Procédure de destitution: Trump dénonce une «chasse aux sorcières de caniveau»
Par AlAhed avec AFP
Le président américain Donald Trump a dénoncé mardi depuis New York une «chasse aux sorcières de caniveau» après l'annonce par les démocrates du Congrès de l'ouverture d'une enquête en vue de sa destitution.
«Une journée si importante aux Nations unies, tant de travail, tant de succès, et les démocrates ont décidé de tout gâcher avec une nouvelle (...) chasse aux sorcières de caniveau», a tweeté Donald Trump depuis la Trump Tower, sur la 5e avenue.
De plus en plus de démocrates soupçonnent Donald Trump d'avoir utilisé sa fonction pour nuire à son potentiel rival dans la présidentielle de 2020, Joe Biden.
C'est une procédure rarissime : les démocrates ont lancé mardi à Washington la première étape d'une mise en accusation solennelle de Donald Trump, soupçonné d'avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden.
En dépit des nombreuses affaires qui ont secoué les premières années de la présidence de Donald Trump, ce coup de tonnerre politique représente l'attaque la plus frontale contre le milliardaire républicain. «Une chasse aux sorcières de caniveau», a immédiatement dénoncé le président, recevant la nouvelle à New York où il s'était rendu pour l'Assemblée générale de l'ONU. Ironie du calendrier, Donald Trump se trouvait lors de l'annonce chez lui, à la «Trump Tower», le gratte-ciel qu'il avait choisi pour annoncer en 2015 sa candidature à la Maison Blanche.
Un pari risqué
«Aujourd'hui, j'annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d'une procédure de destitution» de Donald Trump, a annoncé la présidente démocrate de la chambre basse, Nancy Pelosi. «Les actes du président jusqu'à ce jour ont violé la Constitution», a-t-elle accusé lors d'une allocution au Congrès.
À quelque 400 jours de l'élection présidentielle de novembre 2020, déclencher cette procédure, impopulaire dans les sondages et à l'issue très incertaine, représente un pari risqué. La Chambre, à majorité démocrate, sera chargée de mener la procédure de mise en accusation («impeachment» en anglais). Si celle-ci aboutit, le Sénat, contrôlé par les républicains qui restent en majorité fidèles à Donald Trump, devra conduire le «procès» du président, conclu par un verdict. Il semble peu probable, dans l'état actuel des choses, que suffisamment de sénateurs républicains se retournent contre le président américain.