Le soutien américain à l’Arabie saoudite s’évapore
Par AlAhed
Dans une démarche qui ne peut être placée que dans le contexte de la déstabilisation de l'alliance historique entre Washington et Riyad, les Etats-Unis ont déclaré des conditions pour fournir tout genre de soutien à l'Arabie saoudite pour le sauver de l'impasse, à la suite notamment de la deuxième opération de dissuasion, menée par les forces yéménites armées contre deux usines relevant de la société Aramco, à Abqaiq, Hejra et Khreis.
Le président américain, Donald Trump, a prétendu que c'est l'Iran qui assume la responsabilité de l'attaque aux drones contre les installations d'Aramco à Abqaiq. Trump a toutefois préféré ne pas s'impliquer dans une guerre avec l'Iran. Une position qui n'a pas été satisfaisante à ses amis saoudiens.
La mésentente dans les positions des deux parties est ainsi claire…Qu'en est-il de la connotation de ces positions?
L'expert dans les affaires saoudiennes, Hamza Al-Hassan, a estimé que Trump œuvre pour faire chanter l'Arabie saoudite, qui traverse une période difficile après les frappes yéménites.
Interviewé par AlAhed, il a ajouté que le président américain est dans l'incapacité de protéger les Saoudiens, en dépit des livraisons des armes développées comme les missiles THAAD, Patriot ou autres, au royaume.
Affirmant que Trump ne provoquera pas un accrochage avec l'Iran ou une guerre régionale au moment où il se prépare à la course électorale, Al-Hassan a indiqué à notre site que la dernière position américaine a déçu les Saoudiens et leur a affirmé que leur allié permanent les abandonnerait en tout moment, surtout lorsqu'il juge que la guerre n'est pas dans son intérêt.
Al-Hassan a considéré que les positions internationales à l'égard du récent évènement illustraient uniquement une raillerie face à la catastrophe qui a frappé le royaume.
Il a ajouté que l'occident cherche à se préserver une part de la proie, et se prépare à la découper par ses canifs.
Selon Al-Hassan, l'Arabie saoudite se tient actuellement seule et paye le prix de ses politiques adoptées durant les cinq dernières années, après avoir provoqué plusieurs hostilités, à l'égard de l'Iran, du Yémen, de Qatar, de l'Irak, du Liban, de la Turquie, de la Malaisie, de l'Indonésie et de plusieurs autres pays, dans la mesure où le royaume a compté sur ses maitres américains.
Pour sa part, Trump affiche son refus de sacrifier même un seul soldat américain ou de prendre le risque d'échouer lors de la présidentielle, afin de satisfaire les Saoudiens.
«Trump qui s'est tenu les bars croisés lorsque l'Iran a abattu un drone d'espionnage américain, refusera d'entrer dans une guerre pour le compte de l'Arabie saoudite», a expliqué Al-Hassan, notant que le royaume a perdu sa valeur stratégique dans la région. Ainsi, le Yéménite est désormais en mesure de déstabiliser le statut économique international du royaume, par une seule frappe.
Al-Hassan a rappelé que l'Arabie saoudite qui mène une offensive barbare contre le Yémen par des armes américaines et européennes, s'emploie à réduire les effets de la frappe, en accusant l'Iran d'en être l'auteur. Cependant, ce sont les Yéménites qui ont réussi à détruire la légende saoudienne, illustrée dans les champs pétroliers.