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Siniora: l’embargo israélien nous pousse vers les bras de la Syrie

Siniora: l’embargo israélien nous pousse vers les bras de la Syrie
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Câble numéro : 06BEIRUT2353
Date : 13 août 11:01
Sujet: le premier ministre libanais Siniora "nous avons besoin de l'aide"
Envoyé par l'ambassadeur Jeffry D. Feltman


Résumé:
1-Ce matin, le Premier ministre libanais Fouad Siniora s'est dit profondément inquiet auprès de l'ambassadeur du fait que la crise actuelle "apparaît comme un scénario" vu qu'Israël" et le Hezbollah jouaient des rôles déterminés et prévus, uniquement dans une trajectoire conduisant, dans le pire des cas, vers une guerre régionale. Il a affirmé que l'unique moyen pour sauver la situation est que "le gouvernement libanais change le scénario" en l'écartant des actes du Hezbollah et confirmant sa responsabilité dans l'instauration de la sécurité au Sud, maintenant la paix tout au long de la ligne bleue, respectant toutes les résolutions internationales à ce propos et demandant le soutien des Nations Unies dans les négociations d'une résolution pacifique.
Siniora a critiqué la riposte militaire israélienne durant les 24 heures précédentes la qualifiant de "disproportionnée" et "d'impropice".
De plus, Il a réclamé l'aide du gouvernement américain en plus de celle internationale pour demander aux Israéliens de diminuer l'ampleur de leur offensive militaire et lever le blocus aérien et maritime imposé au Liban.
Siniora a ajouté que la riposte israélienne convient aux aspirations du Hezbollah et Damas et pave la voie à la réoccupation du Liban par la Syrie. Siniora et l'ambassadeur ont discuté des initiatives diplomatiques internationales visant à résoudre la crise, y compris une offre allemagne de jouer le rôle du médiateur entre le Liban et Israël.
Une déclaration présidentielle du Conseil de Sécurité, même si elle critique le Liban, serait utile et nous pourrions découvrir, via cette déclaration, comment utiliser le redéploiement des forces de la Finul pour renforcer le pouvoir au Sud. Aujourd'hui, l'humeur était sombre au Grand Sérail. Alors que l'entretien touchait à sa fin, Siniora s'est approché de l'ambassadeur et lui a soufflé à l'oreille d’un ton ferme "nous avons besoin de l'aide".
(Fin du résumé)



Inquiet de l'escalade accélérée, Siniora propose une riposte ferme de la part du gouvernement libanais.


2-Le matin du 13 juillet, l'ambassadeur accompagné d'un des diplomates politiques (de l'ambassade) a rendu visite au premier ministre dans le Grand Sérail. L'ambassadeur britannique au Liban James Watt a également assisté à cet entretien. En s'asseyant, le PM s'est plaint que la riposte israélienne violente a provoqué des contre-résultats et que les Libanais ont commencé à s'unir derrière le Hezbollah. Puis, il a dit qu'il planifie en solo pour une réaction gouvernementale et qu'il a convoqué les ministres pour une réunion dans l'après-midi afin de trancher ce sujet ajoutant qu'il appellera durant la réunion à publier un communiqué ferme sur la distinction entre le gouvernement libanais et les actes du Hezbollah.
En outre, Siniora a souligné que l'unique moyen pour "modifier le scénario" et prendre l'initiative réside dans la pression afin de parvenir à une position unifiée du gouvernement libanais sur le renforcement de son autorité,  comme étant la seule partie qui maîtrise la Sécurité au Sud, l'appel à un cessez-le-feu tout au long de la ligne bleue, le respect de toutes les résolutions internationales promulguées dans ce sujet et la demande de soutien des Nations Unies pour négocier avec Israël sur un cessez-le-feu immédiat.
L'ambassadeur a interrogé le PM s'il a fait des déclarations semblables en public. Siniora a répondu "non, mais je le ferai" ajoutant qu'il s'est prononcé la nuit dernière sur une distinction entre le gouvernement et les actes du Hezbollah. Cependant, il a reconnu la nécessité de prendre une position plus ferme et plus globale face aux escalades dangereuses des deux parties ce matin.


3-Siniora a réitéré qu'Israël a utilisé ce matin la riposte militaire comme une punition et s'est plaint que les Israéliens aggravent la situation en menant des actes "disproportionnés" qui unissent l'opinion publique arabe derrière le Hezbollah et contre Israël. " Ils paralysent notre économie, tuent nos parents, ils nous feront retourner vingt ans en arrière, ce qui
n’aidera pas". Si le gouvernement libanais veut qu'Israël diminue l'ampleur de sa vengeance, il est important qu'il se sépare avec crédibilité des agressions du Hezbollah, a répondu l'ambassadeur.


Mandater le Hezbollah dans le jeu syro-iranien

4- Le PM a également exprimé son inquiétude face à la Syrie et l'Iran. Le haut fonctionnaire du conseil des ministres, l'ambassadeur Mohamad Chatah, a affirmé que la dernière campagne menée par le Hezbollah a clairement servi l'intérêt de la Syrie et de l'Iran. "Ils veulent détourner les regards des enquêtes de la commission internationale des Nations Unies et de la question nucléaire. C'est l'explication unique de ce qu’a fait le Hezbollah après qu'il nous a promis de rester calme". Le PM a fait un pas en avance ajoutant qu'il (le hezbollah) connaissait à l'avance le résultat de ses actes. Il a vu ce qui s’est passé à Gaza. Il a su quelle serait la réaction des Israéliens. La question n'a aucun rapport avec l'échange des prisonniers même si cela était l'objectif annoncé". L'Iran veut déclencher une guerre à la frontière nord pour détourner les regards de la tension croissante autour de son programme nucléaire".


Tentatives de solution

5-Siniora a remercié l'ambassadeur pour les remarques faites hier par la secrétaire d'Etat américaine. Il a dit qu'il a deux fois pris contact avec le secrétaire général des Nations Unies Kofi Anan. Siniora a affirmé que ce dernier projette de dépêcher un envoyé au Liban pour participer à la médiation afin de régler la crise. Siniora a affirmé qu'il préfère une personne qui "connaît la région" proposant le nom de Terry Rod Larsen malgré sa connaissance qu'Anan préfère certains autres. Siniora a dit qu'il avait également contacté hier le président égyptien Hosni Moubarak et le gouvernement saoudien ajoutant que le prince Saoud al Fayçal a exprimé son soutien ferme à Siniora disant "qu'il faut que vous n'acceptez pas qu'une organisation (comme le Hezbollah) sape la sécurité nationale souveraine arabe".


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