Les Etats-Unis annoncent 17 nouveaux chefs d’accusation contre Julian Assange
Par AFP
Le fondateur de Wikileaks est notamment accusé d'avoir fait fuiter des documents classés secrets défense, mettant en danger des troupes sur des terrains de guerre.
La justice américaine a inculpé jeudi le fondateur de WikiLeaks Julian Assange en vertu des lois anti-espionnage, de 18 chefs d'inculpation. Les États-Unis reprochent notamment à l'Australien d'avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks d'une quantité colossale de documents militaires et diplomatiques.
Les nouveaux chefs d'accusation pouvant entraîner des peines de dix ans de prison chacun, le lanceur d'alerte risque jusque 170 ans de prison.
Ces accusations concernent notamment la révélation de documents classés secrets militaires - concernant l'Irak et l'Afghanistan - ou encore le fait d'avoir «aidé» et «incité» le soldat Manning «à obtenir des informations confidentielles en sachant qu'elles pouvaient être utilisées au détriment des États-Unis et à l'avantage d'une nation étrangère».
Julian Assange, actuellement détenu à Londres, est visé par une procédure d'extradition vers les États-Unis. Ces nouvelles accusations peuvent entraîner des peines de dix ans de prison chacune. Par ailleurs, la justice suédoise a rouvert des poursuites pour viol à l'encontre de Julian Assange, qui nie toute agression.
«Une attaque sans précédent contre la presse libre mondiale»
«C'est de la folie», a instantanément réagi l'organisation WikiLeaks sur Twitter. «C'est la fin du journalisme sur les sujets de sécurité nationale et la fin du premier amendement» de la Constitution américaine qui garantit la liberté d'expression, a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué diffusé plus tard, elle a dénoncé «une attaque sans précédent contre la presse libre mondiale» et une «application extraterritoriale du doit américain», arguant que «les crimes présumés ont été commis hors des États-Unis».
Cette inculpation «pose une menace directe à la liberté de la presse et au journalisme d'investigation", a renchéri Reporters sans frontières (RSF), tandis que l'organisation Freedom of the Press évoquait «un grand danger pour les journalistes».
«Julian Assange n'est pas un journaliste»
«Le ministère prend au sérieux le rôle des journalistes dans notre démocratie mais Julian Assange n'est pas un journaliste», a rétorqué John Demers, responsable des questions de sécurité nationale au ministère de la Justice, lors d'une conférence de presse.
«Aucun journaliste responsable ne publierait sciemment les noms de sources confidentielles en zones de guerre, sachant que cela les exposerait au plus grand danger», a-t-il justifié.
A la suite d'une demande d'extradition formulée par les États-Unis, Julian Assange a été interpellé le 11 avril à l'ambassade d'Équateur à Londres. Il s'y était réfugié en 2012, en partie pour fuir la justice américaine après la publication par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d'environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.