Rapport Mueller: Les démocrates furieux contre Trump après un nouveau refus de coopérer
Par AFP
Les démocrates du Congrès américain ont menacé mardi d'aller devant les tribunaux pour forcer l'ancien conseiller juridique de la Maison Blanche, Don McGahn, à répondre à une convocation dans le cadre de l'enquête russe, nouvelle escalade dans le bras de fer qui les opposent à Donald Trump.
Les refus répétés de l'administration Trump de répondre aux injonctions des démocrates donnent des arguments aux voix au sein du parti qui appellent à engager une procédure de destitution contre le président républicain, malgré l'opposition encore ferme de ses responsables. «Nous forcerons ce président à nous rendre des comptes, d'une façon ou d'une autre», a affirmé le chef démocrate de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Jerry Nadler, en ouvrant l'audition devant la chaise vide de l'ex-conseiller juridique de la Maison Blanche.
«Cette commission entendra le témoignage de M. McGahn, même si nous devons aller devant les tribunaux pour l'obtenir», a-t-il ajouté.
Jerry Nadler a lu plusieurs extraits du rapport du procureur spécial Robert Mueller, qui a supervisé la délicate enquête russe. Dans son rapport final, rendu public à la mi-avril, le procureur a expliqué qu'il n'avait pas rassemblé de preuves d'une entente entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump pendant la présidentielle de 2016. Il a toutefois détaillé une série de pressions exercées par le président sur son enquête, à commencer par une tentative de le limoger, bloquée par Don McGahn. Les démocrates soupçonnent Donald Trump d'avoir fait obstruction à la justice avec ses pressions et veulent profiter des vastes pouvoirs d'investigation que leur confèrent leur majorité à la Chambre basse du Congrès pour le démontrer.
Depuis la publication du rapport Mueller, en avril, le président a pris pour habitude «d'entraver» les enquêtes parlementaires «bien au-delà» des faits déjà relevés par le procureur spécial, a accusé Jerry Nadler. La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, rejette encore la perspective du lancement d'une procédure de destitution contre Donald Trump qui risquerait de diviser le pays à l'orée de la présidentielle de 2020. Mais les blocages à répétition de la Maison-Blanche semblaient mardi commencer à faire changer certains esprits. Jusqu'ici réticent à lancer une telle procédure, vouée à l'échec dans un Sénat républicain, le chef démocrate de la commission du Renseignement, Adam Schiff, a affirmé à CNN que les arguments «en faveur d'une destitution deviennent plus solides» chaque fois que les républicains «bloquent» une nouvelle requite.