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Discours à l’occasion de la commémoration annuelle des chefs martyrs

Discours à l’occasion de la commémoration annuelle des chefs martyrs
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Discours à  l’occasion de la commémoration annuelle des chefs martyrs : sayed Abbas Moussaoui, cheikh Ragheb Harb, hajj Imad Moughnieh et à l’occasion du quarantième du martyre des chefs de l’axe de la résistance, haj Qassem Soleimani, haj Abou Mahdi al Mouhandes et leurs compagnons.

Au nom de Dieu

Je voudrais d’abord vous souhaiter la bienvenue, notamment tous ceux qui sont venus de la localité du sayed des martyrs de la résistance islamique sayed Abbas Moussaoui et son épouse la martyre qui nous est si chère Oum Yasser, et leur fils martyr, Hussein, c’est-à-dire de Nabi Chit. Je salue aussi tous ceux qui sont venus de Jibchit, la localité du cheikh martyr de la résistance islamique cheikh Ragheb Harb, ainsi que ceux qui sont venus de la localité du grand chef jihadiste martyr haj Imad Moughnieh, Tayr Debba, ainsi que tous ceux qui assistent à cette cérémonie à partir de la banlieue sud. Comme chaque année, nous commémorons aujourd’hui le souvenir annuel des martyrs de la résistance islamique et nous commémorons aussi le quarantième du martyre de nos frères de la brigade al Qods et du Hachd al Chaabi qui sont tombés sur la route de l’aéroport de Bagdad.

Mon discours d’aujourd’hui sera divisé en quatre parties : une consacrée à l’occasion, je dirais ensuite un mot sur les martyrs, la troisième partie sera consacrée aux développements nouveaux et la dernière sera consacrée à la situation interne et locale qui inquiète tout le monde dans cette période.

En même temps, en ces jours, nous célébrons aussi le souvenir de notre chère Fatima al Zahraa, al Batoul, la fille du Prophète dont il disait qu’elle est «un peu de moi, elle est mon cœur et mon âme...».

De même, nous félicitons aussi l’ayatollah Khamenei, ainsi que tous les responsables de la République islamique d’Iran et avec eux nous avons une pensée émue pour l’âme de l’ayatollah Khomeiny, qui est à l’origine de la grande victoire de la victoire de la révolution islamique en Iran. Cette révolution fête son quarante et unième anniversaire en dépit de toutes les guerres militaires, sécuritaires et économiques menées contre elle, en dépit des assassinats, des sanctions, du blocus et des guerres médiatiques et psychologiques. Elle a surmonté tous les obstacles à toutes les étapes, grâce à son peuple dévoué et sincère, croyant, prêt à tous les sacrifices et à relever tous les obstacles. Cette détermination s’est concrétisée une nouvelle fois à travers les obsèques organisées pour les martyrs haj Qassem Soleimani et Abou Mahdi et ceux qui sont morts avec eux, ainsi qu’à travers les manifestations pour célébrer la victoire de la Révolution islamique le 11 février.

Tout cela représente  un message très fort adressé aux ennemis et aux amis. A l’ennemi qui misait sur l’effondrement de l’intérieur du régime de la République islamique et de la chute de la révolution. On se souvient des promesses de célébrer le nouvel an à Téhéran, lancées par John Bolton. C’est donc un message fort à l’ennemi et à l’ami pour qu’il sache, lui et tous les opprimés, les résistants et les moudjahdines dans notre région et dans le monde, qu’ils s’appuient sur une forteresse solide, qui devient de plus en plus forte à mesure que les dangers et les défis augmentent.

De même, nous adressons nos félicitations, toujours en ce mois de février devenu si cher, au peuple opprimé du Bahreïn pour le neuvième anniversaire du déclenchement de son intifada populaire, menée par des ulémas sincères et dévoués, à leur tête l’ayatollah cheikh Issa Kassem. Le peuple opprimé du Bahreïn est sorti dans la rue pour réclamer ses droits naturels. Il a utilisé, pour ses revendications, des moyens pacifiques et malgré cela, il a consenti de grands sacrifices. Il a eu des martyrs, des blessés, des milliers de prisonniers, dont des ulémas, des personnalités en vue, des leaders et des jeunes et ce peuple continue de militer pour que le royaume de Bahreïn retrouve sa place au sein de la oumma. Surtout après les tentatives de ses dirigeants tyranniques et corrompus de comploter contre la cause palestinienne et les symboles sacrés de la oumma, à travers les tentatives de normalisation des relations avec l’ennemi sioniste. Nous félicitons donc ce peuple patient, moujahed et opprimé qui poursuit sa lutte avec détermination. Nous lui rendons hommage et nous lui réitérons notre appui à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de son intifada.

Pour en revenir à nos chefs martyrs, j’ai toujours évoqué leurs qualités communes. Aujourd’hui, avec l’arrivée de hajj Kassem et hajj Abou Mehdi dans la caravane des chefs martyrs, je répète que tous ont en commun la foi, l’engagement indéfectible, les valeurs morales et humaines, la loyauté, la sincérité, l’amour des autres, l’humilité extrême et le grand courage, au point que les gens normaux ont le sentiment que dans les cœurs de ceux-là, il n’y a aucune place pour la peur. Beaucoup préfèrent vivre leurs vies avec leurs familles et ceux qu’ils chérissent, sans trop penser aux opprimés et au peuple qui souffre. Mais ces chefs-là ont depuis leur jeunesse choisi d’assumer les responsabilités et ils ont depuis le début déclaré être prêts à tous les sacrifices, à vivre dans le danger et à rester sous la menace permanente des balles et des flèches, sans parler de tous les genres d’attaques. Ils ont vécu ainsi dès leur plus jeune âge en ayant confiance  dans l’avenir et dans le jihad permanent. Ils ont donc milité sans relâche et sans lassitude et ils ont contribué à remporter des victoires, tout en ayant cette passion pour le martyre et pour la rencontre de Dieu. Leur dernier point commun est qu’ils ont eu l’honneur de mourir en martyrs, tués par les assassins des Prophètes et par les ennemis des valeurs religieuses et morales, les ennemis des hommes dans cette période précise, c’est-à-dire les Américains et les sionistes. Une de leurs qualités communes est donc que leurs vies ont été grandioses et leurs martyres immenses. Ils ont laissé des traces très importantes au sein de la oumma, dans leurs vies comme dans leurs morts en martyrs.

Nous voyons ces qualités  dans les martyrs dont nous célébrons aujourd’hui le souvenir. Je le dis sans la moindre complaisance. Je dois ajouter que ces qualités étaient aussi présentes chez notre grande sœur Oum Yasser.

Tout au long de leurs vies bénies, ce que nous avons vu et entendu, leurs actions, leurs déclarations, leurs testaments, leurs réalisations et les victoires qu’ils nous ont données, ces qualités communes ont donc été visibles.
Lorsque nous lisons le testament de haj Qassem Soleimani, qui a été rendu public il y a quelques jours, et je suggère à ceux qui ne l’ont pas encore lu de le faire, nous sentons que nous nous trouvons face à un homme pétri de foi et de passion qui vit tous les instants de sa vie en ayant hâte de rencontrer Dieu. Il travaille chaque jour et chaque instant dans l’espoir d’arriver à ce moment-là. Nous sentons aussi que nous nous trouvons face à un chef moujahed qui porte sur ses épaules le souci de son islam, de son peuple et de la oumma et qui cherche à les orienter vers les éléments de force en toute loyauté, en toute modestie et en toute conscience.

C’est la même chose lorsque nous écoutons ce qui a été divulgué du testament de hajj Abou Mehdi. C’est aussi le cas bien entendu de nos chefs martyrs, cheikh Ragheb, sayed Abbas et haj Imad.

Ces exemples de chefs martyrs nous sont offerts à nous qui sommes encore en vie, à nous, à notre génération et aux générations futures, à notre public, à nos populations  et à notre oumma. Ils nous donnent l’exemple et ils sont à la fois le symbole et le modèle concret que la résistance n’est pas dans les discours, ni les slogans, ni dans les mots détachés de la réalité.  Ils ont concrétisé dans leur vie et dans leur mort en martyrs, toutes les valeurs humaines et religieuses, morales et jihadistes. Ils ont ainsi constitué pour nous une école vivante, présente qu’il est facile de rallier. Avec eux, nous ne parlons pas de modèles abstraits, ou qui sont déjà au ciel.  Nous parlons de gens que nous avons fréquenté de près et dont nous avons pu voir les qualités humaines, morales et  la dévotion religieuse. Nous avons pu constater leur sincérité, leur dévouement et nous avons vécu leur martyre. C’est d’ailleurs là que réside le secret du lien affectif et émotionnel qui lie les gens à ces chefs martyrs. Nous avons tous participé, chacun  dans sa région, aux funérailles de cheikh Ragheb, à celles de sayed Abbas, à Baalbeck et dans la Békaa. Les gens sont venus sous la pluie, sous la neige. Même chose lors des obsèques de haj Imad et nous avons revu les mêmes scènes dans toutes les régions d’Irak, à Bagdad, à Kazimiyé, à Karbala, à Najaf et plus tard à Bassorah. Nous avons aussi vu des millions de personne en Iran. Il ne s’agit donc plus d’obsèques politiques. Les gens ne sont pas descendus dans la rue pour exprimer uniquement une position politique. Les gens sont venus par millions dans toutes les provinces iraniennes, de l’aube jusqu’après le coucher du soleil – j’en ai déjà parlé- dans le froid perçant par amour pour ces chefs. Les gens ont pleuré et crié leur amour à un homme qu’ils ne connaissaient pas personnellement, qui n’était pas un député de leur région ou un ministre, malgré cela, ils avaient de l’amour pour lui, en Iran, en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, en Palestine, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, à Bahreïn... Dans la plupart des pays du monde, des gens ont exprimé leur émotion, certains n’avaient même pas vu sa photo, mais son parcours  sur le chemin du martyre était à lui seul un modèle et il suffisait à susciter l’émotion. C’est d’ailleurs cela une des bénédictions de ce sang pur et loyal qui a été ainsi versé.

Au début de la résistance, le sang de cheikh Ragheb  nous a introduits dans une nouvelle étape, différente de celle qui l’avait précédé. Ce fut le cas aussi du sang de sayed Abbas qui a ouvert à son tour, une nouvelle étape différente de celles qui l’avaient précédée. D’ailleurs le sang de Oum Yasser  et de leur fils Hussein avait eu un impact important sur le cours de la résistance en mettant en avant l’idée de la famille résistante.  Le martyre de hajj Imad a ensuite ouvert à son tour une nouvelle étape, elle aussi différente des précédentes. J’ai développé cela dans de précédents discours. Je ne vais donc pas le répéter. Mais aujourd’hui, le martyre de haj Qassem Soleimani et de haj Abou Mahdi al Mouhandis a placé non seulement le Liban et la Palestine, mais tout l’axe de la résistance et la République islamique d’Iran, devant une nouvelle phase, délicate et existentielle. Dans le passé, les résistants et le public de la résistance ont porté sur leurs épaules  le sang et les recommandations de cheikh Ragheb, sayed Abbas, hajj Imad et ils étaient à chaque fois à la hauteur de ce sang et de ces recommandations, à la hauteur des responsabilités et des développements. Aujourd’hui, l’axe de la résistance et son public se trouvent face à un grand défi, à la hauteur de l’importance du développement qui s’est produit.

Je passe maintenant à la troisième partie. Il s’agit de la nouvelle phase qui commence dans la région. Chers frères et sœurs, l’administration de Trump a commis deux graves crimes liés à notre région au cours des dernières semaines. Le premier était l’assassinat de haj Qassem Soleimani et haj Abou Mehdi al Mouhandis avec leurs compagnons sur la route de l’aéroport de Bagdad, dans un attentat clair et affiché, revendiqué officiellement (Vous remarquez que depuis cet assassinat, Trump l’évoque  chaque fois qu’il prend la parole. Il y a une explication à cela, mais ce n’est pas le moment d’en parler maintenant). Et le second, c’est l’annonce faite par Trump du «deal du siècle». Ces deux crimes  servent les projets d’hégémonie, de tyrannie et de pillage américain et israélien de nos pays, de nos ressources et de nos symboles sacrés.

Nous avons évoqué le premier crime au cours des dernières semaines. Nous y reviendrons en passant. Mais je souhaite m’attarder sur le second crime. Dans la forme, il ne s’agit pas d’un deal, car la proposition est unilatérale. L’autre partie concernée devrait être au minimum les Palestiniens. Or il n’y a eu aucune concertation, ni aucun dialogue préalable avec elle. Les Palestiniens disent qu’ils ignoraient ce qui avait été écrit, avant que Trump ne lise le document dans une conférence de presse donnée dans sa «maison noire». Donc, il ne s’agit pas d’un deal. Il s’agit d’un plan de liquidation de la cause palestinienne. Si nous voulons être encore plus précis, nous dirons qu’il s’agit d’un plan israélien  pour liquider la cause palestinienne qui a été adopté par Trump. Car c’est ce que proposaient les Israéliens tout au long des négociations. Dans le contenu, il s’agit d’une liquidation totale et humiliante de la cause palestinienne, des droits palestiniens, mais aussi des droits arabes dans la région. Car le plan touche aussi le Golan et porte sur des questions qui concernent le Liban, Jérusalem, l’Etat palestinien, la superficie, les territoires, les régions coupées, la souveraineté, les frontières, la mer, le ciel, les réfugiés etc. Vous avez entendu beaucoup sur ces questions. Il n’est donc pas besoin que je les explique. Mais en définitive, ce plan propose aux Palestiniens un Etat dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas viable. D’ailleurs, certains médias ont dessiné la carte de cet Etat et l’ont fait circuler auprès des gens en leur demandant, sans parler de la Palestine, à quoi ce dessin leur fait penser. Aucune personne interrogée n’a dit qu’il pouvait s’agir de la carte d’un Etat. Aucun peuple, aucun groupe sur l’ensemble de la planète n’accepterait un Etat sous cette forme.

En tout état de cause, la question qui se pose est la suivante ; ce crime commis par la Maison Blanche et ce plan peuvent-ils réussir ?  Cela dépendra des positions et de leur solidité. Les Etats-Unis ne sont pas une fatalité. Il est arrivé à plusieurs reprises, dans le passé, que les administrations américaines proposent des plans et des projets  qui ont échoué. Quand ?  Lorsque les peuples ou les Etats concernés les rejettent et résistent contre eux. Ce sont les peuples et les Etats concernés qui ont eu gain de cause et qui ont envoyé ces plans, ces deals et ces projets aux oubliettes.

Aujourd’hui, le plus important, face au plan de Trump, c’est la position palestinienne, le peuple dans son ensemble, les factions, les forces politiques, l’Autorité, l’OLP, tous ont exprimé à l’unanimité, une position ferme de rejet. C’est normal et c’était prévisible.  Ils peuvent être en conflit entre eux entre ceux qui veulent la Palestine  historique, de la mer au fleuve et ceux qui acceptent la Palestine dans les frontières de 1967. Mais on ne peut pas trouver un seul Palestinien qui accepterait un plan qui donnerait Jérusalem et les lieux sacrés chrétiens et musulmans aux sionistes. Ce n’est pas possible. Il n’y a pas un Palestinien ou un groupe parmi les Palestiniens qui accepterait cela et c’est cela la pierre angulaire dans la confrontation avec le plan de Trump.

Nous avons suivi les positions qui ont été exprimées au cours des derniers jours, après l’annonce par Trump de son plan. Je parle dans les grandes lignes. Il y a eu une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire, une réunion des présidents des Parlements arabes à Amman, une réunion de l’Organisation de Coopération islamique à Jeddah, une réunion des parlementaires en faveur de Jérusalem en Malaisie, la position russe, la position chinoise, celle de l’Union européenne, même celle de l’ONU et même au sein des Etats-Unis, la position des sénateurs démocrates et des députés démocrates... Il y a eu aussi des positions de certains Etats qui les ont exprimées seuls, dans tout cela, il n’y a pas une seule position d’appui au plan annoncé par Trump. Soit ces positions expriment un rejet total, soit elles réitèrent les principes et les résolutions internationales, ainsi que le droit international.  Mais jusqu’à présent, il n’est pas clair s’il y a un Etat de poids qui a appuyé ce plan. Trump et Netanyahu appuient le plan, mais jusqu’à présent, c’est tout. C’est un bon début sur lequel on peut bâtir pour faire face au plan de Trump. J’y reviendrai.

Sur le plan libanais, il faut saluer l’unanimité libanaise pour refuser ce plan.  Il y a une unanimité officielle, le président de la République, le président de la Chambre, le Premier ministre, les institutions officielles, les partis politiques, les forces, la position populaire, tous sont unanimes pour rejeter ce plan. Dieu merci, il y a donc quelque chose qui unit les Libanais. ET c’est sans doute dû à la conscience des Libanais, comme celle des Palestiniens, du danger que représente ce plan pour la région et pour le Liban. Il faut dire que ce plan touche le Liban directement dans plus d’un point.

  1. Le plan donne les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba ainsi que la partie libanaise de la localité de Ghajar à l’entité sioniste, en considérant que l’ensemble du Golan est devenu partie intégrante de l’Etat oppresseur israélien.
  2. Le plan prévoit l’implantation car en pratique, il ne reconnaît pas le droit au retour des réfugiés chez eux. La solution la plus probable est donc de maintenir les réfugiés là où ils sont, c’est-à-dire de les implanter sur place.
  3. L’esprit du plan est totalement en faveur des intérêts d’Israël. C’est le souci de cet intérêt qui commandera toute initiative américaine au sujet du tracé des frontières terrestres et maritimes, avec la Palestine occupée et cela aura un impact sur l’extraction du pétrole et du gaz dans les eaux territoriales.

Concernant l’implantation, elle soulève beaucoup de questions au Liban, certaines informations sont rassurantes mais il y a aussi des appréhensions. Ce qui est rassurant, c’est le préambule de la Constitution et l’unanimité libanaise pour rejeter l’implantation. Il faut y ajouter le refus palestinien, toutes les parties palestiniennes et les factions présentes au Liban refusent aussi l’implantation. Mais nous devons être réalistes et  respecter les craintes de ceux qui ont des appréhensions à ce sujet. Pourquoi ? Parce que ce sont les positions aujourd’hui. Quelle est la garantie pour qu’elles continuent d’être ainsi dans l’avenir ? Si dans 5 ou 10 ans qui sait, il y a un changement quelconque dans la position arabe ou dans celle des pays du Golfe, il se peut que certains disent : nous avons une situation financière et économique difficile, le pays va s’effondrer et tout sera perdu. Acceptons donc  cette aide financière et oublions les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba. Soyons plus coulants dans le tracé des frontières terrestres et maritimes  et acceptons d’implanter des centaines de milliers de Palestiniens pour servir le plan de Trump. Quelqu’un peut-il jurer qu’il n’y aura pas un Libanais qui fera cette proposition un jour, sous le titre du réalisme, en dépit du préambule de la Constitution et de tous les autres éléments que j’ai mentionnés ? S’il y a donc des appréhensions, nous devons les respecter qu’il s’agisse des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba, du tracé des frontières terrestres et maritimes et de l’implantation.

Sur le plan arabe et islamique, les positions au cours des réunions que j’ai citées sont excellentes. Mais où réside la crainte ? Elle réside dans le fait que, comme l’ont fait les précédentes administrations américaines, face à un refus unanime et collectif, l’administration Trump vienne mener des discussions avec chaque partie séparément. D’ailleurs, certains Etats du Golfe ont commencé à tracer une voie en ce sens. Ils n’ont pas le courage de dire ouvertement qu’ils appuient le plan de Trump, mais ils disent qu’il faut l’étudier. L’affaiblissement de la position commence comme cela.  C’est comme cela que commence la défaite et la reddition, sous prétexte que la politique est l’art du possible et que c’est ce qui est possible aujourd’hui.

Si nous voulions accepter cette politique, l’armée d’occupation israélienne serait encore au Sud et dans la Békaa Ouest, à Saïda, à Beyrouth et le long du littoral, dans les banlieues de Beyrouth et dans la moitié du pays, sinon dans tout le pays. Mais c’est parce qu’il y a une autre option, celle de Ragheb Harb, sayed Abbas  Moussawi, Imad Moughnieh et les autres martyrs, celle des autres mouvements de résistance que l’imam disparu Moussa Sadr a fondé au Liban- que Dieu le ramène auprès des siens avec ses compagnons- que le Liban est encore là. Mais certains peuvent dire aux Palestiniens : acceptez ce qui vous est proposé et on verra ensuite. Certains médias arabes et du Golfe ont commencé à le faire. Ce n’est d’ailleurs pas une condition que les Etats du Golfe commencent à dire cela. Ils peuvent envoyer  des analystes, des intellectuels, des élites ou qui se présentent comme tels  alors qu’ils sont des mercenaires de la plume pour commencer à tâter le terrain et à répandre cette ambiance. Oui, il y a une crainte réelle que la position arabe et en particulier celle du Golfe aille séparément vers Trump. Cela peut être le cas d’autres Etats. C’est pourquoi lorsque nous disons que ce plan est mort-né, certains peuvent croire que c’est fini. C’est faux. Certes, quand on dit, le plan est mort-né, c’est une bonne chose. Mais il faut garder en tête l’idée qu’en apparence ce plan est refusé. Mais son auteur a un projet d’hégémonie et de contrôle qu’il veut à tout prix imposer et appliquer en étant prêt à utiliser tous les moyens pour cela, dont la discorde, les rivalités, la division, la destruction des armées, la destruction des sociétés, les sanctions économiques et financières, les menaces etc... Nous sommes face à un plan sérieux qu’il faut affronter avec autant de sérieux. Ce qui exige une large position et une action continue.

Si nous mettons ensemble le crime que constitue le plan de Trump et l’assassinat des deux chefs, Kassem Soulaymani et Abou Mehdi al Mouhandès, ainsi que tous les crimes précédents, cela nous place devant une étape nouvelle. Cette étape nouvelle impose à nos peuples dans la région à se diriger vers la confrontation essentielle. Lorsque j’ai dit que chaque crime nous entraîne vers une nouvelle phase, aujourd’hui, nous sommes devant une nouvelle confrontation inévitable. Vouloir y échapper signifie que nous devons nous cacher car le camp adverse attaque. C’est lui qui prend l’initiative, qui tue, déclenche des guerres, assassine, confisque les droits et impose des blocus. Je dis cela pour que personne ne vienne demander : où nous entraînent le sayed et le Hezbollah ! Ils veulent nous pousser à une confrontation avec les Etats-Unis ! Non, ce n’est pas nous qui voulons la confrontation avec les Etats-Unis. Ce sont ces derniers qui mènent une confrontation avec tous les peuples et les gouvernements de la région qui continuent de refuser de se rendre à leurs conditions. C’est cela la description précise de la réalité. C’est donc l’administration américaine qui  impose la confrontation à la oumma, lorsqu’elle tue des chefs de façon  claire et sauvage et lorsque Trump confisque les lieux sacrés musulmans et chrétiens, donne Jérusalem aux sionistes et annule la cause palestinienne, les droits des Syriens au Golan et les droits des Libanais. Lorsqu’il cherche à imposer ses conditions à la région, c’est lui qui déclare la guerre et qui dépasse les lignes rouges.  C’est lui qui verse le sang chaque jour et pas nous.  Nous sommes encore dans la réaction, je dirais même la réaction lente et en retard. Les peuples de notre région sont donc appelés  à se diriger vers la confrontation principale, avec la tête de la vipère, avec la partie essentielle, la mère de la corruption et le symbole de l’oppression et de la tyrannie qui sont représentés par les administrations américaines successives et actuellement par l’administration de Trump, qui est considérée à juste titre comme la plus diabolique, terroriste, agressive et sauvage, la plus arrogante  aussi et corrompue dans le monde.  Regardez comment Trump s’adresse au monde. Au congrès de Munich, avant-hier, écoutez comment Pompeo s’est adressé aux dirigeants européens. Ecoutez comment le ministre de la défense américain s’est adressé à la Chine, qui n’est pourtant pas un petit pays, c’est une grande puissance et pourtant, il lui parle de haut, lui impose des conditions et une feuille de route. Il se peut même que dans toute l’histoire, il n’y ait pas une administration aussi arrogante, aussi violente et terroriste. Ecoutez donc comment Trump s’adresse à ses alliés et les gens qui lui versent des milliards, je dirais même des centaines de milliards de dollars ! Il les humilie chaque jour et dans chacun de ses discours. Il n’a pas de limites, ni de valeurs. Il ne respecte pas la communauté internationale, ni le droit international, ni les valeurs célestes. Rien ! Pour lui, il n’y a que les intérêts et l’argent qui comptent.  Il ne respecte aucune autre loi. Pour être franc et transparent, il faut aussi ajouter que Trump traite de la même façon les Américains. Dans la vie politique américaine, il n’y a pas un modèle qui lui ressemble, avec la quantité d’insultes et l’arrogance qui le caractérisent.  Il tourne tout en ridicule. Nous sommes donc devant ce défi, cette agression américaine variée qui prend des formes multiples, qui cherche à imposer des deals et des plans pour liquider une cause centrale, qui veut imposer aux peuples de la région qui veulent préserver leur dignité, leurs droits et leurs richesses toutes formes de sanctions, pour confisquer leur présent et leur avenir au profit des intérêts des Etats-Unis et d’«Israël». Nous n’avons donc pas d’autre choix  que celui de la résistance totale, populaire. Je ne parle pas de la seule résistance armée, celle-ci est une des formes de la résistance.  Je parle donc de la résistance dans toutes ses formes et ses dimensions, culturelle, médiatique, économique, judiciaire, bref toutes les formes possibles.

Dans cette bataille, chers frères et sœurs, nous avons besoin d’éveil. Nous ne voulons pas imposer des choix à nos peuples. Notre responsabilité est d’être conscients, de vouloir la vérité claire que les gens cherchent à éviter, pour fuir leur destin. Nous voulons convaincre les gens avec des faits, des indices clairs. Nous devons ne pas avoir peur des Etats-Unis et au contraire avoir confiance en Dieu. Nous devons avoir confiance dans nos capacités et celles de notre oumma. C’est ce que voulaient nous enseigner nos chefs martyrs. Nous avons besoin d’espoir dans l’avenir. Nous devons savoir que les Etats-Unis et «Israël» ne sont pas une fatalité inévitable. Aujourd’hui, il y a des écrits en ce sens, des études publiées sur les réseaux sociaux : au cours de cent dernières années qui est responsable des guerres ? Des livres et des témoignages ainsi que des analyses ont été écrits sur ce sujet, ils existent sur internet. Je ne veux pas y revenir, même si elles ont fait des millions de morts et causé de lourdes pertes à l’humanité. Mais je voudrais parler de notre région et demander : les administrations américaines sont-elles ou non responsables des guerres qui s’y déroulent ou qui s’y sont déroulées ? La question est posée à tout Libanais, tout arabe, musulman ou chrétien, à tout homme libre dans notre région. Nous ne voulons pas imposer notre opinion, il faut mener un débat sur cette question.

  1. La présence d’«Israël», son appui et sa confirmation, ainsi que sa protection permanente. Il y a deux jours, une association internationale des Droits de l’Homme qui ne relève pas d’un Etat arabe ou musulman, a décidé de faire un recensement  des compagnies qui travaillent en Cisjordanie dans les colonies israéliennes  et elle a considéré  que ce travail était illégal et illégitime. Hier, Pompeo l’a insultée et il l’a traitée de tous les noms, alors que cette association s’est basée sur le droit international et sur les décisions de l’Onu et du Conseil de sécurité ainsi que celles de la Cour pénale internationale.  Tous les jours, l’administration américaine menace l’Autorité palestinienne. Parlons maintenant des guerres israéliennes dans la région, des massacres israéliens. Qui en assume les responsabilités ?  D’abord, les Etats-Unis  qui protègent, appuient, financent et donnent des armes aux Israéliens, toutes les guerres, même celles menées contre le Liban. Pour que les Libanais n’oublient pas : en 1948, en 1978, en 1982, en 1993, en 1996, avec le massacre de Cana puis en 2006. Il y a eu aussi les menaces continues contre le Liban, la destruction du pays, les massacres. Qui est responsable de tout cela ? «Israël» et les Etats-Unis. Aujourd’hui ce qui se passe à Gaza contre les Palestiniens, le blocus etc et les tueries quotidiennes en Cisjordanie, l’exil forcé de millions de Palestiniens. Les Etats-Unis sont responsables  des guerres et des exactions israéliennes, même sur le plan juridique.
  2.  La guerre qui a été imposée à la République islamique d’Iran dans les années 80. Pendant 8 ans, deux pays ont été détruits, des centaines de milliers de personnes sont mortes, du côté iranien et du côté irakien, des centaines de milliers de blessés, des villes entières ont été détruites. Qui a pris la décision de cette guerre ? Qui a appuyé ? Les Etats-Unis. Ce sont eux qui ont donné des armes et demandé aux autres pays de donner des armes à Saddam Hussein ; C’est l’administration américaine qui a demandé à l’Arabie saoudite et aux Etats du Golfe de donner des centaines de milliards de dollars, sans exagération (200 milliards de dollars pour l’Arabie seulement) à Saddam Hussein pendant 8 ans. A cette époque, le pétrole n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Pendant cette guerre, le ministre de la Défense américain de l’époque Donald Rumsfeld est venu personnellement en Irak pour donner des armes chimiques à Saddam avec lesquelles ce dernier a tué les Kurdes au nord et les Iraniens.
  3.  Dans la guerre qui se déroule actuellement au Yémen qui va achever sa cinquième année, qui peut croire qu’une telle guerre, aussi large et dangereuse ne se déroule pas sans l’approbation des Américains ?  Non seulement leur approbation, mais aussi leur appui, logistique et autre. De toute façon, Trump n’a pas de problèmes de conscience. Ce qui compte pour lui, c’est de trouver un marché pour vendre ses avions, ses missiles, ses blindés et ses armes. C’est donc la guerre du Yémen. Trump ne cherche pas les valeurs et la morale. Ce qu’il veut, c’est l’argent et des marchés pour vendre des armes.
  4.  Je vais me contenter de «Daech», sans évoquer les autres organisations terroristes.  Je ne veux pas ouvrir des dossiers en Afghanistan. Contentons-nous de «Daech» qui a commis des crimes atroces en Irak et a menacé le sort de ce pays. Vous savez tout cela, il n’est donc pas besoin d’y revenir. Vous savez aussi ce que «Daech» a fait en Syrie. A elle seule, elle a contrôlé 50% du territoire de ce pays et peut-être un peu plus, des provinces entières en Syrie et en Irak.  Elle a commis des massacres, des atrocités, violé les femmes. Vous savez tout cela. Heureusement, au Liban, certains les ont arrêtés à la frontière. Mais qui est responsable des crimes de «Daech» ? les Américains. Trump lui-même le reconnaît. Des responsables militaires  et des diplomates américains le reconnaissent aussi. Des indices le prouvent aussi. D’où «Daech» a-t-elle amené ses combattants ? Des milliers de combattants venus de tous coins du monde. Comment ont-ils obtenu des visas, par quels aéroports sont-ils passés, d’où ont-ils amené les armes ?  D’où ont-ils amené l’argent ? Qui achetait le pétrole vendu par «Daech»?  Et les pièces d’antiquités ? Des Etats régionaux. Qui a fait la propagande médiatique de «Daech» ? Notamment au cours des premiers mois, la présentant comme la révolution  qui va changer les régimes dans la région ? Tous les Etats régionaux qui suivent les Etats-Unis.

C’est donc une partie de la prise de conscience dont nous avons besoin.

Je m’adresse à vous au Liban et dans toute la région. Si nous recensons combien de gens sont morts dans toutes ces guerres, des femmes, des hommes et des enfants, combien il y a eu de blessés,  combien de maisons ont été détruites et combien de patries ont-elles déchiré ? Le premier responsable de tout cela, ce sont les administrations américaines qui se sont succédé et celle de Trump aujourd’hui. Cela ne mérite-t-il pas que l’on se dresse face aux assassins, à ce sauvage et à ce terroriste qui poursuit son œuvre destructrice, ou bien devons-nous cacher nos têtes dans le sable et attendre ?

C’est donc de cette conscience que nous avons besoin.

Pour imposer ses projets, ses plans et son hégémonie, les Etats-Unis ont recours à tous les moyens disponibles. Lorsqu’il faut une guerre militaire directe, ils la mènent et lorsqu’il faut une guerre indirecte menée par d’autres qu’ils utilisent, ils la mènent.  Lorsque cela exige des sanctions, des pressions  économiques et un blocus, ils les font.  Et lorsqu’il faut des assassinats, menés directement ou par des intermédiaires, ils les font aussi. Lorsqu’il le faut, ils ouvrent des dossiers judiciaires et mettent à leur service des médias dans le monde entier. Lorsqu’il le faut, ils mènent aussi des « guerres douces », des guerres psychologiques contre des peuples, des gouvernements et des responsables, ils les mènent. De notre côté, nous devons faire face en utilisant les mêmes moyens, dans toutes les scènes. Je le répète, lorsque nous parlons de  résistance, il n s’agit pas seulement de la résistance armée. Nous avons besoin d’une résistance totale, sur l’ensemble de la région.  Dans l’ensemble du monde arabo-islamique, face à ce tyran sauvage  arrogant  et vorace, qui est à l’origine de toutes les tyrannies dans notre région et dans le monde.  Nous devons utiliser tous les moyens. J’appelle donc  les ulémas, les élites, les partis, les forces, les institutions, les gouvernements et les peuples, en fait, tous ceux qui se sentent concernés à élaborer des plans et des programmes. Nous entrons donc dans une nouvelle étape, celle de la résistance totale, grande et multiple face au Satan américain tyrannique et arrogant.

 Je donne deux exemples.  Dans les questions légales et juridiques, indépendamment du fait de savoir si les tribunaux internationaux vont coopérer ou non, nous voyons que les Américains ouvrent rapidement des dossiers qu’ils défèrent devant les parties judiciaires et les gens ont peur  et se démènent. Par exemple, pour les événements du 11 septembre 2001, ils ont immédiatement constitué des dossiers judiciaires  et ils veulent faire assumer à l’Arabie la responsabilité de cet événement.  Dieu seul sait combien de milliards de dollars ils veulent lui arracher. Ils ouvrent constamment et à tout sujet des dossiers judiciaires. Pourquoi, nous, dans le monde arabo-musulman, Libanais, Syriens, Irakiens, Iraniens, Afghans, Yéménites, Bahreinis, pakistanais et même dans l’Afrique du Nord, ne faisons-nous pas de même ? Pourquoi nos avocats ne préparent-ils pas des dossiers judiciaires sur la responsabilité des Etats-Unis dans des massacres commis dans notre région ? Au sujet de «Daech», ils peuvent par exemple se référer aux déclarations de Trump et celles de responsables militaires et de diplomates ? Tout cela se trouve sur internet. Ils peuvent rassembler ces documents et les transmettre à la justice de leur pays et à la justice internationale. Que cela aboutisse  ou non, c’est une autre affaire. Mais cela fait partie de la confrontation. C’est une des formes de la confrontation. Porter le fusil est évident, car ce tyran arrogant ne laisse pas d’autre choix  aux peuples que celui de porter le fusil contre lui. Mais les autres moyens sont aussi importants. Que Trump soit ainsi poursuivi par des justices, Rumsfeld, Pompéo et tous les autres aussi, face aux peuples du monde.

Il faut aussi procéder à une forme de boycott. Cela se fait même aux Etats-Unis. Nous le voyons avec des films. Il y a quelque temps, Condoleezza Rice était en train de donner une conférence dans une université américaine. Les étudiants se sont levés et l’ont qualifiée de «criminelle de guerre», avant de lui demander comment elle peut donner une conférence sur le droit international. C’est une des formes de la résistance qui est demandé. Tout est demandé.

Dans le dossier économique, l’administration américaine a directement recours aux sanctions. Il y a peu de temps, les frères m’ont donné une information que nous n’avons pas eu le temps de vérifier. Selon cette information, un responsable américain aurait dit que si le gouvernement libanais ne relâche pas l’agent assassin Amer Fakhoury, il compte imposer des sanctions à tous les responsables libanais impliqués dans ce dossier. Cela signifie qu’il menace le gouvernement libanais, les responsables, la justice et toute personne qui peut prendre une décision dans ce dossier et ne le fait pas.  L’administration américaine utilise les armes des sanctions pour faire plier le monde dans son ensemble. Nous devons donc oublier nos blessures, notre sang versé, nos martyrs, notre pétrole, notre gaz, notre avenir et notre dignité pour ne pas mécontenter les Américains. Car si nous le faisons, nous serons soumis à leurs sanctions. Or, il y a des gens qui dès qu’ils entendent le mot «sanctions», se mettent à trembler. C’est quoi ce monde ? C’est quoi cette vie ? C’est quoi cette humiliation dans laquelle les Américains veulent que tle monde entier vive ?

En face, nous n’avons pas la même capacité économique que les Etats-Unis. Mais ne pouvons-nous pas pour autant aller vers des sanctions ? Depuis quelque temps, j’avais proposé l’idée de boycotter les marchandises américaines. Cela fait mal aux Etats-Unis. Pourquoi n’avons-nous pas recours à ce procédé ? Cela ne pose un problème avec personne. Personne ne veut tuer personne. Nous sommes libres. Il y a  des marchandises américaines et d’autres venant d’ailleurs. Je ne veux pas dire d’où.  Mais allons vers les autres marchandises. Pourquoi sommes-nous obligés de choisir les marchandises américaines ?  Il peut y avoir de meilleures techniques et d’autres particularités. Certains diront : nos ulémas n’ont pas fait de fatwa dans ce sens.  Je dirais que certains ulémas l’ont fait dans le passé. De toute façon, ce sujet n’exige pas une fatwa. Cela fait partie de la bataille. . Ecoutez les discours de Trump. Il ne parle ni de démocratie, ni de droits de l’Homme, ni de libertés. Il ne parle que de milliards de dollars, des emplois qu’il a assurés, de ce qu’il pillé comme argent et des fonds qu’il a amenés aux Américains. Est-ce vrai ou non ? Donc son point fort, qui peut devenir un point faible, c’est la question financière et économique.  Dans l’expérience de la résistance au Liban, cette dernière a découvert le point faible des Israéliens, qui consiste dans l’élément humain.  Ces gens-là ont peur de la mort et tiennent par-dessus tout à la vie. Lorsque vous tuez leurs soldats et leurs individus, cela ébranle toute la société.  Vous détruisez des blindés, ils en amènent d’autres. Vous détruisez des immeubles, ils en reconstruisent, avec l’argent des Arabes. Mais le point central qui ébranle l’entité sioniste et le projet sioniste, c’est l’être humain occupant.

Quel est le point faible des Américains ? Il y en a deux.  La sécurité et l’économie, l’argent, le dollar et sa valeur. Certains peuvent dire : nous, au sein de la résistance, nous sommes peu nombreux, mais nous pouvons devenir plus nombreux, sur l’ensemble du monde arabe et musulman. Lorsque dans la résistance au Liban et en Palestine, nous avons commencé, nous étions peu nombreux puis nous sommes devenus un grand nombre. C’est facile. Les ulémas, les partis, les forces et les commandements, si tous ceux-là se dirigent vers un boycott sérieux des marchandises américaines, ou au moins les produits de certaines sociétés, l’action peut être efficace.  J’ai vu après le martyre du haj Qassem Soleimani, lorsque nous avons parlé des Américains et de la nécessité de procéder à une confrontation avec cette administration, certains Américains aux Etats-Unis nous écrit que vous n’avez pas besoin de toucher à nos soldats et à notre armée. Trump possède des sociétés. Nous vous donnerons leurs adresses. Boycottez-les dans le monde. Cela l’ébranlera car tout son univers, c’est l’argent. C’est donc une des formes de la confrontation.

En tout cas, nous devons réfléchir à ces moyens. C’est une partie d’un programme, un exemple de ce programme. Si nous réfléchissons et nous planifions sur les plans politique, culturel, médiatique, économique, juridique et légal, nous trouverons beaucoup d’idées ; nous sommes une oumma vivante, forte, pleine de dynamisme et qui a une gestion.

Hier, vous avez vu, dans certaines localités à l’est de l’Euphrate, dans certaines localités syriennes, comment les gens sont descendus, sans armes pour faire face aux blindés américains.  Parce qu’ils sont lâches, les Américains ont été contraints d’amener des avions militaires israéliens  pour assurer le retrait de leurs véhicules militaires.  Mais une partie de la population syrienne les a attaqués avec des pierres et des cris de colère. C’est cela notre oumma sur l’ensemble du territoire arabe et musulman. Mais nous avons besoin d’une décision, de volonté et de conscience. Nous avons aussi besoin d’une planification pour suivre ce chemin.

Pour clore la partie concernant la région, je voudrais dire quelques mots par loyauté envers haj Abou Mehdi al Mouhandès. Je m’adresse ici à mes chers frères irakiens et au peuple irakien en entier qui m’est si cher.  Je veux donc m’adresser à ce peuple courageux, loyal, moujahed et injustement traité. Je m’adresse à eux pour leur dire : vous connaissez haj Abou Mehdi. Vous le connaissez même lorsqu'il ’tait dans l’opposition. Mais je parle plutôt des dernières années. Cet homme a passé le reste de sa vie sur les fronts, depuis que «Daech» est apparue en Irak, il a quitté  sa maison, sa famille, ses filles et toute sa vie, tout ce qui lui était personnel et privé, pour vivre constamment dans les chambres d’opérations, dans les premières lignes, sur les barricades. Il a combattu dans toutes les provinces, le fusil à l’épaule et en risquant son sang. Il en voulait rien en contrepartie. Il a consacré sa vie à défendre son pays, en toute sincérité et avec un grand dévouement et tout cela dans l’amour de Dieu. D’ailleurs, l’autorité religieuse sage  et noble à Najaf a qualifié hajj Abou Mehdi et hajj Kassem de chefs de la victoire. Ils le sont certainement. Certes, nous n’oublions pas le rôle joué par les autres  chefs moujahidins, par les combattants et par tous les martyrs. Mais Abou Mahdi et haj Qassem font partie des personnalités centrales. Aujourd’hui, je souhaite rendre hommage à hajj Abou Mehdi, cette personne que nous avons connue et qui était caractérisé par le sérieux, le courage, la loyauté, le dévouement et l’engagement. Il a participé à la victoire historique contre «Daech». Il faut aussi rendre hommage au rôle de haj Qassem qui était l’un des premiers arrivés et un des initiateurs de la défense  du peuple irakien contre «Daech». Il a passé les dernières années de sa vie à défendre et à lutter en Irak qui était sa priorité absolue. Ces deux grands chefs, les Américains les ont tués ouvertement, sur la route de l’aéroport de Bagdad. La première responsabilité de la riposte contre cette agression et ce crime, repose donc sur les Irakiens, en guise de loyauté et de fidélité à ces deux chefs martyrs et à tous les martyrs tombés dans la bataille contre «Daech».

Premièrement, il faut préserver al Hachd al Chaabi. Certes, je dis cela en tant que frère, mais entre nous, nous n’imposons rien à personne.  Nous savons tous que les Etats-Unis veulent annuler al Hachd al Chaabi, car il constitue un des éléments de force et une garantie pour l’Irak. Etre fidèle à hajj Abou Mehdi et à hajj Kassem c’est donc de s’accrocher au Hachd, de le préserver et de le renforcer, tout en gardant son caractère croyant et jihadiste.  Il n’est pas important qu’il soit maintenu en tant qu’institution. Ce qui compte, c’est de le conserver dans cet esprit et ce caractère. Car il constitue un facteur déterminant, avec les autres forces sécuritaires irakiennes, pour remporter la victoire. Les Américains n’en veulent pas. Des forces régionales voient en lui une force pour l’Irak. C’est pourquoi, la responsabilité aujourd’hui, est de le préserver.

Deuxièmement, il faut faire sortir les forces américaines d’Irak. C’est votre décision. Vos ulémas, vos factions, vos partis, le Premier ministre, le Parlement ont pris une telle décision. Le peuple irakien a manifesté par millions à Bagdad. Il s’agissait d’ailleurs d’une manifestation historique, nombreuse grandiose. Le slogan était clair : contre la présence américaine en Irak.  Il faut donc poursuivre l’action pour pousser les forces américaines à quitter l’Irak, avec les moyens que vous choisirez et que vous jugerez efficaces. Cet objectif ne doit pas être perdu ou oublié. Les Américains misent sur le temps pour calmer les esprits et faire oublier le sang et pour occuper les gens avec d’autres soucis. Mais ce sang husseiniste versé sur la route de l’aéroport de Bagdad est votre responsabilité, vous qui aimez al Hussein et défendez ses symboles sacrés.

Enfin, il faut continuer à travailler en vue d’avoir un Irak fort. C’était l’objectif pour lequel vivait Abou Mehdi. Je le sais. Je sais aussi que c’était l’objectif de haj Qassem. Oui, haj Qassem l’Iranien, rêvait d’un Irak fort, digne, capable, libre et souverain, présent en force dans les causes de la région, et non isolé et détaché des soucis de la oumma et de la région. C’est donc là aussi votre responsabilité.

Un dernier paragraphe sur la situation interne.

Aujourd’hui, le problème qui occupe le plus les Libanais  et pèse sur leur quotidien, c’est la situation économique et financière.

Partout où nous allons, les gens parlent de ces sujets. Le deal du siècle les occupe un moment. De même pour l’assassinat de haj Qassem et haj Abou Mehdi. D’autres questions peuvent prendre le relais. Mais le plus important souci actuel des Libanais c’est la situation économique et financière.

Il y a des titres précis, comme le sort des dépôts des individus dans les banques. Les gens ont mis le fruit du travail de toute une vie dans les banques. Quel est le sort qui lui est réservé ? Pour les gens, il ne s’agit pas de dépôts, mais du travail de toute une vie de labeur.

Un autre titre, le prix des marchandises qui s’élève sans limites et sans frein. Les Libanais craignent aussi de ne plus trouver certains produits sur le marché. Ils se soucient aussi du taux du dollar par rapport à la livre et des dangers encourus par la monnaie nationale. Ils craignent encore la hausse du chômage, l’effondrement de certaines sociétés, la fermeture des magasins, le gel de l’activité commerciale et économique en général. Les industriels ont un problème pour écouler leurs produits et les agriculteurs ont un problème pour écouler les leurs. Les frais de scolarité augmentent et des parents n’ont plus les moyens de les payer. C’est ce que nous voyons aujourd’hui au Liban.

De plus, il y a aussi une grande crainte  au sujet de l’impact de la situation financière et sociale sur la situation sécuritaire, sur le plan des vols, des crimes, des problèmes psychologiques etc. Nous avons commencé à entendre qu’untel a commis un crime à cause de son état psychologique. Ces actes pourraient augmenter.

Il y a aussi une crainte au sujet des services publics de l’Etat. Finalement, lorsqu’on se dirige vers une politique d’austérité dans une situation financière difficile, cela signifie peut-être que les services sociaux et médicaux, ainsi que les soins de santé vont diminuer. Cela inquiète les gens.

Dans peu de temps, il n’y aura plus de fonds dans les caisses municipales et leur existence n’aura plus aucun sens. Il y a encore le souci que constituent la dette publique et l’ensemble de la situation économique. Ce sont des titres rapides qui expriment les soucis actuels des Libanais.

Cette situation exige un traitement. Sans nul doute, nous sommes tous concernés et responsables de trouver des solutions.  Depuis le déclenchement des événements le 17 octobre dernier, nous avions notre avis. Je ne vais pas me répéter.  Mais je voudrais rappeler  que nous avions un avis et une opinion. Dès le premier jour, nous avions dit que les problèmes devraient être abordés d’une autre façon, et non avec les plafonds élevés utilisés par certains.

Au sujet du régime, du gouvernement, du Parlement, on aurait pu obtenir un résultat grâce à la pression de la rue, même en gardant les structures existantes, dont une grande partie est d’ailleurs encore là. On aurait pu régler beaucoup de choses et éviter beaucoup d’autres négatives qui ont eu lieu.

Aujourd’hui, cela est derrière nous. J’ai voulu rappeler que dès le premier jour, nous avions une autre approche en tête. C’est important, parce qu’au Liban, on a tendance à couper les phrases pour n’en retenir qu’une partie, pour les déformer.

Dès le premier jour j’ai donc dit que nous ne sommes pas inquiets pour la résistance, ni pour son budget et pour les salaires de nos jeunes. Nous sommes inquiets pour le pays. Ils ont pris la première partie et ont occulté la seconde.

Toutes les positions que nous avons adoptées depuis le 17 octobre dernier étaient dictées par notre peur pour le pays, pour la situation économique et financière et par crainte d’en arriver là où nous sommes aujourd’hui.

C’est pourquoi nous ne fuyons pas les responsabilités et nous avons accepté d’en assumer une partie, notamment au sujet du passé. Nous n’éviterons pas d’assumer les responsabilités ni du présent ni dans l’avenir.

Je voudrais préciser un point essentiel. En tant que Hezbollah, nous ne pensons jamais d’une façon partisane. Nous ne l’avons d’ailleurs jamais fait.  Nous ne pensons pas à nous en disant : nos salaires, notre budget  et nos besoins sont assurés, c’est ce qui compte. Jamais nous n’avons pensé ainsi. Nous portons le souci des gens car tous les gens sont les nôtres, dans toutes les régions et de toutes les confessions.

Nous avons toujours dit : il n’y a rien qui s’appelle  l’économie d’une région ou d’une communauté. Nous sommes un seul pays dans tous les domaines. Nous avons un même destin.  C’est pourquoi je le répète aujourd’hui : Nous sommes prêts à assumer toutes, ou une partie des responsabilités. Nous sommes prêts à participer aux responsabilités pour traiter la crise actuelle. Nous ne fuyons pas face aux responsabilités. Nous ne fuyons devant rien.

Dans la position que nous avons adoptée depuis le 17 octobre, nous avons payé  un prix concernant notre dignité et de notre face. Certains nous ont demandé pourquoi avez-vous pris ces positions, car des gens ont commencé à vous insulter ?  Ce n’est pas ce qui compte car l’essentiel c’est de faire son devoir, d’assumer les responsabilités face au pays, face à la patrie, face aux gens, indépendamment des réactions, des émotions  et de certaines approches extrémistes ou non.

 

Nous avons appris de l’imam Khomeiny, de son école, qu’il faut faire son devoir. L’obsession qui hante nos esprits est le souci du Jugement Dernier, non ce que les gens disent ou ce que l’Histoire va écrire. Car quel est le poids de l’Histoire devant le Jour du Jugement Dernier ?  C’est cela qui compte pour nous. Nous ne sommes pas prêts à faire des compromis avec cela pour que quelqu’un ne lance pas d’insultes ou pour ne pas perdre en matière de popularité.  Notre souci est que le pays n’aille pas vers l’effondrement et le chaos, ou même la guerre civile, non de satisfaire untel ou tel autre... Nous n’avons jamais été ainsi et nous ne le serons jamais.

Dans ce pays, nous continuerons à assumer les responsabilités que nous considérons être dans l’intérêt due notre patrie et de notre peuple, quels que soient les sacrifices, qu’ils soient du sang ou au prix de sauver la face, car chaque bataille exige un genre différent de sacrifices.

Nous aurions préféré que le gouvernement de cheikh Saad Hariri ne démissionne pas, bien que c’était une revendication de certains protestataires. Notre demande était claire. Ensuite, nous préférions la formation d’un gouvernement qui rassemble. Cela ne s’est pas fait. Le gouvernement actuel a donc été formé.

Au sujet de ce gouvernement, nous devons reconnaître à son président et aux ministres le courage d’assumer les responsabilités. Car ils sont venus dans une période difficile et sensible. Une mission quasi-impossible les attend. C’est pourquoi que quelqu’un comme Hassan Diab et les ministres actuellement membres du gouvernement  acceptent d’assumer les responsabilités dans une telle période, cela devrait susciter  le respect et l’estime des Libanais, ceux qui appuient le gouvernement et ceux qui y sont opposés.  Car il y a une différence entre assumer les responsabilités et les fuir. On ne peut pas mettre les deux positions à égalité. Bien sûr que non car il y a une grande différence entre elles.

En ce qui nous concerne, je dis clairement que nous espérons et nous souhaitions que ce gouvernement travaille et réussisse. Nous lui avons donné notre confiance et nous l’appuyons. Nous ne renoncerons pas à lui. Je le dis parce que certains ont tenté de dire que le Hezbollah a pris ses distances et il a laissé le gouvernement actuel assumer seul les responsabilités. Au contraire, nous nous tiendrons à ses côtés, nous l’aiderons et nous l’appuierons, avec tous nos moyens, car cela est lié au sort du pays. Quant à savoir s’il s’agit ou non du gouvernement du Hezbollah j’y reviendrai à la fin.

Ce que je voudrais dire aux Libanais, tous les Libanais, que nous sommes devant une situation économique très, très difficile. Tout le monde est d’accord sur ce sujet.  Le débat porte sur le fait de savoir si nous sommes en faillite ou si nous le serons bientôt, si le pays va s’effondrer ou s’il les déjà, si l’effondrement est imminent ou non...Mais il n’y a pas de débat sur le fait de dire que le pays fait face à une crise économique et financière extrêmement difficile et qu’il y a des échéances proches.

J’appelle d’abord à dissocier le traitement du dossier économique et financier du conflit politique entre les partis, les courants, les blocs parlementaires et les leaders. Essayons d’avoir une approche différente. Si nous voulons régler la crise financière et économique après avoir réglé nos problèmes politiques, cela signifiera que la crise financière et économique ne sera jamais réglée. Nous sommes en conflit sur tout, même au sujet d’«Israël», et du plan de Trump, en dépit  du refus unanime en apparence. Nous sommes en conflit sur la situation régionale, sur la position à l’égard de l’Arabie saoudite, à l’égard de l’Iran, de la Syrie, de l’implantation... de tout. Mettons donc toutes ces questions sur lesquelles nous sommes en conflit de côté. Mettons de côté nos règlements de comptes politiques. Il n’y a pas d’élections législatives imminentes pour que nous ayons recours aux surenchères. Laissons donc les surenchères de côté.

Donc, il faut d’abord, dissocier le dossier économique de la lutte politique.

Deuxièmement, il vaudrait mieux cesser de lancer des accusations  au sujet de la crise économique car cela ne change rien à la situation.  Chacun a une lecture et peut en parler pendant des heures, en faisant assumer à l’autre partie la responsabilité de la situation financière et économique actuelle. Il y a peut-être du vrai dans ce qu’il dit, ou beaucoup de fautes, mais cela ne nous mène nulle part. Donc, laissons de côté les accusations.

Troisièmement Donnons une chance à ce gouvernement qui a accepté d’assumer les responsabilités, une chance acceptable. Il ne s’agit pas de lui fixer un délai, comme par exemple cent jours ! Si quelqu’un peut régler la crise économique et financière du pays en un délai déterminé et bref, nous sommes prêts à l’introniser roi.  Parler d ‘un délai de cent jours est donc équivalent à du vent. Il faut lui donner un délai raisonnable, réaliste, pour que le gouvernement puisse empêcher l’effondrement. Je ne parle pas de régler la crise économique et financière, juste empêcher l’effondrement et la faillite.

Quatrièmement, il faut aider. Chaque parti, chaque camp, qu’ils soient dans l’opposition ou non, doivent donner une idée s’ils en ont et contribuer à appuyer l’opération de sauvetage. C’est un devoir national. Ce n’est donc pas une question partisane. Si ce gouvernement échoue, on ne sait pas s’il nous restera un pays pour que quelqu’un puisse venir sur un cheval blanc et le sauver en formant un nouveau gouvernement. Il veut former un nouveau gouvernement dans quel pays ???

Aujourd’hui, si ce gouvernement échoue, les conséquences seront sur l’ensemble de la patrie, non sur les seules forces politiques qui l’ont appuyé. En raison de la situation confessionnelle, des divisions par confession et par région et les structures des forces politiques, celles-ci demeurent assez protégées. S’il y a un échec, ce sont les gens qui en paient le prix en général, tous les gens. Pour que toute la patrie ne paie pas le prix de l’échec, il est de la responsabilité de tous d’aider ce gouvernement, ou à tout le moins, de lui permettre de travailler. S’ils ne veulent pas l’aider, au moins qu’ils ne la combattent pas et ne lui ferment pas les routes, qu’ils n’incitent pas contre lui  les Etats arabes et internationaux. Qu’ils n’incitent pas contre ce gouvernement car les résultats seraient catastrophiques sur le plan national.

Il faut aussi appuyer les décisions saines. Je voudrais dire aux Libanais qu’il y  a un espoir. Un défi auxquels nous faisons face actuellement c’est que certains veulent dire aux Libanais : c’est fini, votre situation est désespérée, il n’y a pas de solution possible, ni de possibilité de règlement. Nous n’avons plus d’autre choix que de céder et de remettre notre sort et celui de notre pays entre les mains de l’étranger. Nous devons tout donner à l’étranger ou à une autre partie, c’est fini. Moi, je dis que ceux qui appellent au désespoir commettent une trahison nationale.

Les Libanais sont en mesure de traiter cette crise difficile. Mais il faut pour cela de la conscience et du courage, des sacrifices et une coopération entre tous, tout en mettant de côté els faux calculs. Ceux qui ont des idées doivent les soumettre, coopérer et en discuter.

J’appelle le gouvernement  à prendre l’initiative en direction des forces politiques, des blocs parlementaires. On pourrait former des commissions ou même organiser une table de dialogue pour discuter sérieusement, entre l’opposition et les loyalistes, bref qui regrouperait tout le monde, car la situation économique et financière est dangereuse. Quand quelqu’un qui nous est très cher est malade, la priorité est de l’emmener à l’hôpital, d’essayer de le réanimer ou de lui trouver le plus rapidement un traitement en lui mettant du sérum pour le maintenir en vie. Personne ne discute à ce moment-là  de questions comme celles qui portent sur les vêtements, ou les ragots. La priorité est aujourd’hui  de sauver de ranimer la situation qui menace tout le monde, et pas seulement une partie, une communauté ou une région.

Dans le cadre de l’incitation contre le gouvernement, puisque j’ai dit que j’allais en reparler, je voudrais dire aux Libanais qui continuent à dire et à écrire qu’il s’agit du gouvernement du Hezbollah qu’il s’agit là d’une incitation contre le gouvernement. Je leur dis aussi que cela ne nous fait pas du tort à nous (pour nous, c’est une réputation de force que l’on nous fait en disant que le Hezbollah contrôle le gouvernement et le pays).  Mais ce sont des propos vides de sens qui font du tort au pays et porte atteinte aux possibilités de traitement. Cela nuit aux relations arabes et internationales du Liban. Certains disent  que lorsque je prends position aux côtés du peuple yéménite tué et injustement traité (hier seulement, alors que les femmes, les enfants, bref les civils étaient venus regarder comment l’avion appartenant à la coalition qui mène la guerre contre le Yémen a été abattu, ils ont été bombardés et il y a eu 40 martyrs. Il s’agit donc d’une position humaine qui condamne  le bombardement saoudien d’enfants et de femmes et d’enfants yéménites désarmés qui étaient dans la rue) je nuis aux relations du Liban avec des pays arabes et internationaux. Mais moi je dis qu’il s’agit d’une position humanitaire, justifiée et légale qui n’a rien à voir avec le fait de dire que ce gouvernement est celui du Hezbollah alors qu’on sait que c’est faux.  Là, il s’agit clairement d’une incitation mensongère qui nuit aux relations arabes et internationales du Liban. Je le répète, le Hezbollah ne se lave pas les mains de ce gouvernement, il l’appuie et il souhaite sincèrement sa réussite. Tout le monde sait  de quelle nature est ce gouvernement, quelle est la personnalité du Président du Conseil et celles des ministres, quelles sont les forces qui l’appuient. C’est donc un mensonge de dire que ce gouvernement est celui du Hezbollah. Je le répète, cela ne nous fait pas du tort à nous et n’a aucun impact sur notre budget, puisque cette question vous intéresse. Cela n’a aucun impact sur nos fonds, nos salaires. Mais cela fait du tort au pays. Arrêtez donc l’incitation contre le gouvernement. Cela fait partie de la chance qu’il faut lui donner.

Lorsque certaines parties politiques disent : nous voulons donner une chance au gouvernement, une partie de cette chance consiste à cesser d’inciter contre lui dans les médias, dans la rue, auprès des ambassades, dans les relations internationales.  Au minimum, il faudrait se taire et lui donner des conseils. Laissez ce gouvernement travailler. En ce qui nous concerne nous attendons plus de tous, c’est-à-dire pas seulement de le laisser travailler, mais aussi de l’aider. Car si ce gouvernement parvient à stopper l’effondrement, la chute s’il parvient à calmer la situation financière et économique, s’il parvient à calmer les esprits et à régler certaines questions portant sur les dettes, les dépôts, la cherté de vie etc, il aura rendu un grand service à tous les Libanais, et à tous ceux qui vivent sur le territoire libanais.

Je suis désolé d’avoir été long comme d’habitude. Mais la nature des dossiers et des événements ainsi que l’ampleur des responsabilités qui pèse sur nos épaules à tous exigent de parler longuement et de prendre des positions.

En cette journée d’hommage à nos chefs martyrs, nous réitérons  notre engagement, comme nous l’avons fait pendant toutes ces années. Aujourd’hui, haj Qassem et haj Abou Mahdi ont rejoint la caravane des martyrs, mais nous, nous poursuivrons le chemin. Le testament de sayed Abbas et de cheikh Ragheb, nous en avons besoin aujourd’hui. Ils disaient : celui qui ne peut pas combattre les Américains, qu’au moins, il ne les salue pas, qu’il ne les reconnaisse pas et ne reconnaisse pas leurs intérêts. Qu’il ne se soumette pas à eux. «La position est une arme et la salutation une reconnaissance». Nous avons besoin du jihad de haj Imad et nous avons besoin de toutes les victoires et les réussites de haj Qassem et haj Abou Mahdi, ainsi que de celles de tous nos martyrs pour protéger nos pays, nos lieux sacrés et nos peuples de tous les dangers qui les guettent.

Soyez bénis.

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