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Accusé d’abus de pouvoir, le chef de l’Unrwa démissionne

Accusé d’abus de pouvoir, le chef de l’Unrwa démissionne
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Par AlAhed avec AFP

Le Suisse Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a «démissionné avec effet immédiat» mercredi, alors qu'il était accusé depuis plusieurs mois d'abus de pouvoir.

Cette démission soudaine, quelques heures après avoir été suspendu de ses fonctions par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, survient alors que l'Assemblée générale des Nations unies doit prochainement renouveler pour trois ans le mandat de l'Unrwa, malgré une vive opposition des Etats-Unis et d'«Israël». Ces deux pays considèrent que cette agence n'a plus de raison d'être dans sa forme actuelle.

Dans une lettre, «le commissaire général de l'Unrwa, Pierre Krähenbühl, a informé le secrétaire général qu'il démissionnait, avec effet immédiat», a annoncé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien.

L'ONU avait annoncé plus tôt que Pierre Krähenbühl avait été suspendu de ses fonctions et avait nommé un nouveau responsable pour assurer l'intérim de la direction de l'agence, Christian Saunders.

Cette décision faisait suite à un rapport interne sur le fonctionnement de l'Unrwa remis cet été au patron de l'ONU.

Ce rapport émanant du département éthique de l'Unrwa faisait état d'une mauvaise gestion et d'abus de pouvoir commis par un petit groupe de hauts responsables --pour la plupart des expatriés-- qui auraient contourné les mécanismes de contrôle de l'ONU.

Le document décrivait comme «crédibles et corroborés» de graves abus éthiques commis par des hauts dirigeants, dont le commissaire général de l'Agence, Pierre Krähenbühl.

Parmi les accusations figuraient celles «d'agissements inappropriés, népotisme, représailles, discriminations et autres abus d'autorité, (commis) à des fins personnelles, pour réprimer des divergences d'opinion légitimes», selon le rapport.

«Des problèmes de gestion concernent spécifiquement le commissaire général», avait reconnu l'Unrwa.

Les résultats préliminaires de l'enquête «excluent» toute «fraude» ou «détournement de fonds» par M. Krähenbühl, mais font état de «problèmes de management», avait précisé dans un communiqué mercredi Antonio Guterres, en annonçant la suspension administrative du Suisse.

Pour certains responsables onusiens, la démission de Pierre Krähenbühl est bien tardive. Elle intervient à un moment délicat pour l'Agence qui se bat depuis 2018 pour compenser un arrêt de financement des Etats-Unis.

L'Unrwa fournit une aide à des millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les Territoires palestiniens.

«Israël» et les Etats-Unis s'opposent au fait que les Palestiniens puissent transmettre le statut de réfugié à leurs enfants, souhaitant ainsi réduire le nombre de personnes bénéficiant d'une aide de l'Unrwa, ce que les Palestiniens dénoncent comme une violation de leurs droits.

En 2018, les Etats-Unis avaient mis fin à leur aide financière annuelle de 300 millions de dollars (270 millions d'euros) à l'Unrwa.

Le modèle de l'Unrwa «n'est pas durable», a affirmé mercredi «Israël». «La communauté internationale doit trouver un nouveau modèle pour fournir une aide humanitaire à ceux qui en ont vraiment besoin» et en finir avec cette idée «futile d'un retour des réfugiés», a indiqué dans un communiqué son ministère des Affaires étrangères.

En faisant part de la démission de Pierre Krähenbühl, Antonio Guterres a pris mercredi le contre-pied de cette assertion israélienne en réaffirmant «son soutien à l'Unrwa pour son excellent travail, essentiel pour le bien-être des réfugiés palestiniens».

«Il est vital en ce moment que les Etats membres et les autres partenaires restent impliqués dans l'Unrwa et dans les services qu'elle fournit», a souligné son porte-parole.

«Il est aussi fondamental pour la communauté internationale de soutenir le travail crucial fourni par l'agence dans les domaines de la santé, de l'éducation, et de l'aide humanitaire, source de stabilité dans une région volatile», a précisé Stéphane Dujarric.

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