Jordanie: motion parlementaire pour interdire l’importation de «gaz israélien»
Par AlAhed avec AFP
Le Parlement jordanien a voté dimanche une motion visant à interdire l’importation de gaz d’«Israël», alors qu’une phase d’essai est en cours depuis trois semaines en vertu d’un accord signé en 2016 avec l’entité sioniste mais rejeté par la rue.
La motion «interdit» au gouvernement «l’importation de gaz d’Israël» et «confie au gouvernement la tâche d’élaborer un projet de loi» en ce sens afin de le soumettre à l’approbation du Parlement.
Selon un accord signé en septembre 2016, un consortium américano-israélien développant «les réserves israéliennes» de gaz en Méditerranée orientale doit fournir du gaz à la Jordanie à partir du gisement «Leviathan».
L’accord porte sur 8,4 millions de mètres cubes de gaz par jour sur une période de 15 ans, avec une option de 1,4 million de mètres cubes supplémentaires, selon l’Américain Noble, principal partenaire du consortium.
Vendredi, des centaines de Jordaniens ont manifesté dans le centre d’Amman pour demander l’abandon de cet accord gazier, dénonçant sur des pancartes «le gaz de l’ennemi» et «l’accord de la honte».
La Jordanie, où la moitié de la population est d’origine palestinienne, et «Israël» sont liés par un soi-disant «accord de paix» depuis 1994. Mais leurs relations se sont crispées, en raison notamment de désaccords sur le conflit israélo-palestinien.
Le 1er janvier 2020, la National Electric Power Company of Jordan (Nepco) a annoncé le début de la phase d’essai de l’importation de gaz naturel de l’entité sioniste. Cette période doit durer trois mois, pour des raisons techniques et en vertu de l’accord entre les deux parties.
Le gouvernement jordanien assure que l’accord avec l’entité sioniste va réduire de 600 millions de dollars par an la facture énergétique du royaume, dépourvu de ressources et qui est confronté à des difficultés financières.
Selon la ministre de l’Energie, Hala Zawati, un retrait de l’accord gazier coûterait ainsi 1,5 milliard de dollars au pays.
Le Parlement avait déjà demandé au gouvernement le retrait de l’accord en mars 2019. Mais, en septembre, la Cour constitutionnelle avait statué qu’il ne nécessitait pas l’approbation du Parlement.