Chili: plus d’un million de manifestants contre le gouvernement
Par AlAhed avec AFP
Le gouvernement du président chilien Sebastian Pinera se trouvait vendredi 25 octobre plus que jamais sous pression: plus d'un million de personnes ont défilé au Chili dans une mobilisation historique pour protester contre les inégalités sociales.
Une semaine après le déclenchement d'une vague de contestation sans précédent depuis des décennies dans un pays considéré comme un des plus stables d'Amérique latine, la mobilisation ne cédait pas.
La gouverneure de la région de Santiago, Karla Rubilar, a fait part de son «émotion» face à la participation massive à cette manifestation qui a réuni, selon elle, «plus d'un million de personnes à Santiago et différentes régions du pays».
Auparavant, la mairie de Santiago a déclaré dans un tweet que, selon la police, «plus de 820.000 personnes» étaient rassemblées dans le centre de la capitale.
Dans sa première réaction, le président conservateur Sebastian Pinera a dit avoir «entendu le message» délivré par les manifestants.
«La foule, joyeuse et pacifique, défile aujourd'hui, avec des Chiliens qui demandent un Chili plus juste et solidaire, cela ouvre de grands chemins d'avenir et d'espérance», a déclaré le chef de l'Etat sur Twitter. «Nous avons tous entendu le message», a-t-il ajouté.
Les manifestants, brandissant des drapeaux chiliens et entonnant des chants popularisés pendant la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), se sont rassemblés sur la Plaza Italia, devenue l'épicentre du mouvement de contestation, ainsi que dans plusieurs avenues adjacentes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont également manifesté dans plusieurs autres grandes villes du Chili.
Alors qu'une grande partie du pays et la capitale restaient sous état d'urgence, avec 20.000 policiers et militaires déployés, la manifestation dans la capitale s'est déroulée globalement dans une ambiance festive.
Une atmosphère qui contrastait avec les violentes émeutes qui ont éclaté, il y a une semaine, avec des saccages et des pillages de dizaines de stations de métro, de stations-service et de supermarchés.
L'annonce mardi par M. Pinera d'une série de mesures sociales, dont une augmentation du minimum vieillesse, une hausse des impôts des plus riches, et un gel de la hausse de 9,2% de l'électricité, n'a pas eu l'effet escompté.
Plus déterminés que jamais, les protestataires ne relâchaient pas la pression sur le pouvoir chilien.