Rohani: L’Iran ne permet à quiconque de déstabiliser le Golfe, reste prêt à des négociations «justes»
Par AlAhed avec AFP
L'Iran est prêt à s'engager dans des négociations «justes» si elles ne signifient pas une capitulation, a déclaré mercredi le président iranien Hassan Rohani sans préciser à quoi il faisait référence.
Cette déclaration du chef de l'Etat iranien pourrait renvoyer à des négociations avec les Etats-Unis alors que l'administration Trump a décidé de se retirer de l'accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien et de rétablir des sanctions pour asphyxier l'économie de la République islamique.
«Tant que j'aurai la responsabilité des devoirs exécutifs du pays, nous resterons totalement prêts à des négociations justes, légales et honnêtes pour résoudre les problèmes», a dit M. Rohani selon son site officiel.
«Mais dans le même temps, nous ne sommes pas prêts à nous asseoir à la table pour une capitulation au nom des négociations», a-t-il ajouté.
Le président iranien a affirmé que «l’accord nucléaire a pesé sur les cœurs des Israéliens et des personnes rétrogrades dans la région».
Et de souligner: «L’Arabie et Israël ont déployé de grands efforts pour faire échouer les négociations de Genève».
Tout en assurant que Téhéran ne cherche pas la tension, M. Rohani a assuré que la République islamique ne permet à quiconque de déstabiliser la région du Golfe et le détroit d’Ormuz.
«L’Iran et les pays voisins sont responsables de sauvegarder la sécurité du détroit d’Ormuz et du Golfe persique, les autres n’ont en rien à faire», a conclu le président iranien.
Région stratégique pour l'approvisionnement mondial en pétrole, le Golfe traverse une nouvelle période de turbulences.
Celles-ci sont liées à l'exacerbation des tensions entre Téhéran et Washington depuis le retrait unilatéral américain, en mai 2018, de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
Depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputées par les Etats-Unis à Téhéran, qui dément la moindre implication-- ainsi que la destruction d'un drone américain par l'Iran ont encore fait monter la pression.
«Si un autre drone américain franchissait les frontières de la République islamique, il serait également abattu», a par ailleurs promis M. Rohani.
Avec la saisie vendredi dernier par l'Iran du Stena Impero, pétrolier suédois battant pavillon britannique, quinze jours après l'arraisonnement d'un navire-citerne iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar, la crise s'est compliquée.