Le chef des "Forces" : le quota des sunnites dans l’Etat est plus grand que leur droit

Le 25 juin 2006 (06BEIRUT2221، 30/juin/2006), l'ambassadeur américain Jeffrey Feltman a rencontré le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et son conseiller Elie Khoury. Lors de l'entretien, Geagea a évoqué les détails de la dernière séance du dialogue national disant que le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a promis de garder le calme sur la ligne bleue lors de l'agression israélienne contre Gaza. Ensuite, Geagea a parlé de sa relation avec le président du bloc Futur Saad Hariri affirmant que "les désignations de la Direction Générale des forces de la Sécurité Intérieure est l'une des obsessions des Chrétiens qui considèrent que le quota des Sunnites est plus grand que les emplois gouvernementaux qu'ils méritent". 
Selon le télégramme, Geagea a mis en garde que Hariri veut désigner son propre homme (his own man), Wissam El Hassan, au poste du directeur du département des renseignements de la direction générale des FSI.
Geagea s'est dit soucieux que Hariri projette d'élargir l'autorité et la mission du département des renseignements des FSI accordé traditionnellement aux sunnites pour concurrencer les renseignements de l'armée traditionnellement chrétiens et la sécurité générale traditionnellement chiite.  
Cependant, selon Feltman, Geagea a dit "qu'il est possible de traiter avec Hariri, mais le Premier ministre Siniora agit comme étant à la tête de l'Etat. "Siniora ne veut pas partager l'autorité (...), il écoute les autres, mais lorsqu'il prend une décision, il est très entêté", a-t-il ajouté. Dans un autre paragraphe du télégramme, Hariri s'est dit gêné par le fait que "le mufti de la République, Mohamad Rachid Kabbani, a accusé la direction générale des FSI d'avoir maltraité les personnes arrêtées après les protestations du 5 février. Selon Geagea, Hariri a contacté Kabbani et lui a dit s'il a des obsessions, il doit l'appeler et non pas faire des déclarations publiques."Hariri n'est pas envié parce qu'on ne peut pas compter sur Kabbani et parce qu'il est difficile de l'écarter de son poste", a ajouté Geagea.
Avant la fin de l'entretien, Geagea et son conseiller Elie khoury ont discuté avec Fletman de la question du Chef du service de la sécurité des Forces Libanaises pendant la guerre civile, Ghassan Touma. Geagea a dit que Touma vit illégalement aux Etats Unis, dénonçant les rapports lui accusant de torturer des détenus, imputant cet acte aux renseignements canadiens. "Parfois, il faisait le nécessaire pour obtenir des aveux, mais il n'est pas de ce genre. Touma se conforme à des normes de conduite comme s'il était en Suisse", a ajouté Geagea. Khoury a ajouté d'une façon inutile : "Parfois, il y a une torture accidentelle, mais je ne crois pas que Touma a fait cela".