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Salima Bedani à AlAhed : Pas de feuille de route claire pour l’Algérie, la mobilisation en progrès continu

Salima Bedani à AlAhed : Pas de feuille de route claire pour l’Algérie, la mobilisation en progrès continu
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Par Touba Arar, AlAhed

« Pas de feuille de route claire pour l’Algérie pour le moment, le peuple poursuivra sa mobilisation qui gagne plus d'ampleur, et le plafond de ses revendications devient de plus en plus élevé ».  C'est Salima Bedani,  directrice du département de la planification au Mouvement algérien "la Construction nationale" qui a fait ces déclarations à notre site AlAhed. 

Interviewée au sujet des derniers développements qui secouent le pays depuis cinq semaines, Bedani a expliqué: « Nous témoignons aujourd'hui d'une mobilisation permanente qui regroupe des avocats, des fonctionnaires, des médecins, des étudiants, etc. Au début le peuple rejetait un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, maintenant les manifestations disent non à l’arrêt du parcours électoral et non à toutes les personnalités au pouvoir ayant engendré la corruption. »

Et d’ajouter : « Les partis au pouvoir sont des partis malins et rusés. Ils se sont trouvés dans l’impasse, ils ne croyaient pas que les Algériens allaient recourir aux manifestations. Les partis au pouvoir ont cherché une solution, en soutenant la mobilisation, et en pensant qu’ils doivent eux-mêmes garder la mainmise sur le pouvoir. Ils ont ainsi décidé d'évincer les personnalités rejetées par le peuple et de nommer d'autres de la même ligne politique. Ce plan est connu du peuple et ce dernier ne sera pas leurré par le parti au pouvoir ».

« Les autorités ont essayé de semer des troubles dans les manifestations afin de porter atteinte à la mobilisation mais le peuple a été conscient et a veillé à protéger l’aspect pacifique des manifestations », a déclaré Mme Bedani.

A la question de savoir s’il existe des divisions dans la mobilisation entre les partis islamistes et ceux de la gauche, Mme Bedani a souligné que les partis n’ont pas souhaité intervenir en leurs noms dans la mobilisation pour ne pas donner l'impression qu'ils sont en train de chercher une place dans cette mobilisation. Nous avons alors préservé l’aspect populaire des manifestations, et montrer des manifestants de toutes les obédiences politiques et religieuses.   

A la possibilité de voir les partis islamistes unis sur le plan de la mobilisation, la représentante du mouvement de la Construction nationale a signalé que les partis islamistes sont tous dans les rangs de l’opposition, à côté d’autres partis nationaux et certains qui étaient au pouvoir à une époque antérieure. Donc nous ne parlons pas d’unité islamique dans les rangs de la mobilisation mais plutôt d’une unité nationale. Nous ne voulons pas que les gens de gauche disent que les islamistes ont voulu déchirer l’Algérie, alors nous avons choisi d’élargir le groupe de mobilisation et d'y inclure le plus grand nombre possible de personnalités patriotiques. Ainsi, l’opposition a gardé son aspect national.

Les médias ont rapporté que le président Bouteflika va quitter son poste le 28 avril, date de la fin de son mandat. « A ce jour, personne ne connait la feuille de route pour l’avenir de l’Algérie. Il y a plusieurs perspectives, plusieurs possibilités. Les partis au pouvoir sont divisés à cet égard. Mais je vous dis une seule chose, il est sûr et certain que l’armée aura un rôle principal dans cette feuille de route. Nous attendons à ce qu’un président du même entourage du président soit choisi, cela aura lieu par la voie d’élections présidentielles mais il y aurait probablement une infraction à la Constitution », a commenté notre interviewée.

« La solution ne parait pas imminente », a-t-elle déploré, priant Allah pour que « le peuple algérien ne paye pas le coût des différends et du conflit entre les partis au pouvoir ».

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