Les démocrates veulent aller vite dans la procédure de destitution de Trump
Par AlAhed avec AFP
Les démocrates affichaient vendredi leur volonté d'aller vite dans la procédure de destitution de Donald Trump, après une semaine qui pourrait marquer un basculement dans la présidence du milliardaire républicain.
«Il ne faut pas que ça traîne», a déclaré la chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi sur MSNBC.
Refusant de préciser un calendrier, elle a jugé que «les documents fournis par la Maison Blanche avaient de fait accéléré» la cadence en vue d'une mise en accusation du président.
Après avoir tempéré pendant des mois les ardeurs de l'aile gauche du parti démocrate, Mme Pelosi a créé la surprise mardi en décidant de lancer cette procédure rare et explosive qui, si elle a peu de chances d'aboutir à la destitution de Donald Trump pour cause de majorité républicaine au Sénat, augure de luttes acharnées jusqu'à la présidentielle de 2020.
Donald Trump «ne nous a pas laissé le choix», a-t-elle assuré vendredi pour expliquer son changement de position.
«Ce que le président a fait est clair», a-t-elle poursuivi: il a «trahi son serment, mis en péril la sécurité nationale et l'intégrité des élections».
Les démocrates lui reprochent d'avoir demandé à l'Ukraine de l'aider à rassembler des informations compromettantes sur son rival politique Joe Biden, parmi les favoris pour l'affronter dans les urnes, et dont le fils travaillait pour une entreprise ukrainienne au moment où il était vice-président de Barack Obama.
Les chefs des puissantes commissions parlementaires ont annoncé vendredi qu'elles ordonnaient au secrétaire d'Etat Mike Pompeo, un proche de Donald Trump, de leur livrer des documents concernant l'Ukraine.
«Votre refus de respecter cette injonction constituera la preuve d'une entrave à l'enquête de la Chambre» des Représentants, ont averti les chefs des commissions des Affaires étrangères, du Renseignement et de supervision de l'exécutif.
Mike Pompeo doit leur livrer ces documents d'ici au 4 octobre.
Les parlementaires réclament notamment une liste de tous les responsables du département d'Etat qui ont «participé, préparé ou reçu une transcription» de l'appel téléphonique du 25 juillet 2019 entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump, au cours duquel ce dernier est soupçonné d'avoir fait pression sur son homologue à des fins électorales.
Les trois commissions ont également convoqué cinq responsables du département d'Etat, notamment l'ancienne ambassadrice américaine en Ukraine, Marie Yovanovitch, pour des dépositions prévues entre le 2 et le 10 octobre.