primaires de 2016 en s'imposant face à la favorite Hillary Clinton. Le sénateur du Vermont devait donc absolument renouveler cet exploit et faire mentir des sondages favorables à Joe Biden pour espérer se relancer.
Au contraire, le candidat modéré a obtenu une quinzaine de points d'avance.
A Détroit, plus grande ville du Michigan, les partisans de Joe Biden ont laissé exploser leur joie à l'annonce des résultats.
A l'exception d'Elizabeth Warren qui n'a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à celui qui est désormais archifavori des primaires: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris, Cory Booker ou encore Andrew Yang.
Conscient que son âge peut être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s'est présenté comme un «pont» vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.