Amazonie: des manifestations dans le monde entier pour sauver «les poumons en feu» de la planète
Par AlAhed avec AFP
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi à Londres mais aussi à Barcelone, Amsterdam, Genève ou Dublin pour appeler à sauver l'Amazonie en proie à des incendies, répondant à un appel à la mobilisation à travers le monde pour «les poumons en feu» de la planète.
Deux mille personnes, dont des membres de communautés indiennes, se sont rassemblées dans la soirée sur une place du centre de Rio de Janeiro pour dénoncer la politique du président d’extrême droite. «Défendre l’Amazonie, dans la rue contre Bolsonaro», pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants.
«La première chose que nous devons faire, c’est que le peuple s’unisse encore davantage […] pour protester, afin que le gouvernement cesse d’ignorer la situation de la forêt et se mette vraiment à la protéger», a déclaré à l’AFP Alan Hanssen, président d’une ONG environnementale.
Le président brésilien Jair Bolsonaro, un climato-sceptique assumé, était aussi au cœur des protestations de quelques milliers de Brésiliens réunis à Sao Paulo aux cris de «Amazonie reste, Bolsonaro va-t’en!».
Ailleurs en Amérique latine, d’autres manifestations, réunissant plusieurs centaines de personnes, ont eu lieu devant les ambassades brésiliennes, en Argentine, en Colombie, au Mexique, en Équateur et au Pérou.
À Buenos Aires, où de nombreux jeunes ont participé au rassemblement, les manifestants ont réclamé le départ de Bolsonaro ainsi que celui des «exploitants de soja et de mines» de l’Amazonie.
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des Indiens, se sont également mobilisées à Bogota. «Je suis très triste, car je suis de la forêt, je suis indienne et la forêt est ma mère», a expliqué à l’AFP Paola Atama, membre de la communauté Ocaina Uitoto.
Au Pérou, dont la moitié du territoire est occupé par la forêt amazonienne, quelque 300 personnes se sont mobilisées. «Vive l’Amazonie, à bas Bolsonaro», ont crié les manifestants, certains vêtus des costumes traditionnels des peuples amazoniens.
Quelque 700 nouveaux feux ont été enregistrés en 24 heures jeudi au Brésil, selon les chiffres communiqués vendredi par l’Institut national de recherche spatiale (INPE).
L’INPE, dont le patron a été limogé début août après avoir publié des données sur la déforestation jugées «mensongères» par Jair Bolsonaro, a indiqué que 76 720 incendies de forêt avaient été enregistrés dans le pays de janvier jusqu’au 22 août – soit 85 % de plus que sur la même période de l’an dernier. Plus de 52 % concernent l’Amazonie.
«S’il y a une personne à blâmer, c’est Bolsonaro»
Les incendies de forêt sont essentiellement dus à la déforestation, aggravée par la saison sèche qui se poursuivra en septembre.
Des rassemblements similaires avaient eu lieu plus tôt dans plusieurs capitales européennes, notamment à l’appel d’Extinction Rebellion et de Fridays for Future, le mouvement de la jeune Suédoise Greta Thunberg contre le réchauffement climatique.
Devant l’ambassade du Brésil à Londres, les manifestants arboraient des panneaux «Arrêtez la destruction maintenant» ou encore «Sauvez notre planète». «Sauvez l’Amazonie !», criaient les manifestants depuis le trottoir en face de l’ambassade, tenus à distance par des barrières de la police.
À Barcelone, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le consulat brésilien.
«Ces incendies sont provoqués avec le consentement du gouvernement brésilien qui ne fait rien pour les arrêter. S’il y a une personne à blâmer, c’est Monsieur Jair Bolsonaro», a dit à l’AFP Aitor Urruticoechea, porte-parole de Fridays for Future dans la ville catalane.
À Amsterdam, la branche néerlandaise de ce mouvement a organisé un «die-in» pendant une dizaine de minutes, couchés sur le sol, prétendant être morts.
Des protestations ont aussi eu lieu à Genève et Dublin. D’autres rassemblements sont prévus, à Varsovie et Lisbonne samedi et Bruxelles lundi.