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« L’accord du siècle » des États-Unis, un simple plan de gestion immobilière

« L’accord du siècle » des États-Unis, un simple plan de gestion immobilière
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Par Réseau International

« Les régimes arabes disent qu’ils rejettent « l’accord du siècle » mais le signent sous la table ».

Al Arabi Al Yadid

« Bien que l’accord du siècle tente d’éliminer définitivement la question palestinienne, ce que ses architectes arrogants ne voient pas, c’est que ce n’est qu’un plan irresponsable, irréalisable et précaire qui tombera dès qu’il sera présenté ».

Miko Peled

L’Office National de Défense de la Terre et de Résistance contre les colonies signale que les gouvernements israéliens réussissent et continuent de confisquer de plus en plus de terres palestiniennes en déplaçant leurs propriétaires, en déracinant leurs arbres et en détruisant leurs maisons. Pour remporter les élections à la Knesset, et en s’appuyant sur l’administration étatsunienne, Netanyahou a de nouveau promis aux dirigeants des colons qu’il intensifierait les activités de colonisation et renforcerait la protection des colons, en particulier à al-Qods occupée, dans la vallée du Jourdain et dans les régions au sud d’Hébron, en violation du droit international et des résolutions de légitimité internationale interdisant le contrôle par la force des terres de tiers.

L’insouciance effrénée de Trump, d’abord en reconnaissant al-Qods comme capitale d’«Israël» et en déplaçant son ambassade dans cette ville, puis en signant à la Maison Blanche et en présence du Premier ministre israélien Netanyahou un décret présidentiel reconnaissant la souveraineté israélienne sur le Golan syrien (occupé depuis 1967), illustre clairement la situation.

Un rapport publié soutient que le plan de paix au Moyen-Orient élaboré par l’Administration Trump – appelé « Accord du siècle » – comprend la réinstallation massive des Arabes palestiniens en Jordanie, le transfert du territoire jordanien à Israël et la formation d’une confédération tripartite entre la Jordanie, l’Autorité palestinienne et l’Administration civile israélienne pour administrer la Judée et la Samarie, en Cisjordanie. D’autres informations indiquent que le plan de paix comprendrait un accord régional global dans lequel plusieurs États arabes joueraient un rôle actif. La Jordanie sera invitée à accueillir de manière permanente un million d’Arabes palestiniens actuellement inscrits sur la liste des réfugiés. Le plan prévoit que la Jordanie naturalise 300 000 Palestiniens supplémentaires et ceux qui vivent déjà en Jordanie, ce qui, selon les chiffres, ne dépasse pas les 200 000.

Selon le rapport, le Liban sera instamment prié d’accorder la citoyenneté à tous les Arabes palestiniens vivant actuellement dans le pays. Le gouvernement libanais a refusé la citoyenneté aux quelque 450 000 Arabes palestiniens vivant au Liban, ce qui a restreint leurs droits depuis leur arrivée en 1948. Il sera également demandé à la Jordanie de céder à l’Entité sioniste deux zones actuellement louées par «Israël». Le Roi Abdallah a déjà annoncé qu’il ne prolongerait pas le bail pour une autre période de 25 ans, créant ainsi une incertitude parmi les agriculteurs israéliens qui utilisent ces sites. La Jordanie recevra quelque 45 milliards de dollars en subventions étrangères. L’Arabie Saoudite donnerait à la Jordanie un territoire équivalent le long de sa frontière avec le pays.

Pour que le plan soit viable, la Jordanie formerait une confédération tripartite composée de l’Autorité palestinienne et de l’Administration civile israélienne. L’Égypte jouerait également un rôle important dans l’accord de paix et, selon le rapport, des sources égyptiennes font déjà la promotion de la péninsule du Sinaï près de la bande de Gaza [pour la création] de zones industrielles destinées à une population gazaouie croissante. L’Égypte accorderait aux travailleurs de Gaza un meilleur accès aux zones du nord-est du Sinaï et recevrait environ 65 milliards de dollars en subventions et paiements étrangers pour des projets dans le nord du Sinaï.

L’une des situations les plus prévisibles après « l’accord du siècle » est que toute la région sombrera dans l’instabilité et l’indignation. Le fait d’imposer unilatéralement à une région marquée par des sensibilités profondes, aggravées par l’arrogance et le mépris racial d’«Israël» pour la réalité religieuse, culturelle et politique de la région, aggrave les perspectives de dialogue autour des prémisses que l’accord pourrait proposer.

La colonisation stratégique du territoire occupé par «Israël» se poursuit et hypothèque physiquement un État palestinien. Le plan Kushner ignore le lien religieux arabe et musulman avec al-Qods. Kushner défend l’idée d’une confédération entre la Jordanie et l’arrière-cour palestinienne de la Cisjordanie occupée. Loin d’être une proposition originale, elle vient recycler l’un des plus anciens mantras de l’irrédentisme israélien : que les Palestiniens ont déjà un État, la Jordanie.

« L’accord du siècle » de Trump sera sans doute annoncé, mais il ne sera guère une solution au conflit, ni pour les Palestiniens et les Israéliens, ni pour les autres pays de la région. L’Entité sioniste, profitant de l’appui des États-Unis, a écarté l’idée de deux États. Il se précipite vers un État unique et non consensuel. Ce qui nous attend, c’est un état d’apartheid. «Israël» a la peau dure et ne permet pas que cette étiquette l’affecte. Cela est d’autant plus évident qu’avec l’adoption de la loi sur l’identité nationale, «Israël» a limité le droit à l’autodétermination aux seuls Juifs. Si 20 % des arabes résidents dans les territoires d’«Israël» ont déjà été réduits à un statut de seconde classe, les Palestiniens des territoires occupés seront, à toutes fins utiles, de troisième classe.

Dans tous les cas, « l’accord du siècle » s’appliquera. Et quelle qu’en soit la forme, elle ne passera pas le test de l’impartialité. Les Sionistes revendiqueront la victoire et les Arabes, étant donné les indications de son contenu, la rejetteront. L’accord n’apportera pas la paix. Trump n’est même pas du tout préoccupé par une solution équitable et se soucie peu qu’il ne soit pas considéré comme un honnête courtier. Dans le langage de l’immobilier, il n’existe aucune notion de médiateur honnête et Trump n’a pas l’intention de changer ce langage. Avec son gendre machiavélique, il va fragmenter la terre en morceaux dans l’espoir de créer l’architecture d’un nouveau Moyen-Orient.

Mais considérer Kushner comme un « simple agent immobilier » est risqué. Pour autant que nous le sachions, il a rejoint le club des hommes d’affaires de l’armement en tant que nouveau membre et fait sa part en vendant des armes au régime saoudien utilisées dans la guerre actuelle au Yémen. Par conséquent, Kushner a besoin d’un Moyen-Orient en crise et en conflit pour pouvoir vendre des armes. Il ne le mentionne pas dans ses activités, c’est écrit à l’encre invisible.

Kushner n’a pas été nommé à son poste pour trouver des solutions justes et durables, mais pour détruire la région et étendre son mandat et ses intérêts, et pour aider ses nouveaux amis à gagner des territoires, du pétrole et des chantiers. Selon toute vraisemblance, lui et ses amis/partenaires d’affaires feront des profits colossaux de l’affaire et riront de tout en remplissant leurs coffres, après avoir ruiné la région. Il semblerait que Dick Cheney, qui occupe les premiers rangs dans la « file » de ses partenaires, ait été le premier à remporter un contrat pétrolier après que Trump ait remis le plateau du Golan à «Israël».

Jusqu’où iront les machinations de Trump, son arrogance fonctionnera-t-elle avec les Palestiniens, «Israël» ou tout autre agent régional ? Trump a adopté une vision simpliste et à court terme des choses et, surtout, une orientation raciste qui ne poursuit que ses propres intérêts. L’accord qu’ils ont maintenant l’intention de mettre en œuvre est une imposition par «Israël» et les États-Unis aux Arabes. Il est également inquiétant que les États-Unis aient coopté des pays arabes soumis et opportunistes, principalement l’Arabie Saoudite, l’Égypte et les Émirats Arabes Unis, pour collaborer à ce plan. Pour l’instant, c’est le pire plan de paix de l’histoire du Moyen-Orient, car il ignore complètement les droits des Palestiniens. Les décisions de Trump sur la région n’apporteront que violence, chaos et extrémisme. Tant que les Palestiniens ne verront pas un accord équitable et pleinement viable, il sera mort-né.

Un accord équitable a besoin de personnes qui ont une vision et une profondeur en tant que médiateurs. Les États-Unis sont incapables d’assurer la médiation d’une paix véritable au Moyen-Orient. Elle l’a démontré au cours des dernières décennies.

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