Le royaume de Salman, un environnement propice au sinistre Deal
Par AlAhed
L’article écrit dans le quotidien Al-Jazira par Abdallah Al-Tayer, pourrait refléter le franche soutien saoudien au «Deal du siècle».
Al-Tayer a indiqué sur son compte twitter que le «Deal du siècle» reflète la régression de la popularité de la cause palestinienne dans la rue saoudienne.
Cette position n’est point unique en Arabie saoudite. Bien que le royaume ait tenu à ne pas assister à la conférence de presse commune entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, mardi dernier, par crainte pour ce qui reste de son statut dans le monde islamique. L’administration américaine a en effet coordonné avec les autorités saoudiennes les détails du plan, depuis le début des préparatifs.
Le partenariat saoudien avec les Américains
Le document confidentiel objet de fuites en 2017 sur les discussions du ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir et le prince héritier Mohammad Ben Salman, comprend certains détails sur le projet des relations entre «Israël» et l’Arabie saoudite, sur la base de ce qui a été nommé comme partenariat stratégique avec les Etats-Unis. Toutes ces démarches ne peuvent être dissociées du plan visant à liquider la cause palestinienne.
Al-Jubeir a indiqué dans ce document à Ben Salman que nulle solution à la cause palestinienne ne peut avoir de légitimité, si elle n’est pas soutenue par l’Arabie saoudite.
Il évoque des points qui pourraient consacrer le «projet de la paix» avec les Sionistes, du point de vue de Riyad, comme la mise de la ville d'Al-Qods sous la tutelle internationale, l’implantation des refugiés palestiniens où ils se trouvent et l’annulation de la recommandion de la Ligue arabe appelant à ne pas donner de nationalités des pays arabes aux Palestiniens.
Trump se moque de la position du roi saoudien sur le «Deal du siècle»
Lors de ses conférences de presse récentes, le président américain indique avoir refusé de répondre aux contacts téléphoniques avant l’annonce du deal, notant que le roi saoudien Salman Ben Abdel Aziz l’avait contacté. Il s’est entretenu plus tard avec le roi par téléphone pour lui demander ce qu’il voulait. Le roi lui a répondu qu’il s’opposait fermement au plan américain. Trump lui a répondu avec un ton ironique et railleur, «j’aurais du t’appeler plus tôt. Je regrette. Il est trop tard».
Kushner : l’Arabie saoudite approuvera la plupart des articles du plan américain
C’est donc une prise à la légère de la position saoudienne, mais c’est en même temps, une comédie américaine dirigée à l’opinion publique dans une tentative de saper le rôle du royaume dans le deal annoncé. Comment Washington et Riyad agiront-ils alors que des centaines de fuites prouvent le contraire. Selon les informations, l’Arabie saoudite est impliquée jusqu’aux os dans le plan de Trump, alors que les médias israéliens en fournissent les preuves.
Alors que le conseiller du président américain Jared Kushner a confirmé à «Bloomberg» que l'Arabie saoudite accepterait la plupart des dispositions du plan, soulignant que les Saoudiens n'ont aucun problème avec les Israéliens, le commentateur sioniste du journal «Israel Hayom» Oded Granot a déclaré que le prince héritier saoudien avait tenté de persuader le chef de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas à approuver le deal, lui affirmant qu’aucune catastrophe ne se produira si la capitale de l'Etat palestinien est inaugurée dans la ville d'Abu Dis, dans le voisinage d'Al-Qods (Jérusalem).
Selon le commentateur, «les tentatives de Ben Salman de persuader Abbas indiquent qu'il était au courant à l'avance de ce qui était inclus dans le plan».
Les porte-voix d’approbation au deal sinistre
Les porte-voix médiatiques du royaume ont accompagné la politique de soutien au deal. Un des principaux écrivains saoudiens, Abdel Rahman Al-Rached, a estimé que les Palestiniens perdront en cas de refus de la proposition de Trump. Il a ajouté que les Palestiniens sont toujours les seuls perdants du sabotage des «projets de paix».
Pour sa part,Turki Al-Hamad ne cesse de promouvoir les points positifs du deal. Il indique dans un tweet que dans le contexte de l’annonce du «deal du siècle», les manifestations et les slogans n’auront aucun effet. «C’est Israël qui possède les cartes».
«Chaque période a ses tactiques, La période actuelle nécessite des tactiques différentes des slogans du passé. Ces derniers qui ont provoqué la perte de la cause palestinienne», a-t-il dit
Et Al-Hamad d’ajouter : «Les Palestiniens se trompent beaucoup pour ne pas accepter le plan de paix américain. Quelle est l'alternative? De nombreuses opportunités ont été perdues pour les Palestiniens en prônant les slogans, et la stratégie de tout ou de rien, et le résultat n'a finalement nul. Occupation continue, perte d’Al-Qods, grignotage de grandes parties de la Cisjordanie, conflit Palestinien interne qui est plus grave que le conflit avec Israël.»
Il a prétendu dans la série des tweets que l’oubli tournera la page de la cause de Palestine, à large mesure, notant que les Palestiniens n’ont plus d’autres choix, sauf si «les propos ressassés du Hamas et du Jihad Islamique seraient un choix, ou l’incapacité de l’OLP serait une option».
L’écrivain dans le quotidien Al-Jazira, Mohammad Al-Cheikh s’emploie à se plier devant les Américains. Il affirme que les Palestiniens et ceux qui les soutiennent parmi les Arabes, doivent savoir que toutes les cartes du conflit israélo-arabe sont aux mains des Etats-Unis, et que tout ce leur impose ces derniers est le possible. Il ne leur reste que les cris et les condamnations, alors que leur refus n’a aucune valeur, même si tout le monde se place à leur côtés ».
Dans le même contexte, écrivain saoudien Salmane Al-Chrida écrit sur twitter que Camp David fut une opportunité ratée par les Arabes et les Palestiniens. «Le Deal du siècle et l’initiative de la paix doivent être examinées avec sagesse, pour qu’on ne soit pas contraint dans l’avenir d’accepter des solutions sous la pression. Pas de solution à l’heure actuelle que par la paix», a-t-il ajouté.
L’activiste saoudien Al-Maleki, écrit à son tour que les Palestiniens n’ont libéré aucune once de leur terre, mais fomentent les complots et gémissent pour l’occupation de leurs territoires. «Ce sont des lâches et l’histoire en témoigne», a-t-il conclu.